Cécilia entra dans sa chambre en hâte, laissant derrière elle les quatre gardes qui n'avaient bien sûr pas l'autorisation de pénétrer dans son sanctuaire, à moins qu'elle ne soit en grand danger. Ils attendirent donc devant la porte de la jeune fille discutant de tout et de rien pendant que Cécilia se changeait et se recoiffait. Les émotions se bousculaient dans sa tête et faisaient battre son petit cœur bien trop fort. D'abord ce satané singe qui l'avait attaqué sauvagement afin de dérober son précieux livre. Puis cet amiral, comment s'appelait-il déjà... ha oui, Phelan, qui tentait de la courtiser et de l'emmener sur les toits sans l'autorisation de son père... Plus elle y pensais plus elle se dit qu'elle avait bien fait de l'envoyer voir ailleurs. Elle ne lui avait pas manqué de respect pour autant... n'est-ce pas ?

Prise d'un doute énorme quant à son action elle se précipita devant son petit hôtel, prit son chapelet, alluma un cierge et se mit à prier. Elle pria d'abord pour l'âme de son père à qui elle vouait un amour sans limite bien que celui ci soit parfois très sévère avec elle. Elle lui avait pardonné ses actions passées. Elle lui en avait d'abord énormément voulu de l'avoir envoyé au couvent mais maintenant elle lui était reconnaissante. Cela lui avait permis d'accumuler un immense savoir sur le monde qui l'entourait, bien que la majorité de ce savoir elle l'avait acquis après son séjour au couvent. Mais plus que tout comprenait sa volonté de l'avoir mise hors de danger de ses satanés pirates cruels et sans cœur. Ceux-là même qui l'avaient enfermé en échange d'une caution. Elle en eut des frisons rien que d'y repenser. Elle implora Dieux de la protéger contre ces ignobles gens et le supplia de faire en sorte qu'elle n'est plus jamais à faire à eux. Puis elle pria pour l'âme de ce Phelan en demandant à Dieux de ne pas trop le punir malgré le manque de tact qu'il avait fait preuve avec elle. Et enfin elle pria pour elle même demandant à Dieux de lui pardonner pour le manque de respect qu'elle avait pu avoir envers cet homme. Elle se promis aussi d'aller se confesser à la Cathédrale dans la journée ou bien le lendemain.

Ayant fini sa prière, elle alla se laver car elle avait l'impression que l'odeur du singe était resté sur elle. Elle était l'une des rares personnes du palais à ne jamais cotoyer les bains publics et à avoir sa propre baignoire à disposition. En effet elle tenait ce petit confort de cette peur indescriptible qu'elle avait de sortir hors du palais. Comme son père ne voulait pas qu'elle empeste, il lui avait autorisé ce petit luxe. Mais c'était l'une des seules fois où il avait céder à l'un de ses caprices. Elle demanda donc à sa gouvernante qu'on lui fasse chauffer un bain, ni trop chaud car il faisait déjà bien assez chaud à l'extérieur, ni trop froid.

Après avoir macéré une bonne heure dans l'eau pourtant si précieuse elle alla se changer. Elle revêtit une de ses robes rouges. Elle adorait cette couleur et n'avait pratiquement que des robes tentée en rouge. Pourquoi ? Elle ne le savais pas elle même. Son père se lassant souvent de ses robes lui avait offert des robes bleues, vertes, violettes, jaunes, bref, toutes les autres couleurs qui changeaient les habitudes de la fillette et égaillaient un peu sa garde robe. Elle mettait parfois ces robes pour faire plaisir au gouverneur mais cela restait tout de même rare. Elle demanda ensuite à sa gouvernante de la recoiffer et de la maquiller décemment. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire en cette chaude journée mais elle voulait rester présentable quoi qu'il arrive.

C'est donc une fille propre, pouponnée, recoiffée et rhabillée qui sortit de sa chambre afin d'affronter le monde extérieur... qui se limitait pour l'instant à la capitale d'Assécia bien évidement...