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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Vengeance [PV] Mer 4 Juil - 11:51 | |
| Peu de personnes étaient venues assister à l’enterrement. Alexander avait voulu que ce moment soit intime, aussi seuls les amis proches de la famille étaient présents. Tous vêtus de noir, ils contemplaient en silence la mise en terre des LaFollet. Les horribles blessures des deux mariés avaient été refermées et ils étaient vêtus de leurs plus beaux atours. Par un miracle qu’Alexander ne pouvait se l’expliquer, le croquemort avait réussi à donner à leur visage un air apaisé, comme s’ils ne faisaient que dormir. Le jeune homme ne dit rien, le visage fermé et les yeux secs. Son regard était fixé sur les visages de ses parents qui lui avaient donné tant d’amour. Un millier de souvenirs lui revint en mémoire, tous plus douloureux les uns que les autres. Ils lui rappelaient à quel point sa vie avait été heureuse en leur compagnie, et avec eux venaient les regrets ; de n’avoir pas été plus présent avec eux ces dernières années, de ne pas leur avoir dit à quel point il les aimait, de ne pas avoir été là pour les défendre… Dans son cœur, le désir de vengeance était emprisonné dans une prison de glace, mais bientôt, il détruirait ces murs et le laisserait libre. Vint le moment du discours. Se retournant, il contempla les rares personnes présentes. Il les connaissait d’aussi loin que pouvait remonter ses souvenirs. Il y avait des marchands, des amies de sa mère, et même des anciens corsaires qui comme son père avaient décidés de changer de vie. Tous arboraient sur leurs visages les stigmates d’une infinie tristesse. Le couple LaFollet avait apporté à chacun quelque chose d’intangible mais de précieux, et ils sentaient la même souffrance qu’Alexander ruiner leur âme. Oui, leurs larmes n’étaient pas feintes. Prenant une longue inspiration, Alexander prit la parole, d‘une voix atone. - Je vous suis reconnaissant d’être présent en ma compagnie pour ce triste évènement. Mes parents vous aimaient, et ils n’auraient pu souhaiter une meilleure compagnie pour leurs derniers adieux. Je… il marqua une hésitation, une boule s’étant formée dans sa gorge et dans sa voix un soupçon d‘émotion se fit entendre. Je les pleure aujourd’hui, tout comme vous et je prie pour que leurs âmes trouvent la paix qu’ils méritent après tant d’années d’amour et de fidélité. Il prit une nouvelle inspiration et sa voix se fit incroyablement dure. Peu des personnes présentes l’avaient déjà vu arborer une telle expression. Je le jure devant vous, que les misérables qui sont à l’origine de cette tragédie ne s’en sortiront pas vivant…. puis Alexander sentit quelque chose se briser dans son âme et une tristesse sans fond l’envahit. Incapable de la contenir, il ne put que la laisser l’emporter et lorsqu’il reprit la parole, sa voix avait perdue de sa force et des larmes coulaient librement sur son visage. Merci… merci à vous. Alexander baissa la tête, laissant le chagrin le dévaster alors que les premières pelletés de terre étaient jetées sur le cercueil commun de ses parents. Il ne fut pas le seul à pleurer et des mains amicales vinrent lui serrer l’épaule, tentant de le réconforter, tandis que tous les hommes présents lui murmurèrent qu’ils l’aideraient dans sa quête et qu’ils ne trouveraient pas le repos tant que les assassins ne seraient pas morts. Alexander fut touché au-delà des mots par tant de générosité. Ces hommes étaient âgés, certains n’avaient jamais tenu d’armes dans leurs mains, et pourtant ils proposaient leur aide spontanément, sans aucun arrière pensé et avec une sincérité incroyable. Alexander les remercia et lorsque la cérémonie s’acheva, il les quitta, désirant être seul un moment. Istvan était venu lui parler, et il lui avait expliqué qu’il avait un début de piste. Les deux hommes devaient se voir le lendemain. Alexander sortit de Glenia et se dirigea vers le rivage. Il arriva au sommet d’une haute falaise qui se jetait dans l’océan. La vue de toute cette eau le calma un peu et il sentit sa tristesse s’atténuer pour se teinter de mélancolie. Le ciel était gris, tout comme son regard qui se fixait sur le lent mouvement des vagues en contrebas. Son esprit était lointain, sous des cieux ouverts où roulaient des nuages annonciateurs de pluie. Une ballade remonta des profondeurs de sa mémoire, un vieux chant marin que son père lui avait appris et que sa mère chantait lorsque son mari était loin du foyer. Sans musique, accompagné du seul son du vent et du ressac en contrebas, Alexander se mit à la chanter, sa belle voix s’élevant lentement. Des vignes et des vergers, Des filles rondes et jolies, Et un verre plein dans ma main. Pourquoi songer aux batailles, Au tonnerre sur les montagnes ? Pourquoi ces larmes dans mes yeux.
Les cieux grands ouverts M’offrent tous leurs trésors, Tout près de ma main tendue… Pourquoi redouter l’embuscade. Et le poison caché ? Pourquoi me pèsent les années ?
Des bras amoureux m’appellent Nus, vers leurs caprices Et l’Eden me promet ses délices… Pourquoi me rappeler les blessures Et les fautes anciennes ? Pourquoi cette peur dans mon sommeil ?
Le vent emporta ses dernières paroles et lorsque sa voix se tut, de nouvelles larmes coulaient sur son visage, mais il les essuya bien vite. Le temps des pleurs n’était pas encore venu. D’abord venait celui de la vengeance. Un bruit de pas attira son attention et Alexander se retourna. Une jeune femme approchait de lui. L’avait elle entendu chanter ? |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Sam 7 Juil - 10:22 | |
| Et juste derrière la jeune femme apparut un adolescent plutôt maigre et pas très grand. Roxanne avait gardé ses frusques masculines pour voyager aux côtés d'une caravane de marchands qui se rendait du côté de Glénia où elle espérait trouver des informations sur son père. Un ancien matelot du Razgriz lui avait en effet appris que Raven avait été vu en compagnie d'un riche commerçant de la petite ville et qu'il pourrait bien avoir tenté de régler quelques affaires là-bas. Elle n'y croyait que moyennement. Pourquoi serait-il parti pour ce long voyage sans l'emmener avec lui ni même la prévenir ? Ça n'avait pas de sens. Mais elle n'avait aucune autre piste à explorer à Assécia et menaçait de devenir chèvre à force de tourner en rond. Autant faire le voyage - si périlleux puisse-t-il être - et se rendre utile en vérifiant les pistes les plus insensées.
C'est ainsi qu'elle avait pris la route à pieds et sous l'apparence d'un adolescent pas bien épais mais propre et correctement vêtu. Pris en pitié par une caravane de marchands, elle avait pu cheminer à leurs côtés, parfois même dans leurs chariots, et manger à sa faim contre un peu d'aide de ci de là. Una véritable bénédiction. Sauf que la fille de l'un des camelots s'était manifestement entichée d'elle, ou plutôt de lui, et lui faisait de l'oeil depuis trois jours maintenant. Dieu merci le voyage arrivait à son terme ! La caravane s'étant arrêtée un peu plus haut sur la route pour camper et faire le point avant d'entrer en ville, elle avait continué, la jeune fille aux joues roses qui s'était amourachée du jeune Morlame s'étant proposée de lui montrer la fin de la route le long des falaises pour gagner le centre.
Intimidée par l'homme inconnu qui chantait de sa belle voix vers l'horizon moutonnant de la mer, la demoiselle se retira bien vite, non sans avoir volé un petit baiser timide et relativement chaste à Morlame en lui faisant promettre de la retrouver bientôt. Excédée d'être à nouveau embrassée par une femme, Roxanne grommela une vague réponse en se renfrognant et la laissa partir, reprenant elle-même le sentier d'un pas décidé. Elle était bien trop joli garçon sous cette apparence, il lui faudrait songer à être plus crasseuse et grossière la prochaine fois, ça devenait insupportable.
Le sentier la mena non loin du chanteur solitaire qu'elle détailla d'un regard franc mais peu amène tout en enfonçant un peu son chapeau sur son front de manière à dissimuler un peu l'éclat de ses yeux mauves de toute évidence trop féminin. La chanson lui avait paru triste et il lui avait semblé voir l'homme s'essuyer discrètement les yeux, mais on n'était jamais vraiment sûr de rien, n'est-ce pas ? Et de toute façon, ça ne la regardait pas. Pour l'heure, l'important était de trouver un logement pour la nuit, voire pour les suivantes, et de se mettre en chasse du marchand qui avait été vu avec Raven pour lui demander des nouvelles de son père.
Bien le bonjour, milord, lança-t-elle en prenant volontairement une voix un peu rauque pour en dissimuler la musicalité toute féminine. P'tet bien qu'vous pourriez m'renseigner... Où c'est-y qu'on logerait décemment un gamin comme moi en ville ?
