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Pour l'Intendant, pour Glénia [PV]

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Butchlet

Butchlet

Matelot
Premier personnage


Journal de bord
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MessageSujet: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeMer 13 Juil - 21:58

Cinq heures... Voici cinq heures que, poussée par un vent venant du nord-ouest, la vaillante petite frégate avait dépassée le dernier pic de terre. Maintenant, légèrement couchée par la force du vent qui l'empêchait de prendre un cap approprié, l'Equinoxe peinait à remonter vers le nord. Elle filait pourtant, malgré le vent mauvais et une mer de plus en plus grosse. Pas menaçante cependant. La mer Zannir était particulière. Des reflets saphirs profonds avaient bientôt laissés place à une tapisseries verte émeraude parsemée de moutons blancs à la crête des vagues. La vitesse de l'Equinoxe l'empêchait d'avoir un taux de roulis trop élevé mais par mesure de sécurité, surtout avec deux « illustres » invités à bord, Butchlet avait ordonné de faire moucher les lanternes. Parfois, quelques embruns jaillissaient par delà le faucon doré en proue. Le ciel était encore clair, peu chargé en nuages. Le soleil couchant l'illuminait d'une couleur sanguine dardant la frégate de ses derniers rayons. Les dorures de la frégates renvoyaient la lumière de l'astre solaire dans une explosion de rayons d'or.

Butchlet se tourna vers le soleil pour admirer la vue. Le navire avançait par lui-même et le vent seul suffisait à gonfler les voiles. Le commandant repense aux dernières heures. Pendant qu'il dirigeait l'appareillage, Edward avait accompagné Vanina et Dan dans la cabine. Comme de bien entendu, l'intendant avait souligné l'étroitesse de la cabine. Mais bon, le commandant Taylor avait pris sur lui et s'était contenté d'un petit hochement de tête lorsque les faits lui avaient été rapportés. Puis, pris par les manœuvres, les rapports et tout son travail de commandant, même secondé par Eward, l'avaient pris jusqu'à ce moment. Il ruminait encore ce choc lors de la vue de Vanina montant à bord. Mais Butchlet n'haïssait pas l'intendant pour ça... Enfin... Pas que pour ça. Il l'avait humilié devant tout son équipage, et c'est ce même équipage qui s'était pris un soufflet lorsque Dan de Nosvyl avait refusé de passer la troupe en revue et s'était montré indifférent aux efforts de l'équipage. Haineux, rageux, furieux... Voilà le calme Butchlet Henry Taylor qu'on voyait d'habitude. Mais le problème était bien réel, plusieurs officiers étaient venus le voir tour à tour pour lui demander de veiller à ce que l'intendant se calme. Il pouvait très bien être victime d'un accident. Mais si c'était le cas, Butchlet traquerait le coupable et le ferait pendre. On ne devait pas contredire son autorité. Et il était hors de question de ruiner la réputation de l'Equinoxe sur un coup de sang. Il agrippa la lisse de la dunette et la sera jusqu'au point de voir blanchir ses phalanges. Des pas parvinrent alors à ses oreilles. Des pas légers... Une femme seule pouvait marcher comme cela... Vanina...

- Bonsoir mademoiselle. Heureux de vous revoir. Vous êtes bien installée ?



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Vanina Delhis

Vanina Delhis

Vigie
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Journal de bord
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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeVen 15 Juil - 12:09

Ayant suivi le second du commandant Taylor, Vanina avait fini par arriver dans la cabine qu'elle allait partager avec Dan de Nosvyl. Alors que ce dernier émettait, comme à son habitude, des commentaires désobligeants, la jeune femme se contentait d'observer l'endroit où elle allait dormir pendant le voyage. Bien entendu, elle le partageait avec Dan, tout comme elle partageait son lit dans ses appartements. Elle ne s'était fait aucune illusion quant à cela. L'intendant, même pour des raisons d'éthique, ne lui aurait jamais laissé le choix. Il faisait comme bon lui semblait, comme d'habitude, et ce n'est pas elle qui serait venue s'y opposer, pour la bonne et simple raison qu'elle dépendait entièrement de lui.

Les affaires installées, on proposa à Vanina quelque chose à boire pour se rafraîchir, et elle accepta sans hésitation. En effet, si les températures sur le continent étaient chaudes, elles l'étaient encore plus en mer. Il suffisait de mettre un pied sur le pont pour être assailli par une chaleur accablante. Bien entendu, une fois rafraîchi, l'Intendant reprit ses mauvaises habitudes - qu'il n'avait en réalité jamais perdues - et partit faire une "visite" du navire, autrement dit une critique en règle de l'endroit. En y pensant, Vanina soupira. Il n'allait pas tarder à se faire détester par l'ensemble de l'équipage, si ce n'était pas déjà fait. Ils ne penseraient pas forcément la même chose d'elle-même, mais se demanderaient forcément ce qu'elle faisait avec un homme aussi ... pénible. La jeune femme n'aurait pas vraiment de réponse à leur fournir, car elle se posait elle-même la question, parfois. Il s'agissait d'une opportunité en or de travailler auprès de l'Intendant du gouverneur ... Elle n'en était pas toujours convaincue, mais c'est la seule chose qu'elle pourrait répondre aux curieux.

Sortant de ses pensées, Vanina regarda autour d'elle. Elle se trouvait encore dans la cabine, seule, et la chaleur commençait à l'étouffer. Cela lui ferait sans doute du bien d'aller prendre l'air ... Elle prit sa décision en un instant, et sortit. Une balade sur le pont était la bienvenue. Marchant tranquillement, Vanina ne se pressa pas. Pourquoi l'aurait-elle fait, d'ailleurs? Pour rejoindre Dan? Certainement pas. La jeune femme profita de ce moment de solitude pour apprécier la vue qu'on avait depuis le pont du navire. C'était la première fois qu'elle montait dans un bateau, et elle contempla la mer un moment. Le soleil se reflétant dessus lui offrait un beau spectacle dont elle ne voulait pas manquer une miette. La mer autour d'elle, et le vent qui venait caresser ses joues et agiter ses cheveux blonds ... Une sensation encore peu familière, qu'elle appréciait déjà. Dans un sens, Vanina comprenait pourquoi autant d'hommes tenaient à s'engager dans la marine. Cette sensation de liberté, même moindre, devait sembler particulièrement attirante.

Alors qu'elle poursuivait son chemin, Vanina aperçut une haute silhouette sur la dunette, une silhouette qu'elle reconnut aussitôt, bien malgré elle. Le commandant aurait il lui aussi besoin d'un peu de solitude? La jeune femme hésita longtemps, fixant le dos de l'homme qu'elle hésitait à rejoindre. La fuite était une solution tellement simple... Vanina l'avait souvent choisie, que ça soit dans un passé proche ou lointain. La dernière fois qu'elle avait vu Butchlet y compris. Elle avait trouvé plus facile de fuir, plutôt que d'affronter les choses et de voir la réalité en face. Si elle avait appris à faire cela dans son enfance, elle ne se serait sans doute jamais retrouvée la. Mais ce n'était pas le cas. On lui avait toujours dit, à l'orphelinat, qu'elle n'aurait de toute façon pas l'avenir brillant dont elle rêvait, et qu'elle aurait de la chance si elle parvenait à devenir commerçante, ou quoi que ce soit d'autre. Arrivée à Assecia, la jeune fille avait cru en ses rêves, jusqu'à ce qu'ils se brisent et qu'elle se décourage complètement.

