Cela faisait un moment qu'il n'avait pas profité du marché, entre différentes pistes qui l'avaient fait veiller presque jusqu'aux aurores sans rien donner et ses nuits agitées, il se couchait beaucoup trop tard et depuis trop longtemps pour se réveiller de bon matin et apprécier l'animation des débuts de journées à la capitale. S'étirant de manière peu discrète, il vogua un moment entre les étals où s'alignaient milles choses, utiles ou inutiles, qui avaient de quoi attiser sa curiosité. Il avait bien fait de venir ici. Ce nouveau monde , comme on l'appelait si bien, sortait à peine de son oeuf et s'éveillait encore à la vie comme il l'avait connue de l'autre côté de l'océan, toutes les saveurs se mélangeaient dans un écrin sauvage où tous les rêves de gloire et de fortunes étaient possibles pour chacun. S'arrêtant devant l'étal d'un vieil homme ridé qui vendait des fruits séchés et des biscuits il finit par acheter quelques abricots, fruits qui venaient du lointain orient selon les dires du marchands, pour ne pas décevoir son attende. Si il y avait bien une chose qui l'horripilait, c'était quand un client trainait indécis devant un service ou une marchandise pour ne rien acheter ensuite, c'était terriblement frustrant.
Mâchouillant distraitement les fruits qu'il venait d'acheter, il se laissa porter par la foule vers la partie du marché où étaient exposées les soieries d'orient et les tissus en tous genres. Après la partie réservées aux plaisirs de la bouche, c'était bien celle ci qu'il préférait, mais si autant il pouvait s'acheter quelques friandises, il n'avait pas l'intention de débourser pour de nouveaux habits aujourd'hui. Il n'était pas venu pour ça, amis cela ne l'empêcha pas de caresser quelques étoffes du bout des doigts en s'imaginant leur contact léger sur sa peau, les couleurs déclinées en d'innombrables nuances, fleuries pour certaines, brodées de fils d'or pour d'autre, taillées ou brutes, toutes semblaient être des invitation au rêve et au voyage.
Mieux valait qu'il quitte se coin ou il allait encore vider sa bourse sans s'en rendre compte.
Jouant un peu des coudes pour se frayer un chemin parmi la cohue excitée de cette belle matinée, il alla s'isoler un peu plus loin au bord de l'eau. Assis sur ses talons et le dos appuyé contre une bitte d'amarrage, il contempla un moment le spectacle des mouettes qui tournoyaient autour des bateaux à peine rentrés de la pêche dans l'espoir de récupérer le poissons jetés à la mer. Voilà bien une vision commune à tous les ports qu'il avait connu et sans doute à tous les ports du monde.

_Oui...toujours attendre que le plus gros rejette son bien pour pouvoir piller ce qu'il en reste...

Ce nouveau monde avait beau le charmer par sa jeunesse, les désirs humains étaient les mêmes, et dès qu'il serait suffisamment peuplé, il ressemblerait à n'importe quel autre. Mais il ne devait pas être pessimiste à ce point, il était trop tôt pour condamner cette terre nouvelle sans avoir pleinement profiter. Avalant un autre abricot sec en se disant que, franchement, ces trucs étaient délicieux, il recommença à rêvasser.

Julyan, sortit de son magasin pour rejoindre quotidiennement le marché d'Assecia, se vêtue de sa plus belle tenue Orientale. En soie et couleur or, sa tenue ne passait pas inaperçue, surtout aux yeux des passants fascinés par la culture Orientale. Aujourd'hui, il ne pleuvait pas, bien que le ciel était gris. Se rendant au marché couvert, il passa devant un jeune homme qui l'intrigua au plus haut point. Il avait l'air plein d'assurance, et il était plus que beau. Cependant, il ne s'arreta pas, et fonça directement au marché, après avoir contemplé droit dans les yeux l'homme assis sur les quais.

Ca fait du bien de pouvoir sortir un peu, après quelques jours de tempête...