Volontairement là aussi, elle avait repris son accent des faubourgs d'Assécia et sa manière bien peu gracieuse de manier la langue afin d'éveiller un peu moins les soupçons. [ HRP : Désolée pour l'attente, je suis en vacances Je te laisse libre de reconnaître immédiatement que Roxanne est une fille malgré son costume si tu le souhaites. Elle se croit très bien déguisée mais se trompe peut-être ^^ Libre à toi donc de la reconnaître, de le lui dire ou non, d'en jouer ou non, de te moquer ou non... Enfin fais comme bon te semble, je suis ouverte à tout ^^]
Dernière édition par Roxanne Morlame le Sam 5 Jan - 15:37, édité 1 fois |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Ven 13 Juil - 7:58 | |
| Alexander observa le nouveau venu, s’en voulant encore d’avoir été surpris dans cet instant de faiblesse. Il s’était cru seul, mais il s’était visiblement bien trompé. L’inconnu était jeune, et bien que son chapeau soit profondément enfoncé sur sa tête, le chasseur de primes put voir qu’il était joli garçon, avec des traits presque féminin. *En voila un qui pourrait me faire concurrence…* Cette pensée le surprit. Lui qui pensait que seule la haine l’habitait à présent se voyait en train de plaisanter, mais d’une certaine façon, c’était rassurant. Il restait lui-même malgré sa soif de vengeance et son désir de justice. Il se leva, dominant largement le jeune garçon. Il l’avait deviné au son de sa voix. Un petit sourire étira ses lèvres lorsqu’il lui répondit, sa tristesse oubliée pour un moment.
- En voila un qui sait parler, pas vrai, petit ? plaisanta-t-il en entendant l’accent de son interlocuteur. D’où est-ce que tu viens pour avoir un si beau langage ?
S’approchant encore, il voulut voir ce qui se cachait derrière ce chapeau mais le garçon s’esquiva souplement. Cependant, Alexander avait cru sentir chez lui des flagrances délicates. Ce détail piqua sa curiosité, mais il n’insista pas, décidant qu’il aurait de toute façon le temps d’en apprendre plus sur l’identité de cet inconnu.
- Ça dépend de ce que tu appelles décemment à vrai dire. Il y a de la place ici, comme dans toutes les villes, mais rien n’est gratuit. Alors, est-ce que tu as de l’or sur toi ? Si tu n’as pas grand-chose, je peux te trouver l’écurie d’une auberge où tu dormiras avec les cheveux. L’odeur n’est pas très agréable, et les puces sont nombreuses, mais au moins tu seras au sec et au chaud, la bonne affaire pas vraie ? Si tu as un peu plus d’argent, je connais une taverne ou un gamin comme toi pourrait dormir sans se faire dévaliser. La nourriture est infecte et le lit plus dure qu’une planche de bois, mais bon, on ne peut pas faire son difficile dans ce cas là. Si tu as récemment volé un marchand, et que tu as donc beaucoup d’or, j’ai une auberge de première qualité. La nourriture y est excellente, et le service aussi… Alexander gloussa doucement. Enfin, si tu m’es vraiment sympathique, j’ai de nombreuses chambres libres chez moi, et ce sera gratuit. Tu devras juste me préparer de quoi diner. Allez viens, ne tardons pas. Il risque de pleuvoir.
Alexander le prit par l’épaule et l’entraîna à sa suite. Il fut surpris par l’aspect frêle de ce garçon, puis il se dit que tous n’avaient pas reçu la constitution d’un forgeron de son père. Il lui lâcha l’épaule après quelques mètres. Au bout de quelques pas, il crut sentir une nouvelle fois ce léger parfum qui ne collait pas avec l’image d’un garçon des rues. Du coin de l’œil, il observa son mystérieux compagnon et remarqua sa démarche étrange. Le jeune homme semblait faire des efforts pour la faire paraître plus chaloupée qu’elle ne l’était en particulier. Son comportement amusa Alexander. Pour une raison qu’il ne pouvait se l’expliquer, il semblait essayé de paraître plus masculin. Avait-il peur que le beau chasseur de primes le prenne pour une écrevisse ? LaFollet ressentit une bouffée de sympathie aussi inattendue que soudaine pour ce jeune homme. La ville n’était pas très loin, mais Alexander n’était pas homme à marcher en silence lorsqu’il avait de la compagnie.
- Alors, c'est quoi ton petit nom, mon garçon ? Au vue de ton accent, je dirais du nord, mais peut être que je me trompe. Tu es mousse sur un bâtiment ? Je ne te demande pas s’il est corsaire ou pirate, cela ne me regarde pas.
Alors qu’ils marchaient tous les deux et que le garçon répondait à ses questions, un lièvre sortit soudainement de l’un des buissons qui longeaient la route et coupa leur chemin juste devant eux. Cette soudaine apparition surprit Alexander, mais sa surprise fut encore plus grande lorsque son compagnon poussa un petit cris de surprise d’une voix bien moins masculine qu’il n’en avait fait preuve jusqu’à présent, à vrai dire, la voix paraissait même féminine. Alexander haussa un sourcil interrogateur devant cette étrangeté mains là encore, il n’insista pas et fit comme s’il n’avait rien entendu, laissant à son compagnon, ou peut être à sa compagne, ses secrets. Ils finirent par arriver aux portes de la ville et Alexander s’arrêta.
- Voila, nous y sommes. Alors, quelle formule t’intéresse ? L’écurie, la taverne, l’auberge on mon magnifique chez moi ?
Une nouvelle fois, Alexander tenta de détailler le visage du garçon mais celui-ci baissa la tête, se dérobant à son regard. |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Mer 18 Juil - 19:57 | |
| Effleurant le rebord de son chapeau dans un salut courtois comme elle avait vu les gentlemen en faire en ville, Roxanne garda obstinément la tête baissée mais ne se priva pas d'observer sa rencontre par dessous le bord en feutre. Un bien bel homme dut-elle reconnaître. Non que ça l'intéressât particulièrement, mais il fallait bien avouer qu'il n'était pas désagréable à regarder. Sa question lui prouva qu'elle n'avait pas perdu sa "culture" des bas-fonds d'Assécia et c'est avec un sourire grimaçant qu'elle répondit.
- Assécia, milord, marmonna-t-elle avant d'esquiver souplement la main qui voulait soulever son chapeau. Même si ses cheveux étaient bien caché sous un foulard, il n'était pas question qu'elle lui montre un visage manifestement trop reconnaissable.
Elle écouta la suite et son coeur bondit dans sa poitrine. Si elle pouvait loger gratuitement chez un gentilhomme, elle aurait ses entrées chez bien des marchands de la ville et pourrait retrouver plus facilement son père que si elle devait arpenter des écuries pouilleuses. Trop innocente pour se méfier, elle songea qu'elle avait de toute façon son couteau toujours caché sur elle et saurait bien se défendre. Il lui revint bien le souvenirs d'un récit d'un marin du Razgriz qui prétendait que certains nobles avaient des moeurs bizarres et que filles ou garçons disparaissaient régulièrement pour satisfaire leurs caprices étranges. Mais elle ne pouvait croire qu'une jeune noble si charmant puisse avoir ce genre de tare dangereuse. C'est pourquoi elle ne le repoussa pas quand il saisit son épaule pour l'entrainer sur le sentier. C'était une attitude que Raven avait souvent adoptée avec elle, un geste paternaliste qui ne la gênait pas plus que cela. Le noble - car il l'était à n'en pas douter - était du genre bavard apparemment et commençait à poser des questions. Quoi de plus naturel après tout ?
- Morlame qu'on m'blase, milord. C'est comme qui dirait mon nom et mon prénom. J'suis mousse sur le Razgriz ! Ajouta-t-elle en bombant fièrement le torse malgré elle. Aussitôt elle soupira toutefois et se courba à nouveau. Enfin j'étais. On a été démobilisés mon Capitaine et moi...
Interrompue par le surgissement intempestif d'un lapin devant eux, Roxanne tressaillit et ne put retenir un petit couinement de surprise tout féminin. Aussitôt elle se mordit la lèvre férocement en guise de punition et baissa la tête, faisant mine de rien. Avec un peu de chance, il n'aurait pas relevé ou mettrait ça sur le compte de la mue que connaissaient tous les adolescents masculins. Devant les portes de la ville, elle baissa encore plus la tête pour masquer son rougissement et marmonna sa réponse comme l'aurait fait un jeune garçon gêné pour exprimer sa reconnaissance.
- Si ça vous fait rien, j'préfère vous faire la tambouille et dormir dans vot'cahute plutôt que d'risquer d'me faire dépouiller j'sais pas bien où... Même si j'vous connais pas bien, j'préfère encore ça, si vous voyez c'que j'veux dire...
Lui jetant un coup d'oeil méfiant par dessous le rebord de son chapeau, elle ajouta d'un air farouche.