La encore, elle hésita à se lancer, car elle ignorait ce que cet homme lui voulait. Elle entama cependant quelques pas vers lui. Quelques pas de trop, peut-être, car il les entendit. Elle n'eut alors pas d'autre choix que de le rejoindre. Cette fois-ci, elle ne s'enfuirait pas. Pas tout de suite, en tout cas. Elle vint à côté de lui, posant ses mains sur la lisse, fixant encore une fois l'océan. Elle hésitait à tourner la tête, mais elle sentait le regard de Butchlet se poser sur elle. Il finit par lui adresser la parole, et elle n'eut pas d'autres choix que de le regarder.

- Bonsoir mademoiselle. Heureux de vous revoir. Vous êtes bien installée ?

- Bonsoir, commandant Taylor, répondit la jeune femme, sans oublier de faire preuve de politesse - Inutile de donner l'impression qu'elle était aussi insupportable que son patron. M. de Nosvyl et moi-même sommes très bien installés. Excusez son attitude quelque peu ... surprenante. Il n'est pas de très bonne humeur aujourd'hui.

Mensonge. Ou plutôt, mensonge par omission : Dan n'est jamais de bonne humeur. C'est cependant quelque chose que Vanina ne pouvait pas se permettre de dire, car s'il l'apprenait, elle serait sans doute renvoyée sans cérémonie. De plus, Butchlet ne tarderait certainement pas à s'en rendre compte tout seul ...
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Butchlet

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Matelot
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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeDim 28 Aoû - 16:29

Butchlet se mit sourire en regardant le soleil se coucher.

- Oui effectivement, j'avais cru comprendre...
Vous ne vous êtes pas attiré les bonnes grâces de l'équipage...

La remarque était sur un ton plus qu'acide, le commandant de l'Equinoxe n'était pas franchement ravi de la tournure que prennaient les évènements. Il baissa le ton et se retourna vers Vani pour plonger son regard dans celui de la blonde.

- Ne cherchez pas à quitter la cabine, l'entrepont n'est pas très sûr

Elle esquissa un léger sourire, plus amer qu'autre chose.

- Cela ne m'étonne pas beaucoup. M. de Nosvyl n'est pas d'une nature particulièrement ... aimable.

Elle le regarde en fronçant les sourcils, comme si elle repensait à ce que venait de dire le commandant.

- Mais... Pourquoi donc?

- Eh bien vous devez savoir que la parade de l'embarquement était toute spéciale pour l'équipage. Chaque homme y avait mis du sien et avait fait en sorte de le navire soit dans son plus bel état. En dédaignant la revue des troupes embarquées, monsieur de Nosvyl a clairement blessé mon équipage...

Butchlet eu un sourire de déni. Il se remémorait la scène. Elle n'avait alors rien de drôle. Humilier ainsi un bâtiment était du sadisme pur et simple.

Elle laissa échapper un long soupir.

- Je me doute que le mal est déjà fait, et je n'y peux de toute manière pas grand chose. Il nous est donc impossible de mettre un pied sur le pont sans nous attirer les foudres de vos hommes?


Il eut un petit rire de dépit, et d'un geste invita Vanina à marcher vers l'avant du bâtiment, moins fréquenté.

- C'est malheureusement plus compliqué que cela mademoiselle Delhis... A mon grand regret...

Il commença à marcher doucement, laissant sa main sur la lisse de la frégate.

- Vous voyez, la plupart de mes hommes ont été déçus, non seulement ils pensaient s'attaquer aux pirates mais ils ne pensaient pas se faire cracher dessus par le passager à transporter. J'en suis désolé, mais ils vous ont assimilé à l'intendant...

Il lui adressa un regard lourd de sens. Tandis qu'elle marchait tranquillement à ses côtés. Elle avait pris un air sérieux.

- Ne soyez pas désolé... Je travaille pour l'Intendant depuis plus d'un an, c'est une simple question d'habitude.

Ils arrivèrent au bout du pont, à la proue. Devant eux, le faucon doré resplendissait dans la lumière du soir, l'étrave brisait l'écume.

- Vous n'êtes pas comme cela mademoiselle Delhis... Il est injuste que les gens soient dans l'erreur. Vous m'êtes apparue plus qu'aimable lors de notre première rencontre. Vous réitérez la chose ici même. Non mademoiselle, cela n'est pas juste. Les gens sont ce qu'ils sont. Mais vous ne devez pas en patir...
C'est pour cela que je suis désolé que mes hommes ne vous estime pas plus...


Elle rougit légèrement, et lui adressa un petit sourire avant de détourner le regard, préférant poser ses yeux sur l'étendue bleue et agitée qu'est la mer. Butchlet se senti un peu désarmé face à cette jeune femme plutôt consciente de tout. Il changea de sujet.

- Et vous même ? Comment êtes-vous entrée au service de l'intendant ?

- Disons que c'est plutôt .. Compliqué. Mais une opportunité s'est présentée, et je l'ai saisie. Je ne suis pas née avec un pompon doré dans la bouche, comme la plupart des gens hauts placés. Je n'aurait pas eu d'autres chances que celle-ci de me faire une place dans ce genre de domaine.

Elle perdit son sourire, sentant qu'elle en avait déjà trop dit.

- Soyez satisfaite, les bonnes opportunités ne sont que trop rares de notre temps

- J'en suis consciente. Et vous, comment avez vous réussi à obtenir le grade aussi élevé que celui de capitaine?

Il sourit sincèrement.

- Oh... C'est une longue histoire. J'étais sans doute prédestiné. On est tous marins dans la famille, de père en fils. J'ai fugué à douze ans pour m'engager comme mousse. J'ai quitté la marine militaire à dix-neuf ans pour rejoindre la Compagnie des Contrées Orientales. Puis de fil en aiguille, je suis devenu commandant. J'ai réintégré la marine de guerre lorsqu'un nouveau conflit s'est déclaré et on m'a envoyé ici avec le fleuron de notre marine.

C'est alors que l'un des officiers du bord s'approcha discrètement. Il manifesta sa présence par un toussotement gêné.

- Hm... Comandant, je souhaiterais vous voir pour un problème délicat...

Butchlet poussa une longue expiration et se retourna vers Vanina avec un air désolé.

- Veuillez m'excuser, j'ai à faire. Je vous recommande de ne pas trop traîner ici, rappelez-vous ce que je vous ai dit...

