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0 | Comment se mettre dans la panade ? [PV] | |
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Sam 12 Nov - 11:41 | |
| Comment se mettre dans la panade ? Les voici la bedaine bien remplie, et soudain l'avenir leur paraît plus serein. Bien-sûr, les brioches de Caleb ne suffiront pas pour transformer les deux jeunes tourtereaux en redoutables colosses aux muscles d'acier, mais brindille et barbouilleur se sentent prêts à soulever des montagnes. Ils ont la foi, et pas les foies ! Et ils auront aussi l'immense avantage de la surprise s'ils croisent les trois sinistres gorilles, car ceux-ci, lourds, bêtes et méchants, n'imagineront jamais que les deux asticots, qui leur ont échappé de justesse, sont bien décidés à récupérer les jolis Fänd'ors scintillants qui dorment dans leur cachette, dans les entrailles profondes d'un mur branlant.
Un léger souci, cependant ! Les deux mammouths, aperçus la veille au détour d'une ruelle sombre, saouls comme des cochons, devraient en toute logique avoir ces Fänd'ors en leur possession. En effet, ils les avaient ramassés lorsque les amoureux étaient leurs prisonniers dans la cabane. Dès lors, pourvu que les affreux aient eu le temps suffisant pour les ranger bien au chaud dans la cassette, sinon Elyse et Miguel auront pris tous ces risques pour rien ! Les deux vagabonds sont conscients de cette difficulté supplémentaire, mais le jeu en vaut la chandelle, cet argent ils en ont bien besoin, assurément, et rien ni personne ne les arrêtera !
Le duo d'audacieux marauds – ou bien sont-ils inconscients ? – refait donc le chemin inverse, mais pas comme des écervelés, pas comme des têtes de linotte, non, ils demeurent attentifs au moindre tressaillement dans les broussailles, au moindre écho transporté par la brise matinale, au moindre mouvement au cœur des fourrés bordant les sentiers rocailleux. Miguel serre sa puce contre lui, et plutôt deux fois qu'une, résistant de son mieux à lui butiner les lèvres, mais, sapristi, ce que cette fichue route lui paraît longuette, d'autant plus que sa nuit cauchemardesque lui pèse dans les mollets !
Bref, voilà donc trois bonnes heures qu'ils marchent sous un soleil d'un jaune intense, qui semble s'amuser à leurs dépens, ne les lâche pas d'une semelle, et vise tout particulièrement leurs tignasses ébouriffées ! Trois heures, si pas plus ! Trois heures sans s'accorder une pause, trois heures sans partager un câlin ! C'est énorme, c'est trop, ça devient insupportable pour le barbouilleur aux doigts coquins ! Ils atteignent la rivière et ses berges tranquilles et fleuries, les murmures incessants du courant qui glougloute et s'infiltre à travers les rochers lisses et polis par les siècles, les herbes sauvages et les fougères aux boucles légères agitées par une brise discrète, et les ... Stop ! C'est plus qu'il n'en faut pour le filou ! Il se laisse choir dans la verdure hospitalière, retire ses bottes, et tapote d'une main sur une touffe de chiendent accueillante et fraîche.
- Viens poser ton joli popotin là, mon coeur, moi j'ai les arpions en compote, on va faire une petite pause, non ?
Dernière édition par Miguel d'Almeria le Lun 30 Jan - 12:23, édité 1 fois |
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mer 16 Nov - 10:04 | |
| Reprendre le chemin qu'ils ont emprunté, hier, pour une excursion dans la forêt, insouciant barbouilleur et jeune mousse taiseux, est une drôle d'expérience pour Elyse. Elle ne peut s'empêcher de mesurer le chemin parcouru en si peu de temps ! La voilà au bras de Miguel, redevenue elle-même avec délice, heureuse comme elle ne l'a pas été depuis des années ! Elle a envie de savourer chaque minute de ce bonheur tout neuf, qu'elle sent éclore en elle, à l'instar de ces fleurs des champs qui s'épanouissent sous un chaud soleil d'été. Une confiance retrouvée dans la vie qu'elle doit à ce jeune peintre, qui la serre contre lui comme son bien le plus précieux.
La promenade d'aujourd'hui ressemble plus à un raid en territoire hostile, mais cette nouvelle assurance qui l'habite lui laisse espérer que tout ce passera bien, qu'ils ont pris la bonne décision, et qu'ils vont réussir dans leur entreprise risquée. Si la veille elle était insouciante, à présent, elle est vigilante, attentive, elle ne compte pas faire la même erreur, et ne se laissera pas surprendre une seconde fois …
Ils laissent derrière eux Wecia et ses dernières maisons, la route est déserte et s'étend devant eux, long ruban de terre au milieu des champs, qui ondulent sous la brise légère. Puis ils atteignent les premiers buissons, les premiers arbres centenaires, gardiens de la lisière de la forêt d'Astaen, qui les accueillent bienveillants. Depuis leur réveil, Miguel est soucieux, elle le sent bien, et le comprend, car même si elle affiche aplomb et sang-froid, elle est consciente que leur témérité peut leur coûter très cher. Elle s'attache à discuter avec lui de sujets légers, à le taquiner gentiment, comptant sur ses bavardages anodins pour détendre l'atmosphère …
Si la veille ils avaient fait une première halte, bien avant d'entrer sous les frondaisons verdoyantes, ils poussent cette fois jusqu'à la rivière, qu'ils avaient découverte plus tard dans la journée. Le paysage est toujours aussi enchanteur, la lumière jouant dans les feuillages, et illuminant l'onde de reflets iridescents et scintillants. Miguel se laisse choir dans les hautes herbes qui bordent les rives, et décide d'une pause bienvenue. Elyse s'agenouille derrière lui, et passe ses bras autour de son cou, venant murmurer près de son oreille, pendant qu'il retire ses bottes.
- Déjà fatigué, mon pourfendeur de forbans ? se moque-t-elle tendrement. Aurais-tu besoin d'encouragements pour continuer ta route ? Malgré notre mésaventure d'hier, j'aime beaucoup cette forêt, et particulièrement les bords de cette rivière, j'apprécie vraiment ce paysage, il dégage une telle impression de paix, de sérénité ... ajoute-t-elle, plus sérieusement.
Mais une lueur malicieuse pétille soudain dans les yeux émeraude ... Et profitant que ses mains soient occupées, elle écarte ses longs cheveux noirs et embrasse, mordille la chair délicate de son cou, puis laissant glisser ses mains sur ses épaules et ses bras, elle lui chatouille les côtes, déclenchant la première, de tendres hostilités ... |
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mer 16 Nov - 16:42 | |
| Hop ! Point de grâce féline, non. Le fessier précieusement enchâssé au centre d'un nid de fougères bouclées, entouré de mille houppes d'herbes folles et de fleurs sauvages, le barbouilleur s'escrime des deux mains à retirer sa seconde botte, qui lui oppose une résistance farouche, et l'empêche d'aérer les orteils qui dépassent de sa chaussette trouée. Peut-être y arriverait-il mieux en jurant un bon coup, comme ces charretiers au bétail rétif ?
Non. Pas le temps !
