|
|
0 | La belle et le peintre [PV] | |
| | |
---|
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: La belle et le peintre [PV] Mer 16 Fév - 9:19 | |
| [center][size=18] ~ Précédemment ~Un rugissement de colère derrière la porte, poussé par la frustrée qui n’a pas réussi à le suivre dans sa boutique pour continuer à le saouler avec ses ordres et ses revendications, puis plus rien … Le fauve en jupons s’est tu. Dans la jungle, terrible jungle, de ce marché matinal, le lion est mort, plus de rage, plus de carnage …
Enfoncé dans les coussins moelleux, les pieds posés sur une table basse légèrement bancale, Miguel s’abandonne à ses rêves et à sa dégustation. Costaud ce rhum, reçu en paiement d’une toile représentant un vieux pirate sur le pont de sa goélette ! Un pirate qui lui a proposé de rejoindre son équipage d’affreux et de pue-la-sueur, de fripouilles balafrées et édentées. Aux ratiches alignées comme les touches d’un piano ! Une blanche, une noire, une blanche, une noire … Brrrrr, non merci ! Rien qu’à y penser, Miguel en attrape des angoisses ! Et puis c’est un artiste, lui, pas une canaille ! Il est libre comme l’air, libre comme le vent qui s’insinue gaiement entre les cimes des arbres, le vent qui couvre de rides profondes la surface uniformément turquoise de la mer. D’ailleurs, soyons sincère, depuis son échouage au cœur des récifs de corail, Miguel ne s’est plus aventuré sur la grande bleue. La peindre, oui, volontiers, piétiner dans les vagues mourantes qui grignotent tendrement le rivage, oui, aussi, mais risquer sa vie sur un rafiot poussif, bringuebalé par les bourrasques et les tourbillons, non merci ! Il y est allergique, maintenant.
Quelques ricanements moqueurs viennent soudain troubler ses pensées. Il se passe certainement quelque chose d’inhabituel dans la ruelle commerçante. Le calme semblait pourtant revenu. Hop, Miguel vide son verre cul sec, et entrouvre discrètement la porte d’entrée, provoquant le tintinnabulement léger et cristallin des clochettes argentées gardant sa boutique. Dehors, la foule des badauds entoure la jeune hystérique qui paraît bien penaude à présent. Sa fierté et son arrogance en ont pris un coup, écorchées par les rires et les œillades goguenardes. Elle est toujours uniquement vêtue de ses jupons, la taille sanglée dans un corset charmant mais plutôt riquiqui. Elle est superbe mais ridicule, n’ayons pas peur des mots. Et ça glousse autour d’elle, ça caquette, ça rigole, ça se rince l’œil. Oui, la race humaine est impitoyable pour cette donzelle qui sanglote désespérément, triturant d’une main sa robe crottée.
Miguel est une tête de pioche, mais pas un mauvais bougre. L’incident est déjà oublié, sa rancune s’est volatilisée comme les feuilles au vent. Ca ne méritait pas d’en faire un roman en douze tomes. Le jeune artiste s’avance et la saisit délicatement par le bras. Il n’a pas la moindre envie de hurler avec les loups. Les loups du marché de Glenia sont des animaux odieux.
- Viens, suis-moi, rentrons, ne t’occupe pas de tous ces crétins ! Je vais te la nettoyer ta robe, et nous la mettrons à sécher sur la terrasse. Ca ne prendra pas longtemps. Viens ! Je m’appelle Miguel, et toi ?
Bon ! Il a bien compris que la mignonne a un caractère de cochon, il n’est pas naïf. Mais son désarroi lui fait du mal. Peut-être réussira t-il à la supporter quelques minutes ?
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Sam 19 Fév - 16:37 | |
| Les larmes coulaient sans que Esméralda puisse faire quoi que ce soit. Désarmée, elle cherchait désespérément de l'aide, quand elle entendit la porte derrière elle s'ouvrir. Elle vit le jeune peintre en sortir, la saisir par le bras et la tirer dans sa boutique tout en murmurant des mots rassurants à son oreille - Viens, suis-moi, rentrons, ne t’occupe pas de tous ces crétins ! Je vais te la nettoyer ta robe, et nous la mettrons à sécher sur la terrasse. Ca ne prendra pas longtemps. Viens ! Je m’appelle Miguel, et toi ?Elle répondit pas. Pas tout de suite. Elle se précipita dans un vieux fauteuil et s'y roula en boule. Et voilà... Elle devait maintenant remercier le peintre... Elle s'était prise la honte devant tout le monde... Voilà... Elle versa quelques larmes et releva la tête avant de lui répondre, d'un ton le plus neutre et digne possible
Je m'appelle Esméralda, jeune peintre. Et...
Elle se piça les lèvres... Non, elle n'avait vraiment pas l'habitude de dire ça... Pour elle, tous les services qu'on lui rendait était normaux. On lui devait tout ça... On lui devait obéissance absolue. Mais, grâce àce Miguel, sa vision des choses commençait à changer. Un peu... Juste envers lui, en fait.
*Il est gentil... Devrais-je lui rendre la pareil?*
Merci...
