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Volpe
Matelot Second personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mar 8 Nov - 13:50 | |
| Il lui fallut un petit moment pour revenir à lui complètement. La tête lui tournait dangereusement et il eut toutes les peines du monde à se relever. Diego avait disparu de la pièce et une des servantes dont il ne se donnait pas la peine de retenir le nom était affairée à panser les plaies qui lui striaient le torse et le dos. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu à essuyer une telle correction et, lorsqu'il finit par atteindre la chambre verte, il se demandait bien dans quelle position il pourrait se tourner pour réussir à se reposer. Chaque mouvement lui arrachait un horrible rictus de douleur et la simple vision du drap présageait à elle seule des heures de torture. Tirant un fauteuil jusqu'à la fenêtre, il s'y laissa tomber, penché en avant au dessus de ses genoux, et regarda le ciel où disparaissaient les dernières lumières du jour. La nuit allait être longue.
Vaguement, il se demandait combien de temps il serait incapable de s'allonger pour se reposer et si cette durée affecterait de beaucoup son service. Il ne pensait plus à ses soucis avec Sigrid. Enfin, c'est plutôt que son corps qui semblait littéralement brûler de l'intérieur chassait toute pensée qui ne le concernait pas directement. Il faudrait qu'il trouve de quoi faire cicatriser ça rapidement ou, à défaut, de quoi atténuer l'intensité des élancements provoqués par ses plaies. Il lui sembla qu'il ne ferma pas l'oeil de la nuit, ou du moins ne s'en rappela-t-il pas, pourtant le soleil le surprit alors qu'il somnolait sur son fauteuil. Quand il se leva pour s'habiller et se rendre présentable pour retourner auprès de Diego, les va-nu-pieds avaient retrouvé leur place dans la rue. |
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Sigrid Solta
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Lun 14 Nov - 19:17 | |
| Elle ouvrit les yeux au petit matin, alors que les premiers rayons du soleil pointaient à peine à l’horizon. Ses toutes premières pensées se tournèrent vers son hôte, avant même qu’elle n’ait quitté sa couche. Hôte n’était d’ailleurs pas le bon mot pour qualifier cet homme : geôlier correspondait déjà mieux aux agissements du Seigneur Jaminez. Il lui était difficile de s’avouer à quel point le monde qui l’entourait pouvait être perverti. Jusqu’à présent, elle avait été l’une des seules personnes capable de le modeler à sa guise. Les misérables d’Assecia et des villes côtières avaient été ses victimes. Sigrid celle qui brandissait l’épée ou le fouet. Aujourd’hui les rôles s’inversaient. Elle en frissonna de terreur.
Elle se redressa avec une haine naissante contre le monde entier. Ce genre de colère, qui était justifiée dans le cas présent, lui brûlait l’estomac. Elle se savait sur le point de craquer, prête à faire couler le sang dans l’espoir de recouvrer une liberté que Diego disait inexistante. Elle regretta subitement de ne pas avoir visité la chambre de son hôte pour le poignarder dans son sommeil. Quelle idiote faisait-elle ! Elle ne ressentait rien si ce n’est du dégoût pour l’être qu’il était. Il faisait actuellement ce qu’il voulait d’elle, tout simplement parce qu’elle était seule. Combien de personnes avait-il eu de cette manière ? Sigrid préféra ne même pas y penser. Elle faisait bien pâle figure, elle qui avait servi le banditisme depuis l’enfance. Se faire ainsi avoir par un misérable petit nobliau !
Dès l’instant où elle posa le pied à terre, on frappa à la porte. Sigrid permit à la jeune servante d’entrer, bien qu’elle fût tentée de la jeter dehors après l’avoir percé de trous avec la pointe de son épée. Cette dernière lui fit prendre son bain, parfuma ses cheveux puis l’aida à se vêtir. Cette fois-ci Sigrid ne rechigna pas à enfiler la secrète, la friponne et le corset, ce dernier mettant joliment en valeur sa poitrine. La jeune domestique lui présenta ensuite une robe aux couleurs tout aussi froides que celle qu’elle avait portée la veille. Le blanc était sobre mais une délicate coquetterie s’en dégageait. Le décolleté prenait la forme d’un ovale et était orné d'une jolie dentelle que l’ancienne pirate n’osait toucher dans la crainte de l’abimer. Il y avait même de petits rubans argentés, pour certains noirs au niveau de la taille. Mais lorsqu’elle se déplaça, après avoir enfilé de riches chaussures, elle remarqua qu’une traine composait la robe. Elle n’était pas bien longue, mais quel ne fut pas son désir de retirer le vêtement pour en choisir un autre ! Elle avait l’impression d'avoir pris du poids, les friandises d'hier n'étant probablement pas à l'origine de tout cela ! Elle en était certaine : la veille, sa robe ne traînait pas au sol et pesait bien moins lourd ! La preuve en était que Diego l'avait déchiré sans peine. - Ne pouvais-tu pas choisir une robe plus simple et moins encombrante, petite traînée que tu es ?!