Il porta la main a son chapeau pour saluer et suivit son officier qui lui parla à voix basse de la présence probable de rats. La discussion continua sur le tour des problèmes actuels du navire. Le soleil

Le soleil passa derrière la ligne d'horizon et la nuit tomba d'un coup. Traçant désormais sa route au milieu des flots noirs, l'Equinoxe remontait vers le nord-est sans parvenir à infléchir plein nord. Le vent continuait d'imposer sa loi et malgré le fait que Butchlet avait fait serrer le vent. Dans l'obscurité, seul les petites lanternes allumées sur le pont brillaient et permettaient de voir devant soi. La nuit était noire, terriblement noire. D'imposants nuages noirs parcouraient le ciel, obstruant la vue de la voûte céleste et masquant étoiles et lune. Une nuit oppressante. On entendait le grondement de la houle, le bruit de l'eau tranchée par l'étrave du navire et le grincement des manœuvres. Mais si elle était noire, cette nuit n'en était pas moins douce. La chaleur du jour était encore présente et contrairement aux eaux de l'Empire, la mer Zannir restait chaude la nuit. Du moins pour Butchlet qui se rappelait fort bien des nuits lors de patrouilles côtières où la température était inférieure à celle du jour par dix degrés. Le commandant avait lui-même retrouvé sa petite cabine.

Il avait attrapé un verre de cognac et était remonté discrètement sur le pont retrouver les officiers de quart, plus endormis qu'autre chose. La houle était assez grosse mais pas menaçante. Le commandant, chemise ouverte et décontracté, s'accouda sur le bastingage et posa son vers dessus tout en le tenant. Il regardait l'écran noir qui entourait le navire qui continuait à avancer. Mais en l'absence de repères visuels, on pouvait avoir l'impression que le navire était parfaitement immobile. Il était vrai qu'à cet instant précis, l'univers de tous ceux qui étaient à bord de l'Equinoxe, frégate de la Marine Royale de Soakith, se cantonnait au pont du navire de guerre. C'était plutôt étrange mais reposant. Butchlet se sentait ailleurs. Désisté de toutes ces foutus obligations diplomatiques et militaires. Il vida son verre et le pilote, toujours à son poste, même de nuit mais toutefois secondé par deux aspirants.

- Eh bien monsieur Grumb, tout va pour le mieux ?

Les yeux du pilote se posèrent subrepticement sur la rose de vent située devant la roue, puis le vieil homme répondit d'un ton tranquille après avoir salué d'un garde-à-vous assez mou.

- On fait route vers le nord-nord-est commandant, on devrait pas perdre plus d'un jour sur le temps estimé...

Butchlet hocha la tête et reparti dans les entrailles de son navire.

* * * * *



Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Storm-10

La cloche sonna six heures lorsque Butchlet se réveilla. Dès qu'il fut en état de penser, il remarqua quelque chose de changé. Les mouvements du navire, la lumière qui entrait dans la petite cabine... Il émergea par la même échelle que celle par laquelle il avait quitté le pont le soir dernier. A sa grande stupéfaction, le vent avait changé et soufflait désormais vers le nord. Mais si le vent avait désormais un bon axe, il soufflait désormais avec violence. La mer avait perdu sa teinte verte pour un gris menaçant. Les nuages noirs était toujours là, dilué dans d'autres plus gris clairs. Les mouvements du navire était plus violents que la veille. Le vent lui s'engouffrait partout et faisait claquer les uniformes, pavillons, drisses et voiles. Les bourrasques achevèrent de réveiller Butchlet qui se dirigea rapidement vers son second. Le vent était tel que le commandant devait crier pour se faire entendre. D'une main, il tenait son tricorne pour éviter qu'il ne s'envole tandis que de l'autre il étreignait la garde de sa rapière où luisait toujours l'imposant saphir.

- Monsieur Longway ! Où en est-on ici ?

Le second lui expliqua alors que le vent s'était levé durant la nuit et que le vent ne cessait de forcir depuis maintenant deux heures. L'écume jaillissait par delà la proue et le bord de la frégate. En levant les yeux, Butchlet eu la bonne surprise de voir la toile de gros temps montée sur les mâts de la frégate.
Les vagues secouaient le navire tel un fétus de paille. Les mouvements brusques n'arrangeaient pas les affaires de l'équipages qui couraient d'un point à un autre. Le navire s'enfonçait dans un creux que déjà une lame le faisait sauter. A peine le navire commençait à giter sur bâbord qu'une lame le projetait sur tribord. Les éclairs s'abattaient partout, zébrant le ciel d'une lumière fantomatique avant de disparaître au détour d'un creux. La pluie battante martelait le pont du navire toujours balloté par les lames. Butchlet, la vision troublée par le sel, l'eau et le vent, leva les yeux vers la mer en furie pour constater le spectacle qui s'offrait à lui. Un océan démonté, sous un ciel couleur cendre, parfois traversé par un bref éclair. Les embruns lui fouettaient le visage et Butchlet tituba jusqu'à l'échelle. Se tenant aux parois, il arriva jusqu'à la cabine du commandant : sa cabine. Il toqua mais n'attendit pas de réponse. Il était à bord de son bâtiment, seul maître à bord après Dieu. Il fit un salut militaire trempé, accorda un hochement de tête à Vanina et prit un air formel tout en aggripant les poignées de la porte de peur de tomber.

- Monsieur l'intendant, mademoiselle Delhis... L'équipage a la situation bien en main, nous avons passé la partie la plus violente de la tempête, le calme devrait revenir d'ici quelques heures. Néanmoins, je ne vous autorise pas à sortir de la cabine avant que je ne donne mon accord formel. Il y a danger de mort à se risquer là-haut. Nous avons déjà perdu plusieurs hommes. Merci de votre compréhension, bon courage.

Sans rien dire de plus, il se retira. Il hésita à les enfermer sous clé mais se retint de le faire malgré les mouvements du navire. L'intendant ferait un foin s'il apprenait qu'il avait été enfermé. D'autant plus que si la situation devenait vraiment intenable, les deux passagers seraient piégés et finiraient noyés comme des rats. Jurant intérieurement, Butchlet remonta sur le pont pour être cueilli par un paquet d'eau qui s'engouffra dans l'échelle et le fit retomber de toute la hauteur de l'escalier. S'aidant de sa rapière comme d'une canne, il se hissa sur ses jambes et s'élança dans l'escalier avec prudence et douleur, le tout saupoudré de quelques grossièreté bien senties qui ne convenaient certes pas à un capitaine de sa Majesté mais qui reflétaient bien la situation... Bien qu'il aurait été étonnant que l'escalier et l'océan aient une mère. Une fois sur le pont, il reprit les choses en main. Il s'écoula une demie-heure avant que les éclairs ne cessent de frapper. Un quart d'heure plus tard, la pluie battante laissait place à un fin rideau de crachin. Une heure plus tard, le vent lui-même se calmait et la houle cessa en même temps. Poussée par un petit vent fort agréable, l'Equinoxe naviguait sous une petite pluie qui lavait tout le sel qui commençait déjà à s'incruster partout. Derrière la frégate cependant, barrant l'horizon de son noir si menaçant, la tempête assistait à la fuite de sa proie avec l'indifférence des prédateurs. Au loin, on voyait encore les éclairs se fracasser sur l'eau et les nuages s'illuminer par à-coups. Ils étaient tirés d'affaire pour le moment mais c'était désormais terminé.