Une fois là bas, un jeune marchand lui proposa des abricots orientaux. Julyan l'insulta d'escroc, connaissant très bien les vrais abricots orientaux. Ils étaient beaucoup plus beaux et beaucoup plus frais que ceux vendus par ce commerçant, certainement un cultivateur de Soakith. Julyan s'approcha donc de la bijouterie, son lieu favori. Des rubis et des diamants, tous plus beaux les uns que les autres, avaient perdus un peu de leur charme sans cette lumière de midi qui refletait les couleurs de ces diamants sur les murs du marché. Décidé à ne rien acheter aujourd'hui, Julyan passa son chemin afin de se retrouver devant un marchand de fruit, dont le commerçant était réglo. Car Julyan commençait à connaitre les ficelles de ce marché, et certains commerçants devraient à l'avenir s'abstenir de vendre de la mauvaise marchandise, sous peine de sanctions... Celui devant lequel il se trouva le connaissait bien. C'était un jeune homme accompagné de son père, qui travaillaient jour et nuit dans leurs champs afin de vendre des produits frais et en étât de plaire au client. Julyan lui acheta une pêche et croqua dedans délicatement, laissant s'écouler un jus, preuve de la bonne qualité du produit. Julyan se posa donc sur un banc en bois, seul, repensant au jeune homme qu'il avait aperçu tout à l'heure.

Plongé dans ses pensées plus ou moins sérieuses, il faillit ne pas apercevoir l'homme qui lui jeta un coup d'oeil en passant près de lui. C'est sa tenue plus que son allure qui lui fit tourner la tête alors que l'individu se promenait entre les étalages et il ne pu s'empêcher de froncer les sourcils quand il le vit grimacer devant celui où il avait acheté ses fruits secs. A vrai dire, c'était bien le cadet de ses soucis mais il n'aimait pas qu'on crache sur ce qu'il achetait, ce qui le titillait c'était que cet homme n'avait pas grand chose de ceux qu'il croisait ordinairement, à part quelques commerçant venus de l'Est lointain. Lui aussi était-il venu essayer de faire fortune ici ? Son air fier, ses vêtements riches, tout laissait à penser qu'il n'était pas qu'un simple petit commerçant, mais allait-il être assez curieux pour aller l'interroger ? Sa flemme naturelle le poussait à rester tranquillement assis mais il avait beau essayer de se convaincre qu'il le recroiserait un autre jour, il savait très bien qu'il y avait peu de chance que cela se produise. A moins qu'il n'est un coup de chance inouï.
Déroulant son dos comme un chat après sa sieste, il fit rouler ses épaules. Il serait bien resté un peu plus au soleil, mais si il tardait trop, il perdrait le curieux personnage de vue. Ah bah d'ailleurs, c'était déjà fait. Mince alors. Suivant le chemin pris par l'homme à la tenue dorée, il finit par apercevoir un pend de sa tunique alors qu'il s'éloignait un peu du marché. L'observant quelques temps à distance, il trouva l'occasion propice pour l'aborder quand celui ci s'assit et il fut ravi de constater qu'il aimait les pêches. Comme quoi, il avait beau lui paraitre curieux, ils avaient au moins un point commun. Jetant les restes de ses fruits secs par terre où il savait qu'ils seraient bien vite engloutis par les animaux qui vagabondaient entre les jambes des passants, il alla s'asseoir à côté de l'homme à la pêche. Bien entamée d'ailleurs.
Comment engager la conversation ? C'était une autre histoire. D'autant plus qu'il n'avait aucune autre raison de le faire que sa curiosité maladive et son goût pour les belles choses.

_Hum, bonjour, je...et bien mon nom n'a pas d'importance...quel est le votre par contre ? Enfin, je veux dire que vous ne ressemblez pas aux gens que j'ai l'habitude de voir par ici. Vous venez de loin, je me trompe ?

Aï aï aï. Quelle maladresse. Il se maudit lui même de son manque de tact mais au lieu de se montrer un peu gêné de son entrée en matière peu délicate, son seul réflexe fut de dévisager l'homme assis à côté de lui. Oui, il ne faisait aucun doute qu'il devait venir de l'Est d'où tous ces commerçants aux yeux tout en amandes faisaient venir les soieries et plantes exotiques qu'il appréciait tant. Peut-être sa chair était elle exotique elle aussi, qui pouvait le dire ?

Sa pêche bientôt finie, Julyan pensait jeter le noyau discrètement. C'est sans compter sur l'homme qui vint le rejoindre. Ses pensées devenaient réalité. Au début, il ne crut pas une seconde que c'était celui qu'il avait observé tout à l'heure, et avait un doute quant à son physique. De près, il parassait différent. Julyan ne put s'empêcher de le dévisager avec un sourire sincère, et lorsque le jeune homme engagea la conversation, Julyan fut ravi d'avoir enfin un peu de compagnie.