Voici que son joli moussaillon s'est blottie contre lui, dans son dos, que cette polissonne l'asticote gentiment, ce qui est ma foi devenu une excellente habitude entre eux, et qu'elle lui mordille le cou de ses dents de souriceau coquin, et Miguel en oublie aussitôt qu'il n'est qu'à moitié déchaussé ! Qu'importe ! Le prince de l'aquarelle s'appuie délicatement contre la sylphide, savourant le contact exquis de ses seins menus contre son épine dorsale, et prêtant une oreille attentive à ses murmures, à son émerveillement pour la nature que les enveloppe de son vert émeraude et de son brun noisette. Mais diantre ! Qu'est-ce ? Quelle est cette nouvelle espièglerie signée Elyse ? Bon sang ! Une pluie de papouilles et de chatouilles totalement inattendues ! Par tous les diables de l'enfer, mais c'est une déclaration de guerre ! Un nouvel épisode du combat des gladiateurs !
La puce n'est pas bien épaisse, mais le barbouilleur ne l'est pas davantage, et il a déjà bien du mal à se dégager de l'étreinte pourtant plus douillette que paralysante. Il y parvient toutefois à force de se trémousser comme un ver de terre qui a reçu un coup de fourche, et roule doucement vers la rivière. Il réussit de justesse à interrompre sa culbute, se relève d'un bond, patauge vers son mignon farfadet en s'efforçant de prendre des attitudes de matamore cruel ... et ... sa botte reste embourbée dans la vase, à-demi engloutie. En toutes choses, il faut distinguer l'aspect positif, non ? Voilà le féroce Miguel enfin débarrassé de sa botte récalcitrante, et exhibant fièrement deux rangées d'orteils patinés de fange noirâtre.
- Pas grave, je les laverai dans la rivière tout à l'heure ... déclare t-il en riant à la brindille qui observe la scène ! - Mais à présent à nous deux ma colombe ! L'un de nous deux est de trop sur cette rive, et ce n'est pas moi ! File vite avant que je te donne la fessée que tu mérites pour toutes ces chatouilles !
Patinant laborieusement dans la mélasse, il s'élance vers sa puce, tâchant de la saisir par la taille ...
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Ven 25 Nov - 14:15 | |
| Sur la rive pittoresque, la bataille épique se poursuit un moment dans les hautes herbes, entre les deux jeunes gens, Elyse est à bout de souffle, à force de rire, elle laisse échapper Miguel qui se tortille pour se délivrer son étreinte taquine, et des chatouilles auxquelles il est si sensible. Mais il a mal négocié sa sortie et roule vers l'onde iridescente, sous le regard amusé de sa tendre tortionnaire.
- C'est toi qui va finir dans l'eau, cette fois, mon ange ! s'esclaffe-t-elle, debout, le regardant batailler pour sortir de la vase qui se dissimulait dans les roseaux. Tu as oublié une botte ! se moque-t-elle gentiment, riant de ses orteils qui passent au travers de ses chaussettes aussi trouées que les siennes ! Nous avons le même fournisseur de chaussettes, mon cœur, il faudra que je prenne le temps de les remettre en état un de ces jours ! Même pas peur, lui crie-t-elle, alors qu'il arrive sur elle, menaçant …
Le beau roi du pinceau s'extirpe difficilement du bord meuble de la rivière, et tente de l'attraper par la taille, mais il n'y parvient pas et ne saisit que la botte de la coquine qui tentait de s'enfuir dans les graminées qui ondoient sous la brise légère. La voilà qui s'étale de tout son long, à plat ventre, le nez dans l'herbe, entraînant dans sa chute, Miguel qui n'a pas lâché prise. Elyse se retourne, riant à gorge déployée, pour voir le jeune homme s'asseoir soudain sur son ventre, l'empêchant ainsi de se relever. Et elle a beau, à son tour se tortiller comme un poisson qu'on sort de l'eau, impossible de se délivrer du poids, pourtant léger du barbouilleur.
La voilà prisonnière, pas d'échappatoire … Leurs rires résonnent dans le sous-bois verdoyant, se mariant aux chants des oiseaux, au bruit cristallin de la rivière qui serpente de clairières en futaies. Les mains d'Elyse s'aventurent à nouveau sur les côtes de Miguel, chatouillant l'impudent aquarelliste qui devait se croire victorieux et intouchable !
- Tu ne crois tout de même pas que je vais abandonner si vite, mon ange, tu n'es pas si lourd que ça ... Je finirai bien par avoir raison de toi … affirme-t-elle, laissant courir ses mains sur le torse du jeune homme, cherchant toujours à lui faire perdre l'équilibre. |
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Sam 26 Nov - 11:12 | |
| Bon, ce n'est pas sa pointure, bien-sûr, mais qu'importe, cette botte, il la lui faut, pas question pour le barbouilleur de l'abandonner à sa propriétaire ! Ce matin, c'est lui qui fait la loi ! Et non et non, pas la peine de lutter, cette botte est à lui, qu'on se le dise, et le pied mignon qui tente de frétiller à l'intérieur est à lui aussi ! Par les moustaches de Raminagrobis, ce n'est pas une petite puce aussi épaisse qu'un haricot vert qui va imposer ses vues au grand Miguel d'Alméria, à l'épouvantable Miguel d'Alméria ...
Quatre secondes plus tard, à peine, Elyse a bien évidemment réussi à récupérer peton et bottillon, malgré toute l'ardeur déployée par l'empereur du chevalet. Bah, on ne peut pas gagner à tous les coups, surtout lorsqu'on a la musculature d'un vermisseau anémique. Cependant, une ultime manoeuvre du filou lui permet de déséquilibrer la beauté fatale, qui s'étale dans les pétales. Diantre ! Le pâté et les brioches de Caleb ont vraiment un effet surprenant sur le barbouilleur, le voici colosse invincible, et, pour la brindille aux yeux immenses, la situation est grave et même désespérée, même si elle se tortille et gigote, comme une anguille prise dans la nasse, pour renverser le coquin qui s'est laissé glisser sur elle, et même si elle croit dur comme fer qu'elle va y arriver.
- Même pas en rêve, mon puceron ... jubile le chenapan, installé à califourchon sur la sylphide, lorsqu'il réussit enfin à lui attraper les poignets et à lui immobiliser les bras dans les herbes folles, de chaque côté de son adorable frimousse souriante, ce qui ne garantit pourtant pas qu'elle soit complètement résignée à subir sans réagir les caprices de son compagnon d'aventure.
- Je ne te libérerai qu'en échange d'un baiser, mon ange ! Ou non, plutôt dix ... rectifie t-il rapidement, désireux de profiter lâchement de la situation, et, au fond de lui, bien peu disposé à tenir sa parole, quoiqu'il arrive ...
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Lun 28 Nov - 15:02 | |
| Ah mais voilà, c'est que Miguel n'est pas du tout d'accord, il n'a pas envie de finir encore une fois dans la rivière cristalline qui chantonne, en contrebas et Angélyne se doute qu'il ne se laissera pas prendre une seconde fois ! Elle a beau se débattre pour échapper à son tendre geôlier et chatouiller ce grand escogriffe hilare qui se trémousse sur son ventre, impossible de le déloger ! Et quand il lui immobilise ses mains fines, agiles, qui le torturent sans relâche, de chaque côté de son visage réjoui, elle sait que la partie s'annonce plus difficile que prévue …
Le prix à payer est bien tentant, les baisers de ce coquin de barbouilleur la troublent infiniment, mais ils peuvent être aussi la clé de sa liberté, quoiqu'en fin de compte ce n'est pas le plus important … Les prunelles d'émeraude s'assombrissent, révélant leur émoi, et le sourire qu'arborait son visage aux joues rougies par les efforts, se fige, quand elle réalise l'ambiguïté de leur position. Elle hésite, elle pressent la suite et l'appréhende, mais elle craint aussi de décevoir Miguel, en le repoussant encore une fois. D'un autre côté, savoir que la masure des brigands, n'est plus très loin, ne l'aide pas à se détendre non plus …
- Dix baisers, ce n'est pas un peu cher payer, mon cœur ? Mais après tout, si ce n'est que ça ! lui dit-elle, cachant de son mieux l'angoisse qui l'étreint, soudain. Qui les donne ? Toi ou moi ? Qui compte ? le taquine-t-elle, détournant son regard troublé, jouant avec les doigts qui retiennent ses poignets.