- Monsieur Longway ! Replacez la toile légère, nous allons profiter de cette accalmie pour quitter la zone dangereuse.

Tandis que la manœuvre était exécutée, Butchlet alla voir Grumb, toujours présent à son poste. Il ne semblait même pas avoir remarqué la pluie qui dégoulinait le long de son visage tanné par le vent, l'eau et le sel. Le commandant se cala sur la droite du navigateur et commença à lui parler sans même le regarder. Pas besoin. La connivence entre le commandant et son pilote était telle que tous savaient que Butchlet demandait toujours à Grumb dès qu'il y avait un renseignement météorologique.

- Alors monsieur Grumb ? Avons-nous tant dévié que ça ?

- Hm... Aussi incroyable que ça puisse paraître, on a conservé le cap durant la tempête. On a réitéré l'exploit de notre arrivée dans le coin.

- Oh... Eh bien félicitations à tous.

C'était sincère. Butchlet était fier de son bâtiment, et surtout de son équipage. Tous avaient bien joué leur rôle. Particulièrement Longway, Grumb ains que plusieurs marins qui avaient abattu le travail pour deux ou trois. Butchlet couva le pont de l'Equinoxe. Le navire n'avait pas trop souffert mais les hommes étaient fourbus. La pluie offrait certes une délivrance sans pareil après... Après près de douze heures de chaos. Il était effectivement presque six heures du soir. Le soleil commençait à se montrer, passant sous les nuages, il enflammait le ciel. Les couleurs était splendides mais les marins impériaux et fändiriens étaient bien trop harassés pour s'en rendre compte. Butchlet alla vers Edward et posa sa main sur l'épaule de son second.

- Edward... Merci pour tout, veillez à prendre du repos. Je vais me charger de prendre les dernières dispositions.

Tandis que le second quittait le pont, Butchlet alla trouver le troisième lieutenant Janome. Si le séjour à terre du commandant lui avait permis de faire ses preuves en tant qu'officier, il n'en restait pas moins arrogant. Il apprendrait à ravaler sa fierté. Butchlet s'était intimement donné le pari d'en faire un officier digne de ce nom. S'il perdait son pari, il débarquerait le troisième-lieutenant sans autre forme de procès.

- Monsieur Janome, vous veillerez à ce que le coq serve un repas chaud à l'équipage, double dose et arrosé de rhum ! Je veux que nos hommes soient rassasiés, qu'ils dorment bien ce soir. Vous ferez apportez un foie gras et un gratin de légumes arrosés d'un bordeaux de ma réserve à l'intendant de son Excellence le Gouverneur et à son assistante.

Le jeune officier opina du chef et parti dans les entrailles de la frégate. Tandis que Butchet regardait d'un air méfiant le ciel qui se dégageait petit à petit. Le soir commençait à tomber. Le commandant réprima un bâillement et confia la direction du navire à l'un des quartier-maîtres avec l'assistance de Janome, qui était resté à fond de cale à s'occuper des canons qui menaçaient de rompre leurs attaches. Le soir tomba vite, Butchlet alla se coucher et, fourbu, il se laissa choir sur la petite couchette de la cabine de son second. Deux minutes plus tard, il dormait.

* * * * *

Le lendemain, la journée s'annonçait d'emblée différente. A huit heures déjà, le soleil dardait de ses rayons le pont de l'Equinoxe. Il faisait déjà suffocant. L'eau qui s'était accumulée dans tous les creux du navire s'évaporait et rendait l'air encore plus dur à respirer. Revigoré par sa longue nuit, Butchlet se tenait sur la dunette et dirigeait son navire avec bonne humeur. Satisfait de son équipage, content d'avoir passé la tempête d'hier et puis du peu de dégâts que le navire avait reçu. Seule une couleuvrine avait rompu son attache et avait endommage un escalier. Impossible de la remonter durant la tempête. Le fût du canon avait roulé dans un coin du navire et il était désormais impossible de le remonter sans des installations adéquates. Il faudrait attendre Glenia. En attendant, Gresling, le charpentier du bord, avait réparé l'escalier brisé en deux par le poids du canon. Canon qui avait été arrimé là où on l'avait retrouvé. L'Equinoxe avait retrouvé sa superbe et voguait fièrement sous les quelques nuages blancs qui parsemaient encore le ciel désormais bleu de Fändir et la mer Zannir. La houle s'était calmé et la frégate frayait joyeusement son chemin au travers d'un tracé d'écume blanche. Rien ne subsistait de la tempête que le navire avait essuyé la veille. Le pont avait été dégagé et les hommes avaient pu récupérer convenablement après un bon repas fumant et un hamac à soi. Petit certes, mais à soi quand même. Tandis que le commandant voyait arriver son second, un cri tomba de la mâture.

- Hola en bas ! Terre sur babord avant !

L'Equinoxe approchait de Glenia. On distinguait désormais une bande de terre qui s'étalait sur l'horizon. Butchlet se frottait les yeux, il était harassé de fatigue. Le voyage touchait à sa fin, ça pouvait paraître regrettable, ou pas. Mais une chose était certaine, le lendemain, Glenia, colonie du royaume de Soakith dans Fändir serait en vue.

Le ciel bleu était parsemé de quelque stratus qui ne parvenaient pas à protéger du soleil. Plus la journée avançait, plus le bois se déssechait. On en était à craindre que le goudron enduisant les cordages ne fonde. Butchlet se tenait tranquillement sur la dunette, une main sur la lisse, judicieusement placé puisque profitant de l'ombre des voiles. Le grand pavillon de la Marine Royale claquait dans le vent matinal depuis quelque heures. Depuis que la frégate avait croisé un brick de la Marine qui partait inspecter les voies navigables à la recherche de bâtiments endommagés par la sinistre tempête. Depuis, Butchlet avait fait laissé le pavillon. Soudain, le troisième lieutenant Janome se redressa, comme anxieux.

- Vous avez entendu ?

Interloqué, le commandant tendit l'oreille. Rien. Il se retourna vers Janome pour se moquer de lui lorsque...

- Ah ! Vous entendez commandant ?

- Nom d'un chien...

Ce bruit intermittent et aléatoire qui se répercutait sur l'eau était aisément identifiable pour tout marin expérimenté.

*Le canon*

Car c'était bien des détonations qui se faisaient entendre. En cette époque troublée, il était courant de voir ou de participer à une canonnade. Cependant, rien n'était plus frustrant que d'en entendre une sans possibilité de savoir ce qui se passait. Un cri tomba des mâts.

- Ohé en bas ! Ca vient de tribord !

Butchlet acquieça et se mit à réfléchir. Il calculait mentalement les risques à s'approcher d'un affrontement. S'il s'agissait d'un vaisseau marchand en proie à une attaque pirate, on lui reprocherait de ne pas y être allé. Mais y aller impliquait de mettre en danger la vie des deux passagers. Rhaaaaa.... Pourquoi était-ce toujours aussi compliqué ? On ne pouvait pas rester ainsi dans le doute... Personne ne le pourrait. Le commandant pris une grande inspiration et se retourna vers le pilote.