Elle avait murmuré ce mot, timidement, presque inaudiblement. Puis elle le détailla... Pour la première fois, elle remarqua qu'il avait un certain charme, bien que très... Asperge. Elle battit des paupières pour essuyer ces larmes et ramena ces jambes sous son corps avant de croiser ces bras dessus, comme une enfant. Elle posa son menton sur le tout et regarda tristement l'habitat... Il n'y avait que des tableaux. Partout. Elle regarda un qui était proche d'elle de près... Il était rudement bien dessiné! Oui, elle apréciait les travaux du peintre. Elle trouvai ceci charmant, mais ne l'avouerait pour rien au monde) Elle passa bien cinq minutes à contempler ce tableau, les très fins, les détails, puis se redressa pour regarder celui posé à côté, y passa un peu de temps, puis se leva pour regarder celui derrière. Et ainsi de suite... Elle se mit donc à arpenter la salle, admirant le travail de cet homme si sale et mal habillé, mais vrai artiste dans l'âme. Elle ouvrit la bouche, sans réfléchir
C'est magnifique
Puis elle se figea. Les yeux écarquillés, le coeur battant, elle ne dit rien... Elle avait fait un compliment... Elle rougit, sans s'en rendre compte, et se tourna vers son interlocuteur... Mon dieu... Elle avait remercié, puis complimenté un homme qui l'avait percuté dans la rue, un simple marchand ! |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Lun 21 Fév - 19:30 | |
| Comme une enfant, fragile et vulnérable, elle s’est recroquevillée au fond du fauteuil, ses magnifiques prunelles de jade encore embuées de larmes. Voilà ce qu’elle est en cet instant, voilà comment il la voit, comme une enfant inconsolable, et Miguel est tout attendri par son chagrin, par les écorchures de son âme, par ce « merci » spontané qu’elle lui offre et qui ne peut être feint. Oui, elle est si charmante, dépouillée de sa carapace rugueuse de fierté et d’agressivité, si charmante débarrassée de cette arrogance qui dirige chacun de ses gestes, chacune de ses phrases, quand elle s’abandonne à la colère. Et le jeune artiste, ému, s’agenouille devant elle, lui sourit, et lui tend un mouchoir propre et bien replié, d’une blancheur immaculée.
Ne pleure plus, c’est fini … Sèche tes yeux … Tu as des yeux superbes …
Il la dévisage en silence, avec ce même sourire chaleureux et tendre, lui laissant le temps de se ressaisir. Esméralda s’est mise à contempler les toiles accrochées au mur, et s’en rapproche d’un pas léger, appréciant visiblement les œuvres de Miguel, ce qui le remplit de fierté. A l’image de chaque artiste, il lui arrive de douter de son talent, et le commentaire flatteur de la brunette le réjouit.
A mon tour de te remercier, tu es adorable. D’ailleurs ça me ferait plaisir de t’en offrir une. N’hésite pas, c’est de bon cœur, fais ton choix à ton aise. Moi j’ai du boulot !
Miguel ramasse la robe crottée posée sur un bras du fauteuil et se dirige vers une tenture épaisse tirée au fond de la pièce. Tout en se tortillant pour enlever sa chemise, il ouvre d’une main le rideau écarlate qui dissimulait un recoin éclairé par une fenêtre étroite donnant sur un carré de ciel bleu. Au centre de ce débarras, où un chat ne retrouverait pas ses jeunes, un haut baquet de bois blanc est posé sur une table ronde encombrée d’un bric-à-brac coloré et de quelques frusques usagées.
Admire le travail du maître, Esméralda ! … dit-il en riant.
C’est parti ! Le peintre devient blanchisseuse. Il a sa propre technique. Il plonge la robe de la brunette et sa chemise dans le bassin d’eau claire, ajoute trois bonnes pincée d’une poudre de perlimpinpin de sa fabrication personnelle, un demi-flacon d’un liquide fleurant bon la lavande, et il mélange le tout avec ardeur, tout en expliquant :
C’est de la couleur qui s’enlève facilement, sinon je serais obligé d’acheter de nouveaux vêtements chaque jour, étant donné que je mets autant de couleur sur mes frusques que sur mes toiles ! Mon boulot ne suffirait pas à payer tout ça ! Dans deux minutes, ce sera terminé !
Il touille encore un peu dans la cuve, éclaboussant un peu partout, bien entendu, puis il tord entre ses doigts les habits mouillés pour en retirer l’eau. Il déplie ensuite la robe d’Esméralda, l’inspecte avec soin, esquisse une grimace de satisfaction tout en se rapprochant de la brunette, répandant derrière lui une pluie de gouttelettes qui rebondissent sur le carrelage de la boutique en entonnant de joyeux ploc ploc ploc.
Voilà, ça y est, ta robe est encore trempée mais toutes les tâches ont disparu, tu peux vérifier ! Aucune souillure ne résiste à Miguel, le roi de la lessive ! L’ennemi héréditaire de la crasse ! Quand je veux, j’suis une vraie petite ménagère, moi. Viens, on va la mettre à sécher sur la terrasse, au deuxième étage. Ne fais pas attention au capharnaüm dans les escaliers. De là-haut, tu verras, on a une vue superbe sur la mer et sur le quartier des boutiques. Tu me montreras où tu habites et tu me parleras un peu de toi, d’accord ? On ne se dispute plus hein ? On est amis maintenant …
Tout en guidant Esméralda vers les marches grimpant vers les étages, Miguel attrape au passage la bouteille de rhum et deux verres. Boire un p’tit coup, ça rend gai et loquace, non ?