Une lueur d'inquiétude traverse ses yeux aussi verts que la forêt dense qui les entoure, elle ne sait plus ce qu'elle redoute le plus, les brigands qu'ils vont tenter de détrousser, ou désappointer le jeune homme qui la contemple, ses prunelles turquoise illuminées de tendresse et d'espièglerie. Elle veut pourtant se noyer dans ce bleu si pur, si doux … Oublier, et l'aimer sans réticence, sans peur ... L'aimer tout simplement …
Mais ce n'est pas si simple, soudain sérieuse, Elyse se résout à fixer les yeux clairs de son compagnon et l'interroge d'un regard empli d'incertitudes, de doutes ...
- Je t'aime tant Miguel, avoue-t-elle, timidement, laissant couler les mots tendres de sa bouche vermeille. Mais … mais, j'ai si peur … Aide moi, s'il te plaît …
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mar 29 Nov - 9:43 | |
| Et voilà ! L'irrésistible barbouilleur a terrassé la mignonne crevette ! Trop fort ce Miguel ! Gesticule, ma tendre tourterelle, mais c'est en vain que tu tords ton corps que j'adore et qui me trouble si fort, tu ne t'envoleras point, tes ailes graciles sont entre mes mains. Mes bras seront ta cage, mon amour. Et ces dix baisers, ou peut-être vingt, cent, ou mille, je vais te les voler, te les donner, te les prendre et te les rendre, mon ange, quoique tu puisses dire pour me taquiner, petite fripouille.
Le prince du coucher de soleil sur les dunes dorées se penche sur sa puce pour lui dérober ses lèvres, mais soudain les immenses prunelles de jade s'embrument, son visage d'adorable coquine s'assombrit, son regard se perd dans les méandres et les remous de la rivière, ou même au-delà, vers les buissons touffus qui bordent l'autre rive. Miguel mon ami, fini de rire, fini de chevaucher ta belle même si cette position t'agréait, t'enchantait, toi le vil chenapan aux doigts baladeurs. Le désarroi de la sylphide est inattendu, cette tendre escarmouche ne le laissait nullement entrevoir, mais il va droit au cœur du filou. Les imprévisibles démons du passé se réveillent dans l'esprit de la puce, et ils s'agitent si fort que son corps prend peur.
Le barbouilleur se glisse sur le côté, garde ses torrents de baisers pour une autre fois, s'assied lourdement parmi les herbes folles qui se trémoussent sous le souffle du vent. Elles sont bien les seules à être joyeuses en cet instant, ces fichues herbes ! Indécis, déboussolé, dépité par le retour de ces cruelles images du passé contre lesquelles il ne peut point lutter, et qui paralysent leurs élans de tendresse, Miguel ne sait pas, Miguel ne sait plus. Il s'en accommodera, bien-sûr. Il l'aime comme un fou, sa brindille. Mais l'aider ? Comment ? A part se montrer doux et patient ... Un soupçon de résignation s'insinue perfidement en lui. Le voilà bien désarmé, bien impuissant, le glorieux séducteur. Il prend la main de son joli farfadet, délicatement, osant à peine y poser les lèvres, ne se permettant pas de lui grignoter les doigts comme il aime tant le faire dès qu'il en a l'occasion.
Ils se dévisagent, à présent ...
- Moi aussi je t'aime, mon cœur. Infiniment. J'aurai pour toi toute la patience du monde, même si j'aurai aussi des faiblesses, des maladresses. Souvent. Trop souvent. Je ne suis qu'un homme comme les autres, un homme amoureux et souvent impulsif et lourdaud. Ton grand escogriffe... ajoute t-il dans un pauvre sourire. Mais je t'aiderai de mon mieux, il ne m'est d'ailleurs pas difficile d'être doux et tendre avec toi, mon amour, étant donné tout ce que je ressens pour toi.
Miguel réfléchit un instant, puis reprend ... - Nous devrions peut-être renoncer à notre expédition, mon ange. Ou bien revenir un autre jour. Ça nous met beaucoup de pression sur les épaules, et ça ne contribue pas à ce que tu sois bien dans ta peau, mon trésor. Rentrons chez Caleb si tu veux. Nous nous débrouillerons autrement ...
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Dim 4 Déc - 9:49 | |
| Dès que le jeune homme s'écarte, Elyse se sent soulagée d'un grand poids, libérée. Non pas que Miguel soit bien lourd, mais elle respire plus calmement, libérée de la contrainte, pourtant tendre, qu'il exerçait sur elle, libérée aussi de ses démons du passé qui la hantent, dès que le jeune homme se rapproche d'un peu trop près. Et lentement, elle réalise que toutes ses peurs ressuscitent dès qu'elle ne se peut plus s'échapper, qu'elle a l'impression d'être forcée à subir des gestes ambigus. Hors Miguel l'aime, lui, il ne veut pas lui faire de mal, ce sont des gestes d'amour …
Ils se contemplent, s'observent, plongés chacun dans leurs réflexions. Les yeux turquoise du barbouilleur sont si tristes qu'ils en ont perdu leur éclat, et Elyse se sent terriblement coupable de lui infliger, encore une fois, ses atermoiements stupides. Il ose à peine lui prendre la main, le pauvre, il parle même de renoncer à leur équipée ! Mais non ! Pas question ! Ils ne doivent pas s'arrêter en si bon chemin …
- Ah non ! Pas question de rentrer ! s'écrie-t-elle soudain, Nous ne pouvons pas abandonner si près du but !
Elle s'agenouille devant lui, le regarde droit dans les yeux, et prend ses longues mains d'artiste dans les siennes, entremêlant leurs doigts, les serrant fort. Inspirant une grande goulée d'air, elle se confond en excuses et tente confusément de s'expliquer ...
- Je suis désolée d'être aussi stupide, pardonne- moi … Je te demande de m'aider, mais tu n'y peux rien, ce n'est pas de ta faute, je dois réussir à maîtriser ces peurs qui me paralysent … Ce n'est peut être pas le lieu, ni l'instant idéal, mais il faudra bien que j'y parvienne un jour … Merci d'être si patient … Reste toi-même, mon ange, je t'aime tel que tu es, ne change rien, c'est à moi de trouver une solution, de m'adapter … J'ai déclenché cette tendre bagarre, sans penser que se réveilleraient mes craintes … J'en suis vraiment navrée … Tu veux bien me reprendre dans tes bras ? demande-t-elle timidement, et, inquiète de voir le jeune peintre si troublé, elle se tait quelques instants. - J'ai peur ... poursuit-elle, tout bas, la voix rendue plus rauque par l'émotion qui l'étreint. J'ai peur quand j'ai l'impression d'être prise au piège, acculée ... Je sais bien que tu ne me feras pas de mal, mais tout à l'heure, alors que tu m'avais emprisonné les poignets, je me suis retrouvée à mille lieues d'ici, dans un couloir sombre... avec ce porc qui baladait ses mains sur moi, me coinçant à la moindre occasion … et … et j'ai paniqué … Je ne sais pas te l'expliquer mieux que ça … termine-t-elle, guettant désespérément dans les prunelles bleues si assombries, si abattues, une lueur de compréhension, un espoir de solution. Prends moi dans tes bras, mon coeur, s'il te plaît ... murmure-t-elle, comme un appel à l'aide, à peine perceptible ...
