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Edward Longway

Edward Longway

Matelot
Premier personnage


Journal de bord
Situation RP:
En couple:
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MessageSujet: Retour au domaine [PV] Retour au domaine [PV] Icon_minitimeMar 3 Jan - 21:47


Pénétrant dans la cour intérieure, je refermai le portail derrière. En terre battue, décoré de quelques broussailles ça et là, le patio n'avait guère changé depuis ma dernière visite. Alors que le capitaine se tenait déjà au milieu de la cour, car je lui avais l'honneur de le laisser entrer le premier, je le devançai pour aller toquer à la porte principale. J'en possédais les clés mais la politesse exigeait tout de même cette convention, par respect pour le couple de domestiques qui servait la maisonnée. Je tapai donc à trois reprises sur le lourd bois de la porte. On vint m'ouvrir. J'aperçus au début, à travers l'embrasure de la porte, Albert, le valet de la maison. Celui-ci, me reconnaissant me fis entrer aussitôt, ainsi que le capitaine.

- Monsieur Edward ! Enfin de retour, c'est un plaisir de vous revoir.

- Ce plaisir est tout partagé, Albert.

- Le départ de Monsieur Brian a été un tel choc. Avec Miranda, nous avons éprouvé une telle inquiétude…

- N'ayez crainte, tout est réglé : je suis le nouveau propriétaire de cette demeure et aussi longtemps que vous accomplirez correctement les tâches de la maison vous demeurez en ces murs.

- Oh, merci ! Merci Monsieur Edward ! Vous n'imaginez pas à quel point j'en suis heureux.

Je lus un sourire de ravissement sur le visage un peu ridé du vieux valet. Lui et sa femme étaient tous deux entrés au service de mon oncle lors de mon arrivée à Assecia, vingt ans auparavant. Il m'avaient vu grandir, je les avais vu vieillir et pour rien au monde je ne me passerais de leurs services tant ils étaient de qualité. Mais plus que des serviteurs, ils étaient aussi des membres du cercle familial aussi, lorsque nous demeurions entre nous, ils prenaient toujours place à notre table. De même, je sentis un rare sourire se dessiner sur mon visage, le premier depuis des jours.

- Bien, pourriez vous apporter ces documents dans le cabinet, je vous prie ? Je m'occuperai de les ranger plus tard.

- Certainement, Monsieur Edward.

- Je vous remercie, Albert.

Le valet commença alors à monter les premières marches de l'escalier, la sacoche de documents sous le bras et avant qu'il ne s'engouffre davantage vers l'étage de la maison, je l'interpellai une dernière fois.

- Au fait, Albert, pourriez-vous me dire où se trouve Miranda pour qu'elle nous serve quelque chose à boire, au Capitaine Taylor et à moi-même ?

Le domestique commença par ne rien répondre. Ses sourcils ne battirent plus, il s'arrêta net sur place et doucement, se tournant vers moi, il me répondit :

- Veuillez excuser ma mémoire défaillante, Monsieur, ce doit être la joie de vous revoir, mais j'ai omis de préciser que vos parents et vos frères logent ici depuis les funérailles de Monsieur Brian…

- Quoi ? Où sont-ils ?

- Ils déjeunent dans la salle à manger en ce moment même.

D'un geste brusque, je tournai vers la droite. Mes parents et mes frères ! Ici dans cette maison, profitant de l'absence de son propriétaire, sans nul doute venus réclamer un héritage dont ils n'étaient pas dignes. Ils imaginaient sans doute que le vieux Brian Longway avait morcelé ses biens pour que chacun de ses neveux et petits-neveux obtienne une part égale. J'étais le chainon manquant pour procéder au règlement de l'héritage. Mais mon père oubliait certainement, tant il tenait à moi, qu'il avait autorisé son oncle à m'adopter.

D'une volée, j'ouvris la porte à deux battants de la salle à manger. Autour de la table, mes quatre frères et leur épouse. A chaque bout de table, mon père, assis sur la chaise habituellement dévolue et maitre de maison et face à lui ma mère. Autour d'eux, de jeunes enfants courraient, faisant le tour de la table. Appuyé sur un guéridon, un jeune homme qui devait avoir seize ou dix-sept ans discutait avec une fille qui semblait un peu moins âgée. Dans un coin, deux jeunes filles discutaient en jacassant, à l'opposée, trois jeunes adolescents s'émerveillaient devant un livre que l'un d'eux tenait dans les mains. Et au milieu de cette débandade, la pauvre Miranda tentait de se frayer un chemin.