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Ven 25 Fév - 12:41 | |
| A mon tour de te remercier, tu es adorable. D’ailleurs ça me ferait plaisir de t’en offrir une. N’hésite pas, c’est de bon cœur, fais ton choix à ton aise. Moi j’ai du boulot !
Toujours tournée vers la toile, elle ne dis rien, encore rouge. Allez savoir si c'était complimenté Miguel qui lui avait fait prendre cette teinte ou qu'il lui dise qu'elle était adorable. Elle ne le dira jamais, et je ne suis même pas sûr qu'elle veuille le savoir elle-même... Quoi qu'il en soit, elle resta tourné vers une toile jusqu'à ce qu'elle est reprit une teinte normale, puis elle reposa son regard sur lui... Pour le découvrir en train de laver sa robe! Elle le regardait avec curiosité et amusement
Admire le travail du maître, Esméralda ! …
Il lui parlait vraiment comme un ami... Un sourire amusé s'étira au coin de ses lèvres tandis qu'elle le regardait retourné ses manches... Comme une vraie femme! Tandis qu'il remuait le tout avec ardeur, Esmée se mit une main sur la bouche pour qu'il ne l'entende pas éclater de rire. Elle se retint de glousser de justesse, le regardant toujours. Son regard était devenu pétillant. Pour une fois, elle traitait quelqu'un comme un égal et non comme un vulgaire serviteur
C’est de la couleur qui s’enlève facilement, sinon je serais obligé d’acheter de nouveaux vêtements chaque jour, étant donné que je mets autant de couleur sur mes frusques que sur mes toiles ! Mon boulot ne suffirait pas à payer tout ça ! Dans deux minutes, ce sera terminé !
Elle leva les yeux au ciel, toujours en souriant. Cet homme aux allures de sauvages, de mal propre, était en fait un garçon charmant... Et charmeur, Esméralda n'était pas dupe! Quand il eut fini, le coin dans lequel il s'était mit était trempé, mais je vis quand il inspecta ma robe qu'elle était nickelle. Il me le confirma par la suite, tout en s'auto-complimentant. Elle rit pour de bon cette fois, à gorge déployée, sans retenue, rejetant sa tête en arrière...
Voilà, ça y est, ta robe est encore trempée mais toutes les tâches ont disparu, tu peux vérifier ! Aucune souillure ne résiste à Miguel, le roi de la lessive ! L’ennemi héréditaire de la crasse ! Quand je veux, j’suis une vraie petite ménagère, moi. Viens, on va la mettre à sécher sur la terrasse, au deuxième étage. Ne fais pas attention au capharnaüm dans les escaliers. De là-haut, tu verras, on a une vue superbe sur la mer et sur le quartier des boutiques. Tu me montreras où tu habites et tu me parleras un peu de toi, d’accord ? On ne se dispute plus hein ? On est amis maintenant …
Elle réussit à se calmer après deux bonnes minutes, puis respira un bon coup, fermant les yeux, toujours le même sourire aux lèvres. Puis elle les rouvrit et regarda Miguel, avant de le suivre. L'escalier était en effet autant en bazar que le rez de chaussé. Toutes sortes de bibelots, de pinceaux, de pots de peintures vides, pleins, bref il y avait vraiment toute la panoplie d'un peintre ici! Il y avait aussi des palettes ébréchées, des fleurs fanées qui avaient surement servis de modèles. Ils passèrent au premier étage. Là, ils durent éviter toutes sortes d'obstacles. Esméralda soupira, pensant que cette homme devrait engager une femme de ménage un de ces jours... Mais elle continua sans râler tout de même, jusqu'à arriver à un autre escalier, un peu plus rangé cette fois. Tout le long du chemin, elle ne dit rien, regardant ici et là. Puis ils arrivèrent à la terrasse. Là, Esméralda regarda au loin et la vue lui coupa le souffle
Mon dieu Miguel c'est... Magnifique. Tout simplement.
De la terrasse, on voyait.. Tout. D'un côté la ville, le toit des maisons, les gens qui se pressaient dans les rues, qui papotaient... Et de l'autre, on voyait la mer, les bateaux, le port, tous ces gens qui se pressaient sur les quais. Soufflées,Esméralda se laissa tomber sur une chaise et contempla ce si beau paysage
Tu as déjà peint ça? |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Ven 25 Fév - 19:23 | |
| Est-ce le lavage, essorage, rinçage à la façon Miguel, ou bien est-ce le début d’inondation dans la boutique ? Qu’importe ! La brunette s’est enfin détendue, et son rire jaillit comme une gerbe de lumière éclatante qui naîtrait soudain d’un volet s’ouvrant pour laisser pénétrer le soleil levant.
Hop ! Robe blanche coincée sous le bras, Miguel entraîne Esméralda vers la terrasse. Pour l’étendre au soleil …euh ... la robe, pas Esméralda ! La montée vers le deuxième étage s’avère une aventure risquée, parmi les pots de couleurs oubliés qui ne demandent qu’à se renverser sur leurs chaussures, et parmi les débris de toiles ou d’encadrement qui cherchent sournoisement à s’accrocher à leurs semelles.