_Hum, bonjour, je...et bien mon nom n'a pas d'importance...quel est le votre par contre ? Enfin, je veux dire que vous ne ressemblez pas aux gens que j'ai l'habitude de voir par ici. Vous venez de loin, je me trompe ?

- Bonjour... Pourquoi divulger mon nom si vous jugez qu'ils n'ont pas d'importance, surtout le vôtre ? Je suppose que si personne ne commence... moi c'est Julyan. Je viens d'Orient, comme vous avez certainement pu le deviner, et si je ne ressemble pas aux gens d'ici, c'est parce que je tiens un commerce Oriental en ville, ou je vends du textile, des matériaux, mais aussi des armes orientales. Maintenant j'attends que vous vous présentiez, même si vous jugez que ça n'a pas d'importance, ça en a pour moi. Vous travaillez dans quoi ?

Fixant toujours Dagda dans les yeux, et vice-versa, Julyan se dit que celui-ci finirait bien par lâcher les siens. C'était sans compter sur l'entêtement de celui-ci... Finalement, Julyan lacha prise, regardant désormais ses genoux, puis le ciel, puis ses genoux, puis le ciel. Le soleil était revenu, et Julyan retrouva sa bonne humeur habituelle. Il commanda une autre pêche au jeune marchand à sa gauche, puis croqua à pleine dent dedans, avant d'en donner une à Dagda. Le jeune homme était destabilisant. Il avait l'air de savoir comment séduire par son assurance. Il attendit avant tout que le jeune homme se présente, avant de lui demander indiscrètement une faveur... Le problème était que Julyan ne savait pas séduire. Et si cet homme savait, lui, alors ce serait l'occasion pour Julyan d'acquérir de l'expérience, et peut-être d'attirer l'attention de la femme qu'il aime... Edelweiss.

Butchlet marchait tranquillement dans les rues d'Assecia. Le ciel s'était chargé de nuage gris et l'air était lourd. Il avait réglé ses affaires au Palais du gouverneur et flânait maintenant dans les rues de la vaste capitale de Fändir. Il arriva sur le marché qu'il avait traversé à vitesse grand V pour se rendre chez le gouverneur et se présenter à ses ordres. Maintenant, il arpentait sans soucis les pavés de la place du marché. Trouver quelques petites choses à acheter ne serait pas de trop. Il passa devant un homme qui clamait haut et fort qu'il vendait des abricots secs en provenance du lointain Orient. Butchlet passa son chemin en souriant. Comment pouvait-on être aussi gonflé ? Pour être allé plusieurs fois en Orient, il connaissait les abricots secs de là-bas. Ils étaient plus gros, plus colorés que ces petits trucs rabougris. Il passa son chemin et croisa une patrouille de soldat qui le saluèrent. Pris au dépourvu, Butchlet balbutia quelque salut avant de faire mine de regarder ce que vendait un marchands de pierres précieuses. Depuis le temps qu'il voulait s'en offrir une. Son regard accrocha un saphir d'un bleu captivant, il lui rappelait les flots de la mer Zannir. Il était de taille non négliegeable et Butchlet l'aurait bien vu serti dans son sabre.

- Combien pour le saphir là ?

Le type avait une voix un peu éraillée et son langage surpris Butchlet.

- Oh oh ! Qu'bon choix v'faites là mon bon seigneur ! Une sacrée pierre hein ?

Il s'approcha et murmura le prix du caillou bleu à l'oreille. Butchlet fut choqué par un prix si haut.

- Hein ? Tant que ça ?

- Ah bah mon bon m'sieur, d'la qualité comme ça, faut y mettre l'prix hein !

- Je vous en offre 50% de moins.

- Quoi ? J'vous la cède à 25% de moins, pa'c'que z'avez bonne mine !

Butchlet souria et paya. Les vendeurs étaient les mêmes partout. A Assecia comme à Fallmouth, son visage natal, marchander était souvent couvert de succès. Il avait réussi à revenir dans les limites du raisonnable. Le marchand lui confia une petite bourse de cuir enserrée par un petit cordon. Il fit glisser le petit paquet dans sa poche et entreprit de trouver un endroit où se poser. Il y avait un long banc, un type était assis dessus et un autre lui parlait debout. En comptant que ce dernier pose son postérieur sur le banc, il restait encore deux places. Butchlet s'installa au bout du banc et sorti la petite bourse. Il fit glisser lentement le cordon et tâta à l'intérieur. Il sentait une doublure en velours pour préserver la pierre. Le saphir, d'un diamètre de quatre centimètres, roulait dans son petit sac. Il brillait d'une pauvre lueur bleue.

