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0 | La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] | |
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Ensun Alkahin
Capitaine Second personnage
Sujet: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Mer 13 Avr - 14:18 | |
| Ensun avait quitté la maison familiale sans même penser à prévenir sa famille. Il ne savait pas si Elissa et sa mère l’avaient vu partir lorsqu’il était passé par la porte de derrière, et l’idée de s’en informer ne lui avait même pas traversé l’esprit. Pour le moment, il n’avait qu’un seul et unique but en tête, et visiblement ce dernier lui faisait oublier quelques règles de prudence. En plus de désobéir inconsciemment aux règles que lui avait imposé son père après sa terrible chute en forêt. Ensun courait de gros risques en se rendant là-bas, surtout en sachant qu’une terrible tempête menaçait depuis plusieurs heures déjà les terres indigènes. En vérité, il savait que sa mère aurait tenté de le retenir, avec succès sûrement, s’il avait quitté la maison en empruntant la porte de devant. Il était déterminé à retrouver le petit ouistiti responsable de sa chute d’il y a deux mois, autant pour l’abattre que pour se prouver à lui-même qu’il est capable d’atteindre une petite cible, et qui plus est une cible rapide. On lui reprochait souvent son manque de force physique, alors il allait prouver à ses arrogants camarades qu’il vaut bien plus qu’eux lorsqu’il s’agit de précision et de dextérité, et également que la force ne fait pas le guerrier. Qui avait édicté que l’homme aux muscles bien gonflés était une arme plus intéressante pour les guerriers Naakti ?
Le jeune Prince venait à peine de traverser la lisière de la forêt, se rendant avec détermination dans la partie la plus sombre qu’il connaissait si peu, bien qu’il soit souvent venu chasser en compagnie de son père. Prudent, il était sans cesse sur ses gardes, prêt à se défendre de l’attaque d’une bête sauvage comme le tigre, le chat sauvage, ou le serpent qui en une simple morsure pouvait mettre fin à la vie d’un homme. Son javelot à la main, il n’avançait que très lentement, mais avec assurance. Tout en veillant à ne pas se faire surprendre, il parvenait à lever les yeux sur les branches les plus hautes des arbres, à la recherche du singe le plus petit de la forêt : le ouistiti. L’animal qu’il recherchait avait cependant une particularité, comparé à ses congénères : il avait sur le flanc droit une épaisse touffe de poils noirs. C’était le seul moyen pour Ensun de reconnaître le singe qu’il avait rencontré il y a deux mois de cela. Ce jour là, il avait failli perdre la vie, et si Elissa n’avait pas été là, il aurait retrouvé ses ancêtres.
C’est seulement près d’une heure après qu’il aperçut enfin sa proie. Discrètement, le jeune Prince détacha son arc de son dos et encocha une flèche. Il ne lui fallut par longtemps pour viser l’objet de sa convoitise, mais malheureusement, il se fit remarquer alors même qu’il allait décocher sa flèche. Il n’avait pourtant rien fait pour se faire remarquer. Surpris, Ensun ne réagit pas, et laissa le singe s’enfuir. Il était vexé. Il avait appliqué toutes les leçons de chasse de son père, avait pris son temps, n’avait fait aucun bruit. Même s’il n’était pas aussi doué que les chasseurs du village, il n’aurait jamais dû se faire remarquer ainsi. Alors pourquoi cet animal s’était-il enfui ? Lorsqu’Ensun s’avança, il sentit une goutte d’eau fouetter son visage. La pluie était donc responsable dans la fuite du petit animal. Un soupir de lassitude lui échappa, puis un cri lorsque le tonnerre gronda. A ce rythme, il allait de nouveau inquiéter sa famille, mais il tenait à ramener ce singe, mort ou vif. |
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Denähy Elëmyr
Forban
Sujet: Re: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Mer 13 Avr - 16:25 | |
| - Aller, laisse-moi essayeeeeeer !