Mon regard était plus sévère que jamais. A mon entrée dans la pièce, le vacarme et les bavardages cessèrent net. Tous se retournèrent silencieusement vers moi. A travers des yeux inquisiteurs, je balayai de nouveau la pièce qui souffrait désormais un silence bien peu naturel. Mes lèvres n'exprimaient pas la moindre satisfaction, au contraire, et mes sourcils froncés n'étaient pas pour rassurer l'auditoire. D'une voix presque méprisante, je lançai :

- Père, Mère…

Mes parents, assis aux deux bouts de la longue table étaient plus énormes que jamais t leurs assiettes bien plus remplies que toutes les autres. Tous deux étaient déjà corpulents dans les souvenirs, là je les découvris monstrueux. Leur ventre proéminent semblait rebondir de lui-même et les boutons et coutures de leurs vêtements semblaient prêts à éclater. Même avec leurs deux yeux ils auraient pu se faire passer pour une couple de cyclopes. Pour conclure, bouquet final, mon père fumait un cigare, tout en tenant dans l'autre main un grand verre de vin rouge.

- James…

Au plus près de mon père, à la place d'honneur, se trouvait mon frère ainée et juste à côté de lui, la sotte qui lui servait d'épouse. Cette dernière abordait une robe aux couleurs éclatantes, pleine de dentelle et brodée de toutes parts, avec une coiffure compliquée, ce qui se faisait alors et avait la tête haute, presque provocante. A l'inverse, James gardait son air timide et renfermé, accentué par les vêtements très sombres qu'il portait et la tête baissée vers son assiette.

- Peter…

Fort et athlétique, dédaignant la perruque et préférant garder ses longs cheveux châtains noués - un peu à la manière du Capitaine Taylor - il était celui de mes frères que j'appréciais le moins et c'était réciproque. Si physiquement ce n'était pas le cas, par son caractère, Peter est de la fratrie celui qui ressemblait le plus à mes parents : arrogant, sûr de lui, confiant à l'excès, méprisant, querelleur, il était aussi leur préféré. A côté de lui, une femme couverte de maquillage qui tentait de se faire passer pour belle mais n'avais pour qualité que son décolleté plongeant.

- George…

Déjà paré d'un petit ventre, sa perruque poudré lui donnait l'air d'un petit bourgeois continental. Toujours bon vivant, sous ses apparences de débonnaire, il était en réalité obsédé par l'argent. Pour lui, tout se monnayait et l'argent constituait un bien si suprême qu'il en était arrivé à le placer avant Dieu lui-même. Rien d'étonnant, il était désormais un banquier prisé de la capitale, renommé avec sa femme qui sous ses airs de grande dame, toujours très bien vêtue et portant cette fantaisie de poils blanc en guise de chevelure tenait salon.

- William…

Le plus jeune des mes frères, mais néanmoins de dix ans mon ainé, restait froid et impassible. Je l'avais toujours suspecté de n'avoir pas un mauvais fond mais son caractère le poussant à éviter les conflits, il suivait et fermait les yeux. Il semblait garder une certaine simplicité, ainsi que son épouse, la tête ni haute, ni basse, regardant devant lui, dans le vide. Bref, il était là parce qu'on le lui demandait mais n'y mettait aucune conviction : il voulait simplement vivre tranquille.

Passé ces mots, le silence demeura encore quelques instants et ce fut mon père qui le premier se leva de son siège, non sans difficultés, aidé par Peter. Cependant, je le lui laissai pas le temps de dire quoi que ce soit. Je devais dès maintenant agir en maître de maison.

- Père, nous avons à discuter, et vous aussi mes frères. Nous ferons cela dans le bureau. Miranda, si vous voulez bien installer le Capitaine Taylor au salon et lui servir à boire ce qu'il désirera… Veuillez m'excuser, Capitaine, ajoutai-je à l'attention de mon supérieur.

Sans attendre, je me retournai brusquement, traversai le hall d'entrée puis le salon d'un pas rapide et assuré, et entrant dans le bureau, je m'installai sur le fauteuil du maître, celui de mon oncle, bientôt rejoint dans la pièce par mon père et le reste de la fratrie. Comme il n'y avait pas assez de chaises, seuls mon père et James s'assirent face à moi, de l'autre côté du bureau. J'avais conscience d'agir de manière tout à fait provocante : j'étais le benjamin de la fratrie et je me permettais de donner les ordres en maître de maison - que j'étais, mais eux l'ignoraient encore.