Bien malgré que l'enfant s’excuse, au bord des larmes, insistant pour l’aider à changer de robe, Sigrid refusa et lui ordonna de la coiffer. Cette robe était bien moins facile à déchirer et Diego s’en mordrait les doigts. Elle s’en réjouissait d’avance. Rien ne valait l’impatience d’un homme. Une fois sa coiffure terminée, la jeune dame n’hésita pas à chasser la domestique, sans même lui adresser le moindre merci. Lorsqu’elle passa devant le miroir, un souvenir d’enfance lui revint en mémoire. Si elle s’était écoutée, elle aurait déchiré ses vêtements et quitté les lieux dans l’instant. Qu’il était difficile de se voir comme elle aurait toujours dû être !
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Diego Jaminez
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Jeu 24 Nov - 15:57 | |
| La nuit de Diego fut agitée. Il avait délivré toute sa colère sur Volpe, mais l'état dans lequel il l'avait mis... Cela ne l'avait pas libéré de ses démons. Il revoyait l'homme, inconscient, saignant, à ses pieds et qui n'avait pas contesté l'injustice qui lui était imposée. Le jeune prélat rejeta les suggestions de son esprit : il se sentait trop sentimental. La froideur et le recul, c'étaient les maître-mots. Volpe n'était jamais qu'un homme de main dont il pouvait faire ce qu'il voulait.
Diego se réveilla avant qu'aucun domestique ne vienne. Il s'habilla d'un pourpoint noir et d'une veste pourpre. Sa sobriété surprendrait sans doute dans sa maison, mais personne n'était autorisé à émettre une opinion sur sa manière de vivre. Il revêtirait son habit ecclésiastique pour rendre visite au Gouverneur. Pour l'heure, il allait chercher Volpe. Le jeune évêque passa par une porte dérobée, dissimulée derrière une lourde tenture. Un bougeoir à la main, il arpenta l'étroit couloir qui courait le long de toutes les pièces de la demeure. A certains endroits, des lorgnons et même de petites portes cachées permettaient de voir et d'accéder aux pièces. Il parvint à l'étage où se situait la chambre de Volpe. Ce dernier n'était pas dans son lit qui n'était pas même défait. Etonné de ne rien entendre, Diego poussa la petite cloison amovible et pénétra dans le monde de son homme de main. La pièce était décoré de manière minimaliste : les seuls objets de valeurs étaient ceux que Diego avait lui-même donné. Sur un guéridon, un verre finement ouvragé laissait deviner que le propriétaire buvait de cet élixir rouge sombre posé tout près.
Volpe dormait dans le profond fauteuil. Son visage était légèrement crispé, laissant paraître plus de sentiments que lorsqu'il était éveillé. Diego passa ses longs doigts sur la joue de l'homme et se détourna. Il se servit un verre de porto, le but en observant son serviteur endormit, puis il se retira pour prendre sa collation. |
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Sigrid Solta
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Dim 27 Nov - 23:54 | |
| Pas un bruit. Pas un mot. Depuis quelques minutes, le silence régnait en maître dans la chambre à la rose. La domestique la coiffait en silence, s’entêtant, avec toute la délicatesse dont elle était capable, à défaire les nœuds de la chevelure ambrée. Bien malgré ses efforts, fournis avec cœur probablement, les cheveux de Sigrid restaient aussi indisciplinés qu’une jument sauvage que l’on tente de monter. Soudainement, la dame laissa échapper un cri : la jeune enfant s’était montrée brutale en saisissant ses cheveux. Elle fut immédiatement sermonnée, saisie par le cou lorsqu’elle osa répondre puis jetée dehors comme un vulgaire objet dont on souhaite se débarrasser. La porte fut refermée avec violence, après qu’une multitude d’injures soit prononcée. De la chambre, on pouvait entendre la jeune fille tousser : peu étonnant dans un certain sens, Sigrid avait bien failli l’étouffer tant sa colère n’avait pas eu de limites. Une fois la domestique partie, elle alla s’accouder à la fenêtre. « Tous des incapables. Ils sont bien à l’image de leur Maître ! ». Elle ne calma son cœur que lorsqu’une douce brise vint caresser ses joues. Le vent portait l’odeur du sel.