Et là-haut, oui là-haut, le panorama le plus superbe de l’île s’offre à leurs mirettes. Esméralda en est émerveillée, et Miguel, qui le connaît pourtant par cœur, l’est tout autant. Comme à chaque fois qu’il grimpe au niveau des toitures voisines. L’entrelacis des ruelles, les toits vétustes et colorés, les murailles et les balcons fleuris, dessinent une splendide mosaïque face à la mer turquoise et à ses moutons blancs qui galopent côte à côte vers le rivage doré. La brunette pose son charmant popotin sur une chaise, et s’en met plein ses prunelles d’émeraude.
S’il a déjà peint cette vision de rêve ? … lui demande t-elle ! A t-il assez de talent pour en saisir tout le charme et le restituer du bout de son pinceau ? Non, jamais il n’oserait ! Ou alors … à l’arrière-plan, derrière un visage ou une silhouette qui capturerait davantage l’attention des admirateurs. Et déjà, une évidence s’impose à lui ! Qui d’autre que la belle Esméralda pour trôner à l’avant-plan de ce paysage prodigieux ? Eh bien qu’attends-tu, Miguel, propose le lui, tu sauras ce qu’elle en pense ! Vous êtes presque des amis maintenant, pourquoi te refuserait-elle ce petit plaisir ?
Non, je n’ai pas encore peint ce panorama, il y a tellement de formes et de couleurs que je ne sais pas si j’en suis capable. Mais si tu acceptais de poser pour moi, ici, sur la terrasse, avec la mer ou le village juste derrière toi, je suis certain que ça donnerait un résultat magnifique, et je ne devrais pas reproduire tous les détails du paysage car ce serait toi le thème principal de l’œuvre.
Tout en réfléchissant, Miguel remplit deux verres de rhum, et en tend un à la brunette. Il dispose précieusement la robe blanche sur le dossier d’un fauteuil, puis poursuit, visualisant déjà la scène, alors qu’il ignore encore si Esméralda acceptera de lui servir de modèle.
Je t’imagine de profil, avec ta longue chevelure dansant dans le vent, et ton regard posé sur les toits ou les vagues. Dans une tenue … euh … plutôt légère, assez décolletée, qui mettrait en valeur ta gorge fine et tes épaules nues. Tu serais vraiment très belle. Dis-moi vite que tu es d’accord, Esméralda !
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Sam 26 Fév - 21:26 | |
| Non, je n’ai pas encore peint ce panorama, il y a tellement de formes et de couleurs que je ne sais pas si j’en suis capable. Mais si tu acceptais de poser pour moi, ici, sur la terrasse, avec la mer ou le village juste derrière toi, je suis certain que ça donnerait un résultat magnifique, et je ne devrais pas reproduire tous les détails du paysage car ce serait toi le thème principal de l’œuvre.
Esméralda baissa les yeux vers les mains de Miguel, qui s'appliquait à leur servir un verre de rhum à chacun. Elle prit le verre qu'il lui tendait et ne décrocha pas les yeux du liquide couleur miel qui baignait dans son verre avant de le porter à ses lèvres, savourant la force de l'alcool et l'arôme qui restait sur sa langue. Elle le regarda discrètement poser la belle robe blanche sur une chaise, tandis qu'il était de dos, admirant la colonne que l'on voyait à travers sa peau sur son dos nu. Puis elle détourna le regards pour embrasser des yeux le "panorama" comme il disait si bien qui s'offrait à eux. Jamais on ne lui avait demander ça... Mais le peintre qu'elle appréciait désormais continua tout de même, pris d'une inspiration dont seuls les artistes arrivaient à tirer profit.
Je t’imagine de profil, avec ta longue chevelure dansant dans le vent, et ton regard posé sur les toits ou les vagues. Dans une tenue … euh … plutôt légère, assez décolletée, qui mettrait en valeur ta gorge fine et tes épaules nues. Tu serais vraiment très belle. Dis-moi vite que tu es d’accord, Esméralda !
La (une.. deux...) troisième phrase lui fit perdre ses moyens une bonne fois pour toute. Et la dernière finit de l'achever. Il la complimentait d'une façon si naturelle... Comme si c'était une évidence pour lui. Et en plus il la suppliait d'accepter!! Elle se pinça les lèvres et essaya de donner une réponse, bredouillant, buttant sur les mots.
-Je.. Euh.. Je ne sais pas Miguel... Je... Je n'ai jamais posé. Et je ne m'en sais pas capable, il faut être patiente, immobile...
Puis elle se tut. Pendant un moment. Elle était aimable avec ce jeune homme... Toutes traces de fausse modestie et de vantardise, de mépris, toutes émotions néfastes avaient perdues leur place sur le visage d'Esméralda en cette heure. Et surtout, devant CE peintre. Il avait été le seul à l'avoir fait changer... ou plutôt non. Il n'avait rien fait, il l'avait juste percuté, salit, puis ouvert la porte quand elle pleurait... Oui, le peuple l'avait faite changer. Le peuple se foutait royalement d'Esméralda Bénévulzer.
C'est à cause de Miguel! Il m'a ridiculisé! Bon, il m'a aidé par la suite, nous sommes quittes. Mais c'est à cause de lui si j'ai pleuré pour la première fois depuis que je sais parler!
Esméralda ne savait plus quoi penser. Aussi, elle laissa ses idées vagabonder un peu quand une question se posa à elle... Pourquoi n'était-elle pas mariée à 20 ans déjà?
As-tu une femme?