- Monsieur Grumb, virez de bord, je vous prie. 20° à tribord !

Le pilote se contenta d'un hochement de tête et commença à faire tourner la roue. Butchlet se dirigea ensuite vers son second.

- Mettez toute la voile disponible et rappelez aux postes de combat. Ne mettez pas en batterie, nous avons tout le temps devant nous.

Tandis que l'Equinoxe se couvrait de toute sa toile, les canonniers s'occupaient des pièces noires qui allaient bientôt sortir des écoutilles. En parallèle de toute cette agitation, le bruit de la canonnade se rapprochait. La vigie se manifesta de nouveau.

- Ohé en bas ! De la fumée et des mâts droit devant !

Butchlet se tourna vers Longway pour lui intimer l'ordre d'aller voir depuis là-haut. Ce dernier attrapa une longue-vue et s'élança dans les enfléchures.

- En batterie je vous prie.

On entendait désormais les coups de canons auxquels se mêlaient les aboiements des mousquets et la rumeur guerrière de deux équipages s'affrontant. Edward descendit et expliqua la situation à Butchlet. Le sang du commandant ne fit qu'un tour. Un vaisseau marchand lourdement armé, un galion vraisemblablement, qui portait les couleurs impériales était aux prises avec un vaisseau de guerre battant le pavillon blanc à fleur d'or : les ennemis de l'Empire. Tout l'équipage était du même pays que Butchlet tous se tournèrent vers le commandant. Grumb, dans un toussotement gêné :

- Hm... Que fait-on commandant ?

- Je...

Butchlet n'acheva pas sa phrase.

- Monsieur ! Ils vont se faire tailler en pièce si nous n'intervenons pas !

C'était Janome qui s'était exprimé au mépris de tout protocole hiérarchique mais personne n'y faisait attention.

- Monsieur Longway !

Butchlet interpela le second avec un tel ton que ce dernier se raidit.

- Réduisez l'allure, conservez le cap.

Butchlet devait se résginer. Il le savait. Mais malgré son sens du devoir, il ressentait que honte à laisser le galion se faire détruire par un vaisseau de ligne.

- Commandant ! Vous ne pouvez pas !

- Ah bon ? Je ne peux pas ? Eh bien voyez par vous même que le vaisseau ralentit. Que croyez-vous ? Que je me fais un plaisir d'abandonner nos compatriotes ? Pour qui me prenez-vous ? Un chien sans bravoure, sans conscience, sans compassion, ni patriotisme ?

Janome ne mouftait pas. Il regardait la mer d'un air furieux. Certaines voiles étaient carguées avec lenteur. Personne ne voulait perdre une miette de l'altercation. Mais la voile se repliant, l'Equinoxe perdait de la vitesse.

- Seulement, regardez au-dessus de vous ! Que voyez-vous si ce n'est que le drapeau de la Marine Royale de Soakith ? Nous ne pouvons pas intervenir. Le royaume de Soakith n'est pas en guerre contre nos ennemis ! En intervenant, nous risquons l'incident diplomatique voire la guerre ! Il n'y a pas sujet à débat, rompez !

Butchlet se faisait violence pour ne pas sabrer l'autre abruti qui se tenait face à lui et qui s'était cru dans une tragédie de l'Antiquité. Il quitta le pont et s'enferma dans sa cabine. Il faisait pourtant son possible... En réduisant l'allure, il arriverait au moins à temps pour récupérer des survivants. Mais qui le comprendrait ?
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Edward Longway

Edward Longway

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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeJeu 1 Sep - 15:09

Harassé par la tempête de la veille, j'étais malgré tout à mon poste le matin même. Le repos viendrait plus tard avait-je décidé, après avoir affronté, non sans mal, les vagues et le tonnerre. J'étais resté de service sur le pontdurant la nuit tandis que le commandant Taylor prenait du repos et s'enquerrait de nos "nobles" passagers. Nobles, si l'on considérait le stéréotype habituel qui voulait que noblesse de sang rime avec arrogance, car, il fallait le dire l'intendant n'ai guère aimable. En fait j'avais tout simplement rarement vu caractère aussi désagréable et hautain et j'avais plus que hâte de voir le voyageur quitter le navire.

Et la tempête avait alors éclaté. La pluie s'était mise à tomber et la mer s'était agité avec une rare intensité, presque autant que lors du précédent orage qui avait croisé ma route alors que je retournais à Assécia, la capitale, sur une frégate à moitié démolie, une épave serait le mot exact. Instinctivement, j'avais pris l'initiative de donner mes ordres. A peine le vent de la tempête s'était-il levé que, après une discussion avec le pilote Grumb, j'ordonnais le remplacement des voiles. Ce fut chose faite.

Le mauvais temps avait alors duré toute la journée et il fut difficile de maintenir correctement le cap. Nous étions cependant, par Dieu sait quel miracle, parvenus à maintenir la cap et il n'y eut aucune perte humaine à déplorer. Chaque homme en avait fait plus que nécessaire, chacun avait prouvé son honneur et sa valeur. En dépit de la fatigue, je n'avais moi-même quitté le pont qu'à la demande du capitaine. Sur un navire chaque homme savait qu'il n'avait pas droit à l'erreur et que sa vie et celle de tout l'équipage en dépendait.

Et la nuit tombée, enfin, nous avions quitté le mauvais temps et replacé les voiles légères poursuivant notre route. J'avais alors pris quelques heures de repos et de sommeil pour ne me réveiller que le lendemain matin, ce matin là, où nous pûmes enfin au loin distinguer la côte et Glenia. Une journée suffirait alors pour atteindre notre destination sauf imprevu.

A ceci près que l'imprévu arrive toujours par surprise et quelle ne fut pas la notre quelques heures plus tard lorsque le canon retentit au loin. Le capitaine ordonna à Grumb de changer de cap puis se tourna vers moi.

- Mettez toute la voile disponible et rappelez aux postes de combat. Ne mettez pas en batterie, nous avons tout le temps devant nous.

Prenant connaissance des ordres, je me mis à parcourir le pont répétant d'une voix portante les instructions.

- Messieurs, à vos postes ! Toutes voiles dehors ! Canonniers, préparez-vous, à vos pièces ! Écoutilles fermées, n'ouvrez et ne faites feu que sur l'ordre du capitaine ! En avant toute !

Pour davantage attirer l'attention de l'équipage, je fis sonner quelques instants la cloche et battre du tambour des fusiliers-marins. Un tumulte s'empara des hommes. On commençait à préparer les pièces d'artillerie et mousquets parés et sabres affutés, les fusiliers se précipitaient sur le pont, en bon ordre, répondant à l'appel. On baissa les voiles et le navire gagnait de l'allure tandis que ses hommes se tenaient prêts à affronter un canon de plus en plus proche.