Les vagues s’écrasant sur les hauts rochers, le son du vent lorsqu’il plonge dans les voiles du bateau, les hommes libres de faire ce qu’ils désirent, l’alcool qui coule à flot dans les verres de vieux bois, les richesses que contiennent les coffres du Gouvernement : tout cela, L’Impératrice et le Seigneur Jaminez le lui avaient arraché. Leurs têtes seraient bien belles, au bout de piquets. Si Sigrid avait le droit de vie ou de mort, si elle pouvait être aussi forte que les dieux eux-mêmes, elle aurait accompli ce geste le jour même où Erika avait osé la renvoyer. Et sa rencontre avec le Seigneur Jaminez n’aurait jamais eu lieu. Qu'en aurait-il été du Gouverneur Winston ? Charmant homme, lorsqu’il reste aimable et sait se distinguer des autres. Serait-elle arrivée à sa cheville seule ? Elle chassa ses pensées d’un mouvement de la main avant d’en arriver à la conclusion que Diego lui était indispensable. Ajustant sa robe, serrant ses rubans au maximum pour éviter d’être à nouveau humiliée, puis laissant ses cheveux dorés choir sur ses épaules dénudées, elle quitta la chambre. L’air était plus frais qu’hier. Elle frissonna. Dans le couloir, elle abandonna très rapidement ses inconfortables chaussures, marchant pieds-nus jusqu’au salon. Avant de partir, elle avait pris soin de ceindre à sa cuisse le poignard que Diego avait accepté de lui rendre.
Elle fut incapable de le retrouver. Elle visita le salon, le jardin et même une salle de lecture, dans laquelle elle n’avait encore jamais mis les pieds. Rapidement, elle sentit la colère monter en elle. Le Maître des lieux n’était-il pas levé à cette heure de la journée. Elle n’eut pas le temps de déchaîner sa haine sur un objet de la pièce : un domestique l’interpela. Immédiatement Sigrid quitta la pièce, sans fournir la moindre explication. Le Seigneur Jaminez ne pouvait qu’être à un seul endroit. Ses pas la guidèrent instinctivement vers les appartements, qu’elle venait juste de quitter. Elle mit du temps à trouver celui qu’elle cherchait, les chambres de la demeure se comptant par dizaines. Une voix lui parvint d’une des chambres. Il s’agissait de celle de la domestique qui l’avait coiffé. La dame entra donc aussi soudainement que le ferait un voleur pressé et trouva Diego assit à son bureau devant quelques mets pour le petit-déjeuner. Cathie était à ses côtés et servait le thé. Lorsque cette dernière aperçue sa tortionnaire, elle la salua d’un rapide mouvement de la tête puis entreprit de sortir. Sigrid ne put résister : elle chuchota un « Bouh !» lorsqu’elle passa à ses côtés, faisant ainsi hurler l’enfant qui détala aussi vite qu’un lapin, manquant de faire tomber son plateau.
- Elle est bruyante cette gosse n’est-ce pas ? On aurait pu croire que l’on égorgeait un poulet !
Elle s’inclina pour saluer son hôte, mais ne s’attarda pas sur ce geste. Tout signe qui prouvait qu’elle lui était soumise la dégoutait au plus point. Malheureusement, elle allait soit devoir le mâter, soit s'y habituer pour un temps.
- Vous êtes si discret qu’il m’a été difficile de vous retrouver, Seigneur Jaminez, lui avoua-t-elle sur un ton cérémonial. Je ne savais pas que vous logiez dans la chambre des anciens propriétaires. Leurs fantômes ne vous hantent-ils pas ? Mais que vois-je ? Vous avez de bien belles cernes, juste ici ! dit-elle en retenant un sourire, posant son doigt sous son oeil gauche. Ai-je raison ? Ou bien avez-vous trop pensé à moi pour parvenir à vous endormir ?