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Lun 5 Déc - 15:00 | |
| Que dire de plus ? Il est des douleurs, des angoisses, des souvenirs, que le temps tarde à effacer, ou qu'il n'effacera jamais, et Miguel se sent bien inutile, bien impuissant, face aux turpitudes qui se sont accumulées le long du parcours de la puce, et face aux fantômes hideux qui la poursuivent depuis si longtemps, et renaissent inlassablement, comme le Phénix renaissant de ses cendres, ou l'Hydre de Lerne qui se développait toujours davantage à mesure qu'on lui tranchait la tête.
- Je comprends, mon ange, le temps arrangera les choses ... murmure t-il en la prenant dans ses bras, maladroitement, n'osant pas serrer trop fort de peur de l'effaroucher une fois de plus. Tu oublieras ces dégoûtants personnages, un jour ou l'autre ils ne ressusciteront plus, mon trésor, tu peux me croire ... poursuit-il d'un ton résolu, tentant de la convaincre sans en être lui-même absolument convaincu.
Le désarroi de la brindille le touche énormément, néanmoins Miguel reste Miguel, et le restera toujours. Le barbouilleur ne peut demeurer réfléchi et pondéré bien longtemps ! C'est un démonstratif, le roi du pinceau, et il ébouriffe soudain les boucles brunes de la sylphide et lui donne un baiser dans le cou, joyeux et sonore, tout d'abord parce qu'il ne peut s'en empêcher, mais aussi pour dédramatiser l'atmosphère. Sans doute aurait-il préféré mettre leur expédition vers la cabane entre parenthèses durant quelques jours, mais, s'ils ne prennent aucun risque inutile, et s'ils raflent le magot, la poule aux œufs d'or, les perspectives réjouissantes qui s'ouvriront à eux permettront peut-être à la belle Elyse de passer à autre chose. Ce sera le début d'un voyage excitant, qui permettra à la puce de tourner la page, et accessoirement, à Miguel de savoir une fois pour toutes s'il peut encore caresser l'espoir de retrouver un jour ses parents vivants.
- Pas d'hésitation, alors, mon lapin ? Nous continuons notre route ? demande t-il en pataugeant laborieusement dans la vase pour y récupérer sa botte, en abandonnant ses chaussettes trouées au courant turbulent du petit ruisseau, et en y décrassant succinctement ses arpions en grand deuil. Je pense qu'on aura bien besoin d'un bon plongeon ou d'un bon bain après notre aventure, mon cœur ... ajoute t-il, mais en le regrettant illico, car cette éventualité pourrait poser de nouveaux problèmes insolubles à sa compagne.
- En route, ma colombe, et ouvrons l’œil dès à présent, car les trois hippopotames rôdent peut-être dans le coin ! Main dans la main, comme ces amoureux sans souci qu'ils aimeraient être, ils longent à présent le sentier, restant au maximum à l'abri des arbres les plus touffus. La bicoque branlante du trio-mammouth n'est désormais plus très éloignée, et, dans cette direction, s'élève soudain un léger ruban de fumée grise, qui se disperse plus haut, dans le bleu de l'azur. Les yeux verts et profonds, et les prunelles turquoise, se consultent, s'interrogent. Que se passe t-il donc là-bas ?
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Dim 18 Déc - 17:05 | |
| Blottie au creux des bras du tendre barbouilleur, Elyse reprend confiance et se sent tout de suite mieux, il est son havre de paix, son port d'attache et elle commence à prendre conscience que quoiqu'il se passe, il sera toujours à ses côtés, fidèle compagnon, même s'il ne lui est pas toujours facile de la comprendre. Ses vieux démons, ils les apprivoiseront ensemble, petit à petit, elle abandonnera ses craintes, et se débarrassera de ses peurs. Leur tendresse complice reprend bientôt ses droits, illuminant d'un sourire le visage d'Elyse, lorsque Miguel le facétieux chahute de nouveau la jeune femme, et leur connivence espiègle renaît, immédiatement, dans les rires clairs, les taquineries et les espoirs qu'ils mettent tous les deux dans leur virée risquée chez les brigands.
Rassérénée, Elyse se sent gonflée à bloc, prête à soulever des montagnes, ou plus exactement, prête à en découdre, s'il le faut, si les voleurs s'en prennent à eux, bien qu'elle ne fasse pas le poids, mais elle se garde bien d'en parler à son farceur de peintre, car elle ne veut pas réveiller ses craintes. Et elle souhaite de tout coeur, qu'ils ne soient pas obligés d'affronter de nouveau ces rustres, car ils auront alors fort peu de chances de s'en sortir aussi bien que la première fois. Ils sont loin d'être des combattants hors pair l'un et l'autre, même si Elie s'est quelque fois mêlé aux bagarres amicales, sur le bateau, il observait surtout, évitant les contacts trop rapprochés ... Elyse parviendra peut-être à se défendre ou à éviter les coups, mais elle a peur pour Miguel, qui est bien moins armé qu'elle. Elle s'en voudrait beaucoup s'il lui arrivait quelque chose à la suite de cette virée, c'est son idée après tout ... Attendrie, elle regarde le charmant barbouilleur, avec un sourire amusé, patauger pour récupérer ses bottes, elle l'aime, elle l'aime infiniment, elle ne veut pas le perdre ...
- Nous poursuivons notre route, Miguel, nous n'avons pas d'autre option, restons prudents et tout se passera bien. Promets-moi que s'il y a le moindre danger, nous décampons sur le champ et nous abandonnerons, cette fois ... Nous ne devons plus être bien loin, d'ailleurs … Qu'en penses-tu, Elie doit-il revenir ou pas ? l'interroge-t-elle, alors qu'ils se remettent en route, main dans la main. Nous déciderons plus loin, non ?
Mais alors que les plaisanteries et les pitreries redeviennent de rigueur entre les deux amoureux, une ombre se faufile dans le décor idyllique. Au delà des arbres séculaires, qui bordent la rivière limpide et cristalline, s'élèvent des volutes de fumées grises, signalant, à coup sûr, une présence. Sont-ils déjà si près de la masure des trois crapules ?
- Doucement Miguel, le retient-elle, posant sa main sur son bras, doucement, on approche. Comment procédons-nous ? On essaie discrètement d'aller voir ce qu'il se passe et on décide de ce qu'on fait, non ? Il y a sûrement quelqu'un, si un feu est allumé, plus on se rapproche, plus on sent des odeurs de grillades ... lui murmure-t-elle à l'oreille. Regarde on voit le toit de la cabane ...
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Lun 19 Déc - 12:15 | |
| Diantre ! Ces volutes poivre et sel qui s'effilochent et baguenaudent vers l'azur immaculé dégagent un parfum exquis. Les naseaux frémissants du barbouilleur ont immédiatement identifié le menu du jour. Des grillades ! Bon sang, l'eau lui en vient à la bouche ...
- Ça mon cœur, ce sont des cuisses de poulet et des côtes de porc cuites sur la braise, avec du thym, de la sarriette et un filet de citron ... chuchote t-il à la brindille gloutonne qui salive certainement autant que lui.