- Mais allez pas croire que vous pouvez m'faire de strucs ou je sais pas trop quoi, hein... J'suis pas d'ce bord-là et j'planterai ma lame dans la gorge du premier qui tent'ra de m'faire des choses pas catholiques... |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Ven 20 Juil - 12:00 | |
| Alexander regarda le dénommé Morlame d’un air interdit puis un puissant gloussement monta en lui et il ne put empêcher un fou rire de le prendre et de le faire éclater de rire. Il n’arrivait plus à se retenir et il rit si fort que des larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Cette rencontre était une bénédiction pour le chasseur de primes. Lui qui quelques heures auparavant était rongé par la tristesse et la colère arrivait à présent à rire, grâce à ce petit bonhomme. Le désir de se venger était encore là, mais il ne le dominait plus et le beau brun avait retrouvé tous ses esprits. Il s’approcha de lui et lui donna une taloche amicale sur le sommet du crane.
- T’inquiètes pas Morlame, le jour où je mangerai de ce pain là, je crois qu’il va y avoir beaucoup de suicides chez la gente féminine ! Lui dit-il en continuant de rire. Tu peux donc garder ta dague bien rangée et si tu la sors, j’espère que ce sera uniquement pour le repas ! Puisque c’est décidé, suis-moi.
Il l’entraîna dans une des rues qui donnaient sur la place centrale. Ils traversèrent toute la ville. Lorsque son père avait repris le commerce familiale, il l’avait développé à tel point que la famille s’était soudainement retrouvée riche, et il avait alors acheté une vaste maison à la périphérie de la ville afin d’éviter l’encombrement du centre ville. Ils finirent par s’arrêter devant un haut grillage encadré par de hauts murs qui cachaient la vue à la vaste propriété qui se trouvait derrière. Deux hommes montaient la garde. Ils étaient habillés de noir, afin de signifier leur sympathie auprès de leur nouveau maître. Lorsqu’ils le virent, ils s’inclinèrent et lui ouvrirent le passage. Alexander, Morlame sur ses pas, engagea. Ils empruntèrent un petit chemin bordé de hauts arbres. Petit, il aimait flâner ici, s’échappant un instant aux leçons terriblement barbantes des précepteurs que sa mère lui avait imposé. Ce souvenir provoqua une certaine tristesse chez le chasseur de prime, mais elle n’était plus aussi absolue qu’auparavant, grâce au jeune mousse qui le suivait à présent. Ils finirent par arriver devant l’imposant escalier qui menait à l’entrée du tout aussi imposant manoir des LaFollet. Cyn, l’intendant de la famille depuis une dizaine d’année l’attendait, lui aussi tout vêtu de noir. Son visage arborait une mine douloureuse, mais lorsqu’il vit l’éclat qui brillait dans les yeux de son maître, il sentit un lourd fardeau disparaitre de ses épaules. Le ton enjoué d’Alexander vint mettre définitivement fin à ses craintes. Le maître était de nouveau comme avant.
- Cyn, nous avons un invité ce soir, dit-il en montrant le garçon d’un mouvement de la main. Il a promis qu’il s’occuperait du repas de ce soir, alors tu peux dire à notre bonne Sully qu’elle peut se reposer ce soir. Toi aussi d’ailleurs. C’est une journée assez difficile comme ça, inutile de vous faire travailler. Dis à tout le monde qu’ils prennent leur soirée et leur journée de demain de repos. C’est-ce qu’aurait voulu mes parents…
L’homme s’inclina et partit exécuter les ordres. Alexander pénétra dans le vaste hall décoré avec sobriété mais gout et il se retourna vers son visiteur qui jetait un peu partout.
- Voila mon petit chez moi, je t’en prie Morlame, fais comme chez toi. Il se pencha, cherchant à croiser le regard de son compagnon mais une nouvelle fois ce dernier s’esquiva. Alexander fit mine de renifler quelque chose. Je pense qu’un bon bain te fera du bien et tu seras en condition pour me préparer quelque chose de succulent, pas vrai ? Viens, je vais te montrer l’endroit, et je dois bien avoir quelques vêtements qui t’iraient le temps qu’on lave les tiens de la poussière du voyage.
Si le mousse y trouvait à redire, il ne se plaignit pas et suivit son hôte docilement. Ils empruntèrent l’escalier central puis s’engagèrent dans un premier couloir. L’épais tapis étouffait le bruit de leurs pas et après quelques minutes, Alexander s’arrêta devant une porte en bois.
- C’est ici, dit il en pénétrant dans une vaste pièce d’eau. Au centre trônait un grand bassin et sur ses rebords du savon et des sceaux pour se rincer. Tu peux poser tes affaires là, fit-il en montrant un coin de la pièce, moi je vais faire quelques choses avant.
Sur ce, Alexander sortit de la pièce, laissant son compagnon seul et il se dirigea vers le bure de son père, situé non loin. Il devait envoyer un message puis il décida finalement qu’une bonne baignade ne lui ferait pas de mal non plus, aussi rebroussa-t-il chemin. Il pénétra en silence dans la pièce pour tomber nez à nez avec une jeune femme nue. Cette dernière se couvrit immédiatement le corps pendant que lui-même se retournait soudainement. Dans un coin, il vit les vêtements de Morlame qui gisaient en tas.
- Hé bien, quelle bonne surprise ! Fit il en gloussant doucement, tournant toujours le dos au jeune garçon qui n’en n’était pas un finalement. Je comprends mieux le coup de la dague maintenant.
[HRP]J'espère que cela te vas comme façon de découvrir la vérité sur toi :p Si quelque chose te gênes, n'hésites pas, je modifierais. [/HRP] |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Mer 25 Juil - 22:16 | |
| Vexée par le rire de cet aristocrate si manifestement supérieur à elle intellectuellement, Roxanne garda le silence et se renfrogna. De toute évidence, ce type était un tombeur de donzelles et elle ferait ausi bien de garder ses distances malgré ses dénégations.La taloche à l'arrière de son crâne lui arracha un grognement boudeur mais elle s'abstint de se rebiffer ou de commenter. Après tout, si ce noble était décidé à l'héberger uniquement en échange de la cuisine, elle n'allait pas s'en plaindre. Elle suivit donc so nouvel "ami", les mains calées au fond des poches et le dos voûté pour s'assurer que le bandage écrasant sa poitrine menue ne laisserait rien transparaître de son état.
L'arrivée à la demeure du seigneur la fit pâlir pourtant et elle se prit à douter. Dans quel foutu guêpier s'était-elle fourré cette fois ? Dans les rues d'Assécia couraient toutes sortes de rumeurs et elle était certaine à présent que la gueule angélique de son hôte dissimulait les pires vices de la terre. La vue de son personnel très déférent ne lui ôta pas cette idée de la tête à la rassura à peine. Après tout, cet homme les entretenait tous et s'il décidait de lui faire du mal, pas un ne lui viendrait en aide. Ses pires craintes se trouvèrent confirmées quand il donna congé à son personnel pour la soirée et qu'elle réalisa qu'elle allait se trouver seule avec cet inconnu. Qu'est-ce qui lui avait pris, bon sang, d'accepter cette invitation ? Était-elle stupide à ce point pour suivre le premier venu chez lui ? Elle s'en serait giflée ! S'il lui arrivait du mal, elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même !
De toute façon, elle n'allait pas fuir maintenant. Et si la proposition de bain ne l'enchanta guère, la promesse d'un repas substantiel après la décida néanmoins à suivre le maître de maison en traînant un peu des pieds et la mine plus renfrognée que jamais. La demeure était plus luxueuse que tout ce qu'elle avait vu jusque là, hormis peut-être les bureaux de l'amirauté au palais du Gouverneur d'Assécia, et elle jetait des coups d'oeil partout, restant aussi discrète que possible dans son inspection cependant, de crainte qu'on la prît pour une voleuse. Une belle maison cossue comme elle en avait rêvé durant son enfance dans les rues.
Elle marmonna un vague assentiment quand son hôte l'abandonna dans la salle d'eau et resta quelques secondes sans réaction après son départ. Finalement, et bien malgré elle, elle se laissa séduire par le confort des lieux et osa tremper ses doigts dans le bain chaud qui n'attendait plus que son petit corps malingre et crasseux pour se rendre utile. Un soupir plus tard, elle se défaisait de ses frusques poussiéreuses et presque miséreuses au milieu de tant de luxe. À demi nue, elle hésita encore. La porte était bien fermée mais elle redoutait toujours d'être surprise. Et puis l'envie et le besoin de confort prirent le dessus. Déroulant la bande de toile qui cachait ses seins, elle défit également le foulard de sa tête et dénoua sa longue tresse pour enfin entrer dans le gros baquet d'eau qui n'attendait qu'elle et du savon.
C'est alors que le propriétaire des lieux entra, lui causant le choc de sa vie. Même quand Raven l'avait découverte en train de fouiller sa malle à bord du Razgriz, elle n'avait pas été aussi terrifiée ! Un linge déployé à toute vitesse devant son corps frêle mais indéniablement féminin, elle darda un regard furieux sur le dos de l'aristocrate qui avait eu l'insolence de se croire chez lui alors qu'elle se lavait en toute innocence. Comment avait-elle pu oublier de pousser le loquet de la porte ? Idiote ! Imbécile ! Folle de rage, elle se morigéna ainsi quelques instants intérieurement, en oubliant presque d'écouter le sarcasme du jeune homme. Affolée, elle jeta des regards autour d'elle mais ses vêtements étaient trop loin. Lentement, sans bruit, elle se baissa pour ramasser sa dague sur le bord du bassin, là où elle l'avait laissée à portée de sa main, et la pointa vers le type en jurant.