Je me sentais à l'aise dans cette pièce. Tapissée, de manière assez originale, de cartes maritimes, remplie d'instruments de navigation, pour la plupart recouverts d'une fine couche de laiton, et cela au milieu de boiseries qui rappelaient celle d'un navire. C'est mon élément et ça avait été aussi celui de Brian Longway. William ferma finalement la porte et cette fois ci, mon père prit bel et bien la parole sèchement et sans détours.

- Que signifie donc tout ceci, Edward ? Avez-vous donc perdu la raison pour vous comporter comme un seigneur en son domaine ?

- J'agis ainsi de mon plein droit, Père. Et d'ailleurs, je vous retourne la question, car vous n'êtes qu'un familier hypocrite qui n'a pas plus de légitimité qu'un quelconque particulier.

- Comment osez-vous ! lança Peter d'une voix pleine de dégout. Parler ainsi à notre père. Je constate que vous n'avez pas plus de manières que dans mes souvenirs, Edward. La mer n'éduque donc pas les hommes à ce que je vois.

- Tes manières, Peter, ne valent pas plus que les miennes. Depuis quand deux frères se vouvoient-ils l'un l'autre ? répliquai-je sans la moindre cordialité.

- Peut-être prendrais-je la peine de vous tutoyer, Edward, si j'avais la moindre fierté à tirer de vous. Qu'avez-vous donc apporté au nom de la famille Longway sinon des ennuis ? Vous êtes comme notre oncle, un original, un aventurier ! Vous avez passé dix ans sous le toit de nos parents sans jamais les en gratifier.

Poussant le fauteuil en arrière d'un coup sec, je me levai brutalement sous le coup de la colère d'un geste vif et rapide, je tirai mon épée dont la pointe vint se placer à quelques centimètres du cou de Peter Longway. Mon père lança un regard déconcerté, George poussa un petit cri accompagné d'une mimique, James semblait hésiter sur la posture à adopter tandis que William paraissait enfin sortir de sa léthargie, prompt à réagir. Peter, quant à lui, gardait la tête haute, le regard hautain toujours plein de suffisance.

- Ose m'insulter encore une fois et tu pourrais le regretter… Amèrement…

La pointe de ma lame s'avança encore un peu et vint piquer quelques secondes la gorge de mon frère. De la petite piqure, un mince filet de sang de sang s'échappa dès que le métal cessa de toucher la chair. Je dévisageai Peter. Le voilà prévenu : il n'avait plus devant lui le petit frère vulnérable aux attaques de ses ainés mais un officier de marine bien aguerri qui avait croisé le fer avec bien des forbans. Celle lame qui avait trempé dans biens des sang avant le sien regagna alors son fourreau.

- Tu devrais avoir honte, comme vous tous. A l'exception de James, pas un de vous n'avait de considération pour le feu Brian Longway. Vous l'avez toujours au mieux méprisé, souvent ignoré et alors qu'il vient de rendre son âme à Dieu, vous salissez sa mémoire en vous invitant dans sa demeure.

- Cette demeure est maintenant la mienne, tonna mon père, Je suis le plus proche parent mâle de Brian Longway, aussi tous ses biens me reviennent de droit !

- Alors comment se fait-il que n'en ayez-vous pas encore pris formellement possession, Père ?

Mon père resta bouche-bée.

- Co… Comment… Eh bien… Le notaire nous a assuré que ta présence était requise pour valider la succession… Mais comment sais-tu ?

- Oh ! Vous me tutoyez désormais, Père, c'est une première. Et le notaire vous a-t-il expliqué pourquoi ma présence était requise ?

De nouveau, il butta sur sa réponse quelques instants.

- Euh… A vrai dire… Non.

- Mais venez-en donc au fin fond de l'histoire, s'indigna George d'une voix faussement mielleuse, que signifie tout ceci ?

Je commençai par garder calmement le silence et prenant tout mon temps, je repris place sur le fauteuil du bureau et tirai de la poche de ma veste cette enveloppe qui ne me quittait plus depuis des jours. Je la posai délicatement sur la table et en tirai l'unique feuillet de la copie de l'acte testamentaire que je veillai néanmoins à garder pliée, sous ma main, de manière à ce que personne ne puisse la lire. Je m'adressai alors à James.