Hélas, la puce et l'artiste ne sont pas conviés aux agapes. Non. Le toit mousseux de la bicoque est à présent à moins de cinquante pas, de l'autre côté d'un buisson touffu, et les rires chevalins que les deux tourtereaux entendent laissent présager qu'on ne les a pas attendus pour commencer le festin. Etrangement, une voix féminine se mêle au brouhaha des conversations animées et aux délires avinés des brigands. Sapristi ! C'est la totale ! Décidément ces gorilles ne se privent de rien ! Ce ne sont point de simples ripailles, pas du tout, c'est la kermesse au village ! Qu'est-ce qu'une donzelle fabrique avec ces trois cachalots à proximité de ce taudis minable où même le diable ne poserait pas ses sabots ?
Deux tignasses se hissent discrètement par-dessus les fourrés, cherchant à rester invisibles, et deux paires d'yeux ne perdent pas une miette du spectacle. Une espèce de ribaude outrageusement maquillée, aussi distinguée et appétissante que ces marchandes de poissons obèses, flasques, monstrueuses et sentant la morue, qui écument les marchés villageois, joue la vierge effarouchée en passant de genoux en genoux, et les trois mammouths semblent s'amuser énormément, leurs grosses mains baladeuses pelotant sans vergogne l'abominable maquerelle.
- Qui se ressemble s'assemble ... mais s'ils nous font des p'tits, faudra les noyer ! ... philosophe le barbouilleur à l'oreille de la sylphide aux yeux verts et dorés.
Cette scène champêtre serait même particulièrement cocasse si les malabars n'étaient pas d'odieuses crapules capables de tuer père et mère pour deux pièces d'or. Bon ! L'affreuse équipe s'étant confortablement installée juste devant l'entrée de la chaumière, tout accès vers leur cachette secrète dans le mur s'avère impossible pour Elyse et Miguel.
- On fait quoi, mon poussin ? ... s'enquiert l'empereur du pinceau. Moi je te suis mais on ne prend pas de risques inutiles, d'accord ? Il n'y a que deux solutions, vu qu'on ne peut pas foncer dans le tas ! Soit on attend un peu, soit on fiche le camp et on retourne chez Caleb ! Qu'en penses-tu mon joli trésor ? ... poursuit-il d'un ton peu rassuré.
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Lun 26 Déc - 20:54 | |
| La vieille maison délabrée des brigands est bien la source des fumées odorantes qui percent la canopée et envahissent la forêt verdoyante. Des odeurs alléchantes de viandes grillées viennent narguer les deux ventres sur pattes que sont Miguel et Elyse. Mais l'heure n'est pas aux réjouissances gourmandes, car les horribles crapules sont au complet et ils ont même une invitée, peu farouche, qui passe de bras en bras, sous les yeux ébahis de la jeune femme, peu habituée à ce genre de spectacle salace. Les remarques espiègles de son compagnon la font sourire, mais pas question d'approcher pour l'instant, ils ne feraient pas le poids face à cette troupe de margoulins avinés.
- Nous n'avons pas le choix, mon cœur, nous devons attendre, ils sont bien trop nombreux pour l'instant, répond-elle, prudente. L'entrée nous est interdite, tant qu'ils sont là, à faire bombance. Inutile de prendre des risques, rebroussons chemin et trouvons un endroit sûr, où nous pourrons patienter. Ils ne resteront pas là toute la journée ... Et puis, je dois aussi me retransformer en Elie, non ? Je n'ai pas envie que leurs grosses pattes se posent sur moi, dit-elle, frémissant de dégoût rien qu'à l'imaginer.
Mais, soudain, de l'agitation secoue le petit groupe de canailles, deux des quatre mousquetaires de la rapine, se sont levés et semblent sur le départ. Tirant le jeune homme par la manche, Elyse recule prudemment, silencieusement vers le petit sentier qui les a menés jusqu'à cette clairière. Il est temps pour eux de battre retraite, pour ne pas se trouver sur le chemin du chef de bande, Thorn le dépeceur, rien que son nom lui fait froid dans le dos, et de son acolyte, le grand escogriffe contre lequel elle s'était battue lors de leur première rencontre. Ils quittent le campement apparemment, laissant comme la dernière fois, la garde de leur butin, à Paco et à la poule grassouillette qui s'est éloignée le temps que les trois brigands terminent leur conciliabule.
Elyse et Miguel ne perdent pas une miette de la scène avant de s'éloigner, mais ils ne peuvent aller très loin, ne sachant pas dans quelle direction vont se diriger les deux hommes à la mine patibulaire. Ils devraient logiquement retourner en ville, et donc passer non loin d'eux, et il doivent trouver rapidement un buisson assez dense pour les abriter des regards des deux voleurs. Elyse n'en mène pas large, en revoyant ces hommes qui ont bien failli avoir leur peau la veille, et elle espère ne pas avoir entraîné son compagnon, dans un guêpier sinistre. Bien sûr le danger de se faire surprendre est omniprésent, mais c'est une chance inespérée de commencer une nouvelle vie pour Elyse, une vie heureuse et sans souci auprès de son tendre barbouilleur.
Les voilà, enfin, à l'abri au centre d'un bosquet touffu, guettant au travers du feuillage émeraude, le passage des deux malandrins, Elyse serre fort la main de Miguel, autant pour le rassurer, que pour se donner du courage. Elle cherche son regard turquoise, et se serre contre lui, quémandant sa chaleur et sa tendresse, alors qu'elle l'a repoussé près de la rivière. Elle a hâte de prendre ce nouveau départ sans mensonges, sans craintes, elle veut aimer son peintre sans réserves, dès qu'ils en auront terminé avec les voleurs ...
- Serre-moi fort, mon coeur, demande-t-elle à son tendre complice, quand ils seront passés, on attendra un peu avant de s'approcher de la baraque, il ne faudrait pas que le couple d'enfer qui est resté, nous surprenne et ameute par ses cris les deux viles vermines qui viennent de partir ... On y retourne, on regarde ce qu'il se passe, et on décide de ce qu'on fait, d'accord ?
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Ven 30 Déc - 13:39 | |
| L'otarie et les trois cachalots en terminent soudain avec leurs batifolages champêtres et leurs joyeux tripotages, et la mère-maquerelle aux traits bovins s'écarte de la petite bande de sombres canailles pour pénétrer dans les taillis ombragés. Sans doute pour y faire sa commission, murmure le barbouilleur à l'oreille de son Elyse, en retroussant le nez d'un air dégoûté. Diantre ! Si c'est pour se refaire une beauté, elle en a pour plusieurs heures, car c'est pratiquement mission impossible. Nul ne pourrait métamorphoser en perle ou en bijou un tel amas de graisse.
Les trois affreux se concertent alors. Miguel tend l'oreille, mais leur conciliabule et leurs messes basses ne lui parviennent pas. C'est regrettable, car il serait intéressant de connaître les intentions de ces gredins. Vont-ils vraiment glandouiller toute la journée autour de ce feu de camp, qui disperse aux quatre vents tant d'alléchantes odeurs de becquetance qui révolutionnent l'estomac du barbouilleur ? La réponse à cette question survient tout-à-coup, de manière inattendue. L’infâme cloporte qui dirige la fine équipe, ainsi qu'un de ses adjoints préférés, se lèvent soudain comme s'ils venaient de se rappeler d'une embrouille à exécuter d'urgence, et ils s'infiltrent à leur tour dans les buissons. Bon vent Messeigneurs. Que le diable vous happe dans ses filets. Mais sapristi, il y a un imprévu ! Les deux gorilles prennent la direction du village et, par conséquent, leurs pas les rapprochent rapidement des deux tourtereaux accroupis dans la verdure. L'alerte est sérieuse ! Miguel sent une goutte de sueur dévaler le long de son dos, et une autre s'obstine à lui chatouiller le bout du nez. Bon sang, ils vont se faire coincer bêtement, c'est sûr ! Jamais ils n'auraient du revenir fureter près de cette maudite cabane !