- Par les cornes de Satan, j'vous jure que j'vous plante si vous tentez de m'toucher, sale vicieux !
Et tout en parlant, elle avait enjambé le bord du baquet pour en sortir, ne se souciant plus de répandre de l'eau sur le beau tapis qui recouvrait chaleureusement le dallage. Reculant vers le mur de crainte d'être surprise par un éventuel agresseur venu de derrière elle - par on ne sait quel miracle ! - elle pointait toujours sa lame courte mais bien affutée vers le visiteur importun.
- Sors, espèce de pervers ! Sors tout de suite ou je jure que tu devras recommander ton âme à Dieu dans les minutes qui viennent !
L'accent des faubourgs qu'elle s'efforçait de retrouver pour masquer sa féminité avait disparu avec son ton rocailleux et grave, sa voix retrouvant toute sa douceur basse à son grand dam. De plus en plus désespérée, elle cherchait vainement une issue à cette situation grotesque, mais comment se rhabiller et quitter les lieux en évitant le maître de maison qui la dominait de près de deux têtes et faisait deux fois sa carrure ? Une autre qu'elle en aurait pleuré, mais Roxanne serrait les dents et tenait fermement la poignée de sa lame. |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Mar 31 Juil - 7:55 | |
| Alexander retint un autre gloussement devant la réponse hargneuse de son, ou plutôt de sa compagne, puisque Morlame s’était révélé être une délicieuse créature à la belle voix douce. Elle semblait sérieuse avec son couteau et son dos offrit une cible privilégiée. Il ne voulait pas mourir pour un quiproquo aussi sa voix était dépourvue normale lorsqu’il répondit, malgré un énorme sourire qui lui mangeait le visage.
- Tu n’as pas besoin d’agiter ce couteau dans dos, cela à tendance à me rendre nerveux, dit-il pour désamorcer la situation. Ne t’inquiètes pas-tu n’auras pas à l’utiliser dans cette maison. Je n’ai pas pour habitude d’être un hôte trop prévenant avec mes invités, si tu vois ce que je veux dire, et d’autre part, je te signale que si tu ne t’étais pas fait passer pour un homme, cette situation ne serait jamais arrivée, Morlame, si tel est ton nom. Si j’avais su que tu étais une femme, je ne me serais pas permis d’entrer ainsi, bien évidemment, donc d’une certaine façon, c’est toi qui es la seule responsable de cette situation.
Ce n’était sans doute pas la meilleure façon de désamorcer la tension qui habitait sa jeune invitée, mais la situation était décidément beaucoup trop drôle pour qu’Alexander ne fasse pas de l’esprit. Tournant toujours le dos à l’assassin en puissance, il s’approcha d’un placard et l’ouvrit. Dedans se trouvait des vêtements de rechanges qui lui appartenaient. Il prit une tunique et un pantalon qu’il cala sous son bras. Ses vêtements seraient bien trop grands pour la silhouette menue de la jeune femme mais le chasseur de primes improvisa une ceinture à l’aide d’une bobine de fil qui trainait dans la pièce. Il s’approcha d’elle à reculons et tendis son bras en arrière, à l’aveuglette.
- Tiens, voila les vêtements que je t’ai promis. Mon offre tient toujours Morlame, un repas chaud cuisiné par tes belles mains contre une nuit au chaud dans ta propre chambre et seule, autant le préciser pour que tu ne te fasses pas de fausses idées sur mon compte, dit il en riant doucement. J’espère que ce quiproquo, dont tu tires l’entière responsabilité, je tiens à te le rappeler, ne te feras pas quitter les lieux, reprit il d‘une voix parfaitement sincère. Si tel est ton désir, tu le peux. La porte d’entrée ainsi que la grande grille sont ouvertes, tu n’auras qu’à les franchir, habillés de tes vêtements ou des miens. Je chasse les criminels, je n’en suis pas un, et je n’en deviendrais surement pas un pour le simple plaisir d’avoir un peu de compagnie. À présent, ma belle invitée, je te laisse à tes ablutions. Si tu désires rester, je t’attendrais dans le petit salon. En sortant de cette pièce, tu prends à droite et au bout du couloir, c’est la deuxième porte sur la gauche. Si tu désires partir, prends à gauche, tu arriveras dans le grand hall, et tu connais la suite du chemin. Au cas où je ne te reverrai plus, je te souhaite bonne continuation, Morlame, conclut t-il d’une voix teintée d’une légère mélancolie qu’il avait lâchée sans s’en rendre compte.
Il quitta les lieux et en s’engageant dans le couloir, il entendit le bruit caractéristique d’un loquet qu’on plaçait. Elle ne prenait décidément pas de risques, mais Alexander n’avait plus la tête à rire. À vraie dire, il avait été particulièrement ravie par la perspective de passer la soirée avec quelqu’un qui n’était pas de son monde, quelqu’un avec qui il aurait pu discuter de tout et de rien, mais surtout pas de ses parents. Il comprit à ce moment là à quel point Morlame était arrivée au bon moment pour le détourner de l’atroce tristesse qui lui déchirait impitoyablement l’âme, pour lui redonner cet entrain et cette joie de vie qui le caractérisait. Si la jeune femme souhaitait partir, il ne l’en empêcherait pas, mais il espéra sincèrement qu’elle déciderait de rester, qu’elle surmonterait sa méfiance pour découvrir qu’il n’était pas le violeur en puissance qu’elle pensait voir chez lui mais bien a contraire, qu’il pouvait être un compagnon agréable, voir un ami, qui pouvait bien le savoir. Il arriva dans le petit salon et s’installa dans l’épais fauteuil de cuir qui était le préféré de son père. Sur la petite table basse à coté reposait le luth de sa mère. Alexander le prit avec délicatesse et émotion et il pinça quelques cordes d‘un air distrait, l‘esprit bien loin. C’était elle qui lui avait appris à jouer de cet instrument. Elle avait affirmé que c’était pour contrebalancer l’art de l’épée que lui apprenait son mari, l’ancien corsaire et elle s’était montrée intransigeante, comme elle savait si bien le faire. Où que se porte son regard, il voyait des éléments qui lui rappelaient son enfance heureuse ici. Il manquait un pied à l’une des tables et elle était plaquée contre le mur afin de tenir debout. C’était Alexander qui l’avait cassé, mais son père l’avait couvert en prenant la responsabilité de cette fausse. Là bas sur le mur il y avait de nombreuses encoches, toutes faites par sa mère chaque année pour mesurée à quel point il grandissait. C’était une pièce emplie de souvenirs, tous heureux, et pour Alexander, c’était autant de rappel de ce qu’il avait perdu à présent. Il n’aurait pas dû venir ici, c’était une mauvaise idée, mais maintenant qu’il y était, il ne voulait plus partir, malgré la douleur. Alors il se mit à égrener une vieille balade que lui avait enseignée sa mère. Une balade mélancolique et douce qui murmurait à l’âme et qu’on ressentait plus qu’on entendait véritablement, et pendant qu’il jouait, il se demanda si Morlame était partie. |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Mar 31 Juil - 22:23 | |
| Roxanne crut étouffer de rage quand son hôte l'accusa carrément d'avoir provoqué cette situation. Rendue muette par la stupeur, elle se contenta d'éructer un grognement furieux. Aveuglée par la panique qui lui vrillait les entrailles et faisait bourdonner le sang à ses oreilles, elle serra plus fort encore le pommeau de sa dague, au point de s'en faire blanchir les jointures des doigts, et crispa les mâchoires. Il approchait en plus, le bougre ! Sa raison avait beau lui dire qu'il se montrait calme et courtois, qu'il lui tendait simplement les vêtements promis et sans la regarder qui plus est, son coeur battait toujours aussi fort dans sa poitrine et sa frayeur atteignait un niveau intenable. Incapable de réfléchir correctement, elle empoigna sèchement les habits et les plaqua sur son corps nu le temps qu'il sorte sans avoir écouté un traître mot de son - pourtant long - discours.
Ce n'est qu'une fois la porte refermée qu'elle parvint enfin à expirer tout l'air qui s'était bloqué dans sa poitrine sans qu'elle s'en aperçoive. En deux bonds légers elle fut près de la porte dont elle poussa le loquet avec un soulagement tel qu'on eut pu croire qu'elle avait été menacée de mort par un fou. Une seconde après ses jambes flageolait et ses genoux flanchaient. Adossée au battant de bois, elle laissa tomber les vêtements et son couteau pour enfouir son visage entre ses mains, retenant de son mieux les larmes brûlantes qui menaçaient de l'humilier encore davantage. Jamais de sa vie entière elle n'avait désiré être une fille, encore moins une femme, et ce jour-là moins que tout autre qui l'avait précédé. Entre le voyage au cours duquel une jeune fille avait tenté de la séduire et son aventure malheureuse avec son hôte, elle avait vécu deux des pires situations possibles. Si seulement Raven n'avait pas disparu, ragea-t-elle une fois encore. Il était devenu son père en quelques mois, l'unique membre d'une famille inexistante jusque là, après avoir été son patron, son capitaine. Se retrouver seule après cela était plus pénible encore que quand elle avait fui l'orphelinat d'Assécia plusieurs années auparavant.