- Pourrais-tu, James, demander à Albert d'apporter ici les documents que j'ai ramené tout à l'heure.

Mon frère ainé s'exécuta. Il alla ouvrir la porte du bureau, passa la porte et fit part des instruction au domestique qui se tenait dans le salon, adjacent, avec le Capitaine Taylor. Quelques minutes plus tard, Albert revint avec le sac en cuir prêté par le notaire et chargé de rouleaux et me le remit en main propres.

- Bien, je suis passé chez le notaire juste avant de venir ici…

- Que… Ne t'a-t-il pas dit que nous devions régler la succession tous ensembles, m'interrompit George de sa voix faussée.

- Pas le moins du monde et pour cette simple raison : il n'avait nullement besoin de vous pour cela puisque je suis le seul et unique héritier de Brian Longway.

La surprise s'empara de tous mes interlocuteurs hormis James qui se contenta de baisser la tête. Devant leur silence ébahi, je poursuivis.

- J'ai été informé de ceci lors d'une escale à Glénia où m'est parvenue une missive m'annonçant le trépas de notre oncle, laquelle était accompagnée de la copie du testament que voici.

Je dépliai alors la feuille de papier, par endroits rongée par le sel et l'eau de mer et chacun put lire la confirmation des mes propos, distinguer les trois signatures, celle de Brian Longway, de Jonathan Geam et de James Longway en qualité de témoin. Des regards assassins fusèrent alors vers mon frère ainé qui ne leva pas la tête, se contentant de regarder droit vers le bureau.

- Alors tu savais ! commença Peter, Tu savais et tu ne nous as rien dit, espèce de…

Je vis le poing serré de Peter se lever son autre main saisir la chemise de James pour le soulever de sa chaise. Dans un réflexe, je décollai alors aussitôt de mon fauteuil tandis que William s'apprêtait à s'interposer entre eux. De nouveau, mon épée siffla l'air et cette fois ci, ce fut le tranchant de la lame qui vint se coller au cou de Peter.

- Elle a ôté la vie à plus d'un flibustier, si tu ne veux pas connaitre le même sort je te suggère de lâcher James. Tout de suite ! terminai-je en haussant la voix.

Il obtempéra et d'un geste sec envoya James sur le sol, aux pieds d'un George apeuré. Je ne cessai pas pour autant de pointer mon arme vers lui.

- Et maintenant écoutez-moi bien : non seulement ce testament me donne droit d'héritage, mais il vient en réalité compléter une disposition que vous avez validé, Père, il y a vingt ans. Ce fut surement la seule bonne chose que vous ayez faite pour moi : permettre à Brian Longway de m'adopter. C'est donc moi qui suis le proche parent de notre oncle… Ou de mon père adoptif devrais-je dire.

Je vis la face de mon père devenir livide et littéralement se décomposé. Je n'avais pas pris de gants et après tout, pour eux, ces frères et parents indignes, je n'avais pas en prendre, ils ne le méritaient pas. Alors, je rajoutai de nouveau une couche.

- Voilà vers où vous a mené votre orgueil. Vous désiriez tant vous débarrasser de moi : vous n'avez fait qu'y perdre un fils et la reconnaissance d'un illustre parent. Je vous souhaite d'être rongé par le remord le restant de votre vie et le fait de savoir qu'au moins les actes de Brian Longway lui auront valu un titre de Baron dont je suis désormais le possesseur. Quelle ironie que la plus noble des dignités pour une famille si attaché à la terre ait été rapportée par un conquérant des mers. Pensez donc à tout cela et maintenant partez ! Reprenez femmes et enfants, quittez cette demeure et n'y revenez jamais. Jamais !

Mon père ne prononça plus un mot, mes frères non plus. George aida maladroitement mon père à se lever et avec Peter, tous trois quittèrent le bureau sans cérémonies. Pendant ce temps, je tendis la main à James l'aidant à se relever. A une époque, c'est lui qui aurait fait cela. Nous nous donnâmes une franche accolade, comme pour sceller ces retrouvailles après vingt ans sans s'adresser la parole.

Mais, me retournant, je remarquai qu'une personne n'avait pas quitté la pièce. William Longway était toujours là. Le plus effacé de mes frères, qui n'avait presque pas pris la parole était resté pour une raison que j'ignorais.