Denähy suppliait son frère de la laisser tirer à l'arc, tandis qu'ils s'enfonçaient toujours un peu plus profondément dans la forêt, pour aller chasser. Mais, malgré toutes ces supplications, la réponse restait invariablement la même :
- Non.
Et généralement, lorsque Kinaï refusait quelque chose, c'était difficile de le faire revenir sur sa décision. Il adorait se faire désirer, rien que pour taquiner sa sœur, mais en ce jour, il avait une autre raison de ne pas s'attarder sur ce petit rituel. Ils devaient absolument ramené un gibier suffisamment conséquent pour pour à la fois, utiliser la peau et produire une commande plutôt pressée, mais aussi pour nourrir les trois membres de la famille pour quelques jours. Or, si Denähy touchait à un arc, le gibier fuirait irrémédiablement. - Mais, s'il-te-plaît ? Je suis sûre qu'aujourd'hui, j'y arriverai. - Hum … D'accord. - C'est vrai ? demanda-t-elle, ses yeux semblables à ceux d'un merlan frit, pleine d'espoir. Mais le retour à la réalité fut vexant et décevant : - Non ! - T'es méchant.
Bientôt, Kinaï lui intima de se taire, en posant son index sur ses propres lèvres, et commença à scruter l'horizon où l'abondante floraison se développait, à la recherche de la cible parfaite. Denähy, elle, se contenta de porter le carquois de son frère (et c'est de la qualité, c'est du Elëmyr, ça!), en silence, un peu boudeuse, mais tout de même docile. Bien sûr, elle connaissait la raison de la réserve de son frère, et savait bien que sa maladresse leur coûterait, elle ne pouvait le blâmer pour cette décision. Mais tout de même, elle ne pouvait réprimer une pointe de déception. Kinaï mouilla le bout de son index et le pointa dans l'air, cherchant à capter le sens du vent et se plaça face à lui : c'était son père qui lui avait enseigné à dissimuler sa présence aux proies, et ainsi, le vent ne dévoilait pas son odeur au gibier. Après une vingtaine de minutes d'attente durant lesquelles Kinaï resta parfaitement immobile, de même que Denähy, qui cherchait du regard la future proie qui ne tarderait pas à montrer son nez, un bruissement de feuillage attira leur attention. Un cervidé sembla un moment hésiter, guettant le moindre signe d'alerte, ce qui fit retenir sa respiration à Denähy, puis après un instant, se mit à brouter paisiblement. Kinaï banda son arc, et dans un geste rapide et précis, il décocha une flèche qui atteignit sa cible en plein dans le poitrail. L'animal rua de surprise, en braillant, avant de finalement s'effondrer, son corps secoué de quelques spasmes. Les jumeaux se précipitèrent sur l'animal agonisant, et sans réfléchir, Kinaï tira sa dague de sa ceinture, et après un rapide hommage aux Dieux de la chasse, et un remerciement à l'animal, il mit fin à ses souffrances par un fatal coup de dague. Comme toujours, Denähy sursauta légèrement. Son frère avait beau respecter toutes les coutumes, lorsqu'il ôtait une vie, elle avait cette étrange sensation qu'elle n'aurait su définir.
- Bon. Maintenant, tu peux essayer. Tu n'auras qu'à viser cet arbre.
Il n'en fallait pas plus pour que Denähy se dresse sur ses jambes et se précipite auprès de son frère pour qu'il lui remette son arc. Elle suivit attentivement ses conseils, bien qu'elle eut quelques difficultés pour le bander. A force d'effort, tandis qu'elle cherchait à viser en gardant un œil sur la pointe de sa flèche, elle relâcha la corde trop brusquement, ce qui fit monter la flèche bien trop haut dans les arbres, et par la même occasion, la faire se planter bien trop loin par rapport à la cible établie. En plus de cela, le fait que ses muscles se soient relâchés trop brusquement eut pour effet que la corde de l'arc vienne heurter violemment l'avant-bras tendu de la jeune fille.