Par bonheur, la sylphide ne perd pas le nord. Elle saisit son compagnon par une manche et l'attire au cœur des fourrés les plus épais. Ils s'y enfoncent vivement, s'efforçant de devenir eux-même branchages et buissons. Ils se fondent à la nature, s'y assimilent, s'y associent ... ils arrêtent de respirer ... ils ne bougent plus d'un cil ... et les deux fripouilles les effleurent sans les remarquer. Miguel les toise méchamment lorsqu'ils sont à bonne distance, puis prend tendrement la puce entre ses bras, se soumettant volontiers au désir de la belle, sans craindre cette fois d'être repoussé. Du moins l'espère t-il ...
- Oui, mon ange, attendons que ces deux malabars se soient éloignés. Laissons leur le temps de disparaître au loin, ne prenons pas de risque. Nous irons surveiller les deux autres mammouths dans quelques minutes ... Le barbouilleur prend donc tous son temps, serrant tendrement la sylphide contre lui, savourant sans réserve cet instant de grâce et d'abandon qu'elle lui offre enfin. Fichus démons d'hier, ne revenez pas. Ne revenez plus. Bon sang, comme ce serait merveilleux si son Elyse pouvait les oublier à tout jamais, ces monstres d'autrefois, et s'ils pouvaient enfin vivre tous deux comme un couple ordinaire. Ça paraît tellement banal, mais si lointain, si improbable parfois. Miguel se met à rêver, berçant doucement la brindille aux yeux magiques. Ça y est, ils sont rentrés à Glénia, et les voici enlacés sur la terrasse ensoleillée, embaumant le chèvrefeuille et la glycine, dont les rameaux flexibles s'accrochent langoureusement aux murs de son atelier. Au loin, la mer vient s'allonger sur le sable doré de la plage, et y dépose ses froufrous blanchâtres si finement ciselés. Là-bas ...
Soudain, les braillement de Paco résonnent de l'autre côté des buissons. Le bougre s'impatiente, il hèle la donzelle qui n'est sans doute pas reparue. Il hurle son surnom : Pupuce ! Pupuce ! Original pour cette énorme matrone bâtie comme un ours des cavernes, non ? Bon ! Peut-être Paco va t-il se décider à partir à la recherche de sa dulcinée ? Ce serait alors l'occasion rêvée pour la sylphide et le barbouilleur d'aller leur barboter leur pactole et de détaler ensuite comme des lapins, non ?
- Tu penses comme moi, ma tourterelle ? On dirait que la bicoque pourrait être désertée un moment par nos canailles. Puisqu'il faut bien y aller, c'est peut-être l'instant idéal ! Vite, allons voir !
Aiguillonné par la volonté d'en finir une bonne fois pour toutes, Miguel se redresse et entraîne sa compagne vers le taudis et le feu de bois. Discrètement, ils se terrent à l'abri d'un arbre mort, et examinent la situation. Pas de bol, Paco est toujours vautré sur une chaise branlante, qui résiste à son poids par miracle. Il n'a visiblement pas l'intention de bouger son plantureux derrière. Par contre, aucune trace de Pupuce. Décidément, le problème paraît insoluble. Ces grosses brutes ne quitteront-ils donc jamais leur repaire ?
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Ven 13 Jan - 9:24 | |
| Au creux de la douce étreinte son tendre barbouilleur, Elyse se sent en sécurité, elle voudrait être à des lieues de ce bosquet touffu, mais ces bras chauds et doux, sont pour l'instant l'endroit le plus merveilleux du monde. La troupe de voleurs se sépare enfin, deux d'entre eux semblent retourner à Wecia, et passent tout près du buisson, où se terrent les deux amoureux, serrés l'un contre l'autre. L'alerte a été chaude, heureusement ils s'en sortent bien ! Mais voilà que près de la maison délabrée, Paco, l'énorme canaille, qu'ils ont assommée la veille, se met à hurler un surnom ridicule, et Elyse réalise qu'il appelle la femme vulgaire qui s'est éloignée du groupe qui discutait …
Soudain, Miguel l'agrippe et l'entraîne vers un poste de guet, plus proche de la vieille maison, le gros tronc d'un arbre mort les abrite à présent, et ils ont une vue d'ensemble du repaire des brigands. Paco continue de brailler à tue-tête, le sobriquet grotesque de sa dulcinée. Elyse finit par la trouver bien longue à répondre, mais elle n'a pas le temps de s'en ouvrir à son compagnon. Elle est brusquement tirée en arrière par une poigne de fer qui a saisi ses cheveux, et qui l'éloigne de son barbouilleur abasourdi.
Eberluée, effrayée, Elyse est rapidement immobilisée contre contre un corps flasque, aux odeurs corporelles plus qu'écoeurantes, l'autre grosse main sale lui serre sa gorge fine, bloquant son souffle et sa voix ! Une sensation incongrue de « déjà-vu » l'assaille ironiquement … Les yeux turquoise de Miguel, se sont assombris de colère et de peur , ils reflètent l'incompréhension de la jeune femme. Elle essaie bien de se débattre, mais la main se resserre sur son cou frêle, et elle ne peut plus respirer … La bouche ouverte, un râle s'échappe de sa gorge malmenée, elle ne bouge plus, économisant le moindre souffle d'air qui parvient à s'insinuer dans ses poumons, elle espère que l'étau se relâche, ses yeux se voilent …
- Si tu bouges encore tu es morte ! menace l'infâme garce à l'oreille de la jeune femme, qu'elle finit par laisser respirer, la voyant tourner de l'oeil. Puis elle appelle la crapule qui lui sert d'amant : Viens voir un peu par ici, ce que j'ai trouvé, mon mignon ! Deux petites fouines, qui nous espionnent ! Avancez par là, les deux nigauds ! Grouillez vous que mon Paco vous zieute ! Et pas d'entourloupe, toi, sinon j'étrangle ta greluche ! dit-elle au jeune peintre, figé comme une statue de sel, près des deux femmes. Allez bouge-toi le mollasson, direction la maison ! Je sens qu'on va bien s'amuser avec vous deux ...
Et, maintenant sa fragile proie, devant elle pour s'assurer la collaboration de Miguel, elle pousse les deux tourtereaux épouvantés vers la masure lugubre qu'ils connaissent déjà ! Muette, Elyse cherche du soutien dans le regard inquiet son barbouilleur, elle n'ose plus se rebeller, car évanouie, elle ne pourra rien faire … Et son pauvre peintre semble paralysé par la confrontation à venir. C'est vrai qu'il n'a pas du apprécié de se faire malmener par ses deux prisonniers, le Paco, il va avoir l'occasion de leur faire payer …
Elyse ne veut pas se laisser submerger par la panique ou le désespoir, ils s'en sont sortis la dernière fois, ils peuvent récidiver. Après tout, ils sont deux contre deux, bon d'accord, ils ne font pas le poids, littéralement parlant, contre ces deux horribles pachydermes, mais la force ne fait pas tout … La tête, renversée en arrière par son immonde adversaire, qui s'agrippe toujours à ses cheveux, elle tente de contrôler son souffle appauvri et la souffrance qui lui vrille le crâne.