- ...je vends du textile, des matériaux, mais aussi des armes orientales. Maintenant j'attends que vous vous présentiez, même si vous jugez que ça n'a pas d'importance, ça en a pour moi. Vous travaillez dans quoi ?

Butchlet leva les yeux vers les deux hommes. Celui qui était assis attira son attention. Il se disait vendeur hein ? Et de textiles qui plus est.
Il avait un type de vêtements que Butchlet connaissait bien.

- Bonjour messieurs. Je vous prie de m'excuser mais je viens d'entendre malgré moi votre conversation... J'ai cru entendre que vous étiez vendeur monsieur...

Il s'adressait à Julyan. Il s'arrêta subitement. Il reconnaissait ce type de vêtements que trop bien. Cela lui rappelait de vieux souvenirs, de très lointains souvenirs... Il se tourna vers le vendeur.

- Vous êtes d'Orient non ? Je reconnais vos habits, les gens portaient les mêmes dans les ports où je me rendais...

Il parlait avec mélancolie, nostalgie aussi. Il regardait les navires au port. Il voyait sa pauvre Equinoxe, les mâts brisés, notamment le beaupré, les cables arrachés... Le navire était en piteux état. Il s'arrêta soudainement, pensant qu'il venait de s'incruster littéralement.

- Je... Hum... Commandant Taylor, de la frégate de sa Majesté l'Equinoxe, celle que vous pouvez apercevoir au mouillage. Je suis ancien commandant dans la Compagnie des Contrées Orientales... Hum, je m'excuse de vous déranger... Je recherche quels achats à faire, j'ai besoin de vêtements légers pour supporter le climat local... Mes uniformes sont vraiment trop lourds et vu la tempête que j'ai affronté en arrivant, je crains de rester à terre un bon moment...

Il fit un sourire à l'autre avec sa pêche en main. Il était assez élégant et on était en droit de se demander quel était son métier.

- Si vous vendez des épices orientales, je serais ravi de vous en acheter.

Rien que de connaitre les origines de son interlocuteur commença à le faire rêver. Il fallait qu'il lui demande où se situait son commerce, ne serait ce que pour admirer ses marchandises, il en avait plus qu'assez de ses commerçants qui jouaient sur l'ignorance des gens pour vendre des produits à l'origine douteuse. Ce gars là avait l'air sérieux et de toutes façons, rien qu'à voir le tissus dont il était vêtu, il n'y avait pas à douter de la qualité des marchandise, après, savoir comment il s'approvisionnait, c'était une autre histoire. Jusqu'à présent, il n'avait rencontré que peu de vendeurs qui ne jouaient pas sur l'instabilité du gouvernement en place et sur les trafiquants et autres voleurs et pirates pour éviter les taxes ou s'approvisionner en produits qui n'étaient rien d'autre que le fruit d'une contrebande sanglante. Si ça se trouvait, il allait dénicher un autre de ses petits réseaux mafieux en partant de cet homme là. La seule chose qu'il espérait c'est qu'il n'en serait rien, cela l'aurait ennuyé d'envoyer se type au gibet, il lui était bien sympathique. Bon, il ne pouvait le classer directement comme vendeur corrompu, il y avait tout de même des gens honnêtes en ville, mais il ne devait écarter aucune possibilité. Voilà ce que c'était de discuter un peu, son esprit de brave petit informateur reprenait le dessus. Boàrf, il pouvait bien laisser ça aujourd'hui, il n'avait pas envie de mener sa petite enquête ce matin, après tout il était juste sorti pour se promener, qui pourrait bien lui reprocher de flemmarder ? Il s'apprêtait à répondre au dit Julyan quand un joli facteur vint lui rappeler que non, il ne devait pas se laisser aller à abandonner ses engagements, même pour une matinée. Le gouvernement était partout, et il aurait toujours des comptes à rendre alors autant faire son boulot, et le faire bien.