- Aïe ! - … Je le savais : tu as deux pastèques à la place des mains. Rassure-moi, tu l'as fais exprès, hein ? Oh …?
Denähy suivit le regard de son frère et réalisa bientôt pourquoi ce dernier venait soudainement de se taire : en effet, la flèche avait terminé sa course, plantée dans la terre, à à peine un mètre d'un individu, vraisemblablement sous le choc. Individu qui n'était ni plus ni moins le Prince. Lorsque ce dernier leur accorda un regard, Denähy regarda machinalement l'arc qu'elle tenait dans les mains, et ouvrant la bouche en O, elle remit rapidement l'arme dans les mains de son frère.
- Euh …. Ce … Ce n'est pas ce que vous croyez. - Oui ! C'est moi qui ...
Quelque chose était sûr : ils mentaient aussi bien l'un que l'autre … Ironie, bien sûr.
Dernière édition par Denähy Elëmyr le Mar 3 Mai - 14:14, édité 1 fois |
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Ensun Alkahin
Capitaine Second personnage
Sujet: Re: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Jeu 14 Avr - 8:40 | |
| Juste après le coup de tonnerre, Ensun sentit ses oreilles siffler. Il crut tout d’abord à un appel venant du village, car beaucoup de ses camarades utilisaient la flute pour communiquer entre eux. Un langage codé s’était installé progressivement, mais Ensun ne reconnut pas ce son. Lorsqu’il se retourna, il vit la flèche de bois plantée à un mètre à peine de lui. Il poussa presque un cri de surprise, et recula de quelques pas, par peur qu’une deuxième soit décochée et ne rate pas sa cible cette fois-ci. Voulait-on le tuer car il était fils de roi ? Son regard, par réflexe, chercha le responsable de tout cela. Il finit bien évidement par tomber sur deux jeunes personnes. Un homme, une femme. Un couple ? Il plissa les yeux, et s’étonna de leur ressemblance. Il les supposa alors de la même famille, mais qu’importe. Ces deux là avait failli le tuer, et visiblement par maladresse en vue de leurs gestes étranges et des mots incompréhensibles qu’ils bafouillaient. Il poussa un soupir, lassé par leurs agissements. Il ne comprenait strictement rien à ce qu’ils pouvaient être en train de dire, et à vrai dire, cela ne devait pas être très intéressant. Entre se refiler l’arc et limite trembler de peur, Ensun se demandait si c’était vraiment lui, qui leur inspirait ce sentiment. Ramassant la flèche d’une poigne ferme pour la retirer du sol, il s’approcha des deux compagnons, sans même leur hurler dessus pour l’imprudence dont avait fait preuve le tireur. Il tendit la flèche à l’homme, qui devait être à peine plus âgé que lui, bien qu’il ne possède plus aucun trait d’enfant. Il en profita d’ailleurs pour le toiser, cherchant à savoir qui était le meilleur menteur parmi les deux. Il lut alors dans le regard du jeune homme quelque chose que lui-même possédait. L’envie de protéger les êtres chers à son coeur. Son regard s’attrista lorsqu’il pensa à Elissa. Pour le moment, il n’avait fait que la rendre malheureuse. Peut-être était-il temps pour lui de prendre exemple sur les frères exemplaires du petit village, au lieu de ne penser qu’à se plaindre et à se morfondre sur son sort. Certes il se devait de s’imposer à lui-même un destin, mais il vivait dans une grande maison, aucun des membres de sa famille n’était mort, il mangeait à sa fin et jouissait du privilège d’être parmi les élèves guerriers. Chaque été, il pouvait participer à l’Epreuve et devenir un guerrier au service du roi et du peuple. Encore fallait-il qu’il réussisse, et pour le moment, c’est deux là lui faisaient perdre un temps précieux. Il attrapa sans aucune délicatesse la main du chasseur, pour déposer la flèche, puis déclara :
- Heureusement pour vous deux que cette flèche ne m’a pas blessé, le Roi n’est pas un tendre lorsqu'il s'agit de sa famille.
