Vanina Delhis
Vigie Troisième personnage
Sujet: Vanina Delhis Jeu 14 Avr - 20:04 | |
| Une prostituée au gouvernement
Un visage d’ange entre les mains du diable… Une silhouette élancée, une taille fine, de longs cheveux blonds plutôt clairs et des yeux bleus perçants : Voici ce que la nature a bien voulu accorder à Vanina. Si certaines auraient pu lui envier ses formes parfaites ou son visage fin aux traits délicats, nul ne sait que la jeune femme les aurait échangés sans regret contre un toit bien à elle, une famille, tout simplement quelque chose qui lui aurait évité d’avoir à vendre son corps pour survivre. Ses lèvres roses furent tant de fois embrassées, sa peau laiteuse tant de fois caressée, que Vanina en vint rapidement à détester ce corps passé entre des mains pas toujours bien intentionnées. Bien évidemment, elle n’a que très peu de force physique, car personne n’a jamais jugé bon de lui enseigner le maniement des armes, et d’ailleurs, qui aurait pris le temps de s’occuper de la formation d’une adolescente sans famille et sans avenir ? Les vêtements qu’elle porte sont ceux que celui que son « protecteur » lui a choisi, et au vu du rang de ce-dernier, ils sont généralement d’une excellente qualité. Il en va de même pour les bijoux, car il va de soi que la jeune femme n’aurait jamais pu se payer quoi que ce soit seule. Jeune femme tourmentée, ne laisse pas le démon te posséder… A première vue, Vanina semble être une femme fière et calme, en particulier en présence des personnes de haut rang qui rendent visite à son « patron ». Elle n’est par ailleurs pas dénuée d’intelligence, et cela se voit lorsqu’elle répond avec assurance aux grands de ce monde. Cependant, le milieu social dans lequel elle évolue désormais la met bien souvent mal à l’aise, et c’est derrière un masque de fer qu’elle se réfugie. C’est bien souvent qu’elle se rend compte qu’une jeune femme à peine adulte, ayant passé la majeure partie de son existence dans un orphelinat et l’autre dans une maison close, n’a rien à faire aux côtés de l’intendant du gouverneur. Il lui arrive parfois de remercier intérieurement Dan de Nosvyl pour la chance qu’il lui a donné, et d’autres de le haïr pour son mauvais caractère, et tout ce qui fait de lui l’homme qu’il est. Il ne faut toutefois pas croire que Vanina est fière de sa condition, de la situation dans laquelle elle est actuellement et de sa vie en général : Finir par accepter de passer des années dans le lit d’un homme détestable tout simplement pour pouvoir avoir un toit et de quoi manger n’était pas réellement ce dont elle rêvait. A vrai dire, elle a même extrêmement honte de cela. Heureusement, personne ne sait exactement ce qui se passe chez l’intendant du gouverneur, et ce n’est pas Vanina qui le révélera. D’une nature plutôt secrète et indépendante, la jeune femme n’a aucun ami à qui le confier, et aucune personne sur qui s’appuyer. Elle a toujours été seule, et elle le sera sans doute toujours, du moins tant que la honte d’être soumise aux désirs et à la volonté d’un homme pèsera sur ses épaules. Grâce au masque de fierté et d’impassibilité qu’elle s’est forgé, Vanina parvient aisément à masquer sa pauvreté, et le marché qui la lie à Dan. Elle reste néanmoins une femme assez sensible, et la plupart du temps livrée à elle-même. La soumission qu’elle doit à son protecteur la rend parfois quasiment folle, mais elle n’a pas le choix, et elle parvient à rester docile en sa présence. Entre passer sa vie dans un bordel aux mains de centaines d’inconnus, et la passer sous la protection d’un seul et même homme, avec des conditions de vies plutôt confortables, Vanina a choisi la deuxième option.
