Angelo Añada
Vigie Premier personnage
Sujet: Re: En route pour le Monastère d'Ulirac [RP Solo] Jeu 9 Déc - 14:13 | |
| Cela faisait bien une heure qu'il avait lancé son cheval au galop. Etant sur une hauteur, Angelo pouvait encore voir, très loin sur l'horizon, le scintillement de l'océan, calme dans l'anse du port assecien. Il croyait pouvoir distinguer la flèche de la cathédrale, mais sans doute ne faisait-il que l'imaginer. L'après-midi était douce et il s'en réjouit.
- Espérons que cela dure tout le temps du voyage !
Il descendit de cheval, laissant le percheron manger à sa faim. Quant à lui il s'assit en tailleur et médita quelques instants. Il devait se réhabituer à la montée de cheval. Il reprit la route en marchant à côté de la puissante bête.
Une bonne demi-heure plus tard, il remonta à cheval. Un écriteau indiquait qu'une petite auberge se situait à plusieurs lieux de là. Si le jeune prêtre voulait l'atteindre avant que la nuit soit complète, il lui faudrait pousser un peu le trot. Le cavalier claqua de la langue et le cheval reprit son trot. Le paysage défilait, émerveillant Aneglo. Il ne rencontrait plus personne sur les routes.
- Ces routes ne sont-elles jamais empruntées ?
Il ne voyait plus désormais le bel océan blanc sur l'horizon. Les lieux étaient déserts, bien qu'il ait plus d'une fois surpris un lièvre ou un chevreuil, parfois un renard, qui fuyait au bruit de son approche. Il traversait des landes planes, puis c'était de petites forêts qui y succédaient. Sur sa gauche commençait à se dessiner l'ombre imposante de hautes montagnes.
Le soleil se perdait bientôt derrière l'horizon et Angelo n'était pas encore parvenu à l'auberge. Agacé par l'idée de se laisser ainsi surprendre par la nuit, il talonna le percheron qui entama son galop. Mais malgré la vitesse, il ne vit les lueurs de l'auberge qu'une heure après le coucher du soleil. Moins d'une heure plus tard, le jeune missionnaire était atablé devant un quartier de viande, son cheval au repos à l'écurie. Il mangea comme un affamé et but sans doute plus que de raison. Il avait loué une chambre pour la nuit et il s'écroula sur son lit, rompu de fatigue, l'esprit vide.
Le réveil avait été difficile pour Angelo. Désespéré de s'être laissé aller la veille, il avait jeûné le matin et récité un rosaire. Puis il avait reprit la route. Le temps était toujours clément et il en remerciait son Dieu. C'était pour lui un signe de portection. Le jeune prêtre murmurait également des prières de remerciement, car jusqu'alors il n'avait pas fait de mauvaises rencontres. Certes voyager seul, entrainait l'ennui, mais c'était préférable au brigandage et autres barabries qui pouvaient se trouver sur son chemin. Si son père avait su qu'il voyagerait en solitaire dans ce monde hostile, il ne l'aurait jamais laissé partir. La visite exigée auprès de l'évêque était sans doute une manigance de son père : il espérait sûrement qu'une escorte lui serait attribuée pour qu'il rejoigne sans dommage sa nouvelle paroisse. Angelo Añada soupira. Il n'était pas aisé d'être prêtre, ayant fait voeux d'humilité voire de pauvreté, et d'être aussi le fils d'un très riche marchand influent. Et il ne pouvait se mentir à lui-même : il avait été élevé dans la soie ! Même le séminaire avait un mode de vie agréable. Certes sans faste, mais il y avait le confort nécessaire. Avant de faire part de son choix de mission, il était parti dans un monastère, en haut des montagnes. Le monde y était bien différent. La pénitence, l'abstinence, la pauvreté, l'humilité, c'est lors de ce mois passé loin de tout qu'il les avait appris. La puissance de cette expérience l'habitait encore et il ne parvenait pas à comprendre ce qu'il recherchait lui-même. Ses réflexions l'amenèrent jusqu'à tard dans la journée. Il était temps de trouver une auberge. Demain, il ne lui resterait que quelques lieux pour rejoindre le fleuve Jewith qu'il traverserait alors. Trois jours de bonne chevauchée le sépareraient du monastère. Au fond de lui, il ressentait le besoin de se retrouver dans cette communauté de frères. |
| |
Angelo Añada
Vigie Premier personnage
Sujet: En route pour le Monastère d'Ulirac [RP Solo] Mar 14 Déc - 21:07 | |
| Le relais apparaissait petit à petit à l'horizon. L'homme enveloppé d'une lourde cape sombre chevauchait au trot, tranquillement. L'énervement provoqué par la traversée du fleuve Jelith s'était estompé par le voyage. Il n'avait presque pas mis pied à terre et avait effectué le tiers du chemin. Le percheron avait tenu la distance, mais il était maintenant bien fatigué.
Angelo resta très distant avec le palefrenier et l'aubergiste. Il commanda un repas consistant et une chambre correcte. Il s'était restauré, puis endormi rapidement après s'être allongé. Le lendemain, il ne fut pas plus locace et repatit au galop. Le ciel était couvert, et la pluie menaçait. Vers midi, le jeune prêtre dû se couvrir de sa cape pour ne pas être trempé. Cela ne l'empêcha pas de faire route jusqu'au soir. Et il ne parvint à l'auberge la plus proche qu'à une heure avancée dans la nuit. Il ne prit qu'une chambre pour la nuit, mais pris le temps de déjeuner avec appétit le matin. L'aurore posait une lumière blanche sur la campagne. La pluie avait cessé, mais des miliers de lumières d'eau brillaient sur les grandes étendues vertes. Sur les routes, il fit plusieurs rencontres, mais les voyageurs étaient soit des marchands qui comptaient le temps passé sur la route, soit des voyageurs solitaires qui, comme lui, n'avait guère envie de s'attarder sur les chemins. Angelo parvint au début de la soirée à une étape. Et il s'y reposa enfin. Son cheval était fourbu et lui également : le repos était mérité, car ils seraient au monastère demain à la même heure. Il se fit servir une belle pièce de viande et recommanda que l'on donne de l'avoine généreusement au robuste percheron. Avant de dormir, il récita un rosaire et demanda pardon pour ses fautes. Enfin en paix, il s'endormit jusqu'au petit matin. Après une rapide collation, il enfourcha Gampa (c'est le nom qu'il avait finalement donné au cheval) et se mit au trot. La journée était fraîche, mais la pluie semblait se retenir. Entre chien et loup, Angelo vit enfin les lumières du monastère, situé un peu en hauteur. Des champs de chaque côté de la route, des vignes sur les collines environnantes, se devinaient et marquaient clairement le territoire de l'abbaye. Dans son coeur, le jeune prêtre ressentait une douce chaleur, une paix intérieur : il était de retour chez lui. Il n'était jamais venu, mais la communauté des hommes de Dieu était grande. Là il pourrait retrouver son équilibre et sa force. En y repensant, cela faisait un très bon mois qu'il n'avait plus eu de contact avec d'autres hommes de foi. Il se sentait comme un enfant laissé seul et qui retrouvait enfin la protection de la maison familiale. Le monastère qui avait pourtant une réputation d'austérité, avait pour lui un goût de miel. |
| |