Il préféra cacher ses doutes sur la question. Il n’avait pas écouté ce roi en question, en se rendant dans cette forêt. Ce dernier pouvait très bien se contenter de dire qu’il n’avait qu’à l’écouter, de temps en temps. Il y a deux mois, suite à un accident qui avait failli couter la vie au Prince, Fakhar lui avait strictement interdit d’aller en forêt sans un guerrier ou un chasseur pour l’accompagner. Aujourd’hui, Ensun remettait ouvertement ce choix en cause. Le singe qu’il avait poursuivi ce jour là, il tenait fermement à le retrouver, et le Roi gâchait involontairement tous ses projets. Comme excuse, pouvait-il se permettre de prétexter un entraînement indispensable à son accession au statut de guerrier Naakti ? Le jeune homme en doutait, quoi qu’il en soit, il n’allait pas tarder à rentrer si la tempête s’approchait aussi rapidement des terres indigènes, et son père n’aura pas l’occasion de demander à quiconque où était passé son fils. Secouant nerveusement la tête pour éviter de penser au sort qui l’attendait, Ensun préféra s’occuper des deux imprudents :
- Qui a tiré ? Je ne suis pas de ceux qui exécutent un Naakti pour si peu. Je suis encore en vie, si vous ne l’aviez pas remarqué. Donc...Qui a fait ça ? Lui donner une leçon de tir à l'arc avant qu'il ne tue quelqu'un ne serait pas une mauvaise idée...déclara-t-il avec ironie. |
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Denähy Elëmyr
Forban
Sujet: Re: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Jeu 14 Avr - 20:11 | |
| Le Prince. De toute la population Naakti, il avait fallu que ce soit ce dernier qui se ballade à ce moment précis dans la forêt. Fort heureusement, la flèche ne l'avait pas atteint, et ne l'avait pas blessé. Si tel avait était le cas, ils auraient très probablement eut quelques soucis avec le Roi, et pas des moindres. Denähy ne pouvait s'empêcher de sentir son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, en jetant un coup d’œil inquiet à son frère, tandis que le Prince se rapprochait à grand pas. Dans un mouvement protecteur, et même s'il était aussi inquiet que sa sœur, Kinaï passa devant elle, faisant ainsi de son propre buste un barrage entre la 'menace potentielle' et l'être le plus cher qu'il ait au monde. Il bomba même le torse, malgré le fait que ce soit le Prince, lui-même, qui s'avance, prêt à réagir s'il s'en prenait à sa sœur. Mais à la place de ça, le jeune homme, qui devait à peine avoir quelques années de différence avec eux, attrapa brutalement la main de Kinaï pour y mettre la flèche, tout en exprimant à haute voix le soulagement des jumeaux.
- Heureusement pour vous deux que cette flèche ne m’a pas blessé, le Roi n’est pas un tendre lorsqu'il s'agit de sa famille.
Chose que, même en se sentant plutôt coupable, Kinaï n'appréciait pas. Après tout, c'était un adolescent comme lui, un Prince, certes, un guerrier également, mais le jumeau n'aimait guère être pris de haut. Même s'il avait abandonné la formation de guerrier, Kinaï gardait néanmoins sa fierté, son honneur, aussi garda-t-il le silence, en fronçant les sourcils, les lèvres pincées pour ne pas parler plus vite qu'il ne le devrait, tandis que Denähy s'accrochait à son bras.
- Qui a tiré ? Je ne suis pas de ceux qui exécutent un Naakti pour si peu. Je suis encore en vie, si vous ne l’aviez pas remarqué. Donc...Qui a fait ça ? Lui donner une leçon de tir à l'arc avant qu'il ne tue quelqu'un ne serait pas une mauvaise idée...