Puis, de nouveau, le vigie prit la parole. Le capitaine Taylor m'intima alors l'ordre de monter, constater par moi-même l'étendue des évènements. Saisissant une longue vue, je montai jusqu'au poste de vigie en haut du mat. L'homme en poste me désigna au loin un navire en flammes d'où jaillissait une lourde fumée noire. Je pris la longue vue et observait la bataille. Un navire marchand, bien armé, comme tous les vaisseaux de commerce, les munitions et la poudre avaient dû exploser durant l'affrontement. Je tournai mon regard vers son pavillon. C'était celui de l'Empire, la patrie du capitaine. Et en face, l'ennemi héréditaire de cette nation, la pavillon blanc à fleur d'or.

Je redescendis rapidement faire mon rapport au capitaine. Et chaque membre de l'équipage se retourna pour écouter notre discussion. Grumb, le pilote souleva alors la question que tous pensaient : que faire désormais ? Chaque matelot venait de l'Empire, plusieurs fusiliers également. Janome, ce petit insolent prit la parole sans réfléchir, suggérant de foncer tête baissée. Taylor répondit en m'interpellant vivement.

- Monsieur Longway !

A ces mots, je me plaçai dans garde à vous impeccable, droit comme les mats du navire, évitant de contrarier le capitaine.

- Réduisez l'allure, conservez le cap.

A ces mots, de nouveau, je répétai les instruction à l'équipage, assez fort pour que chacun puisse entendre les ordres.

- Rentrez les voiles ! Ne changez pas le cap... Restez en position.


S'en suivit alors une violente altercation verbale entre le capitaine et Janome, le troisième lieutenant de la frégate. Ce dernier reprochait à notre supérieur son attentisme. Je sentis la colère qui s'était emparée de Butchlet Taylor. Ce dernier répliqua sans ménagement, si bien que Janome n'osa lui répondre. Puis, sur le coup de l'énervement, la capitaine quitta le pont pour se rendre dans la cabine.

Un idiot, voilà ce qu'était le troisième lieutenant de l'Equinoxe, un parfait idiot, un imbécile même. Mon seul désir fut alors de lui cracher au visage et lui infliger un coup dont il se souviendrait. Mais, ce n'était guère conforme à la discipline exigée sur un navire. Je me contentais de m'approcher de l'incompétent et de lui lancer :

- Vous êtes content ? Dégagez, Janome, foutez le camp d'ici avant que je ne fasse quelque chose que je pourrais regretter. Dégagez !

Mon dernier cri acheva de faire fuir le troisième lieutenant qui partit se réfugier dans la calle. Au moins, de cette manière, le pont resterait-il tranquille. Je jetai un regard vers le galion impérial qui commençait à sombrer tandis que son adversaire victorieux s'éloignait du lieu de la joute navale. Puis, je toisai l'équipage qui avait fait silence après que j'aie chassé Janome.

- Tenez vos positions ! Restez prêts à réagir ! Je veux deux chaloupes à la mer. Il y a surement des survivants et nous devons les remonter à bord. Trente-deux hommes, en deux équipes, six fusiliers pour seize hommes. Allons, allons, en avant !

Terminant de donner mes ordres, j'inspectai la mise à l'eau des deux chaloupes du bâtiment pour récupérer les survivants de la bataille navale tout en jetant un œil sur l'épave prés de laquelle, grâce à ma longue vue je pouvais distinguer des hommes accrochés à des débris de bois provenant du navire détruit. Lentement, les poulies laissaient glisser les lourdes cordes qui soutenaient les embarcation à l'intérieur desquelles déjà les hommes s'affairaient, préparant leur rames. Les chaloupes enfin entrèrent en contact avec les flots et tandis que plusieurs marins préparaient déjà des échelles de cordages pour le retour, je vins me placer sur le gaillard arrière du navire pour bénéficier d'une meilleure vue d'ensemble sur la situation.

Le galion continuait de bruler et chaque minute, il s'enfonçait davantage dans l'eau sombre, ne laissant que peu de répit à ceux qui avaient dû rester à l'intérieur. Bientôt l'épave reposerait au fond de la mer. Le navire victorieux, sans doute gorgé de richesses ne semblait pas s'en préoccuper outre mesure : il filait déjà au loin, toutes voiles dehors. Je ne pouvais néanmoins éprouver que de l'inquiétude devant du telle situation. Si les navires de l'Empire et leurs ennemis s'aventuraient aussi prés des côtes de Fandir, il était à craindre que la guerre n'affecte également la colonie. Je me promis de conter tout cela à mon oncle dés mon retour à la capitale. Peut-être saurait-il m'en dire plus...

Délaissant mes pensées, je me rapprochai de la barre où se tenait toujours Grumb en bon pilote. L'homme attentif contemplait ciel et mer et je ne doutais pas qu'il saurait m'éclairer de quelques conseils utiles qui viendraient renforcer au plus haut point mes certitudes et observations.

- Monsieur Grumb...

- Oui, Lieutenant. Que puis-je pour vous ?

- Vous avez sans doute remarqué ce léger courant qui agite la mer en ce moment ?

- De même que le vent arrière, Lieutenant.

- Pensez-vous que le fond marin soit adapté pour effectuer un mouillage temporaire afin d'éviter la dérive. Nous sommes en haute-mer, les cartes marines ne nous donnent pas vraiment d'indications à ce sujet et sachant que nous avons déjà dévié du cap, je crois qu'il serait souhaitable de ne pas partir à la dérive.

- Hum... Voyons cela.

Patiemment, Grumb confia la barre à l'un de ses second et s'approcha du bord du navire. L'eau sombre ne permettait pas de distinguer grand-chose et pourtant, le pilote semblait savoir ce qu'il faisait. Il observa les flots quelques instants et se pencha légèrement puis releva la tête.

- Vous le savez aussi bien que moi, les fonds marins sont traitres. Nous nous serions trouvés près d'un atoll je vous aurais répondu avec certitude mais là, je dois avouer, il n'est pas prudent de mouiller en haute-mer... Le mieux est encore que les hommes se dépêchent et que nous repartions rapidement pour ne pas perdre le cap.


- Je vous remercie, Monsieur Grumb.

Et tandis que le maitre-pilote s'éloignait pour retourner à son poste, j'observai attentivement les fusiliers et marins qui repêchaient les rescapés de la bataille navale. Déjà, une chaloupe pleine revenait vers l'Equinoxe. J'interpelai alors un des quartier-maitres qui se tenait sur le pont de la frégate.

- Monsieur ! Veuillez faire remonter des couvertures et demander au coq de bien vouloir préparer une soupe chaude arrosée de rhum.

Le quartier-maitre acquiesça puis envoya un des marins exécuter les ordres. Ce dernier revint avec deux compagnons quelques minutes plus tard les bras chargés de couvertures relativement épaisse que les survivants ne refuseraient surement pas pour se réchauffer. La première chaloupe arriva au pied du navire et les premiers rescapés du naufrage montèrent à bord. Le sous-officier en charge de la petite embarcation m'annonça qu'il remontait immédiatement à bord. Il y a avait si peu de survivants que l'autre chaloupe suffirait à ramener ce qu'il restait. Ceux qui avaient réchappé au drame avaient bien de la chance. Lorsque la seconde chaloupe revint, je constatai qu'au total, ils n'étaient qu'une vingtaine à avoir échappé à la mort.