Dès qu'elle eut refermé la bouche, ses lèvres se pincèrent imperceptiblement, elle baissa les paupières et se maudit d'avoir poser la question... Qu'est-ce qu'il lui avait prit? Après, ce garçon se ferait de faux espoirs, la courtiserait, elle serait encore obligée de le refuser et...
et si c'était le bon?
Esmée, stop |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Mar 1 Mar - 9:16 | |
| Cette idée d’immortaliser le charme d’Esméralda, au centre de cette terrasse ensoleillée, fleur parmi les fleurs devant le décor magnifique qui les entoure, lui paraissait géniale. Bon, la jolie brunette n’a pas accepté, eh bien soit, c’est dommage, mais ce n’est pas non plus un motif suffisant pour se jeter du deuxième étage. Le sol est dur, là en-bas ! Miguel comprend les raisons de son refus, la belle a un sacré tempérament, et n’est pas séduite par la perspective de rester immobile pendant des heures. Voilà ! Chacun fait ce qu’il lui plait ! Chacun est libre de ses choix, et Miguel s’en fera une raison. Il n’insistera pas plus longtemps.
En ce qui le concerne, soyons clairs, il lui faisait également cette proposition pour passer du temps avec elle, pour mieux la connaître et réciproquement. Il la trouve à son goût, la brunette, à présent qu’elle a rangé son agressivité. Soit ! C’est loupé ! Il trouvera autre chose. Un plan B. Un artiste ne manque pas d’imagination, c’est bien connu ! Au fond de lui, Miguel est certes déçu par son refus, mais il ne le montrera pas, il continuera à avancer tranquillement ses pions s’il en a l’occasion, et puis basta, il arrivera ce qui doit arriver !
A t-il une femme ? Cette question un peu abrupte d’Esméralda le surprend, et éveille en lui une multitude d’interrogations. Où veut-elle en venir ? Aurait-elle peur que son cœur soit occupé par une beauté locale ? Ca change tout, alors, s’il ne lui est pas indifférent ! Il la dévisage avec un étonnement non feint, alors que la belle baisse les yeux et semble vouloir rentrer dans sa coquille. Non, non, petite souris, ce n’est pas l’heure de retourner dans ton trou ! Tut tut tut ! Tu en as trop dit, ou pas assez, ma belle ! Fallait réfléchir avant ! Fallait tourner sept fois ta langue dans ta jolie bouche avant de prononcer ces mots ! Ou bien si tu veux, je peux le faire avec la mienne, pense le vil coquin, amusé par les regards fuyants de la mignonne. Il abandonne la robe blanche au souffle léger de la brise marine, et revient s’agenouiller devant elle, posant délicatement une main douce sur le jupon couvrant son genou.
Non, je n’ai pas de compagne, et ma dernière aventure remonte à quelques mois. Je me suis consacré à mon art, beaucoup plus qu’à ma vie privée ou sentimentale. Mais je me rends compte que j’ai loupé des choses importantes. Mais dis-moi, belle enfant, adorable muse, pourquoi me poses-tu cette question ?
Il lui adresse un sourire éclatant et malicieux. Mais aussi très tendre. Son sourire 13 bis, celui qui provoque les aveux les plus complets.
Aurais-tu l'intention de me demander en mariage ? …
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Ven 4 Mar - 21:42 | |
| Esméralda baissa les yeux vers ses mains quand elle vit Miguel s'agenouiller près d'elle et poser une main sur sa cuisse. Elle ne dit rien, elle attend juste la réponse. Mais elle n'a pas envie de l'entendre... Après tout, ceci ne la regardait pas, elle n'était qu'une femme comme tant d'autres qu'il connaissait depuis quelques heures... deux ou trois peut-être. Elle n'en savait rien et s'en moquait. De toute façon, il fallait qu'elle parte... Elle allait sinon se jeter dans les bras d'un parfait inconnu. Mais, qu'il prononce ses mots l'apaisa un peu et elle se rendit compte qu'elle s'était crispée en posant la question.
-Non, je n’ai pas de compagne, et ma dernière aventure remonte à quelques mois. Je me suis consacré à mon art, beaucoup plus qu’à ma vie privée ou sentimentale. Mais je me rends compte que j’ai loupé des choses importantes. Mais dis-moi, belle enfant, adorable muse, pourquoi me poses-tu cette question ?
Elle se détendit enfin... Puis elle prit une expression détachée, inventant de son mieux, se forgeant une réplique tout droit sortie des pensées d'une femme qui n'était pas la sienne, qui n'avait pas son caractère.
-Oh, parce que si tu en avais une, j'imagine son déplaisir à te voir avec une femme si peu vêtue qui a un verre de rhum a la main, et a qui tu es en train de caresser la cuisse sans ménagement...
Sa voix était parfaite, elle employé un ton excellent. Elle aurait était bonne actrice si elle n'avais pas trembler comme une feuille de tout son corps tellement elle avait honte d'avoir posé cette question, et si la tension sur son visage n'était pas aussi lisible que des lettres noires sur du papier blanc. Par le verbe caresser, elle exagérait, mais il est vrai que sa grande main sur le haut de sa jambe pouvait porter à confusion. En fait, il n'avait pas été dur de jouer ce ton sarcastique, hautain, car elle l'employait souvent naturellement. Ce qui faisait qu'elle n'était pas elle-même, c'est que Esmé ne se serait pas inquiéter pour ça... Elle aurait au contraire attendu avec délectation qu'une femme se montre pour la narguer, montrer qu'elle avait qui elle voulait à ses pieds... et mettre du bazar aussi. Mais elle pensait -priait en fait- que Miguel ne la connaissait pas assez pour savoir cela. La question suivante, en revanche, la désarçonna complètement.
