Dante est grand pour un marin, environ 1m80, et assez fin. Il n'est pas maigre pour autant, mais sa musculature n'est que très finement dessinée. Il n'est pas une de ces grosses brutes de pirates qui misent tout sur leur force ; son avantage principal est sa rapidité. Ainsi, ses combats se terminent bien souvent avant d'avoir commencé, il se retrouve sous la gorge ou dans le dos de l'adversaire pour porter un coup décisif.

Son regard en a surpris plus d'un. D'habitude, il est calme, presque froid, voire fuyant. Mais lorsqu'il combat, il n'est plus que haine et violence. Ce changement soudain arrive à lui seul, parfois, à pétrifier l'adversaire suffisamment longtemps pour lui permettre d'en finir. Ce regard est d'autant plus surprenant qu'il manque un oeil à Dante, perdu au tout début de sa carrière, paraît-il, celui-ci étant caché sous des bandages. Pourtant, rien ne lui échappe. Certains ont pensé, à tort bien entendu, que sa vision périphérique était bien supérieure à celle d'un homme standard. En vérité, son oeil droit est en parfait état. Ses bandages, fins, ne sont qu'une ruse : il peut facilement voir au travers et surprendre quiconque pense l'attaquer dans son angle mort.

En ce qui concerne ces habits, on pourrait croire qu'il ne se change jamais, ce qui est faux. En fait, même s'il a plusieurs uniformes, ils sont tous pareils, au détail près. Le fait est qu'ils ont une valeur symbolique pour lui et que, de plus, il les a renforcés d'une plaque de métal faisant le tour de la poitrine. Elle est fine pour ne pas trop l'alourdir et ainsi le priver de sa vitesse, mais assez épaisse cependant pour lui permettre de survivre si une balle est tirée en direction de son coeur.

Son caractère et son physique, voilà l'origine de son surnom. D'apparence, il semble presque frêle et fragile, calme, "gentil". En vérité, en lui bout un volcan. De tempérament de feu, il peut s'emporter pour un rien et personne ne souhaite avoir face à lui Dante en colère. Lorsque sa rage prend le contrôle, il peut lui arriver de perdre complètement conscience de ses actes et de se "réveiller" lorsque le massacre est terminé. Plusieurs fois déjà, il s'est retrouvé dans un lit, un médecin à son chevet et des bandages lui couvrant tout le corps sans se rappeler une seule seconde des évènements qui l'avaient conduit en ces lieux.

Mis à part ce côté assez déconcertant de sa personnalité, Dante est quelqu'un de très fréquentable. Correct avec les femmes, il n'a jamais profité d'elles, acte qu'il considère comme celui d'un pirate, pas d'un membre du gouvernement. Avec les gens de son "camp", il est serviable et il pourra même risquer sa vie pour les sortir d'un mauvais pas. Il respecte ses supérieurs plus qu'il n'a jamais respecté ses propres parents et obéira à tout ordre tant qu'il reste dans l'optique qu'il se fait de son rôle. Il usera des pires ruses pour vaincre ses adversaires, preuve en est des bandages qu'il porte à son oeil, et ne reculera devant aucune bassesse pour capturer un pirate.

Il exècre les pirates et ne fait preuve d'aucune pitié envers eux. Pour Dante, ils sont tous pareils. Tous des brutes sanguinaires ne servant que leur propre intérêt et ne désirant que piller et violer. Son objectif ultime est de capturer l'impératrice des pirates. Il ne s'arrêtera pas tant qu'il n'y sera pas parvenu : il veut l'exécuter de ses mains, en public, pour mettre fin à l'ère de piraterie qui secoue son monde.

Dante ne sort jamais sans ses armes : une rapière très fine et incroyablement légère, lui permettant de mettre à profit cette rapidité étonnante qu'est la sienne, et une demi-douzaine de pistolets de duel, à un coup, qu'il cache un peu partout sous ses vêtements. Il n'a, en effet, jamais vraiment le temps de recharger lors d'un combat et préfère avoir d'autres armes prêtes à tirer.

- Je vous capturerai tous.

Cette phrase, lâchée en plein milieu d'un repas de famille des Akuma est le point de départ de son histoire, pour Dante. Il n'est pas né à sa naissance, aussi étrange que cela puisse paraître. Non, Dante est né lorsqu'il s'est enfin rendu compte que ses parents, ses oncles, ses frères et ses soeurs, tous pirates, ne méritaient que la corde.

Il grandit dans cette famille assez connue dans le monde de ses ennemis actuels. Les Akuma étaient pirates de père en fils, de mère en fille, de génération en génération. Leur navire, tout simplement appelé "Le familial", était dirigé par les patriarches de la famille et chaque enfant, dès ses 5 ans, y était enrôlé comme mousse. Les meilleurs d'entre eux devenaient les officiers supérieurs, les moins bons étaient la risée de la famille. Dante se situait dans la première catégorie. Dès son plus jeune âge, il démontra un sens aigu de l'orientation, ne se perdant jamais en mer, sachant toujours où aller et où étaient ses ennemis. Il recevait sans cesse les félicitations de ses parents et supportait la jalousie de ses frères et soeurs.