Le teint de la jeune fille s'empourpra d'un coup, vexée par cette constatation, et si les jumeaux n'avaient pas été dans un tel pétrin, Kinaï aurait sûrement ri de bon cœur à la remarque du Prince. Mais là, il s'en faisait beaucoup trop pour Denähy, elle n'avait pas à utiliser d'arme, et normalement, même la forêt lui était interdite. Or, elle n'était pas trop en position pour prendre la parole, et Kinaï doutait du fait que l'on tolère, surtout pour le Prince, qu'une femme prenne un cours de tir à l'arc. C'était un dilemme : si elle se dénonçait, elle risquait de se prendre une 'soufflante' et de se voir probablement interdit de suivre son frère en forêt, puisqu'elle était un danger public. Mais si Kinaï se dénonçait, c'est son honneur à lui, qui en prendrait un coup, alors qu'il était un merveilleux archer, et serait sûrement l'objet de moquerie, et pour Denähy, c'était tout aussi inconcevable. Aussi, après un moment de silence, les jumeaux s'exclamèrent, d'une même voix :
- C'est moi ... - C'est moi ...
Vraiment, il y avait de quoi rire devant autant de protection spontanée. Le frère et la sœur se jetèrent un regard, mais Denähy ne comptait pas laisser son frère s'accuser de tout les torts à sa place, surtout devant le Prince. Aussi fit-elle un pas en avant :
- Non, c'est un excellent chasseur … La faute est mienne, je voulais essayer. C'était … une flèche perdue.
Ça pour être perdue, elle s'était perdue, la flèche. Kinaï hochait négativement la tête, il désapprouvait la réaction de sa sœur, aussi rajouta-t-il :
- Je n'aurais pas dû accepter.
Dernière édition par Denähy Elëmyr le Mar 3 Mai - 14:14, édité 1 fois |
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Ensun Alkahin
Capitaine Second personnage
Sujet: Re: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Sam 16 Avr - 19:22 | |
| Le jeune Prince, Ensun, ne détacha jamais son regard de la petite famille qui lui faisait face. Il les écoutait avec une attention plutôt étonnante, accordant à cette discussion une importance exagérée, sûrement. Plus les deux inconnus parlaient, plus Ensun éprouvait le besoin de s’isoler, pour ne pas avoir à regretter ses agissements avec Elissa. Il se souvenait parfaitement d’une scène similaire, qui s’était déroulée il y a des années déjà. Elissa ne devait pas avoir fêté son douzième printemps, si ses souvenirs étaient justes. Ce jour là, la petite princesse avait maladroitement renversé un étale appartenant à l’un des plus riches marchands de la forêt. Par la suite, les deux jeunes enfants avaient mal fermé la porte qui permettait d’empêcher les volailles de s’enfuir pendant la nuit. Porte d’un bâtiment appartenant à ce même marchand. Le matin, le marchand s’était adressé au roi, se plaignant de l’agissement des enfants. Ensun n’avait jamais su ce qu’avait dit le roi à cet homme, mais il n’entendit plus jamais reparler de cette histoire, jusqu’au printemps prochain, où l’homme interpela les rejetons princiers alors qu’ils se contentaient de se promener. Le Prince crut que l’homme allait frapper sa petite sœur. Alors, par réflexe, il s’était placé devant cette dernière et sortit des paroles dont il était l’unique auteur. Des paroles qui venaient du cœur.
- Ses agissements sont les miens. Ses responsabilités sont les miennes. Alors si vous avez quelque chose à lui reprocher, reprochez-le-moi également !
Et c’était terminé.