-Aurais-tu l'intention de me demander en mariage ? …
Malgré l'éclat d'amusement qu'elle avait vu dans son oeil, elle ne put s'empêcher de pâlir et de bondir de sa chaise, de reculer à quelques pas de lui, contre la rambarde de la terrasse.
-Bon écoutes je t'aime bien mais avant l'amour y'a autre chose hein!!
Exact, avant, il y a les préliminaires!!
Elle fut choquée et honteuse de cette pensée... Mais elle n'avait pu s'en empêcher. Mais qui devenait-elle pour penser, oser penser, songer penser au sexe avec un homme tâché de peinture? Le sexe était tabou, le sexe est tabou, tabou, tabou, mauvais, mauvais, mal mal mal mal mal!! Il ne sert qu'à se reproduire. Esméralda n'était pas une catin. Elle reprit sa respiration, mais ses poings étaient serrés, même si elle ne s'en était pas rendue compte. Elle reprit, plus calme
-On va y aller doucement hein...
Prends moi dans tes bras...
Elle devenait folle. Elle n'avait jamais eu de pensées comme celles-ci, elle était chamboulée, désarçonnée, attirée par un homme qu'elle connaissait à peine... Il fallait qu'elle s'en aille, qu'elle respire, redevienne elle-même. Et sa robe qui ne séchait pas... mon dieu... Quelle galère... |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Sam 5 Mar - 9:31 | |
| Tu fuis, adorable créature, comme la colombe effrayée par les arabesques du vautour dans le ciel immaculé, comme la gazelle humant l’odeur du lion qui rampe dans les herbes folles et s’approche sournoisement. Oui, Esméralda a jailli de la chaise, échappant à la main posée sur sa cuisse, à cette main pourtant très sage l’effleurant à peine, et, en trois ou quatre bonds gracieux, elle se réfugie contre la rambarde de fer forgé surplombant la ruelle.
Trop vite ! Tu vas beaucoup trop vite, Miguel ! La belle n’est pas une citadelle à prendre de force. Ne te conduis pas comme le matou qui veut croquer la tendre musaraigne. D’ailleurs, la sylphide en jupons te le demande … On va y aller doucement …
Miguel a cependant une interprétation toute personnelle de cette petite phrase anodine. Ce n’est pas un « non », ni même un « peut-être ». C’est donc un « oui », avec une légère restriction, c’est un « oui » qui réclame un peu de temps, c’est un « oui » qui désire tempérer son empressement … Mais c’est un « oui » malgré tout ! Non ?
Le jeune peintre se redresse également, et se dirige vers Esméralda. Pas en conquérant, non, à petits pas légers, mais les lèvres esquissant un sourire ravageur. Trop vite ! Encore trop vite ! Oui, il en est conscient, mais c’est plus fort que lui. Il n’est qu’un homme avec ses failles et ses faiblesses, incapable de tergiverser davantage. Et la brunette est d’une beauté fabuleuse. Elle a une silhouette de reine, surtout si peu vêtue. Les rayons du soleil de midi papillonnent sur son visage, traversant les arbres en fleurs, et dessinent sur ses joues et son front des ombres fugaces et floues qui voyagent au rythme de sa respiration. Ses jupons sont rendus transparents par la lumière éclatante, et l'ensemble forme un spectacle merveilleux. Un cœur d’artiste bat-il plus fort et plus vite que les autres cœurs ? Quelle question ! Bien-sûr ! Une bouffée de désir envahit Miguel, jusqu’au plus profond de ses entrailles, inondant ses reins, brûlante comme une coulée de lave vomie par un volcan qui se réveille.
Tu n’as rien à craindre de moi, jolie sirène. Je n’ai aucune intention hostile. Je te promets que nous ne brûlerons pas les étapes. Et rassure-toi, je n’ai pas de maladie contagieuse …
C’est n’importe quoi ça, Miguel ! Ces mots sont idiots ! La belle n’a aucun doute sur tes intentions, c’est évident. Oui, ces mots sont idiots, mais ce sont déjà des mots d’amour. Miguel a posé les mains sur le garde-fou, de chaque côté du corps si appétissant de la brune. Les bras pressant tout contre ses hanches. Elle est sa prisonnière. Doucement, il se penche vers elle, cherchant tendrement ses lèvres pour y poser les siennes, alors que son regard se perd dans les prunelles de jade d’Esméralda pour y lire en elle.
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Sam 5 Mar - 17:28 | |
| Esméralda c'était figée, méfiante quand elle l'avait vu s'approcher de lui. Mais elle n'avait rien dit... Il souriait. pas un sourire doux et sincère, pas un sourire d'ami... non, un sourire qui veut clairement dire "je te veux". Qu'allait-il lui faire? Allait-il la forcer à dire oui? La retenir ici? La... Violer? A cette perspective, les yeux d'Esméralda s'écarquillèrent et elle se mit à trembler un peu. Elle secoua la tête, se ressaisit, contrôla son corps, et l'écouta parler.