C'est à l'âge de 15 ans que tout changea pour lui. Lors de l'une de leurs expéditions "punitives" comme ils les appelaient, c'est à dire une chasse à l'homme, tout simplement, qu'il se fit giflé pour la première fois. Son père lui avait ordonné d'assassiner sa première famille. Mais devant cette mère, protégeant son enfant, lui faisant rempart de son corps, il ne put se contraindre à exécuter l'ordre. Jusqu'à ce jour, il se considérait heureux. Il était la fierté de ses parents et aucun bonheur ne lui semblait plus grand que celui là. Mais devant ce spectacle, il comprit une chose essentielle, l'élément déclencheur de sa "naissance". Ses parents ne l'aimaient pas vraiment. Jamais sa mère n'avait agi de cette façon avec lui ... S'il avait été en danger, elle l'aurait laissé se débrouiller seul. S'il avait été sur le point de mourir, elle aurait fui plutôt que de le protéger. Et pourtant, cette femme, une simple femme, n'ayant rien de remarquable ou d'extraordinaire, elle, protégeait son enfant. Pourquoi ? S'il ne pouvait pas survivre de lui-même, alors il n'était qu'un poids ! Un être inutile ! C'est là ce qu'on lui répétait depuis sa naissance ... Alors pourquoi ? La réponse arriva d'elle-même dans sa tête. Par amour, tout simplement. Sentiment qu'il ignorait en fait complètement.

Après l'avoir giflé, son père se mit en tête de lui montrer la marche à suivre. Il commit cependant la plus grosse erreur de sa vie : tourner le dos à un Dante en colère. Ce dernier attrapa la première chose qui lui passa par la main, un pied de table qui traînait par terre, et frappa. Puis frappa et frappa encore. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que du sang et un corps inerte. Alors, reprenant son souffle, son regard radicalement changé, il réfléchit rapidement comme il en avait l'habitude. Son esprit avait toujours été à l'image de son corps : extrêmement véloce. Il plongea ses mains dans le sang de son père et l'étala sur le corps de la femme et de son enfant.

- Que ... Que faites-vous ?

- Taisez vous, laissez moi faire, ne me parlez pas.

Il les fit ensuite s'allonger et se retourna vers son père. Non loin de là, le père de famille gisait, mort lui aussi, abattu d'une balle dans la poitrine. Il s'en servirait comme prétexte. Il prit le pistolet de son père et tira un coup, rechargea, puis en tira un deuxième, en l'air. Il appela alors sa mère et le reste de l'équipage qui était resté dehors le temps que Dante finisse son travail. En entrant, ils virent donc une famille massacré et l'un des leurs assassiné.

- Mère ! Père a tiré sur l'homme mais la balle ne l'a pas tué ... Je n'ai rien vu venir ... Il s'est approché de père par derrière et l'a frappé avec ce pied de table ! ... Père est mort, mère ... Mais je l'ai vengé. J'ai tué cette femme et son enfant ! Ils le méritaient !

La suite importe peu. Les Akuma gobèrent le mensonge de Dante et ils rentrèrent tous chez eux. Le père était mort mais, après tout, un homme qui ne pouvait se défendre lui même n'était qu'un déchet. Sa mère trouva un autre pirate pour lui succéder et ainsi ils continuèrent leur pillage.

Sauf que l'expérience avait radicalement changé Dante. Il s'était juré de faire tomber sa famille, de les emprisonner tous, de les voir pendus. C'est ainsi qu'arriva le repas de famille lors des 18 ans de Dante. Comme chaque année à son anniversaire, toute la famille se réunissait en un même lieu. C'est lorsqu'ils eurent tous fini de manger qu'il parla et qu'il lâcha cette phrase, le début de son histoire, sa renaissance.

- Je vous capturerai tous.

Au départ, ils crurent à une plaisanterie et tous ces pirates s'esclaffèrent grassement, tapèrent du poing sur la table, cognèrent l'épaule de leur voisin, se murmurèrent des "Qu'il est con ce gosse !", les larmes aux yeux. Puis, petit à petit, l'ambiance changea. Un à un, les Akuma regardèrent Dante. Un à un, les regards changèrent, la colère et l'incompréhension prit le contrôle de chacun d'eux.

- Tu vas ... Quoi ?

- Je vous capturerai tous. Vous voyez, vous n'êtes pas aussi malin que ce que vous pensiez. A traiter vos enfants comme des esclaves, à penser qu'aucun ne se rebellera ... Ce n'est pas la vie que je veux. La piraterie ne m'intéresse pas. Pour tout vous dire, je vous hais tous autant que vous êtes. Et je vous regarderai vous pendre au bout d'une corde.

Tous, alors, ils se levèrent, envoyant voler la table à manger. Tous ils regardèrent Dante avec mépris. Et puis, tous ils s'arrêtèrent et regardèrent la porte de leur maison qui venait de sortir de ses gonds pour laisser entrer une escouade du gouvernement envoyée par Dante.

- Vous réunir tous en un même lieu, c'est un peu une invitation à vous trahir, ma chère famille.

Les pirates tentèrent bien de sortir leurs armes, mais la surprise fut telle qu'ils savaient qu'ils avaient déjà perdu cette bataille. Quelques uns furent tués sur le champ, les plus récalcitrant, les autres furent emmenés, emprisonnés et pendus quelques temps après.

L'officier en charge de l'opération reçut Dante dans son bureau le lendemain de l'exécution, exécution à laquelle il avait bien entendu participé, au premier rang.

- Eh bien mon garçon, comme promis, tes crimes sont pardonnés. Tu nous as aidé à capturer ces pirates et tu n'agissais pas de ton propre chef, tu es donc libre de faire ce que tu veux de ta vie. Je te conseille tout de même de changer de nom et de tenter de te faire oublier, les pirates ont un code d'honneur et en trahissant ta famille, tu l'as trahi lui aussi et donc, tu les as tous trahis.

- J'en ai bien conscience. Mais je ne changerai pas de nom et je ne me ferai pas oublié. Je vais rentrer au gouvernement. Je chasserai tous ces pirates de notre monde. Je débusquerai leur impératrice et je la ferai pendre. Je veux un monde sans ces pourritures, un monde de paix. Le dernier représentant des pirates Akuma sera celui qui éteindra cette race de pilleurs et de violeurs.