De longues minutes plus tard, elle parvint enfin à refouler sa terreur et ses larmes, et à se reprendre suffisamment pour relever la tête. Elle devait prendre une décision à présent : rester ou partir. Mais d'abord, se laver. Car autant profiter de ce qui était mis à disposition à présent qu'elle était là. Revenant au baquet d'eau chaude donc, elle s'y glissa, non sans jeter des coups d'oeil méfiants autour d'elle. Idiote, se morigéna-t-elle en glissant toute entière sous l'eau. Elle prit le temps de se savonner toute entière - cheveux compris - et de se rincer longuement avec les brocs disposés à côté de la baignoire.
Enfin propre pour la première fois depuis plusieurs jours, voire semaines, elle s'enroula dans une grande serviette sèche et s'assit sur un petit tabouret bas devant le poêle qui servait à chauffer l'eau et réchauffer la pièce toute entière. Elle avait trouvé un petit peigne d'écailles avec lequel elle démêla ses longs cheveux jusqu'à ce qu'ils soient bien secs et brillants. Au moment de les tresser toutefois, elle hésita puis renonça et les laissa retomber souplement dans son dos jusqu'au creux de ses reins. Puisqu'elle n'avait plus à cacher son sexe, autant poursuivre l'objectif de son père adoptif qui avait tenté de faire d'elle une véritable jeune fille. Il souhaitait vraiment qu'elle n'ait plus à se cacher et arrive même à être fière de ce qu'elle était. Il lui avait même dit la trouver jolie, ce qui l'avait proprement stupéfiée.
C'est ainsi qu'elle se retrouva plus féminine qu'elle ne l'avait été depuis bien longtemps, depuis qu'elle avait quitté le petit appartement de Raven à Assécia et ses vêtements féminins en fait. Le pantalon retroussé aux jambes laissait apparaître ses chevilles pâles et d'une grâce irréprochable. Elle eut préféré remettre ses bottes naturellement, mais elles étaient vraiment trop boueuses et avaient besoin d'être décrassées. En haut, elle avait renoncé également à la bande qui dissimulait d'ordinaire la rondeur féminine de ses seins pourtant petits, et s'était contenté de la tunique offerte en la faisant blouser au-dessus d'une ceinture de ficelle qui marquait la finesse extrême de sa taille.
Ainsi parée, elle se sentit soudain bêtement nerveuse et réalisa qu'elle n'avait toujours pas pris de décision claire quand elle tira le loquet de la porte. Pourtant, songea-t-elle avec étonnement, une part d'elle avait décidé inconsciemment car elle avait laissé ses bottes pour rester pieds nus et avait spontanément pris la direction du petit salon où elle se savait attendue par son hôte. Carrant les épaules et relevant fièrement le menton, elle choisit de faire face à son destin et d'affronter le propriétaire de la belle demeure qui s'était montré respectueux devait-elle reconnaître.
Sans bruit, elle poussa la porte et s'arrêta sur le seuil pour se donner le temps de se décider avant de s'annoncer au jeune homme qui lui tournait le dos, assis dans un fauteuil et occupé à gratter les cordes d'un luth. Enveloppant la pièce d'un regard un rien curieux, elle s'arrêta sur quelques détails qui lui pincèrent le coeur sans qu'elle en comprît la raison immédiatement. Puis la vérité lui sauta aux yeux : ce qui la frappait et la rendait mélancolique était tout ce qui démontrait qu'une famille avait bel et bien vécu en ces lieux. Un pied de table cassé, des encoche marquant la croissance d'un enfant de toute évidence, des marques ici et là, des coussins chaleureux, la trame du tapis qui apparaissait aux endroits où un enfant avait du se trainer. Il était étrange de penser qu'elle n'avait jamais eu de tel endroit pour sa part. Elle se racla alors la gorge avec une délicatesse presque surprenante compte tenu de sa rudesse habituelle et avança jusqu'à se placer aux côtés du fauteuil de son hôte dont elle ne put s'empêcher de caresser discrètement le cuir.
Roxanne, annonça-t-elle d'une petite voix basse et un peu rauque. Morlame n'était plus son nom depuis qu'elle avait quitté l'équipage du Razgriz et il était temps de s'en rappeler. Il était plus que temps de se comporter un peu plus correctement même si elle se devait de rester prudente pour protéger sa vie, sa vertu et ce qui restait de son honneur. L'épais tapis étouffa le bruit de ses pas quand elle vint se placer face à son hôte, dévoilant enfin sans honte son visage juvénile, une bouche pleine ét rose, et surtout le regard mauve frangé de longs cils sombres qu'elle lui avait si soigneusement caché. La mèche qui retombait sur son front accentuait encore la féminité de ses traits en adoucissant son expression méfiante et un peu insolente. Il n'avait plus qu'à se présenter pendant qu'elle priait pour que tout se passe bien et qu'il ne décide pas subitement de la violer, de la vendre, ou elle ne savait quelle perversion. Sa lame avait en effet retrouvé sa place privilégiée le long de sa cuisse mais ne lui était plus accessible à cause du pantalon. Elle n'aurait que ses poings et sa hargne pour se défendre s'il se montrait agressif. |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Jeu 2 Aoû - 9:50 | |
| Alexander la regarda avec un petit sourire amusé sur le visage. Elle avait un très joli visage, un visage qui n’avait pas encore totalement perdu ses rondeurs enfantines mais qui arborait déjà des traits adultes et qui promettait une grande beauté. À coup sûr, et si elle abandonnait sa manie de se déguiser en garçon, elle ferait chavirer de nombreux cœurs. Pauvres garçons qui ne connaissaient pas encore leur malheur. Son hésitation était charmante, ne sachant sans doute pas à quelle sauce il allait la manger et Alexander se sentit l’âme d’un protecteur, d’un grand frère. Lui qui était fils unique, il aurait bien voulu avoir une petite sœur aussi jolie que cette douce jeune femme qui se tenait devant lui. Il voulut la complimenter, lui dire qu’elle n’avait pas à se cacher derrière les traits d’un garçon des rues mais il se retint. Sa confiance ne lui était pas encore entièrement acquise et elle risquait de prendre son innocent compliment pour une proposition indécente. Cette idée faillit le faire sourire. Il posa son luth sur la petite table ronde qui se tenait à côté du fauteuil puis se leva et se positionna devant la jeune femme. Il lui prit avec délicatesse sa main et y déposa le fantôme d’un baiser avant de s’incliner devant elle en une révérence pleine de grâce.
- Je suis enchanté de te rencontrer Roxanne, un prénom qui te va tellement mieux que Morlame, dit il avec un petit sourire. C’est donc à moi de me présenter. Alexander LaFollet, beau jeune homme à ton service. Il regarda les vêtements qu’elle portait d’un air quelque peu désolé. Je suis navré de ne pas pouvoir te proposer des vêtements plus adaptés mais je n’ai malheureusement pas de sœur sous la main pour te prêter ses vêtements. J’imagine que tu as tes raisons pour voyager déguisée en mousse, donc je ne te poserais pas la question, mais sache qu’entre ces murs tu peux être aussi naturelle que tu le veux. Viens, je vais te faire visiter un peu, et tu pourras choisir ta chambre comme ça. On en a beaucoup qui sont vides donc tu auras le choix.
Il lui prit la main et l’entraîna à sa suite. Une fois en dehors de la pièce, il la lâcha et ouvrit la marche tandis qu’elle lui emboitait le pas dans les couloirs de la vaste maison familiale des LaFollet. Après dix minutes, Roxanne avait choisi sa chambre et Alexander l’entraînait dans la suite de sa visite. Il l’emmena dans une pièce qui avait servit de salle d’exposition pour sa mère. Grande collectionneuse, elle avait accumulé des objets à travers le monde, certains d’une beauté classique mais indéniable, d’autres beaucoup plus insolites comme cet immense masque de pierre accroché à l’un des murs et qui avait été retrouvé dans une grotte. On ne savait pas qui avait pu créer une telle œuvre, sans doute un peuple oublié de tous.
- Ma mère était d’une nature très curieuse. Tout l’intéressait, des objets les plus rares aux plus communs tant que cela venait de loin. Il faut croire que dans une autre vie elle était une exploratrice pour tant aimer les cultures étrangères. Je crois que c’est d’elle que je tiens ma bougeotte. Si quelque chose te plaît, je te l’offre avec joie, sinon ils risquent de prendre la poussière. Ses yeux s’assombrirent un instant mais il se reprit bien vite. C’est bientôt fini. Je ne veux pas te retenir alors que tu vas nous mijoter un bon petit dîner !