Tu n’as rien à craindre de moi, jolie sirène. dit le requin affamé Je n’ai aucune intention hostile. dit l'assassin une dague à la main. Je te promets que nous ne brûlerons pas les étapes. dit le bourreau d'un innocent. Et rassure-toi, je n’ai pas de maladie contagieuse … dit l'idiot en face de moi
Elle soupira et le répondit rien... Elle tourna la tête vers le paysage sublime qui s'offrait à elle. Il était beaucoup moins beau d'un coup... Elle avait la tête ailleurs. Elle voulait partir. Mais elle voulait également rester... Elle le voulait. C'était physique... Mais Esméralda avait été élevé dans une famille où le sexe était un pécher, où il ne servait qu'à procréer. Ce qui était physique lui faisait peur... Et encore, elle ne faisait qu'y penser. Ce n'était pas encore vraiment arriver... Pas encore... Jusqu'à ce que Miguel arrive près d'elle et positionne ses bras autour d'elle. Elle se retourna alors, montrant une face étonnée, mais étant vraiment effrayée à l'intérieur d'elle-même. Quand les lèvres du peintre vinrent se poser contre les siennes, elle ne bougea pas, stupéfaite et morte de peur, d'effroi. Puis elle ferma les yeux et le lui rendit... Elle ne put s'en empêcher. L'arôme salée du peintre était tout simplement exquise, ses lèvres douces... Il n'était pas brusque, au contraire, et ses lèvres n'étaient pas écrasée mais juste délicatement posée... Tout était merveilleux... Elle passa ainsi un quart de seconde. Jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche... Automatiquement, imperceptiblement... Et qu'elle s'aperçoive de ce qu'elle voulait faire. Là, elle rouvrit les yeux, se dégagea et sachant qu'elle ne pouvait partir, elle... Lui colla une baffe.Elle y mit toutes ses forces, tout son désespoir, toute sa honte envers elle-même... Une larme roula sur sa joue et elle attendit qu'il se recule avant de prendre la parole, posément.
Ca suffit, tu n'es qu'un inconnu. Ne me touches pas. |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Dim 6 Mar - 13:05 | |
| Bon sang de bonsoir, quelle claque sur le museau ! La tête de Miguel a au moins du décrire trois tours complets sur elle-même ! Non, pas la peine de chercher, il ne se rappelle nullement d’une châtaigne de cette envergure ! Et cette gifle est d’autant plus douloureuse qu’elle est totalement inattendue, puisqu’elle interrompt un baiser délicieux, et qu’elle écorche tout autant sa fierté de mâle que sa joue. La mignonne paraissait pourtant prendre goût au doux contact de leurs lèvres, à ce petit jeu charmant et sensuel qui pouvait sans doute devenir le prélude à une jolie histoire, à une romance passionnée …
Non. Il n’en sera rien ! Miguel a reculé d’un pas, stupéfait, et Esméralda s’est glissée hors de la tendre étreinte. Décidément les femmes resteront un mystère insondable pour Miguel, et la brunette n’échappe pas à la règle ! Bien au contraire ! Voilà une donzelle en larmes qu’il sauve des railleries de la foule parcourant le marché, et qu’il reçoit gentiment chez lui ! Il la console, lui nettoie sa robe, et lui montre le paysage le plus fabuleux de l’île, et voilà de quelle manière elle le remercie ! En le repoussant comme s’il voulait l’agresser ! En le considérant comme un parfait inconnu ! Un proverbe lui revient tout droit de son enfance, disant … Faites du bien à un chien, il vous pisse dans la main … Eh bien celui qui a inventé ça n’était pas un idiot !
Il va sans dire que le barbouilleur n’est pas heureux de cette gifle. De cet échec. Son visage s’est fermé. Son regard s’est assombri, il est irrité et déterminé. Une main posée sur sa joue en feu, il tourne les talons et ramasse la robe séchant au soleil. Elle est encore humide, mais qu’importe, il la lance vers la brunette ! Qu’elle l’attrape au vol ou non, il s’en fiche ! Ca n’a aucun intérêt. C’est tout ! L’histoire se termine avant de commencer vraiment. C’est d’un ton très sec qu’il lui lance …
Voici tes fringues ! Je pense que nous n’avons plus rien à nous dire ! Je n’ai jamais été traité de cette manière ! Lorsque tu as tambouriné à la porte de mon échoppe comme une sauvage, j’ai cru que c’était un mouvement de colère inhabituel, mais non, je me trompais, tu as vraiment un fichu caractère ! Je comprends mieux pourquoi tu te balades toute seule ! Eh bien, je ne te retiens pas, tu connais le chemin ! Je ne te raccompagne pas ! Bon vent !
Sans accorder le moindre regard à la brune, il pose sur un chevalet, d’un geste brusque, un portrait presque terminé, celui d’une blondinette entièrement dévêtue, allongée langoureusement dans les dunes. Ce n’est pas sans raison qu’il a choisi celui-là. Ca lui permet de lancer un dernier quolibet à la brune ! Une ultime vengeance avant l'adieu.
Ca, au moins, c’est une jolie fille, et pas une enquiquineuse !
|
| | | |
Esméralda Bénévulzer
Forban
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] Dim 13 Mar - 16:17 | |
| Esméralda attrapa sa robe au vol, en y mettant toute sa grâce et toute sa beauté. Autant partir théâtralement!! Elle se la remit et revêtit en même temps sa mine supérieure, hautaine, celle de tous les jours en somme. Elle le regarda de haut, un sourire aux lèvres et prit un ton narquois
Il fait chaud, l'humidité me fera du bien!!