- Faut obéir, Miguel, on n'a pas le choix, coasse-t-elle minablement, elle cherche les yeux turquoise du barbouilleur, et tente de le, et de se convaincre en murmurant : ça va aller, ça va aller ... |
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Dim 15 Jan - 12:40 | |
| Trop tard pour les regrets, trop tard pour revenir en arrière. Seuls les rêves le permettent. Les voici à nouveau dans la panade jusqu'au cou, et il ne leur reste plus qu'à assumer leurs erreurs, qu'à se défendre bec et ongles, avec leurs faibles moyens. A elle seule, la grosse maquerelle constitue déjà un problème insoluble, et c'est en vain que Miguel tente d'arracher Elyse de l'étreinte de la monstrueuse bonne femme.
- Mais lâche la donc, grosse vache ! hurle le barbouilleur en tirant comme un forcené sur les poignets de l'énorme matrone pour que la puce puisse se dégager, effort qui se révèle parfaitement inutile. Et lorsque Paco, rameuté par les cris de la ribaude, surgit soudain entre les buissons, l’œil torve lançant des lueurs sauvages, et lorsqu'il charge ensuite comme un énorme buffle, la bave aux lippes, Miguel n'a pas grand chose à lui opposer. Il tente d'éviter la collision, esquisse un pas de côté, mais la brute le télescope et l'envoie valdinguer dans l'humus d'un violent coup d'épaule. Le barbouilleur en est à demi étourdi, et lorsque le pachyderme vient poser sa lourde patte sur son ventre, la messe est dite. L'artiste a beau gesticuler comme un poisson harponné par un sauvage, il est maintenu au sol par le panard gigantesque, qui l'écrabouille et lui comprime les tripailles.
Satisfait, le balourd se permet alors un tour d'horizon de la situation, tout en souriant de toutes ses dents cariées, constatant d'une voix emplie de rancune et annonciatrice de représailles : Ah mais j'les ai reconnus ces deux cloportes ! Ce sont ceux qui m'ont assommé hier à coups de chaise ! Et celle que tu tiens, ma pupuce, c'est une grognasse ? Ça alors ! Hier elle était habillée comme un morveux et je ne l'avais pas remarqué, vu qu'elle est plate comme une limande ! Vous avez bien fait de revenir, les tourtereaux, on va s'amuser un peu !
Paco se penche sur Miguel, l'empoigne par sa tignasse, et le redresse d'un coup sec, comme si le roi du pinceau ne pesait pas plus qu'un tas de chiffons ! C'est ta gonzesse mon gars, cette demi-portion ? Moi je ne les aime pas ces maigrichonnes, y'a rien à se mettre dans la pogne ! Secouant le barbouilleur comme un cocotier, il poursuit en ricanant : J'vais être bon prince, avant de te flanquer la branlée de ta vie, tu vas pouvoir la becqueter une dernière fois ta nabote !
Miguel se sent pousser vers Elyse, sans pouvoir opposer une quelconque résistance à son tortionnaire, qui lui tord un bras dans le dos. De son côté, la sylphide est toujours solidement maîtrisée par la génisse, et Paco les presse l'un contre l'autre en riant. Allez, vas-y, l'avorton, embrasse ta gonzesse aux p'tits tétons, c'est moi qui offre !
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mer 25 Jan - 14:01 | |
| Elyse et Miguel ont fort peu de chances d'échapper aux mains crochues des deux odieux brigands malpropres qui empestent. Ils ont beau se débattre et se tortiller comme des damnés, brûlant aux enfers, ils se font plus de mal qu'autre chose ! Elyse y a quand même gagné un peu, car la grosse matrone, ne lui tire plus les cheveux, elle a libéré sa gorge également, préférant lui tordre son bras droit dans son dos. Mais voilà que ces deux infâmes dégénérés n'ont rien trouvé de mieux que de pousser Miguel contre elle, les pressant l'un contre l'autre, comme des marionnettes désarmées, en une étreinte ignoble assortie de propos graveleux et insultants.
Cependant, c'est aussi leur chance, et Elyse garde la tête froide, refusant de se laisser intimider, elle embrasse à pleine bouche Miguel, puis contre ses lèvres, elle murmure : - Ecarte- toi … Pendant que les deux mammouths se moquent d'eux, riant grassement.
- R'garde-les, ces satanés tourtereaux ! Y s'font pas prier pour s'faire des bécots, l'a du tempérament la p'tite ! Et la grande gigue a l'air vigoureuse ! On d'vrait p'têtre les garder un peu pour s'amuser, non ? demande la ribaude qui exhale l'ail, et la transpiration. Qu'est-c't-en penses, mon lapinou ?
Elyse embrasse, de nouveau Miguel, avec douceur et elle y met tout son amour, cette fois, lui chuchotant un « je t'aime » ... Puis elle plonge ses yeux d'émeraude, brillants de colère et de détermination au fond des prunelles turquoise, désemparées par tant de violence, elle puise dans la force des sentiments de son tendre barbouilleur, le courage nécessaire pour ce qu'elle va tenter. Paco lui jette un regard pervers, s'attardant sur l'échancrure de sa chemise qui a glissé, dévoilant la naissance d'un sein blanc. Avec un sourire mauvais, diabolique, aux rares dents noircies par le tabac à chiquer qu'il mâchonne, il tend une main avide vers la jeune femme.
- De p'tits tétons bien appétissants, qu'elle a la donzelle, quand même, on en mangerait ! Et dire qu'hier on a loupé ça ! Approche toi, que j'tâte la marchandise, faut pas les abîmer, Pupuce, on peut en tirer un bon prix au marché des esclaves … déclare-t-il, essayant de passer sa grosse pogne sale sur la poitrine de la furie brune qui se débat pour l'éviter.
Elyse profite de sa distraction et dès que le barbouilleur lui en laisse la place, décoche un féroce coup de pied, visant la partie la plus vulnérable de l'anatomie de la canaille, avec une certaine joie sadique, après ce qu'il vient de dire, puis elle s'écarte vivement du corps flasque et nauséabond qui la retient prisonnière, espérant que Miguel comprenne ce qu'elle attend de lui. Quant à l'abject Paco, il est plié en deux de douleur, et finit par de laisser tomber sur le sol geignant comme un bébé, mais surtout libérant le jeune peintre de son geôlier ...
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Jeu 26 Jan - 11:49 | |
| Cette fois c'est la fin ! Brindille et barbouilleur ne sont plus que d'insignifiants jouets, prisonniers des énormes paluches de leurs tortionnaires, et ils sont totalement submergés par leur violence et leur cruauté. Les deux gorilles les rudoient avec un plaisir inestimable, les écrasent, les humilient, déversant de gros rires triomphants, vomissant moqueries et injures. Le brigand et la créature qui l'accompagne sont impitoyables, et Miguel n'entrevoit aucune possibilité de leur échapper, tellement la lutte est disproportionnée.
Vaincu, livide, il se borne à obéir aux ordres des deux crapules, et tend ses lèvres pour embrasser Elyse. C'est sans doute leur dernier baiser avant une fin horrible, alors que Miguel envisageait pour eux un amour éternel, mais il n'a pas la force de se rebeller. Il ose juste un « Ne la touche pas, salopard ! » lorsque Paco cherche à poser ses grosses pattes velues sur les seins menus de la sylphide, mais il n'obtient en réponse que de nouveaux ricanements sarcastiques de la part du duo porcin. Une telle hargne, une telle suffisance, ramènent un instant le jeune artiste quelques semaines plus tôt, dans l'épaisseur torride d'une autre forêt, où il se trouvait à la merci d'un mal emplumé hideux et farouche, et de son tigre. Miguel s'en était sorti par miracle, mais en ce jour maudit il n'est pas du tout convaincu d'avoir la même baraka.