Ils sortirent de la pièce et Alexander l’emmena dans l’endroit qu’il préférait le plus dans cette maison. Ils arrivèrent devant une porte en verre floutée. Derrière se trouvait un petit jardin intérieur. De grandes plantes se dressaient fièrement. Des centaines de fleurs coloraient l’endroit d’une multitude de couleurs. Pour peu on se serait attendu à entendre le trille mélodieux d’un oiseau. S’était son père qui l’avait crée, patiemment. Grand amateur de fleurs, il avait récolté des graines provenant de tous les coins du monde lorsqu’il était corsaire. À l’époque, il avait caché sa passion aux autres corsaires qui ne l’auraient pas compris, mais lorsqu’il avait rencontré sa mère et abandonné son ancienne vie, il avait pu laisser sa passion s’exprimer pleinement. C’était un cœur de tranquillité au milieu de murs de pierre, un bout de forêt en plein cœur d’une ville. Ici, il n’y avait pas de sol de pierre, juste de la terre sur laquelle on avait tracé des petits chemins à l’aide de gravillons blancs. Au centre, son père avait fait creuser un bassin qu’il avait transformé en petite pièce d’eau. Il avait installé un petit banc de pierre devant et à coté se trouvait un jeune arbuste. Il l’avait planté à la naissance de son fils. C’état la première fois qu’il revenait ici depuis la mort de ses parents et il songea avec un pincement de cœur que cet endroit disparaitrait. Les employés essaieraient de faire survivre l’endroit, mais ils n’étaient pas son père, ils n’avaient pas sa maîtrise et certaines des plantes les plus rares dépériraient faute de soin. Le chasseur de primes vint s’asseoir sur le petit banc et invita son invitée à le rejoindre.
- Lorsque quelque chose ne va pas, c’est ici que je viens me recueillir. Tu ne t’attendais pas à ça, pas vrai ? C’est mon père qui a crée cette merveille. Il y tenait beaucoup. C’était son petit jardin personnel. Si tu savais le temps qu’il passait ici. Parfois, ma mère disait qu’il aimait plus cet endroit que sa propre femme. Alexander eut un petit gloussement triste. Bon, allons y, je meurs de faim moi !
Ils sortirent de la pièce et Alexander l’emmena dans la vaste cuisine. Une fois qu’ils y furent, il vit que Roxanne était quelque peu perdue devant cette débauche d’ustensiles en tout genre et il ne pu s'empêcher de rire un peu.
- Voila ton fief ! Si tu as besoin de quelque chose, dis le moi. Qu’est-ce que tu comptes nous préparer, Roxanne ? |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Jeu 2 Aoû - 21:10 | |
| Le baise-main si respectueux de son hôte fit frémir Roxanne de la tête aux pieds. Jamais de sa vie on ne l'avait ainsi traitée en dame, pas même quand Raven l'avait emmenée acheter son trousseau chez une couturière d'Assécia. Une vive rougeur envahit son front qu'elle s'empressa de dissimuler en baissant la tête et en se tortillant sur place comme un adolescent monté en graine. Une attitude qu'elle avait copiée sur un autre mousse du Razgriz, un vrai garçon celui-là !
Bah, marmonna-t-elle. Morlame c'est l'blase qu'on m'a donné à l'orphelinat vu que j'en avais pas quand ils m'ont trouvé. Et puis quand j'ai fait le mousse, j'étais bien obligée d'être un garçon, hein ! Pour voyager, c'pareil... C'est juste plus sûr et plus facile que si j'étais une fille toute seule sur la route.
Haussant une épaule avec une grimace négligente, elle enfonça ses mains dans ses poches et riva obstinément son regard au tapis pour poursuivre.
Les vêt'ments d'garçon, ça m'connaît. Pis j'suis bien dedans, alors que j'aime pas trop les fanfreluches que j'dois porter en fille... Si vous saviez le nombre de jupons qu'on m'a mis la dernière fois !
Mordant sa lèvre et s'empourprant à nouveau, elle s'interrompit subitement. Une jeune fille comme il faut ne parlait pas de vêtements avec un inconnu, encore moins de sous-vêtements ! Elle n'avait donc rien retenu de ses leçons de bienséance ? Avant qu'elle ait pu changer de sujet toutefois, Alexander - puisque tel était son nom - la tira hors de la pièce par la main pour lui faire visiter les chambres. Oubliant toute retenue et toute timidité envolée, elle poussa des exclamations de ravissement en écarquillant les yeux devant le luxe de la demeure. Elle opta pour une chambre simple, pourvue de solides meubles en bois sombre et au lit-bateau orné d'une courtepointe très sobre avec une simple broderie lilas.
La salle d'exposition des objets insolites et curiosités amassées par la mère du jeune homme la laissa bouche bée. Elle avait entendu parler bien sûr de ces cabinets de curiosités, un soir qu'elle avait pu se payer un repas à l'auberge et qu'elle avait surpris une conversation entre deux valets d'écurie d'une dame de la haute, mais jamais elle n'aurait imaginé cela. C'était fantastique et même absolument merveilleux. Au point qu'elle en oublia son hôte un bon moment pour se perdre dans la contemplation des objets divers. La voix d'Alexander la rappela au présent mais elle ne prit pas au sérieux sa proposition de lui offrir quelque chose de sa mère et se contenta de hocher la tête en guise de réponse à son rappel du dîner à venir.
Si le boudoir de Madame LaFollet l'avait enchantée et rendue muette de stupéfaction, elle faillit tomber à la renverse devant le jardin d'intérieur qu'Alexander présenta comme l'oeuvre de son père.
Nom d'un pet de nonne, jura-t-elle bien malgré elle. J'ai jamais rien vu de pareil ! C'est la plus jolie pièce qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie.
Stricte vérité d'ailleurs. Même les jardins du palais du Gouverneur à Assécia ne lui avaient pas paru plus grandioses que ce jardin artificiel si chaleureux et accueillant. On avait envie de s'y perdre et de ne jamais en revenir comme si c'était l'Eden lui-même. La visite prit fin trop vite à son goût mais elle s'abstint prudemment de protester. il serait bien temps d'y revenir plus tard. Elle se retrouva donc dans une immense cuisine fort bien achalandée et garnie, dans laquelle elle se trouvait soudain un peu perdue. Mais si le courage ne lui avait pas manqué pour se faire mousse après avoir été surprise en train de voler le capitaine du Razgriz, il n'y avait pas de raison qu'il lui manque devant cette débauche de casseroles.
Je vous préviens, ce sera plutôt simple hein. Je cuisine que pour mon cap... mon père et moi d'habitude, annonça-t-elle en se reprenant de justesse. C'est alors qu'elle ouvrit la porte du garde-manger et ouvrit des yeux grands comme des soucoupes.
Bordel de cul de chouette ! S'exclama-t-elle sans pouvoir se retenir.Elle se reprit aussitôt et se reprit en marmonnant un bref "je m'excuse, milord" par dessus son épaule. C'est que j'ai pas l'habitude de voir tant de victuailles rassemblées comme ça.
Elle choisit un plateau de viandes froides puis divers ingrédients et s'attela à la préparation de biscuits de semoule. Pendant qu'ils cuisaient dans un magnifique poêle dans lequel elle eut pu tenir toute entière, elle pela et découpa quelques légumes qu'elle fit revenir dans un peu de beurre avant de les frire en beignets. Enfin, elle cassa des oeufs sur deux galettes de sarrasin en guise de prélude à ce repas improvisé. S'avisant de la présence du jeune homme qui n'avait pas quitté les lieux pendant qu'elle s'affairait et paraissait même l'avoir regardée faire, elle s'essuya nerveusement les mains sur le torchon noué autour de sa taille fluette. Maintenant qu'elle se retrouvait face à lui, ou plutôt "à nouveau", elle ne savait ni quoi lui dire ni comment se comporter et adoptait tout naturellement son comportement de mousse vulgaire pour compenser son manque de manières.
Où c'est-y qu'vous voulez que je vous serve, milord ?
Car il lui paraissait en vérité impossible qu'un jeune noble comme lui ait envie de la regarder elle pendant qu'il mangeait, si rustique que soit son repas. Cela dit, si elle avait su comment faire la conversation, elle lui aurait volontiers posé deux ou trois questions. Comme par exemple, pour quoi il chantait sur la falaise plus tôt dans la journée... Pourquoi cette maison était vide et pourquoi il avait donné leur congé à tous les domestiques... Et surtout, pourquoi diable il s'encombrait d'un gamin inconnu - elle en l'occurrence - alors qu'il avait sûrement un tas d'amis riches avec qui fricoter.
La pensée lui vint soudain qu'il avait sans doute une maîtresse qui viendrait le rejoindre après la tombée de la nuit dans sa chambre. Réprimant une grimace, elle en conclut qu'il lui faudrait pousser soigneusement le verrou cette fois. Qui savait de quelles perversions étaient capables ces créatures dépravées ? Cela dit, songea-t-elle, elle avait beau jeu de faire la dégoutée devant ces femmes amorales alors qu'elle passait la nuit sous le toit d'un célibataire et sans chaperon ! Raven lui avait bien dit de se méfier pourtant ! Et son maître de bonnes manières avait bien insisté : elle ne devait jamais être seule avec un homme, hormis son père ou un membre du clergé. Décidément cette nouvelle vie en tant que fille commençait très fort !