Elle ne voulait plus penser. Plus se dire que ce qu'elle faisait était débile. C'était sa formation d'esprit, point. Ne réfléchissant plus, elle voyait tout de même, et la vue du visage renfermé lui mit un coup au coeur mais elle n'y fit rien paraître. Et le ton sur lequel il s'exprime la charcute, mais elle garde tout de même la tête sur les épaules
Voici tes fringues ! Je pense que nous n’avons plus rien à nous dire ! Je n’ai jamais été traité de cette manière ! Lorsque tu as tambouriné à la porte de mon échoppe comme une sauvage, j’ai cru que c’était un mouvement de colère inhabituel, mais non, je me trompais, tu as vraiment un fichu caractère ! Je comprends mieux pourquoi tu te balades toute seule ! Eh bien, je ne te retiens pas, tu connais le chemin ! Je ne te raccompagne pas ! Bon vent !
Eh bien, tant pis, je me fiche de ce que tu penses de moi. Oui, je suis une princesse. Et je ne veux pas qu'on m'embrasse juste parce qu'on en a envie. J'exige de la délicatesse, Monsieur. Et je comprends pourquoi tu n'es pas marié. Tu ne sais vraiment pas parler aux femmes!!
Et pendant qu'elle parlait, elle regardait fouiller dans ses tableaux et sortir une peinture somptueuse, d'une femme blonde, nue. Moins belle qu'elle, évidemment... Enfin, c'était ce qu'elle pensait...
Ca, au moins, c’est une jolie fille, et pas une enquiquineuse !
Piquée au vif, Esmée rétorque sur le même ton:
Ca? Je suis moche moi?? Bah, de toute façon, qu'en sais-tu, tu ne m'as jamais vu nue!
Bon, elle avait mal compris la phrase du peintre... Esméralda ne se rendait pas compte qu'il n'y avait pas que la beauté qui comptait. Non. Pour elle, elle était belle, on devait par ailleurs lui obéir. Simple, non? Eh non, Esméralda. la vie n'est pas si simple, chère enfant. Elle se dirigea vers la porte, bousculant au passage le chevalet, ce qui fit tomber le tableau. Elle ne se retourna pas et partit avec une rage contenue. Arrivée au rez de chausser, elle prit un main plaisir à shooter dans un tableau, ce qui provoqua un grand vacarme et fit tomber une bonne dizaine d'autres oeuvres du peintre. Elle sortit de la boutique, l'air de rien, et se mêla dans la foule pour rentrer à sa librairie. A quelques mètres, elle s'arrêta pour se retourner vers la terrasse, essayer de voir une dernière fois le beau visage de ce grand homme... |
| | | |
Miguel d'Almeria
Capitaine Premier personnage
Sujet: La belle et le peintre Lun 14 Mar - 8:09 | |
| [justify]Eh bien, la trêve aura été de courte durée. Le temps d’un baiser … Non, même pas, le temps du début d’un baiser … La brune aura traversé l’existence de Miguel à la vitesse de l’éclair, et elle repart comme elle est arrivée, hystérique, hargneuse. Non, décidément, cette Esméralda n’a pas la lumière à tous les étages. Alors que Miguel s’escrime à redresser le chevalet qui était posé sur la terrasse, et qu’elle a renversé au passage, voilà que la brune se met à saccager l’échoppe avant de s’éclipser ! Le jeune peintre l’entend ensuite refermer la porte ! Le cyclone Esméralda a frappé dans l’île !
Va donc au diable ! … lance t-il en la regardant s’éloigner dans la ruelle, alors qu’elle se retourne une dernière fois et lève les yeux vers la terrasse ensoleillée.
Oui, va au diable ! … répète t-il, moins fort, avec un soupçon de regret dans la voix, hochant lentement la tête en admirant la silhouette légère et aérienne de la sylphide s’évanouissant dans la foule.
Fin de l’épisode … murmure t-il en descendant l’escalier afin de remettre un peu d’ordre dans le chantier laissé par la brune. Deux ou trois toiles éventrées gisent misérablement sur le parquet. Une autre est totalement démantibulée et les morceaux sont répandus ça et là de chaque côté du fauteuil. Maudite soit-elle ... grogne le barbouilleur ! Tout ça pour un baiser ! Bah tant pis, les dégâts ne sont pas réellement dramatiques. Il fera un feu de joie de ces débris et ensuite il tournera la page. Une de perdue, dix de retrouvées, dit-on ! Adieu madame Foldingue ! Bon vent !
Miguel s’installe à la table et déroule un vieux parchemin rongé par les siècles et les mites. Une carte de l’île, assez peu précise, et contenant de larges zones encore inexplorées, principalement des massifs montagneux et des forêts épaisses et millénaires. L’artiste pose délicatement quelques coquillages ramassés sur la plage sur les extrémités du parchemin, pour l’empêcher de se replier, et se met à étudier le plan. Ou plutôt à rêver devant ses contours imprécis, comme chaque soir depuis qu’il caresse le projet de partir à l’aventure pour découvrir de nouveaux paysages à immortaliser …..
|
| | | |
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: La belle et le peintre [PV] | |
| |
| | | | | La belle et le peintre [PV] | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|