Il poussa à nouveau un soupir, après un silence qui avait sûrement duré plusieurs longues minutes. Son regard, si peu hautain, se détourna et se posa sur la forêt éternelle. Il avait un singe à retrouver, et pourtant, il discutait avec de parfaits inconnus. Il avait détaillé le jeune homme, mais n’avait même pas accordé un regard à la femme qui l’accompagnait. Et pourtant ! Il la toisa, doucement, comme pour tenter de se rappeler si peut-être, elle faisait partie des jeunes femmes qui avaient retenu son attention lorsqu’il avait enfin pensé à se trouver une épouse. Même s’il savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’épouser une jeune fille sans être devenu guerrier, il avait déjà commencé ses recherches depuis une petite année, sans trouver la bonne personne. Elle ne l’était pas non plus, sûrement parce qu’il ne la connaissait pas. Quoi qu’il en soit, elle était fort jolie, et son air sauvage, identique à celui d’Elissa, lui donnait un charme particulier et si peu commun. Peu désireux de voir le frère de cette belle créature réagir au quart de tour, Ensun cessa de la fixer, puis déclara d’une voix douce :
- Accepter qu’elle vous accompagne en forêt est loin d’être prudent, mais je ne suis pas le mieux placé pour vous faire la morale à ce sujet là. Attention à ne pas tarder cependant, Mère Nature est loin d’être de bonne humeur aujourd’hui…dit-il en laissant les gouttes de pluie tomber dans la paume de sa main. Ma mère, la Reine, m’a dit qu’une dangereuse tempête approchait de nos terres. Sécurisez votre maison, afin de ne rien perdre dans les heures à venir. Ce n’est pas un ordre, mais un conseil. Ce que vous ferez par la suite ne me regarde pas ! Mais évitez de mettre une si jolie demoiselle en danger.
A ces mots, Ensun accrocha son arc dans son dos, grâce à une petite attache de cuir, puis leva les yeux pour mieux comprendre l’avancée de cette tempête. Malgré les épais feuillages, il était aisé de voir que de gros nuages noirs cachaient peu à peu le soleil. La forêt devint plus sombre, la pluie plus gênante encore. Il hésita entre retourner chez lui, et poursuivre sa proie. Bien qu’il connaissait les risques des choix qu’il devait faire, il prit le plus dangereux : celui de ramener ce macaque à la maison, mort ou vif. Il imaginait déjà la colère de son père et de sa mère, les pleurs de sa sœur, les reproches des autres membres de la famille. Pourtant, il voulait se dépasser, affronter les Dieux, les Eléments, pour s’endurcir et connaître la peur qu’un combattant peu rencontrer sur le champ de bataille. Sans plus prêter d’attention à ses deux interlocuteurs, le jeune homme commença à se diriger à l’opposé du village, ignorant alors leur réaction. |
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Denähy Elëmyr
Forban
Sujet: La maladresse des Jumeaux Elëmyr [PV] Lun 18 Avr - 21:45 | |
| Bizarrement, ce n'était pas du tout l'image que les deux jumeaux se faisaient d'un Prince : ils s'attendaient tout les deux à un caractère bien différent, à quelqu'un de plus autoritaire, de moins souple, car à vrai dire, ils n'avaient (et c'était encore plus valable pour Denähy) jamais vraiment adressé la parole à Ensun. Même Kinaï, qui ne cessait de proclamer la perfection de la Princesse n'avait jamais vraiment trouvé le courage ni l'audace d'aller parler avec cette dernière. Non pas que le Prince et sa sœur soient hautains, mais leur titre avait le don d'intimider les plus modestes, ou du moins, c'est ce qui se passait pour les jumeaux Elëmyr. Alors que Kinaï restait tendu, attendant une réaction de la part d'Ensun, ou du moins, un quelconque mouvement de sa part, il devina aisément le regard insistant du Prince sur sa jeune sœur. Si ce 'gamin' osait ne serait-ce qu'une remarque désobligeante à propos de sa sœur si précieuse, alors là, il aurait du