Et le fait qu'il soit si royalement ignoré lui rappela aussi qu'être un espion lui retirait toute autorité au quotidien. Il était un quelqu'un parmi tous les autres, il avait juste tout un tas de travail en plus tout en entretenant une couverture crédible. Tsss ! Ce n'était pas une raison pour qu'on fasse comme si il n'existait pas ! Mais il était vrai qu'il n'avait pas pu remarquer beaucoup de distinction dans la marine, il avait beau travailler avec et pour le même objectif que ces types, il ne les appréciait que très modérément et constater qu'il n'avait aucune considération pour les civils le mit en rogne. Lui qui était parti de si bonne humeur...! A peine un bonjour et il s'accaparait son interlocuteur, le coupant en pleine discussion. Non mais qu'est ce que c'était que ces manières !
Il croisa les jambes et haussa un sourcil accompagné d'un regard désobligeant à Monsieur-le-commandant-Taylor et continua de ruminer mentalement en pestant contre les gens mal éduqués. Si c'est yeux avaient étaient des pistolets, le commandant de la frégate de sa Majesté aurait eu le crâne troué comme une passoire. Dommage.

Une intrusion plus que rapide de deux jeunes hommes dans sa vie banale venait d'avoir eu lieu, et c'est sans nul doute paniqué qu'il se vit assaillit de questions, avant même que le jeune homme aux cheveux blancs nommé Dagda n'ait eu le temps de répondre aux siennes. Cependant celui-ci n'avait pas l'air tenté d'y répondre, plus d'y échapper. Julyan n'insista pas plus, pensant qu'il devait certainement pratiquer un métier à risque, et que toute personne au courant devrait en mourir ensuite.
Lorsqu'une espèce d'occidental chevelu vint lui parler de vente et de commerce, Julyan fut de suite attiré. C'était sans compter sur l'uniforme, qui le repoussa aussitôt. Il s'attendait à ce qu'allait sortir des lèvres de cette personne.

- Bonjour messieurs. Je vous prie de m'excuser mais je viens d'entendre malgré moi votre conversation... J'ai cru entendre que vous étiez vendeur monsieur... Vous êtes d'Orient non ? Je reconnais vos habits, les gens portaient les mêmes dans les ports où je me rendais...

- Bonjour monsieur, dit-il d'un ton provocateur. J'accepte dorénavant vos excuses pour le désagrément que vous allez me causer, et oui je suis vendeur. Je suis d'Orient, tout à fait.

- Je... Hum... Commandant Taylor, de la frégate de sa Majesté l'Equinoxe, celle que vous pouvez apercevoir au mouillage. Je suis ancien commandant dans la Compagnie des Contrées Orientales... Hum, je m'excuse de vous déranger... Je recherche quels achats à faire, j'ai besoin de vêtements légers pour supporter le climat local... Mes uniformes sont vraiment trop lourds et vu la tempête que j'ai affronté en arrivant, je crains de rester à terre un bon moment...

- Commandant Taylor... J'accepte encore une fois vos excuses pour le dérangement. Ce n'est pas la première fois après tout.

Une mine de surprise devait certainement régner chez ce "Commandant Taylor", mais en effet, Julyan avait déjà eu affaire à cette Compagnie des Contrées Orientales.

- Si vous pouviez déjà retirer les soldats stationnés aux frontières, l'Orient n'est pas à vous, et je ne vois pas ce que vous avez à y faire. C'est à chaque fois tout un barda pour passer, aussi bien à l'aller qu'au retour. Ou alors mettez au moins des gens compétents, sachant ce qu'est le mot "Laissez-Passer", et pas des illettrés pressés de retourner dans leur foyer pour le souper... J'ai même plus l'autorisation d'accéder à mon pays sans que vous soyez dans le besoin de fouiller mon rafiot... Quant aux vêtements, je suis dans le regret de vous annoncer que les tenues typiques Orientales ne vont pas à tout le monde, et c'est malheureusement le seul type de textile que je vend. Par contre pour les épices je pourrai vous aider. J'ai de tout, mais il vaut mieux passer au magasin afin de conclure les prix selon le poids.

Il s'adressa ensuite au jeune Dagda, qui lui, avait l'air plutôt ennuyé de cette conversation, pressé d'en finir.

- Merci pour la compagnie, au plaisir de vous revoir. Je vais être obligé de vous abandonner, mais comme vous savez, le client est roi. Or... vous... vous n'achetez rien. Au revoir tout de même, jeune homme.