- Edward… Je… Je suis désolé pour tout. Cela n'excuse en rien mes actes passés mais sache qu'aujourd'hui j'ai réalisé à quel point nous avons pu être injustes avec toi. Adieu Edward.

- Attends William !

Je voulus le retenir, mais je n'y parvins pas. Je le suivis dans la salon, puis la salle à manger, de l'autre côté de la maison où il annonçait son départ à sa femme et ses enfants, les plus jeunes qui se trouvaient là. Je le priai de rester, il refusa.

- Tu l'as dit toi-même, nous avons sali la mémoire de notre oncle. Un jour peut-être… Mais pas aujourd'hui.

Ce fut sur ces paroles, prononcées sur le pas de la porte que William Longway, esprit repenti de la fratrie quitta la maison. Je n'aurais pu imaginer tant d'honneur et de sincérité de sa part et déjà je regrettai d'avoir céder à son départ. Peut-être étais-ce mieux de laisser ainsi couler l'eau sous les ponts. De même, James ne tarda pas à repartir, annonçant qu'il repasserait seul plus tard dans la journée.

Que d'histoires ! En l'espace de quelques heures, tout le passé dont je pensais avoir fait table rase les vingt années précédentes s'était réveillé et révélé plus surprenant que jamais. Le destin réservait donc bien des surprises. Dénouant ma ceinture, je la confiai avec mon épée à Albert qui la monta dans la chambre. Je revins alors au salon, où patientait Butchlet Taylor et me laissait tomber sur fauteuil en disant :

- Je suis navré de ce qui s'est passé, Capitaine. Jamais je n'aurais pensé les trouver ici.
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Butchlet

Butchlet

Matelot
Premier personnage


Journal de bord
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MessageSujet: Retour au domaine [PV] Retour au domaine [PV] Icon_minitimeVen 10 Fév - 16:20

La fraicheur de la grande maison du défunt amiral Brian Longway contrastait avec la chaleur et les relents de la ville. Nichée dans une petite cour où poussaient quelques arbres qui apportaient une ombre bienfaisante, la demeure était calme et semblait isolée de l’agitation régnant à Assecia. Butchlet ne savait pas vraiment pourquoi il avait accepté l’invitation de son second. Sans doute que l’idée de faire son rapport sur les évènements concernant l’Equinoxe le révulsait. Pourtant, il faudrait prévenir le Gouverneur que l’Empreinte du Sang pouvait désormais être considérée comme une menace d’importance majeure.

Le commandant de ma frégate aurait sa revanche sur le navire écarlate, et cette fois… Il ne romprait pas avant d’avoir vu la quille de la corvette se soulever de l’eau, pas avant d’avoir entendu le grondement des canons libérés de leurs attaches et dévalant les ponts inclinés, pas avant d’avoir entendu l’eau s’infiltrer à grands remous dans la coque rouge, pas avant d’avoir vu les mâts s’effondrer sur le navire pirate. Pas avant…

Restait un point qui inquiétait Butchlet. Au début gêné d’assister à la remise du testament par le notaire, sa conscience de commandant s’était éveillée. Comment allait-il faire si Edward quittait la Marine et le bord de la frégate ? Il lui faudrait trouver un autre lieutenant et ce ne serait pas simple de nouer des liens immédiatement.

Après les effusions avec les domestiques, Butchlet eu le « privilège » de considérer la famille Longway. Ils étaient bien différents de ce qu’il s’était imaginé. Le ton monta vite et les hommes montèrent à l’étage où se trouvait le bureau de feu Brian Longway et Butchlet fut invité à s’installer dans un petit salon attenant. Le commandant de la frégate emboîta le pas au domestique jusqu’à une pièce qui ressemblait à une matérialisation de l’esprit de l’amiral disparu. Un vieux parquet usé mais noble, deux imposantes banquettes étaient disposées de part et d’autres d’une table basse et se trouvaient à proximité d’une grande cheminée. Les murs étaient recouverts de rayons de bibliothèque sur lesquels trônaient de vieux livre sentant le cuir et le papier usés. Dans un coin de la salle se trouvait un grand clavecin de bois clair. Une grande baie vitrée donnait sur le jardin et on pouvait entrapercevoir la mer qui miroitait discrètement entre les haies et les arbustes. Le domestique s’effaça et Butchlet le remercia avant de voir la porte se fermer. Une bouteille de vin était posée en évidence sur la table, avec deux verres.