Refoulant ces pensées chaotiques, elle avait déjà commencé à entasser le dîner sur un immense plateau avec une carafe de vin et un verre finement ouvragé pour suivre le maître des lieux où il le désirait. Tant qu'il ne l'entrainait pas dans son lit, elle pouvait bien se montrer serviable. Et puis elle avait promis de lui faire à dîner en échange du gîte. S'il pouvait juste lui laisser quelques miettes après qu'elle aurait fini la vaisselle. Dans les grandes maisons, les domestiques mangeaient sûrement les restes du repas des maîtres, il valait mieux qu'elle s'y fasse. |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Lun 6 Aoû - 15:51 | |
| Lorsqu’il vit son invitée ressortir avec des couverts pour une personne, Alexander lui sourit et s’excusa de la laisser ici quelques instants. Il rebroussa chemin et revint dans la cuisine. Une fois là bas il prit un deuxième verre ainsi qu’une assiette et des couverts pour sa compagne. La jeune femme devait être gênée à l’idée de dîner avec lui, ou bien cela ne lui était même pas venu à l’idée, comme s’il lui faisait déjà une assez grande faveur en la laissant dormir ici. Et bien le beau chasseur de primes allait la détromper lourdement. Il revint vers elle et posa son fardeau sur le plateau lourdement chargé qu’elle tenait dans ses bras avant de l’en débarrasser. Roxanne voulut protester mais il l’a fait taire d’un petit claquement de langue réprobateur.
- Pas de Milord avec moi, Roxanne. Mon sang n’est pas plus bleu que le tien, tu sais. Mon père était corsaire et ma mère fille de marchand, alors je n’ai vraiment rien d’un noble. Je suis un homme normal. Incroyablement beau, je veux bien l’admettre, mais normal tout de même, lui dit il avec un petit clin d’œil complice. Par conséquent, je ne peux pas te laisser me regarder manger, qu’est-ce que tu penses ? Cela ne serait pas très polie de ma part et puis j’aurais du mal à terminer tout ce que tu m’as préparé de toute façon ! Il l’a poussa du bout du pied et la força à ouvrir la marche. A toi l’honneur, dès qu’un endroit te plaît, tu t’y arrêtes pour qu’on puisse dîner en paix.
Roxanne accepta finalement. Elle devait le prendre pour un riche excentrique mais cela pouvait la mettre à l’aise et lui permettre de se détendre enfin, Alexander n’allait pas s’en plaindre. Son invitée était douée d’un bon sens de l’orientation parce qu’elle les mena tout droit au petit jardin qu’il lui avait fait découvrir plus tôt, et ce sans se tromper une seule fois. LaFollet pouvait comprendre l’attrait qu’elle avait pour cet endroit. Il s’y dégageait une très grande sérénité. C’était comme si on se coupait du monde ambiant, comme si l’espace d’un court instant, on n’appartenait plus à cet univers avec son lot de souffrances et de peines, pour se plonger en un lieu ou seule régnait une paix profonde et revigorante. Ils s’arrêtèrent à coté du petit banc de pierre blanche et Alexander déposa le plateau au sol avant de remplir les deux assiettes qu’il avait ramené avec ce que leur avait préparé Roxanne. Il tendit l’assiette à sa compagne et s’installa à ses côtés sur le banc, ses genoux rapprochés pour faire office de table improvisée. Ils mangèrent en silence. Alexander était plongé dans ces pensées et Roxanne ne faisait pas mine de vouloir parler, ou peut être n’osait elle pas. L’homme pensait à son père qui avait cultivé cet endroit avec tant d’amour. Il avait l’impression qu’il était encore là et qu’il allait surgir de derrière l’une de ses plantes avec son chapeau de paille et son large sourire qui lui mangeait la moitié du visage, mais ce n’était qu’un doux rêve éveillé. Il était mort et ne reviendrait plus quoi que son fils puisse faire ou dire. C’était cette sensation qui était la plus terrible à supporter. Il avait l’impression d’être confronté à un mur qu’il ne pourrait jamais surmonter ni détruire et qu’il allait devoir accepter pour continuer à vivre. Ce mur, c’était le caractère permanent et définitif de la mort, une réalité contre laquelle il ne pouvait lutter, personne ne le pouvait, à part les dieux, s’ils existaient. Une unique larme coula, une larme qui concentrait en elle toute l’amertume et la douleur qu’il avait éprouvé depuis qu’il avait appris la mort de ces parents. Elle le lava de sa peine et ne laissa que la colère, celle du juste qui aspirait à la vengeance. Apaisé, purifié, Alexander la laissa couler sur sa joue et ne fit aucun geste pour l’essuyer. Roxanne avait dû l’a voir mais elle ne dit rien, respectant son silence. Lorsqu’elle arriva à la ligne de sa mâchoire, elle resta un instant suspendue avant d’aller s’écraser contre le sol. Le temps revint à al normale et Alexander était de retour dans le monde des vivants. Il se tourna alors vers Roxanne avec un petit sourire d’une incroyable innocence et d’une douce joie. Les dernières traces de sa tristesse s’effaçaient lentement de ses yeux lorsque leurs regards se croisèrent.
- Je dois te dire que tu cuisines divinement bien Roxanne. Je crois bien que tu pourrais m’apprendre deux ou trois trucs. Il enfourna une pleine bouchée. C’est vraiment délicieux et je ne regrette pas d’avoir passé ce petit marché avec toi. Il posa son assiette à coté de lui et leur servit à chacun un verre de vin. Il leva le sien afin de trinquer. Trinquons, Roxanne, trinquons à la vie et à l’amitié. Trinquons à cette belle rencontre qu’est la notre et enfin, trinquons à notre future bonne entente. Parle-moi de toi, de tes peines et de tes joies, et j’en ferai de même. Il est bon que deux amis se connaissent, tu ne penses pas ?
[HRP] Je me suis dit que cela lui plairait de dîner dans le jardin, si ça gène dis le moi je changerai ^^ [/HRP] |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Mar 7 Aoû - 14:27 | |
| Roxanne s'empourpra à nouveau en comprenant que son hôte désirait qu'elle partage son repas. Il portait le plateau, qui plus est ! Elle n'était guère accoutumée à tant de galanterie et en conçut une gêne certaine qui s'amplifia encore alors qu'il tentait de la mettre à l'aise. Elle devait bien reconnaître qu'elle n'avait jamais accordé une grande importance aux rangs ni à l'étiquette, mais depuis son adoption, elle essayait de combler ses lacunes. Poussée du pied par un Alexander décidément d'humeur taquine, elle bondit en avant et avança au pas de charge en direction du si beau jardin intérieur. La disposition des lieux s'était gravée dans sa mémoire et elle n'eut aucune peine à y mener le jeune homme chargé de leur dîner. Silencieuse, elle s'assit sur le banc de pierre choisi et accepta son assiette avec un hochement de tête en guise de remerciement.
Pour tout dire, elle était plus troublée qu'elle ne pouvait l'admettre. Non qu'elle n'eut jamais côtoyé de bel homme - quoique celui-là était sans conteste le mieux fait qu'elle ait jamais vu - mais cela ajouté à son rang, à sa propre méconnaissance des usages, à leur situation bancale et exceptionnelle, elle ne savait plus trop sur quel pied danser. Elle mangea donc en silence, comme elle était venue, sans s'imposer, habituée à rester discrète de toute façon pour ne pas attiser une quelconque forme de convoitise. Elle surveillait Alexander pourtant. Du coin de l'oeil, du moins. Elle le vit pleurer, mais elle le vit également sourire, et cette mimique le rendit proprement éblouissant, plus beau encore que les gravures des saints qu'on lui avait un jour montrées dans un ouvrage enluminé par un maître en la matière. Il paraissait plus jeune, plus simple, heureux et très doux à la fois. Un mélange qui ne la laissait pas indifférente, même si elle ne parvenait pas à identifier la curieuse chaleur que ce sourire répandait dans ses veines.
- J'vois pas trop pourquoi quelqu'un voudrait cuisiner quand y peut payer quelqu'un pour l'faire..., marmonna-t-elle de mauvaise grâce, embarrassée par sa propre réaction qu'elle croyait affichée sur ses traits comme une marque de disgrâce.
Elle se reprit pourtant et se redressa en carrant les épaules pour donner une meilleure image d'elle-même. C'était bien la première fois qu'elle se souciait de ne pas faire honte à son interlocuteur. Ou plutôt non, la deuxième. Mais Raven n'était plus là pour la protéger, l'élever, l'aider à s'établir en tant que jeune femme. Il ne restait donc que Morlame pour se faire une place. Elle s'efforça tout de même de se rappeler les leçons d'élocution que lui avait donné Raven quand il n'était encore que son Capitaine sur le Razgriz avant de parler.
- À notre rencontre, à la vie et à l'amitié, trinqua-t-elle de bonne grâce en levant son verre de vin. Elle y trempa ses lèvres avec un petit soupir d'aise tant le cru était gouteux, puis tenta de donner une réponse appropriée à l'interrogation de son hôte.