Le baiser de la sylphide se prolonge en un murmure indistinct, presque inaudible, et Miguel éprouve un peu de mal à comprendre, et à réaliser ce que souhaite sa compagne. S'écarter ? Lui ? Et pourquoi donc ? Y aurait-il encore un espoir ? Bien qu'intrigué par ce stratagème, le peintre accorde une confiance illimitée à la puce. Il croit en elle bien plus qu'en lui-même pour les tirer de ce mauvais pas. Il s'arc-boute donc sur ses longues jambes d'échassier, et réussit à pivoter légèrement, tout en restant cependant captif de la poigne de fer de Paco. Vlan ! Elyse n'hésite pas une seule seconde ! Elle décoche un violent coup de pied dans les castagnettes de leur bourreau, qui chancelle, puis s'écroule pitoyablement, le groin dans l'humus.
Libre ! Miguel récupère enfin son bras douloureusement ankylosé, mais c'est de sa jambe qu'il projette de se servir. Il a compris la manœuvre. La grognasse n'a pas réussi à assujettir plus longtemps la belle Elyse, qui se débat avec l'énergie du désespoir, et le barbouilleur ne tergiverse pas davantage. Zou ! Son genou s'élève, et atteint la barrique en pleine bedaine. L'obèse se courbe en deux, le souffle court, des larmes de douleur et de rage au fond des yeux. Le jeune artiste dévisage sa brune compagne, plutôt fier de son exploit, fier de ne pas avoir tremblé au moment fatidique. Oui mais bon ! Et maintenant ?
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Elyse Garimont
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mar 31 Jan - 8:29 | |
| Libres ! Enfin ! Pourtant pas sortis d'affaires pour autant ! Elyse s'est tellement débattue, que ses bras et ses épaules lui font un mal de chien, mais elle a enfin réussi à se débarrasser de la vindicative matrone, grâce au coup de pied de Miguel, bien placé dans sa bedaine flasque, elle est pliée en deux, cherchant de l'air, elle parvient tout de même à leur crier des injures immondes. Elle invective les deux jeunes gens, qui hésitent une minute sur la conduite à tenir. Puis la brunette reprend les choses en main, elle assène un violent coup de coude entre les épaules de Pupuce, et la grosse ribaude dégouline sur les feuilles mortes qui recouvrent le sol, évanouie.
- Trouve vite de quoi l'assommer, Miguel, vite ! lui crie-t-elle, déterminée à en finir une bonne fois pour toutes avec ces fauteurs de troubles. Deux fois de suite, c'est une de trop ! On va les attacher …
Elle cherche du regard de quoi ligoter, les deux immondes canailles, rien ! Quoique les rubans de la robe fripée aux couleurs criardes de son adversaire, feront l'affaire ! Elle s'empresse de la délacer, dégrafant son corset qui baille généreusement, pour lui ficeler ses poignets grassouillets et sales dans son dos, et termine avec ses chevilles gonflées. Elle se relève, et se rend compte que son barbouilleur a envoyé le Paco aux pays des songes, elle se précipite avec son reste de ruban, et lie les mains sales aux ongles noirs, du brigand sans connaissance. Quelque peu abasourdie par la tournure des événements, Elyse se jette dans les bras de Miguel :
- Mon dieu ! Mon amour, j'ai eu si peur ! Terminé les aventures risquées, on prend les bourses dans la cachette et on se sauve ! J'ai eu tellement peur de te perdre ! Vite allons voir ce qu'il y a dans la cachette, et on file droit vers le port ! Je ne veux pas rester plus longtemps ici ! s'écrie-t-elle, ses yeux d'émeraude brouillés de larmes, avant d'entraîner son compagnon vers la masure délabrée, repaire des brigands. Prudemment ils traversent la pièce, dont le sol en terre battue est jonché de détritus, reliefs des repas des crapules qui ne s'embarrassent pas avec le ménage ... Fébrilement, elle détache la brique du mur branlant … Et pousse un gros soupir de soulagement, quand elle sent sous ses doigts fins, le cuir des bourses rebondies :
- Elles sont là ! Elles sont là ! Pour un peu, elle en pleurerait de joie, de peur, de soulagement, elle ne sait plus ! Attrapons-les, Miguel, on les met toutes dans nos poches et on se sauve …
Elle glisse plusieurs bourses dans sa ceinture, et donne les autres à son tendre barbouilleur, elle ne peut s'empêcher de jeter régulièrement un œil vers la porte, craignant à tout moment de voir surgir l'un des comparses du couple infernal. Mais heureusement, la dernière bourse termine dans la botte de Miguel, ils peuvent regagner Wecia, sans encombre, du moins elle l'espère ... |
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Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: Comment se mettre dans la panade ? [PV] Mar 31 Jan - 16:28 | |
| L'étonnement du barbouilleur se lit au fond de de ses prunelles turquoise, qui s'arrondissent étrangement ! Non, il n'en revient pas ! Diantre ! La tactique de la puce a fonctionné brillamment, et même au-delà de toute espérance ! Voilà le joli duo d'affreux au tapis, et lui, Miguel, l'artiste, le freluquet, le non-violent aussi musclé qu'un ver de vase, y a largement contribué, même si, en définitive, il s'est contenté de suivre de son mieux les indications de la sylphide. Pas de temps à perdre, cependant ! Elyse exprime brièvement son soulagement, mais elle ne traîne pas en route ! L'heure n'est pas aux effusions, et même Miguel, l'amoureux transi, le comprend. La brindille a rapidement ligoté les deux gorilles en utilisant les nippes de la grosse dinde, et déjà la voilà qui furète parmi les pierres bancales de la cabane en ruine, sous l’œil anxieux de son compagnon d'aventures. Génial ! La fine mouche a parfaitement repéré l'endroit où somnolent coffret et escarcelles, et les Fänd'ors scintillants effectuent un nouveau voyage, jusque dans leurs poches, et même dans les bottes de Miguel.
En route ! Cap sur le port de Wécia ! Le barbouilleur s'autorise néanmoins un bref détour, raflant sur la grille, où carbonisent diverses tranches de bidoche, deux énormes cuisses de poulet, fleurant le thym et le romarin.
- Attends, mon ange, il y en a une pour toi ! ... hurle t-il en trottinant derrière son Elyse qui file vers le sentier. Cependant, passant à proximité de Paco qui émerge de son évanouissement et cherche déjà à se libérer de ses liens, il écrabouille froidement la brioche proéminente du brigand, d'un bon coup de botte ! Voilà ce qu'il t'en coûte de t'en prendre à nous, gros lard ! La prochaine fois tu réfléchiras avant !... éructe un Miguel triomphant, un Miguel au regard mauvais, qui profite cette fois des circonstances alors qu'il n'en menait pas large quelques minutes auparavant.
Il rejoint la puce, qui détale comme un lapin, lui tend sa part de boustifaille, et tricote des pinceaux à sa hauteur, tout en dévorant le cuissot de volaille, dodu et savoureux. Le port est à quelques heures de marche, à travers bois, mais il ne suffit pas d'y arriver, il leur faudra trouver un bateau qui les mènera à Glénia. Là, et seulement là, ils seront en sécurité. Les tourtereaux ne peuvent poursuivre longtemps à cette allure, mais la crainte d'être poursuivis leur donne l'énergie suffisante pour parvenir à Wécia sans effectuer la moindre halte. Et bientôt les arbres se raréfient, les premières mouettes voltigent dans l'azur, sans battre de l'aile, portées par le vent du large, et soudain les fuyards entendent le clapotement des vagues, avant de l'apercevoir entre deux collines : la mer ...
Le sentier dévale en ligne droite vers le port, où de rares bateaux dansent sur les vagues.
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