mal à se contrôler, se disait-il. Tandis que le jeune homme la dévisageait, Denähy ne pouvait que passer son regard alternativement de son frère à lui, hésitante, piaffant d'un pied à l'autre, et il était évident que ce regard insistant la gênait, au point qu'elle baissa la tête, laissant son épaisse chevelure sauvage cacher son visage et son regard confus. Au plus profond d'elle, elle désirait retourner s'enfermer à l'atelier et oublier cet incident, après de longs jours de labeur. Mais au lieu de cela, elle écouta ce que le Prince leur conseilla, en gardant ses yeux rivés au sol, sa main tenant le poignet de son bras opposé, dans une position traduisant un certain malaise. Le ton doux que le jeune homme employa souleva quelques frémissements chez Denähy, ou bien était-ce à cause de la pluie, dont les gouttes fraîches dégringolaient sur sa peau ? Si la sœur était silencieuse, le frère n'en était pas pour autant plus bavard, car en effet, il fut tout aussi surpris par cette relative bienveillance dont faisait preuve le fils du Roi. Kinaï acquiesça cependant à chaque phrase prononcée par le jeune homme, et ce, même pour la mise en garde : effectivement, une tempête semblait se lever, et une fois cet impair réglé, les jumeaux rentreraient immédiatement avec leur gibier pour se mettre à l’abri. Cependant, la dernière réplique d'Ensun, elle, eut un effet des plus étranges : Kinaï fronça un sourcil interrogatif, cherchant vraisemblablement de quelle 'jolie demoiselle' il faisait allusion, et Denähy, quant à elle, sembla se figer, arrêtant ainsi de grelotter. Alors qu'il faisait demi-tour, s'enfonçant un peu plus profondément dans la forêt, les jumeaux le regardèrent s'éloigner, comme s'il avait été une créature étrange. Après un moment de silence, alors que Denähy reprenait enfin son souffle, Kinaï, lui, posa ses poings sur ses hanches, et finit par dire :
- Je … Je crois qu'il parlait de toi …
Denähy repoussa vivement cette hypothèse, en un hochement de tête négatif, tout en rangeant vivement la flèche coupable dans le carquois :
- Non, non, sûrement pas ...
Un sourire digne d'un idiot venant de comprendre quelque chose, Kinaï rajouta, sur un ton taquin, tout en donnant quelques coups de coude dans les côtes de sa sœur :
- Ha ha ha, on dirait qu'un poisson mord à l'hameçon, p'tite sœur, et pas n'importe lequel!
Un coup de coude réglementaire dans les côtes, en guise de punition, donné par Denähy le fit rire de plus belle, tandis que cette dernière préparait quelques lanières de cuir pour faciliter le transport du gibier qu'ils allaient devoir ramener.
- Ne dis pas de bêtises, Kinaï ! Et puis, il a juste voulu être poli, c'est tout. - Quoi, tu doutes ENCORE de tes charmes sulfureux ? … Non, arrêtes, j'ai mal aux côtes ! … N'empêche, je me demande bien où le Prince peut se rendre … Il est seul, une tempête se prépare … Et il s'enfonce quand même au cœur de la forêt …
Kinaï observait la silhouette d'Ensun qui disparaissait peu à peu à travers l'étendue verdoyante, l'air visiblement intrigué.
- Peut-être qu'il a quelque chose à y faire ... répondit-elle simplement en haussant les épaules. - On devrait peut-être …
Mais c'était trop tard, Kinaï ne pouvait déjà plus voir le Prince, qui s'était engouffré quelque part, parmi la floraison abondante. Kinaï renonça alors à courir après ce dernier et finit par aider sa sœur, pour finalement soulever le cadavre du petit cervidé, et rebrousser chemin pour aller se mettre à l'abri.
Quelque chose était sûr, ce fut une rencontre plutôt déroutante, pour les jumeaux … - Il est plutôt sympathique, le Prince, non? - Hum ... - Et puis … Ça ne se voit pas trop qu'il est plus jeune que toi, finalement... - Kinaï!
Dernière édition par Denähy Elëmyr le Mar 3 Mai - 14:14, édité 1 fois |
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