- Je... J'ai été abandonnée à la naissance sur les marches d'une église, commença-t-elle, sans trop savoir pourquoi elle racontait une telle chose. Défi ou provocation ? Simple honnêteté peut-être : elle n'était pas de ces demoiselles qu'on regarde et qu'on "envisage". Elle ne serait jamais une débutante. Elle but une nouvelle gorgée de vin et se risqua à sourire timidement avant de poursuivre d'une voix égale.
- J'ai grandi à l'orphelinat puis dans les rues d'Assécia quand j'ai été trop grande. Je volais pour manger et je dormais dans des maisons abandonnées. Je voulais... Elle hésita, chercha le regard de son interlocuteur, puis finit sa phrase avec une petite grimace d'autodérision. Je voulais naviguer. Je savais pas que c'était interdit aux filles. Et puis un jour, j'ai cambriolé la cabine du Capitaine du Razgriz, et Raven m'a trouvée là. Plutôt que de me dénoncer et m'envoyer à la potence, il m'a enrôlée comme mousse... Il y a quelques semaines, il a démissionné de la Marine, et moi avec, et il... Nouvelle pause, hésitation due à un pincement au coeur. Il m'a adoptée comme sa fille...
Comme elle lui faisait cette dernière révélation, son visage se mit à rayonner. Elle était réellement très fière de ne plus être une enfant perdue, une fille des rues, d'avoir réussi à se préserver, et surtout, par-dessus toute chose, elle était immensément fière qu'un homme ait voulu d'elle pour fille.
Elle avait dit le strict minimum, les faits bruts, hormis son désir de naviguer, non par désir de dissimulation, mais parce qu'elle ne savait pas faire la conversation et n'avait jamais échangé de confidence avec qui que ce soit de sa vie entière. Encore moins quand elle était mousse sur le Razgriz. Il lui vint pourtant à l'esprit que cette sorte de conversation appelait à un partage, aussi dévisagea-t-elle son interlocuteur avec un petit sourire coquin qu'elle ne se connaissait pas.
- Et vous, milord ? |
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Alexander LaFollet
Matelot Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Dim 19 Aoû - 10:10 | |
| Alexander l’écouta lui faire un résumé succinct de sa vie. Cette dernière n’avait pas été tendre avec Roxanne, obligée de voler pour se nourrir et ne sachant jamais où elle dormirait le soir venu. Contrairement à elle, le chasseur de primes avait eu une enfance privilégiée, entouré de parents aimants et ne manquant d’aucuns biens matériels. Ils étaient nombreux, comme cette jeune femme qu’il avait accueillit chez lui, ceux qui se battaient pour survivre dans un monde qui était indifférant à leur sort. Qu’importe qu’un gosse des rues meure après tout, c’était ce que se disait la population nantie, les braves gens qui étaient bien comme il faut. Néanmoins la chance lui avait souri. Un homme avait su voir que cette petite fille qu’était Roxanne à l’époque existait, et il l’avait pris sous son aile. De tels hommes étaient malheureusement rares en ce bas monde. Il prit une petite gorgée de vin avant de lui répondre. - Qu’est-ce que je t’ai dis Roxanne ? Pas de Milord s’il te plaît. Je m’appelle Alexander et c’est un prénom qui est trop joli pour ne pas être prononcé. J’insiste, appelle moi comme ça, sinon je vais me fâcher ! Un sourire illumina les traits de son visage. Ce Raven est bien chanceux de t’avoir trouvé. Est-ce que tu lui as fait à lui aussi le coup du déguisement en garçon ? Alexander rit un peu. Que te dire sur moi, Roxanne ? Ma vie me parait bien injuste en comparaison. Je suis né dans cette maison et j’y ai grandi. Lorsque j’ai été assez âgé, j’ai décidé de quitter cet endroit. Non pas que je ne l’aimais pas, au contraire, mais je voulais voyager et découvrir le monde. Il y a tant de choses à voir, je trouvais bête de rester toute sa vie au même endroit. Mon père voulait que je reprenne l’entreprise familiale, mais il m’a tout de même laissé partir. J’ai donc préparé un petit baluchon et je me suis lancé sur les routes. Finalement, je suis devenu chasseur de primes, j’ai voyagé dans bien des endroits et découvert bien des personnes. Parfois, ce fut de mauvaises rencontres, néanmoins je ne changerai cette période de ma vie pour rien au monde. La voix d’Alexander devint neutre. Il y a quelques jours, j’ai appris que mes parents avaient été tués par des bandits sur la route qui menait à notre maison de campagne… Je suis venu les enterrer, c’était aujourd’hui, et demain je partirai à leur recherche… Alexander s’ébroua, comme s’il sortait d’un mauvais rêve. Pardon Roxanne, oublie la fin. Je ne voulais pas t’en parler, j’ai été pris par mes émotions. Je ne veux pas gâcher l’ambiance… Oublions tout, tu veux ? Je suis heureux pour toi d’avoir trouvé un père en la personne de Raven. C’est quelque chose de très beau que du dois chérir toute ta vie, l’amour d’une personne pour toi. Il y a trop de haine en ce monde pour qu’on sous estime la puissance des êtres aimés, crois en mon expérience. Mais l’insouciance qui avait animé leur repas semblait s’échapper, malgré les efforts d’Alexander pour la maintenir. Il pouvait lire sur le visage de Roxanne son empathie pour l’épreuve qu’il traversait et même s’il lui était reconnaissant de sa sollicitude, ce qu’il désirait ce n’était pas de al compassion, mais de la joie de vivre. Ce qu’il voulait, c’était qu’elle reste normale avec lui, mais il en avait trop dit, c’est-ce qu’il craignait. Son esprit d’habitude si imaginatif ne trouva rien pour ramener la conversation sur un ton plus normal et finalement le repas se poursuivit en silence. Après quelques minutes, Alexander abandonna et subit l’absence de paroles. Il allait dire qu’ils feraient peut être mieux d’aller se coucher lorsque Roxanne rompit le silence et prit la parole. [HRP] Je suis vraiment désolé, presque deux semaines d'attente pour une si petite réponse [/HRP] |
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Roxanne Morlame
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: Vengeance [PV] Ven 31 Aoû - 16:37 | |
| Roxanne grimaça mais c'est un petit rire perlé qui s'échappa de ses lèvres rosies par le vin qu'elle partageait avec son hôte.
- En fait, j'étais entre les deux quand il m'a surprise à le voler. C'est lui qui m'a aidée à perfectionner le costume de garçon pour m'enrôler comme mousse sur son navire. Il est drôlement futé, vous savez...
Écoutant attentivement Alexander lui parler de sa vie, elle l'étudia tout d'abord d'un regard curieux, puis posa les yeux sur le vin qui tournait lentement dans son verre. Elle le porta une fois encore à ses lèvres, le visage plus grave soudain, et le regard plus sérieux. Il ne pouvait être question de chance ou de justice quand on perdait ses parents, que ce soit à la naissance comme elle ou à l'âge adulte comme lui. Pleine de compassion, elle ressentait aussi une colère immense pour ceux qui avaient privé ce presque inconnu de ses parents aimants, rapprochant inconsciemment la situation de la sienne puisque que quelqu'un l'avait privée de l'amour du seul père qu'elle ait jamais connu. Ce n'était pas son genre de s'attarder sur un sujet douloureux pourtant et, ayant exprimé son empathie d'un regard plutôt gentil, elle garda le silence quelques instants pour passer à autre chose sans avoir l'air de ne pas y accorder l'importance nécessaire.
- Il a disparu, vous savez... Sinon je serai pas là à errer sur les routes dans cet accoutrement... Il m'a même offert un trousseau de jeune fille et il m'a appris à me tenir. Mais il est parti un jour pour un rendez-vous avec un associé en affaires et il n'est jamais revenu... Alors vous voyez, moi aussi je suis à la recherche de ceux qui m'ont privée d'un être cher...
En disant ces mots, elle avait relevé la tête pour le fixer droit dans les yeux, ses prunelles mauves exprimant à présent une détermination sans faille, une volonté farouche de réussir et de retrouver son père. Quand bien même c'était pour s'entendre dire qu'il ne voulait plus d'elle. Une idée avait déjà pris forme dans son esprit mais elle ne savait trop comment la formuler pour le moment. Comment même elle pouvait oser penser s'associer avec un type de la haute alors qu'elle était une rien du tout...? Elle ne pouvait pas s'en empêcher pourtant car sans lui elle n'arriverait sans doute à rien. Mais que pouvait-elle bien lui apporter ? Il fallait quelque chose pour le convaincre.
- J'vous aiderai...
Les mots étaient sortis malgré elle. Elle désirait tellement fort qu'il lui apporte son concours dans son enquête qu'elle était prête à prendre le temps de résoudre la sienne d'abord pour s'assurer de son aide ultérieure. Baissant les yeux, elle sentit à son grand dam son front s'empourprer.
- Enfin, si vous voulez, hein... Puis p'tet que omme ça vous voudrez bien m'donner un coup d'main après quoi... |
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Sujet: Re: Vengeance [PV] | |
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