Seule au Monde [RP Solo]

-Vous voulez donc "Plantes ici et là-bas", de Louis Jean Dassierra? Le voilà, tenez donc !

Esméralda descendit de son échelle et tendit l'ouvrage à son client. Un cadeau à sa femme, paraissait-il...
Cela faisait plusieurs mois qu'Esmée paressait. Elle travaillait à sa boutique, sortait de temps en temps prendre l'air, mais restait le plus souvent cloitrée chez elle. Elle ne pensait plus à Miguel, ou du moins se le cachait, mais quelque chose la préoccupait, de beaucoup plus important: elle-même. Esmée avait peur. Depuis quelques temps, Esméralda n'était pas bien... La fière "Princesse" se sentait mal. Pas physiquement, mais moralement... Car Esmée se sentait seule.Elle était toujours, toujours et encore toute seule...

-Au revoir monsieur, j'espère que votre femme aimera... Oh, et avant que vous partiez, je voudrais vous dire, nous serons fermés à partir de demain, et pour plusieurs jours, pour cause de ravitaillement.. Bonne soirée!!

Bonne soirée... En effet, la journée touchait à sa fin. Esméralda sortit de son comptoir, tourna la carte attachée à la porte pour qu'elle affiche "Fermer", puis clôtura portes et fenêtres avant de sortir de la boutique par l'escalier, pour aller dans l'appartement attenant, sa demeure. Elle soupira, quitta son sourire qu'elle trouvait faux et s'avachit sur son lit... Que la vie était monotone, quand on était seule... Il lui arrivait parfois de correspondre avec ses parents, mais rien de bien palpitant, la routine. Sinon, sa seule compagnie était ses clients... Et elle commençait à s'en lasser. Esméralda soupira encore une fois j'ai un toc... et entreprit de se faire une bonne tisane chaude. Fruit des bois... Sa préférée! D'habitude... En ce moment, elle n'avait pas trop le cœur à la nourriture.

Elle sirota sa boisson puis retourna dans sa chambre. Là, elle prit un petit sac de toile, mit une robe beige propre dedans, avant de revenir à la cuisine Qu'est-ce que c'est petit ici... où elle entreprit de remplir son sac de quelques fruits et de tranches de viandes sèches. Elle savait qu'il fallait plusieurs semaines à cheval pour se rendre où elle voulait aller. Monter ne lui faisait pas peur, mais elle s'assurait d'avoir assez de provisions pour elle et sa monture, qu'elle louerait surement dans un village pas loin de Glénia, à une demi-journée de marche. Enfin elle ferma le sac avec un cordon de cuir, puis le posa à côté de la porte de derrière par où elle sortirait le lendemain, aux aurores.

Elle se releva vivement et fut prise de vertiges... Elle allait tomber, elle le savait. Elle se rattrapa donc au porte manteau de bois accroché au mur, qui, bien entendu, céda sous le poids de la jeune femme. Esméralda tomba donc à la renverse, s'étalant de tout son long sur le sol de pierre froide, et se mettant au passage un coup de porte-manteau sur le front. Elle resta un long moment -quelques secondes en fait- au sol. Elle avait mal au front et quand enfin elle se décida à y porter sa main, elle vit qu'elle s'était ouverte... Une petite blessure, peu profonde, mais douloureuse quand même. Et personne pour s'en soucier... Esméralda éclata alors en sanglot...