Une femme avec une arme? Elle n’en possède aucune, car Vanina ne sait pas croiser le fer. Ses poings et ses pieds ne lui servent pas non plus à grand-chose lorsqu’il s’agit de se défendre, ce qui fait d’elle une proie facile pour des personnes ayant de mauvaises intentions. Elle en fit d’ailleurs plus d’une fois les frais.
Il n’est pas aisé de vivre sa vie en partant de rien. Vanina. Ce fut le prénom que les parents de la petite fille lui donnèrent à sa naissance. Née dans une famille de modestes pêcheurs, le destin de cette enfant semblait déjà écrit, et il paraissait évident qu’elle n’aurait jamais l’avenir doré que les bourgeois de la ville pouvaient s’offrir. Ses parents n’avaient de toute manière jamais voulu d’une autre fille. Après les huit enfants que la nature leur avait déjà donné, et qu’ils ne parvenaient pas à nourrir et à élever, ou même difficilement, il semblait évident qu’ils ne pourraient pas prendre le soin de la petite dernière. Vanina n’eut même pas le temps de grandir, et de connaître l’enfance paisible et banale qu’auraient ses frères et sœurs, car ses parents la déposèrent devant la porte d’un orphelinat alors qu’elle n’avait que quelques mois. Lorsqu’elle y pense, Vanina se dit que ce n’est pas par méchanceté ou pas flemmardise qu’ils ont fait ça, mais simplement pour éviter d’avoir à regarder leur fille manquer de nourriture et de tout ce qui est bon pour un enfant. Elle aime croire à ça, croire que c’est par amour qu’ils ont fait ce geste, mais n’importe quelle personne un peu plus réaliste qu’elle dirait qu’ils n’ont simplement pas voulu élever une fille de plus, inutile sur un navire de pêche et chère à entretenir. C’est probablement la vraie version de l’histoire.
Arrivée à l’orphelinat, on peut dire que Vanina eut une enfance banale, pour quelqu’un qui grandit dans ce genre d’établissements. Même si l’endroit était plutôt sommaire, elle fut toujours bien nourrie. Elle n’eut jamais beaucoup d’amis, son côté secret prenant souvent le dessus, mais elle lia tout de même des liens avec quelques enfants, et eut pendant quelques années l’impression d’avoir une existence normale. La petite fille eut même la chance d’apprendre à lire, à écrire et à compter auprès de quelques moines charitables. Lorsqu’elle prit sa première leçon, en compagnie des autres gamins de l’orphelinat, Vanina avait tout juste 8 ans. Cet enseignement devint vite l’une de ses seules occupations, et surtout une de ses seules possibilités d’avenir. Tous savaient que les enfants sortant de ce genre d’endroits se retrouvaient vite seuls au monde, et que leur instruction pourrait leur assurer un métier décent. Malgré son jeune âge, Vanina était intelligente, et beaucoup plus sérieuse que la plupart des autres gamins au même âge. Les gérants de l’établissement disaient qu’elle finirait sans doute vendeuse, libraire, ou un tout autre métier qu’ils jugeaient « respectable ». Ils étaient loin de la vérité.
Au fil des années, Vanina grandit, et atteint rapidement l’adolescence. Ses seize ans restaient pour elle une date fatidique, car c’était l’âge où on considérait que les enfants n’avaient plus besoin de la protection de l’orphelinat, et où ils pouvaient mener leur vie seuls. Nul besoin de préciser que la jeune fille redoutait ce jour plus que tout, car il marquerait sans doute un grand changement dans sa vie. Le jour venu, c’est sans grand enthousiasme que l’adolescente quitta l’établissement, et, grâce à des moines souhaitant se rendre à Assecia, elle parvint à gagner la capitale. Se payant avec les quelques économies qu’elle possédait une petite chambre dans une auberge, Vanina commença alors à chercher un travail, sans grand succès. Tout se passait généralement bien, jusqu’à ce que les gens apprennent que mis à part ses quelques connaissances, elle ne possédait rien. Le fait de devoir loger l’adolescente posait pas mal de problèmes, et elle ne trouva pas grand-chose, puis finit même par se résigner à dormir dans la rue où à traîner dans les bars lorsqu’elle n’eut plus les moyens de payer la chambre.
