Aaron et Agle sortaient de la maison dans laquelle ils s’étaient cachés. La femme rencontrée pendant la course poursuite dans le port leur avait donné un moyen pour sortir de la ville. Aaron avait refusé, il ne voulait pas prendre de risque et s’allier avec les mauvaises personnes. Ils avaient déjà été trahis par les corsaires, il ne voulait pas prendre de risques inutiles. Sortir de la ville allait être simple pour eux. Le plan de base était de payer un paysan à la fin d marché pour qu’il les fasse monter dans son chariot et les cache. En échange d’un peu d’argent et d’une protection contre les bandits sur la route, Aaron et son confrère allaient pouvoir quitter la capitale sans risque et sans difficultés.

Les deux hommes passèrent leur journée à flâner dans les rues. La pluie avait cessé de tomber, pour leur grand plaisir. Assecia étant une ville commerçante, les deux hommes passaient relativement inaperçus. Aaron glana des informations en écoutant les racontars des habitants et repéra déjà le paysan qui les aidera à sortir de la ville. Une fois la cible trouvée, ils continuèrent à se promener dans le marcher jusqu’à ce que le soleil se couche. Convaincre le pauvre paysan n’était pas forcément gagné, mais l’ancien soldat partait confiant. Ils aidèrent l’homme de la terre à ranger ses affaires et engagèrent la discussion.

« Vous quittez la ville après ? »

« Oui mon petit, je retourne voir ma ptite femme et mes ptits fils ! » Dit-il avait un sourire lumineux sur le visage.

« La route est dangereuse jusqu’à chez vous ? »

« Dépend des fois, la route passe dvant une taverne où ces maudits corsaires se torchent à longueur de journée, parfois y’en a un qu’cherchent des poux. La route, jamais sure pour les ptites gens comme moi… »

« Ça vous dirai qu’on vous accompagne ? On doit quitter la ville, autant faire un bout de chemin ensemble, si vous voulez on a quelques petites pièces pour vous. »

« Bah ! Vous m’avez aidé à plier, j’vais pas vous r’fuser un bout d’route… » Il les regarda des pieds à la tête. « J’suppose que vous d’vez sortir discrètement… » Il prit les pièces. « J’accepte, prenez vos ballots et on part ! »

Aaron et Agle n’avaient rien à prendre avec eux, les ballots furent donc inexistants. La petite troupe leva le camp, les deux déserteurs se cachant à l’arrière de la carriole, derrière le drap qui protégeait le paysan du soleil pendant la journée. Aaron ne se faisait pas trop de soucis pour la sortie de la ville. Les gardes faisaient plutôt attention à ce qu’il rentrait, il n’y avait pas encore d’avis de recherche officiel avec son portrait et celui de son ami de placardés, tout allait pour le mieux. Et ce fut effectivement le cas, la carriole se glissa parmi les autres véhicules qui sortaient avant la fermeture des portes pour la nuit. Les deux ex-soldats descendirent quelques kilomètres après la fameuse taverne qui faisait peur au paysan et continuèrent leur route à pied, comme ils l’avaient prévu.