Sigrid Solta
Capitaine Premier personnage
Sujet: Nuit douloureuse [RP Solo] Sam 20 Nov - 13:41 | |
| Sigrid eut un réveil plus ou moins difficile en cette matinée. De violentes douleurs au ventre l’avaient secoué alors qu’elle se croyait à l’abri des effets secondaires de ses terribles plaies d’il y a cinq ans. Mais visiblement, elle s’était bel et bien trompée, et son passé la rattrapait à grands pas. Effectivement, alors qu’elle allait atteindre ses vingt-quatre ans et qu’elle portait la vie en elle, Sigrid fut agressée par le Seigneur des Pirates en personne. Celui-ci, inquiet par la famine qui s’installait peu à peu parmi ses troupes, n’avait pas hésité à abattre les bouches qu’il n’était pas nécessaire de nourrir. Les vieillards qui étaient pour la plupart d’anciens pirates, les femmes et les enfants avaient été assassinés comme de vulgaires chiens. Et Sigrid fut l’une des victimes de cet acte barbare. Elle échappa cependant à la mort, mais fut également obligée d’accepter celle de l’enfant qu’elle ne mettra jamais au monde. Elle en avait terriblement voulu au Seigneur des Pirates, au point de souhaiter sa mort prochaine. Son souhait fut exaucé par la deuxième personne que Sigrid détestait par le passé : Erika Von Lowen. Mais peu à peu, la haine laissa place à la reconnaissance, car Erika était celle qui lui avait sauvé la vie lorsqu’elle était étalée sur le sable blanc, baignant dans son propre sang et dans celui de son enfant. Trois années plus tard, elle fut engagée en tant que Maître des Voiles. Elle avait appris à faire confiance à son capitaine et lui vouait désormais une obéissance presque effrayante…Croyez-le ou non, il vous est fortement déconseillé de la croiser lors d'une bataille. Sigrid, lorsqu'on lui en donne l'ordre, n'hésite pas à semer la mort autour d'elle. Elle estime ne plus rien avoir à perdre.
Elle n’avait donc pas cessé de bouger dans le confortable lit, s’efforçant de ne pas pousser de cris afin d’éviter d’attirer l’attention sur elle. Réveiller ses camarades n’était pas vraiment une bonne idée, surtout lorsqu’une dure journée s’annonçait le lendemain. Elle avait gardé le silence pendant de longues heures, accumulant une dangereuse fatigue qui pouvait la rendre inefficace sur l’Impériale. Une pensée lui traversa l’esprit lorsqu’un faible rayon de soleil vint se poser sur son visage pâle. Finalement, ce fut bel et bien à voix haute qu'elle exposa son cas :
-« J’ai passé la plus terrible nuit de toute ma vie ».
Téméraire et surtout inconsciente du danger qui la guettait si elle venait à prendre le risque de prendre la mer, Sigrid finit par se lever en douceur. Ses pieds nus et blancs se posèrent sur le sol froid de la grande chambre. En cette saison, il était plutôt difficile de vivre dans les grottes de l’île. Si l’on ne restait pas sous les chaudes couvertures et que l’on négligeait d’allumer quelques feux, il était facile de claquer des dents. Cependant, depuis les sept longues années pendant lesquelles elle avait dû habiter cette chambre, Sigrid avait eu largement le temps de s’habituer aux particulières températures des grottes en automne et en hiver. Mais passons le petit détail des températures hivernal de ce lieu désespérant. Pendant de longues minutes, Sigrid massa son ventre blanc où l’on pouvait distinguer une longue cicatrice causée par l’épée du Seigneur des pirates et l’opération que certains pirates avaient pratiqué sur elle pour lui éviter la mort et surtout pour lui retirer l'enfant décédé. Elle se leva ensuite et prit ses habits. Elle enfila délicatement le pantalon, et la chemise blanche. Elle enfila ensuite le petit gilet et attacha les quatre rubans rouges sur les lieux respectifs de son corps : les poignets, les cheveux, et la taille. Par la suite, elle enfila maladroitement ses bottes, évitant de peu de s’écraser d’une façon bien ridicule sur le sol en pierre de la chambre. Elle tituba pendant de longues minutes, se remettant peu à peu de sa courte nuit. Au fil des minutes, les douleurs au ventre s’estompèrent, et Sigrid en oublia presque qu’elle avait passé l’une des plus mauvaises nuits de toute sa vie.
Ajustant une dernière fois son fort joli chemisier blanc, Sigrid se hâta de rejoindre la petite table de bois qui se situait dans le coin de la pièce, à l’écart du lit et à proximité de la porte. Elle s’empara d’une feuille jaunâtre où étaient écrits quelques mots. L’écriture était très soignée, et pour ceux qui connaissaient le capitaine de l’Impérial, il était facile de reconnaître l’écriture de la demoiselle. D’un geste vif, les yeux bleus parcoururent le papier, le décryptant avec soin et cœur. Elle fit de suite des commentaires, comme elle avait l'habitude de le faire lorsqu'elle se trouvait seule. Les faire à voix haute pouvait lui causer des ennuis, mais elle était bien trop habituée à faire cela pour se détacher de ce défaut. De toute manière, jusqu'à maintenant, personne ne lui avait repproché.
-« Encore une journée chargée. Il faut nettoyer les voiles ou remplacer certaines d'entre elles à peine déchirées, et enfin lustrer le bois du bateau. Les canons sont beaucoup trop sales pour qu’ils fonctionnent correctement. Il faut dire que les mousses se laissent un peu aller ces derniers temps. Quant à la voile, je suppose que je vais devoir m’en occuper. Soit. Mais le soleil n’étant pas complètement levé, je vais profiter de mon temps libre pour écrire encore un peu dans mon journal. Les Mémoires de Sigrid hein… Qui les lira lorsque que je ne serai plus de ce monde ? J'ai perdu le seul enfant à qui aurait dû revenir ce petit carnet. »
Songeuse mais bien déterminée à faire du bon boulot aujourd'hui, Sigrid s’installa sur la chaise du bureau de bois et prit une plume. La plume semblait appartenir à un gros oiseau, telle une oie ou un goéland. Elle trempa la pointe dans l’encre noire et se donna tout à son écriture. Il était tellement important de bien rédiger un Mémoire en ces temps de guerre ! Après une ou deux heures de détente, Sigrid lâcha sa plume et se hâta de rejoindre le bureau d'Erika. Une importante réunion l'attendait, elle et ses deux autres collègues. Quoi que l'un d'eux était son supérieur, et elle espérait qu'il n'allait pas encore jouer les sadiques de service ! |
| |