C’est la qu’il la trouva, attelée au comptoir d’un bar mal famé, les yeux perdus dans le vide. Il était grand, beau et fort, et elle tomba bien vite sous son charme. Une jeune fille de 16 ans, seule et sans aucune possibilité de se défendre était une proie tellement facile pour l’homme qu’il était… Cédric. Voila le nom qu’il portait. Dans un premier temps, il parut être la solution aux problèmes de Vanina. Fils du patron du bar dans lequel elle avait atterri, il lui proposa un emploi en temps que serveuse qu’elle accepta sans trop réfléchir. Nourrie, logée, blanchie, elle ne pouvait pas rêver mieux. La jeune fille se maudit de nombreuses fois d’avoir accepté ce travail, et elle eut tout le loisir de le regretter après. Ce ne fut d’ailleurs qu’au bout de quelques semaines que tout finit par basculer.
Une nuit qu’elle finissait son service, Vanina commença à ranger le bar, dans un silence presque pesant. Il n’était que trois ou quatre heures du matin, et il était rare que l’endroit soit si calme à cette heure-ci. Seuls quelques ivrognes ronflaient sur des tables jonchées d’alcool, et la jeune fille profitait de ce rare moment de solitude pour chantonner, réfléchir, et envisager quelques possibilités d’avenir. Après tout, elle ne pourrait pas rester bien longtemps à servir des verres d’alcool à des hommes peu fréquentables. Alors qu’elle s’apprêtait à grimper les marches de l’escalier obscur pour rejoindre sa chambre, Vanina sentit une main puissante attraper son bras, et elle paniqua l’instant de quelques secondes. Lorsqu’elle vit qu’il ne s’agissait que de Cédric, son cœur cessa de cogner dans sa poitrine. Avec lui, elle ne risquait rien. C’était néanmoins ce qu’elle croyait. Le poignard qu’il posa sur sa gorge la surprit au point qu’elle faillit hurler de terreur, seule la main ferme qu’il posa sur sa bouche retint le cri. Vanina ne savait pas encore que cette nuit la, sa vie allait prendre un autre tournant. Elle qui croyait avoir tout connu de l’enfer, la rue, la pauvreté et la solitude, elle était loin d’avoir tout vu. Ce n’est que lorsque Cédric la mena jusqu’à une pièce sombre, et lorsqu’elle aperçut le visage d’une dizaine de jeunes femmes qu’elle voyait fréquemment trainer dans le coin que Vanina comprit ce qui lui arrivait. Cédric était un proxénète, et elle n’était qu’un simple élément de son affaire, qui était d’ailleurs bien plus importante qu’elle ne le paraissait. Il ne tarda pas à emmener l’adolescente dans un autre endroit, bien plus populaire que le précédent, et elle y retrouva des dizaines d'autres jeunes femmes dans la même situation qu’elle.
Si dans les premiers temps, la jeune fille, qui n’avait alors que 16 ans, songea à s’enfuir, elle abandonna rapidement cette idée. Les menaces et la pression qu’imposaient les hommes aux filles de joie se faisaient telles que toutes savaient qu’elles n’aillaient pas survivre longtemps si elles levaient le camp. C’est donc bien malgré elle que Vanina se retrouva prise dans une spirale infernale faite de prostitution et de mauvais traitements. Si Cédric et les autres veillaient à peu près à ce que leurs « clients » ne maltraitent pas les jeunes filles, il arrivait parfois que des « accidents » se produisent, et Vanina n’y coupa pas. Face à des hommes forts, et souvent ivres, elle ne faisait pas le poids, et elle souffrit pendant près d’un an et demie de la terrible situation dans laquelle elle s’était fourrée. Une prostituée. Voila ce qu’elle était devenue. Ah, ses parents seraient fiers, s’ils savaient quel destin ils avaient donné à leur fille !