Cependant, une bagarre ne tarda pas à éclater entre les repêchés. Il se trouva en effet que trois d'entre eux n'étaient pas des impériaux mais appartenaient à l'équipage du navire victorieux et étant tombé à la mer lors de la bataille, ils se trouvaient désormais là. Il fallut user des moyens forts pour que les trois malheureux ne subissent pas un lynchage de la part de leurs adversaire. Empruntant un mousquet, je tirai dans le vide puis dégainait mon épée, ce qui eut pour effet de calmer un peu la populace. S'en suivit une dure remontrance.

- On se calme ! Bande de chiens galeux ! On vous sauve la vie et la première chose que vous trouvez à faire c'est vous battre ! La bataille est terminée maintenant ! Vous êtes désormais sur l'Equinoxe frégate de la marine royale de Soakith, placée sous les ordres du gouverneur de Fandir et si vous n'êtes pas content comme ça on peut tout aussi bien vous renvoyer à la mer, c'est compris !

Un silence de mort s'en suivit et je pris cela pour un oui. Néanmoins, pas précaution évidente, je décidai qu'il conviendrait de séparer les membres des deux équipages à l'avenir. Et je continuai de parler avec véhémence.

- Vous êtes ici sur le navire du Capitaine Taylor et vous devrez vous soumettre à la même discipline que l'équipage. En tant que second, je suis garant de cette discipline alors au moindre faux pas vous aurez à faire à moi ! Bien, voilà des couvertures et un bouillon pour vous réchauffer et on vous donnera des vêtements secs tout à l'heure. Ce n'est pas que vous le méritiez, vermine ! Le capitaine décidera de votre sort... Au fait, y-a-t-il un officier parmi vous ?

Un jeune impérial se leva et indiqua qu'il était enseigne sur le galion détruit. Son uniforme, certes déchiré et délavé en témoignait. Je le sommai alors de me suivre tout en donnant de nouveaux ordres à l'équipage.

- Bien, on repart ! Hissez les voiles ! Canonniers, vous pouvez quitter vos postes de combat ! Monsieur Grumb, mettez le cap sur Glénia ! En avant !

Suivi du jeune enseigne, je descendis jusqu'au carré des officiers et frappait à la porte de la cabine qui était d'ordinaire la mienne mais occupée par le Capitaine Taylor conte-tenu de la présence de nos passagers de haut-rang. Il s'agissait de prendre les ordres pour la suite, en particulier concernant les nouveaux arrivants à bord. Je donnai quelques coup d'une main légère et m'annonçai pour que le capitaine daigne bien m'ouvrir.
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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeDim 18 Sep - 7:54

Butchlet avait encore les yeux rivés sur le vaisseau de ligne qui quitait la zone toutes voiles dehors. Il était loin à présent. Rien de plus que la frustration et la haine avait porté son regard sur ce navire et l'y avait maintenu depuis près de deux heures. Qu'aurait-il faits'il n'avait pas eu ses passagers ? Monter le pavillon impériale pour empêcher le soixante-dix canons de couler ses compatriiotes ? Sans doute oui. Mais les retombées auraient été désastreuses. Il suffit qu'une personne parle et la grande aventure de Fändir s'arrêterait aussitôt. Au-dessus de lui, Butchlet entendait assez distinctement les bruits du navire. Une clameur éclata puis un coup de feu claqua. Il tendit l'oreille mais la voix de son second hurlant sur les hommes lui fit retrouver une certaine sérénité. Tout se passerait bien. Quelques minutes plus tard, il entendit des bruits de pas descendre les escaliers et se rapprocher de sa porte. Quelqu'un toqua. Le regard, froid, toujours posé sur le navire de guerre, Butchlet répondit.

- Entrez.

La porte s'ouvrit pour laisser apparaître deux officiers. Le second et un jeune homme, à peine la vingtaine si ce n'est moins, entrèrent. Le second lui fit part de ce qu'il s'était passé, du nombre de rescapés et les dispositions prisent à leur égard. Il mentiona également quelques marins ennemis recueillis avec les impériaux.

- Ils sont considérés comme naufragés. Nous les débarquerons à Glenia. Laissez-nous Edward, merci pour tout.

Une fois que le second fut parti, Butchlet reporta son attention sur ce jeune enseigne. Il le regardait avec des yeux fatigués mais qui laissaient une certaine incrédulité. Le commandant de l'Equinoxe savait qu'il serait difficile de se faire pardonner cet abandon auprès de son équipage récemment embarqué. Les vieux loups de mer le comprendrait mais que diraient tous les autres ? Une lueur de tristesse passa dans les yeux du commandant puis son regard se durçit.

- Votre nom ?

- Gil... Gilsburry, enseigne sur l'Archange, galion de la Marine Impériale, commandant...

Butchlet acquieça. Il avait déjà croisé l'Archange lorsqu'il travaillait avec la Compagnie des Contrées Orientales. C'était un beau marcheur et il disposait d'un armement impressionant pour un navire de commerce. Enfin de commerce... C'était un transport armé plutôt et on le chargeait généralement de convoyer, avec escorte, des cargaisons importantes.

- Bon... Je suis donc le commandant Taylor, de l'Equinoxe, frégate de la Marine Royale de Soakith.

Au nom de la frégate, le jeune enseigne tiqua. Cette fois, le pot-au-roses était découvert.

- Allez-y... Dites ce que vous avez à dire.

- Mais... L'Equinoxe... est une frégate impériale... J'avais donc bien reconnu la figure de proue... Et vous-même commandant... Vous êtes impérial non ?

Butchlet soupira. Il allait falloir tout expliquer. Il expliqua tout. Durant un quart d'heure, il lui détailla tout ce qui s'était passé depuis ces trois derniers mois sur cette frégate.

- C'est pourquoi je n'ai pas pu venir vous secourir en engageant le combat contre le soixante-dix.

Le jeune enseigne regardait dans le vide. Il comprenait mais il était dur à accepter d'avoir perdu la quasi-totalité de ses amis et collègues, mais aussi son navire et ses officiers. Tout ces pertes à cause d'un simple pavillon.

- Allez vous reposer, vous en avez besoin. Nous arriverons demain à Glenia.

L'enseigne salua et quitta la cabine pour remonter sur le pont et demander à rejoindre ses hommes.

* * * * *

Le lendemain matin, après une fin de traversée plutôt calme, la frégate arriva face à Glenia. Petit port de pêche, la ville ne respirait pas forcément la richesse et la prospérité. Elle était bien moins étendue que la capitale, les bâtiments étaient essentiellement en bois, assez bas et les quais du port tenaient plus de la passerelle en bois que de la jetée en pierre. Butchlet observait à la lunette la petite colonie depuis la dunette. Il avait gardé une humeur assez éxcérable et n'était pas trop soulage de voir partir tous ses passagers. Plus loin sur la mer, se détachait de petites voiles assez basses sur l'eau. Des navires de pêche qui partaient affronter les vagues de la mer Zannir. La frégate entra dans la baie de Glenia vers huit heures et demi.

- Affalez les voiles, faites mouiller l'ancre.