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Diego Jaminez
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mar 6 Déc - 19:10 | |
| C est avec une grande surprise que Diego vit son invitée entrer dans ses appartement sans y avoir été conviée. Qui était-elle pour se permettre de déranger son hôte ? Le jeune évêque prit sur lui son mécontentement. Il lui fallait tirer le plus d'avantages possibles de cette femme. Certes elle lui tenait tête et ne rampait pas devant lui, mais tout cela était autant de qualités qui lui serviront dans le grand monde. Diego ne connaissait rien de cette ancienne pirate, mais elle semblait vouloir retrouver un peu de pouvoir. Son échange avec le gouverneur ne semblait pas avoir été fructueux. Il ne lui restait donc plus qu'à jouer sur ses propres relations. Et puis, depuis plus d'un an qu'il se trouvait dans la colonie, aucune femme n'avait été assez bien pour jouer aux jeux politiques. Il désespérait de trouver une intrigante. Lorsqu'elle le toucha, il sourit avec une douceur affectée, et porta les doigts de la femme à ses lèvres.
- Madame, ne jouons pas à ce jeu. Nous avons plus de choses à faire. J'ai pu obtenir un entretien avec le gouverneur. Cela doit vous réjouir, car je parviendrai peut-être à le convaincre de venir dans peu de temps dans ma demeure. Il se recula et versa du vin dans un autre verre de cristal, puis le tendit à la femme.
- Tenez Sigrid ! Je vous laisse votre journée, j'aurai beaucoup de choses à préparer pour organiser une réception sous si peu de temps. Je vous propose de commencer votre .... apprentissage de la vie mondaine demain ou même ce soir au dîner.
Diego s'assit dans son profond fauteuil et indiqua un autre à son interlocutrice.
- J'ai eu des manières assez rudes avec vous, mais comprenez qu'il faut se soumettre à des règles pour retrouver du pouvoir. Vous en avez eu et vous en voulez encore. Cela se lit par toute votre personne. Avez-vous des revendications ?
Et avant qu'elle puisse lui donner sa réponse, il ajouta :
- Vous portez très bien votre robe aujourd'hui, mais vous aurez peut-être un peu chaud.
Enfin, il la laissa parler, attrapant une paire de gant très fins et les lui remettant. |
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Sigrid Solta
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mer 7 Déc - 16:19 | |
| C’est avec le visage déformé par la haine que Sigrid quitta sa place, après avoir déposé le verre de vin. Le souffle court, les mains tremblantes, elle lui fit face en espérant qu’il baisse le regard, ne serait-ce qu’un instant. Mais il ne daigna même pas se lever de son fauteuil. Elle aurait voulu le frapper, le faire souffrir jusqu’à ce qu’il lui demande de l’achever. Mieux encore, jusqu’à ce qu’il la supplie d’épargner son insignifiante petite existence. Mais en faisant cela, elle aurait perdu sa seule et unique occasion de rencontrer dans les formes le Gouverneur Winston. Affligée par sa propre faiblesse, elle le toisa avec colère puis marmonna ces quelques mots :
- Un jour vous traînerez à mes pieds comme un misérable ver de terre, Seigneur Jaminez. Votre déchéance sera bien plus jouissive que mon ascension elle-même !
C’est alors qu’elle aperçut les gants. Sur le coup, elle fut incapable de prononcer un mot de plus. D’une main elle cacha le tatouage qui parait son poignet, puis résignée, elle détourna le regard. Son passé ne lui faisait pas de cadeau. Il était comme une cage sans porte. Une cage dont on ne peut sortir. Elle savait qu’elle ne pouvait plus se séparer de son tatouage et qu’il lui poserait des problèmes pour le restant de son existence. Il suffisait qu’un curieux en ait connaissance pour qu’elle soit immédiatement pendue par le Gouverneur en personne. Elle était tout simplement tenue en laisse par l’homme le plus vil d’Assecia.
Elle porta sa main à sa cuisse. Quelle idée que celle d’attacher une arme là où on ne pourra la saisir ? Les pans de sa robe étaient bien trop lourds ! Elle eut alors l’idée de se changer avant de quitter la demeure. Evidemment elle jugea bon de ne pas en informer le Seigneur des lieux : il était plaisant de se savoir protégée par tant de tissus. Mieux encore, le simple fait de savoir qu’elle pouvait le tenter en mettant en avant des épaules dénudées et une poitrine joliment remontée suffisait à lui redonner le moral. Tous les moyens étaient bons pour que son hôte ressente de la colère, de la frustration et du mépris. Elle se pencha en avant, posa ses mains sur chacun des accoudoirs du fauteuil puis laissa échapper un sourire malsain :
- Mais vous avez beaucoup de chance, mon arme est difficile à atteindre. Parce que je me demande…sans votre misérable homme de main, seriez-vous encore en vie, Diego ?
Ou comment chercher à se rattraper, version Sigrid.