Un jour, lors de l’année suivant ses 17 ans, la chance tourna enfin pour Vanina, enfin, une chance d’avoir une vie meilleure tout du moins. Un homme se présenta à la maison close, un homme pas comme les autres. Ses vêtements riches, son assurance, son charme évident : Personne n’eut aucun doute quant à sa situation. Un homme de pouvoir, ou même un riche bourgeois venait de faire son apparition, et il réclamait une femme pour se détendre, et vite. Vanina ne fut pas vraiment surprise lorsque son choix se porta sur elle. Son physique avantageux et ses airs de petite poupée blonde lui donnaient un certain charme, et la plupart des clients ne s’y montraient pas insensibles. Comme si la jeune fille avait envie de ça. Quoi qu’il en soit, il la choisit, elle, et elle fit son travail comme d’habitude, sans protester. Au petit matin, elle ne trouva pas l’homme auprès d’elle, et elle ne s’en étonna pas. Les clients passaient rarement plus de la moitié de la nuit avec les femmes. Celui-là devait sans doute avoir eu des affaires de la plus haute importance à régler. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle l’aperçut en train de converser avec un des hommes qui gérait l’établissement. La tête du proxénète se tourna vers elle, et il s’approcha, un air très satisfait sur le visage.
- Tu pars avec cet homme.
Voyant qu’elle ne comprenait pas et qu’elle fronçait les sourcils, il commença à perdre patience, et il lui asséna une claque sur les fesses en la poussant vers le client qu’elle avait satisfait la nuit passée.
- Tout est en règle, il a payé. Il a bien payé. C’est lui qui s’occupera de toi désormais. Pars, et ne reviens jamais !
Quelque peu perturbée, Vanina suivit ledit homme sans protester. Cela faisait des mois qu’elle avait renoncé à se plaindre, et qu’elle s’était résignée à obéir. Après avoir subi les conséquences douloureuses des quelques révoltes et fuites qu’elle avait tenté de faire, la jeune fille, faute d’avoir accepté sa condition, avait cessé de se battre pour sa liberté. Ainsi, elle arriva chez l’homme charmeur, et elle comprit bien vite qu’elle n’était pas chez n’importe qui. Il s’agissait de Dan de Nosvyl, l’intendant du gouverneur en personne ! Vanina n’en crut pas ses yeux lorsqu’elle découvrit l’endroit confortable où elle s’installa, les vêtements élégants qu’il lui offrit, les magnifiques bijoux qu’il lui fit porter. Bien entendu, il ne l’avait pas ramenée ici, et n’avait pas payé une certaine somme d’argent pour la sortir d’une maison close simplement pour le plaisir de lui donner une vie décente. Elle le comprit bien vite, lorsqu’elle passa la première nuit dans son lit. Prostituée, encore. Au service d’un seul homme, cette fois-ci. Un progrès, en quelque sorte. Certes, Dan de Nosvyl, même s’il était très séduisant, n’était pas vraiment l’homme dont rêvaient toutes les jeunes femmes, mais c’était déjà mieux que le bordel. Il lui offrit également une place d’assistante, et elle passait désormais ses journées avec lui, que ça soit dans un bureau ou chez lui. Bien entendu, elle n’était qu’une femme parmi tant d’autres, mais elle s’en fichait complètement. Ce sort, même s’il la faisait toujours souffrir, valait mieux que ce qu’elle avait connu jusque la.
Bien entendu, personne n’est au courant du marché qui la liait à l’intendant du gouverneur, et cela valait mieux pour sa fierté déjà bien endommagée, et pour le poste de Monsieur de Nosvyl. Aux yeux de tous, elle n’est que l’assistante de l’intendant, et c’est très bien comme ça. Voila quelques mois que cela dure, et Vanina a désormais 18 ans. Arrivera-t-elle un jour à mener une vie normale? Rien n'est moins sur. _____________________________
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