Butchlet décrocha sa rapière qu’il posa avec soin sur les coussins brodés au fil doré de la banquette et se servit un verre qu’il garda en main. Tout en sirotant ce vin frais et fruité, Butchlet regardait, examinait ce qui lui tombait sous les yeux. De vieilles armes, des éclis de bois, souvenirs de batailles sans doute rudes, un pavillon impérial troué et brûlé par endroits, quelques toiles représentants des scènes navales désormais légendaires, quelques sceaux du gouvernement royal de Soakith, une lettre de marque destinée à qui fut jadis l’un des corsaires impériaux les plus réputés, tant de trophées que de souvenirs, témoignages d’une vie bien remplie, qui se bousculaient dans cette pièce.

La porte s’ouvrit sur Edward.

- Je suis navré de ce qui s'est passé, Capitaine. Jamais je n'aurais pensé les trouver ici.

- Allons mon cher, il n'y a aucun problème. J'observais les trophées de votre oncle. C'était un sacré marin..

- Oh... Plus qu'un simple marin, un héros des mers. Je l'ai vu faire des choses que nul autre ne pourrait reproduire.

- Je n'en doute pas. La plupart des choses qui sont ici témoignent, je crois, d'un sacré passé. Il a combatu l'Empire je vois.

Butchlet désignait le drapeau impérial sous cadre, exposé comme un trophée.

- Oui, il y a de nombreuses années, avant qu'il ne vienne prendre sa première retraite ici. Si je ne m'abuse, ce pavillon est celui du...

Edward s'approcha pour lire la légende du cadre, rédigée sur un bout de parchemin.

- … Majestueux, oui, voilà ! Figurez vous d'ailleurs que dans son testament, il dit l'avoir pris à un certain Frederick Taylor.

- Ah...

Le regard de But s'assombrit.

- C'est de cette bataille que mon père est revenu estropié.

- C'était votre père... Sachez simplement qu'il en parle comme son meilleur ennemi. Venant de lui cela témoigne d'un profond respect.

- Je n'en doute pas...

Butchlet posa les yeux sur le drapeau.

- Qu'allez-vous faire désormais ? Vous allez sans doute quitter l'Equinoxe et vivre de vos rentes ?

- Je crois que... Je crois que je ne pourrais pas vivre autre part que sur un navire.

- Vous devriez vous mettre à votre compte. Vous en avez les moyens et les compétences.

- Non. La liste des capitaines est close à l'heure actuelle, ça reviendrait à devenir corsaire de monter mon propre équipage... Je ne souhaite pas devenir cela. Tant qu'on me le demandera, je demeurerai sur l'Equinoxe.

- J'en suis fort aise, Sir Longway ! Puisque c'est ainsi qu'on vous nomme désormais.

- Oh, il parait que normalement on dit Lord, mais je n'ai pas l'intention de faire usage de ce titre auprès de l'équipage. Pour vous et le reste des hommes, je resterai Monsieur Longway – ajouta-t-il avec un petit sourire.

- Veuillez m'exuser, Sir est le titre que l'on use dans l'Empire... Eh bien, ravi de compter parmi mes hommes un marin tel que vous *monsieur* Longway. ça nous sera plus qu'utile lorsque nous croiserons de nouveau l'Empreinte du Sang.

- Et cette fois là, nous ne nous laisserons plus surprendre !

- Exact. Buvons donc à l'Equinoxe et à Fändir tout entier !

- Buvons ! Mais avant cela...

Albert le domestique ramenait un petit carnet à la couverture de cuir qu'il remit à Edward. Celui-ci l'ouvrit et sur la première page on pouvait lire "À propos Capitaine Frederick Taylor"

- Veuillez accepter le pavillon en cadeau, il est temps qu'il revienne à son propriétaire.

- Eh bien... Qu'est-ce donc... ?

- Mon Oncle a tenu des journaux qu'il rédigeait quotidiennement. Il y a quelques années il a entrepris de les compiler et les compléter de diverses manières. L'une d'elles a été de dresser des portraits des figures marquantes de son existence. Celui-ci concerne votre père...

- Eh bien... Je... Merci. Vous êtes un homme d'honneur et j'ai fierté à servir à vos côtés, Edward.

- Cette fierté est partagée, Capitaine.
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