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Diego Jaminez
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mer 7 Déc - 16:58 | |
| - Vous m'ennuyez Madame, dit-il après un soupir. Je pensais m'entretenir avec une adulte, consciente de sa situation et fière d'elle. J'avais imaginé que la femme d'hier connaissait le prix de la vie et était capable de reconnaître lorsqu'une chance de s'en sortir pointait son nez. Mais .... Vous me prouvez le contraire.
Diego croisa les jambes et fit tourner son vin dans le fin cristal.
- Croyez-vous que j'ai un homme de main pour me protéger ? Volpe est un gain de temps dans mes affaires. Cela m'évite de perdre du temps dans certaines affaires. Mais n'allez pas croire plus longtemps qu'il me protège d'attaques extérieures. On ne s'attaque pas à ma vie. Je peux donc vous répondre qu'en effet, je serais encore en vie sans lui.
Le jeune prélat ne disait pas toute la vérité, mais peu importait. Volpe n'était, de fait, qu'un exécutant des basses-oeuvres. Cela lui permettait de ne pas se salir les mains, du moins, pas tout le temps.
- Avouez qu'un évêque de mon rang ne peut pas se permettre de se déplacer sans une escorte. Vous devriez vous étonner qu'il soit le seul à me suivre...
La discussion s'éternisait pour rien. La femme n'allait sans doute pas rendre les armes devant lui et en si peu de temps. Une journée de solitude dans la capitale serait bien suffisante pour lui rappeler sa situation. Il se leva donc et prit une bourse de satin noire sur la table. Elle tinta discrètement.
- Je n'ai nullement l'intention de faire tout le travail pour vous. Voici une bourse pleine d'écus d'or et d'argent. Faites-en bonne usage .... en vue de parvenir jusque dans le cercle restreint du gouverneur. Ne prenez pas cela comme de la charité de ma part! Ah ! Et n'allez pas croire que je vous achète. Cela peut vous paraître étrange, mais il s'agit d'un investissement à long terme. Vous avez les moyens de gagner votre vie dans le haut monde et j'en fais le pari.
Diego lui tourna le dos et s'installa à son bureau. Il lui tardait d'achever cette conversation.
- Sortez maintenant. |
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Sigrid Solta
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Jeu 8 Déc - 17:20 | |
| Sigrid maugréa bruyamment, maudissant le misérable de tout son être. Désireuse de le voir plier devant elle, elle s’avança sans ne jamais le quitter du regard : jusqu’à maintenant, il s’était toujours montré imprévisible. Une sombre pensée la traversa. D’une main tremblante, elle chercha non sans désespoir son poignard. Puis se souvenant qu’il était hors de portée, elle renonça très rapidement à tuer. Le tapis était trop beau pour être souillé par un sang impur. Un lourd silence s’installa dans la pièce. De longues minutes s’écoulèrent, sans qu’aucun des deux ne daignent desserrer les dents.
Elle fut finalement la première à céder, forçant un sourire. Avec souplesse, elle se pencha par-dessus le bureau puis s’empara des lèvres de son hôte après s’être fermement saisie de sa nuque. Le baiser fut fougueux, mais ne dura qu’un instant. Le plaisir de Sigrid, lui, promettait de s’éterniser sur les jours à venir. Ce geste était réfléchi. Son but moins évident. La simple idée qu'il se questionne sur ce geste lui rendait progressivement sa bonne humeur. Elle murmura à son oreille, veillant à rester aimable, mais ferme.
- Seigneur Jaminez. J’étais très sérieuse tout à l’heure : les rôles seront un jour inversés et vous regretterez alors d’avoir fait ma rencontre. Vous ne connaissez rien de mes désirs les plus profonds. Et je ne connais rien des avantages que vous retirerez dans cette affaire. Ne jouons-nous pas à un jeu dangereux ? Bonne journée.
Elle se saisit de la petite bourse, tourna les talons et quitta la pièce sans prononcer le moindre mot. La porte claqua avec violence : un tableau accroché dans la pièce chuta. Le bruit du bois brisé la fit détaler au pas de course : elle ne voulait plus revoir cet homme pour le restant de la journée ! Déjà elle réfléchissait au meilleur moyen pour sauter le repas du soir et ainsi de s’épargner d’ennuyantes leçons sur les manières du Haut-Monde. Dès ce soir, elle allait devoir accepter la supériorité de son hôte. Elle en frissonna de dégoût.
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Diego Jaminez
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mer 14 Déc - 13:43 | |
| Il avait connu bien des choses, le jeune évêque. Il n'avait jamais laissé le destin décider pour lui. Mieux, il prenait dans le monde ce qu'il souhaitait. Il utilisait les gens sans vergogne. Mais voilà qu'une femme prenait la liberté de lui voler un instant ses lèvres. C'était bien moins le baiser que le fait qu'il n'avait nullement l'intention que cela arrive, qui étonna Diego. Cette diablesse remettait bien trop souvent de l'imprévu dans ses plans. Pour qui se prenait-elle pour se permettre un tel acte avec lui ?!
Elle était déjà partie quand il reprit totalement ses esprits. Ça n'avait pas été désagréable et sans doute pourrait-il profiter des charmes de Sigrid. Mais tout de même ! Certes il l'aurait volontiers dévorée hier, mais ce matin il avait bien d'autres choses en tête. Elle allait regretter son audace ce soir....
- VOLPE ! Amenez moi ce tire-au-flanc !
Diego hurlait avec un plaisir personnel qui le grisait. Puisqu'il n'avait pu soumettre tout à fait Sigrid, il prendrait sa revanche sur Volpe. Être maître demandait un peu de temps et il ne doutait pas d'y parvenir avec Sigrid. Il ne fallait pas précipiter les choses... Un peu de patience ne lui ferait pas de mal. |
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Volpe
Matelot Second personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Mar 20 Déc - 17:05 | |
| Le serviteur qui vint le chercher trouva Volpe somnolant sur son siège. Sa nuit difficile avait creusé de profonds cernes sous ses yeux d'ordinaire si vifs et il eu toutes les peines du monde pour émerger de son demi sommeil douloureux. Il enfila maladroitement une tunique et il fallait bien se rendre à l'évidence, le manque de sommeil altérait non seulement l'éclat de ses prunelles -ce qui en soit ne constituait qu'un détail insignifiant- mais également sa lucidité -détail bien moins insignifiant. Il était facile de s'en rendre compte par ceci que ladite tunique était d'un vert vif impossible à louper même dans plus dense des foules. Ce qui ne cadrait ni avec son caractère, ni avec ce qu'il restait de sa tenue de la veille et encore moins avec son rôle, mais cela, Volpe ne semblait pas en avoir conscience.
C'est donc la démarche assurée et fidèle à lui même autant que faire ce pouvait qu'il arriva jusqu'aux appartements de Diego Jaminez et s'annonça d'une voix d'ivrogne proche de l'état comateux à celui ci.
_Je suis là. Vous avez besoin de moi ?
Question stupide. Si il l'avait appelé, il avait forcément quelque chose à lui faire faire. Même s'il s'agissait de rester derrière lui pendant qu'il s'occuperait. Tout serait comme d'habitude. Il y avait tout de même un petit point qui titillait l'esprit de Volpe, c'était le défaut à cette habitude tranquille. Où était Sigrid ? Pas qu'il s'inquiéta pour elle ou qu'elle lui manqua, mais sa position géographique jouerait de manière certaine sur ce pour quoi Diego l'avait fait chercher. En entrant, il espérait de tout coeur que ce ne soit pas trop loin. |
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Diego Jaminez
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Une proie de choix [PV] Lun 16 Jan - 16:03 | |
| Volpe entra enfin. Il paraissait évident qu'il souffrait de ses blessures et que la nuit ne l'avait pas soulagé. Son maintien était moins droit, sa mise moins soignée et son goût... peu habituel.
- Je ne t'ai pas fait venir pour t'envoyer pavaner dans les rues d'Assecia ! Tu te mets aux couleurs maintenant ?
Il s'approcha de son homme de main, jusqu'à ce que son souffle parvienne jusqu'à la peau blanche du cou, mal couvert par un foulard mis en bataille.
- Je dois me rendre chez le gouverneur avant d'être trop en retard. Sigrid vient de partir d'ici. Elle a une bourse pour s'acheter de quoi s'habiller correctement. Suis-la ! Ne la quitte pas des yeux ! Qu'il ne lui arrive rien et tâche qu'elle ne parte pas vers d'autres horizons.
Après un silence, il ajouta :
- Sois discret ! Elle te repèrerait à des lieux ! Ce vert te fait ressembler à un fou d'une mauvaise pièce de théâtre ... ou d'un prétentieux petit paon.
Diego glissa ses doigts le long du visage blême et se détourna de Volpe. Il attendit que ce dernier refermât la porte sur lui pour finir d'ajuster sa propre tenue. Le gouverneur n'aimait pas attendre.
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