Les ordres furent donnés et tandis que les gabiers s'élançaient dans les vergues, un grand bruit se fit entendre à l'avant du navire. L'Equinoxe était mouillée. Butchlet était satisfait.

- Bel atterrissage messieurs. Nous pouvons prévenir nos passagers éminents. Faites rasssembler la garde à la coupée.

Tandis qu'un quartier-maître courait prévenir l'intendant et sa "suivante" de leur arrivée mais surtout du fait qu'ils pouvaient désormais descendre, Butchlet alla se placer à la coupée, entre les deux haies de fusilliers qui s'organisaient. Sur les quais de Glenia, une importante population s'était rassemblée pour observait ce bâtiment symbolisant le pouvoir royal pourtant si distant.
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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeSam 22 Oct - 5:40

Il était quatorze heures passées de peu. Les cloches de la petite église de Glenia venaient de tinter. Dans le port de pêche d'ordinaire si calme, la frégate l'Equinoxe de la Marine Royale de Soakith évitait doucement sur son câble. Ses vergues brassées se reflétaient sur l'eau calme de la baie. Le bâtiment militaire, aussi fluet pouvait-il paraître face aux monstrueux vaisseaux de lignes et imposants galions, imposait par sa taille. Il n'y avait en effet que quelques barques de pêches incapables de rivaliser avec le navire de guerre en termes de taille et d'ornements. La journée était belle, un soleil radieux illuminait le pont de l'Equinoxe et une petite brise apportait un vent calme qui maintenait une température très agréable.

Accoudé à la lisse de la dunette, en chemise blanche, Butchlet regardait la colonie dont seuls le clocher de l'église et la tour de garde s'élevaient un peu plus haut dans le ciel que les toits des petites masures. Au-delà de cette colonie s'étendaient des terres encore vierges regorgeant de richesses et de danger impensables. Ici, à Glenia, on était aux extrêmes limites de l'empire colonial de Soakith. A bord de la frégate, il y avait peu d'agitation. Les hommes se reposaient après cette dure traversée qui avait conduit l'intendant du Gouverneur jusqu'ici. Rien qu'à repenser à la scène minable qui avait conclu le voyage... Butchlet en avait la nausée qui montait. Il se retourna pour contempler les rangées de canons noirs d'un air triste. Ils n'avaient pas encore servis depuis leur arrivée à Fändir sauf pour saluer le fort d'Assecia. Maigre consolation... L'armement dont disposait l'Equinoxe était impressionnant pour une telle frégate et Butchlet savait totalement de quels ravages sa frégate était capable.

Un mouvement attira son regard. Les hommes repêchés par l'Equinoxe après le naufrage de leur navire coulé bas par un bâtiment de guerre ennemi. En tant que navire neutre, la frégate avait aussi récupéré quelques marins du navire de guerre arrivés là Dieu sait comment. Butchlet s'était empressé de les faire descendre à terre. Le jeune enseigne qui commandait les survivants s'avança vers Butchlet.

- Commandant Taylor. Je voudrais vous remercier de nous avoir porté secours... Mes hommes et moi vous sommes particulièrement reconnaissants.

- J'aurais aimé faire plus. Mais je vous remercie de venir me dire cela monsieur Gilsburry. Quels sont vos projets pour la suite ?

- Eh bien, justement. Je voulais vous demander... Si... Après concertation avec mes hommes, nous voulions savoir si nous pouvions rester à votre bord et servir sous vos ordres.

- Oh... Je n'y vois pas de problème, c'est toujours un bonheur d'avoir sous mes ordres des marins aguerris. Bienvenue à bord messieurs. Voyez avec le second pour qu'il trouve à tous une affectation.

Un concert de vivats éclata de l'endroit où se tenaient les rescapés qui fut mâtés aussi spontanément qu'il apparût sous les regards menaçants des quartier-maîtres. Butchlet serra la main de l'enseigne et le regarda aller retrouver ses hommes. Il eu un petit sourire inconscient. Ces hommes avaient fait irruption dans sa vie, ils lui avaient rappelé son pays natal. Alors qu'il s'abandonnait à des sombres pensées, il aperçut son second.

- Monsieur Longway ! Nous appareillerons à trois heures, d'ici là, je vais dans ma cabine. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
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Edward Longway

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MessageSujet: Re: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeDim 6 Nov - 19:36

Je saluai respectueusement la Capitaine et l'observai s'enfoncer dans les entrailles de l'Equinoxe pour aller s'installer dans sa cabine. Sans nul doute allait-il s'attaquer une fois de plus à la rédaction du journal de bord, exercice fastidieux qui consistait pour le capitaine à consigner chaque fait du navire. J'avais eu l'occasion, lorsque j'étais encore officier sur l'Eclipse de remplir le journal à plusieurs reprises, sur l'ordre du capitaine, et plus dernièrement durant les évènements du mois précédent où j'avais dû ramener une épave au port d'Assecia.

Alors, je me retournai. La dizaine de marins de l'Archange me faisaient face, attendant patiemment leur nouvelle affectation. J'avais eu l'occasion la veille de faire le compte des morts et blessés qui resteraient à terre. Il s'avérait que les pertes étaient minimes, néanmoins, avec ce nouveau renfort d'hommes nous ne sombrerions pas non plus dans le sureffectif, à grande échelle, fatal pour un vaisseau à cause du trop grand nombre de bouches à nourrir. Mais, si mes calculs se trouvaient être exacts, nous embarquions alors un nombre d'hommes compris dans la fourchette idéale pour une frégate.

L'origine des rescapés était diverse : sur une dizaine de survivants, on trouvait un enseigne, Gilsburry, un aide-chirurgien, deux soldats de l'infanterie embarquée, deux aides voiliers, un canonnier, et pour le reste des matelots dont un mousse. Au vu des effectifs, chacun put être affecté à son poste habituel sans trop de problèmes. Le seul hic résidait dans l'intendance : le navire ne transportait en effet pas d'uniformes de rechange, sauf pour les officiers qui se munissaient généralement de plusieurs vestes. Ainsi, à l'exception de Gilsburry à qui l'on prêta une veste d'officier, tous durent se contenter des vêtements civils qui leur avaient été fournis à Glenia. Ce n'était guère un soucis pour les hommes de voile ou les matelots mais en revanche plus problématiques pour les autres. Enfin, tout ceci serait résolu à Assecia.

Une fois cette tâche accomplie, je vins me placer avec Gilsburry sur le gaillard d'arrière, place dévolue aux officiers, d'où je pouvais sans peine contrôler tout le navire. Je demandai un rapport aux quartiers-maîtres pour vérifier que tout l'équipage avait rejoint la frégate et je fis sonner la cloche du bâtiment pour les éventuels marins qui traineraient encore en ville. Un petit groupe de quatre canonniers qui manquait à l'appel ne tarda pas à remonter à bord, subissant à leur arrivée une réprimande peu enviable de la part du maître canonnier.

Peu à peu, les hommes rejoignirent leurs postes. Tous les officiers avaient quitté le carré ou leurs chambres pour venir se placer sur le gaillard d'arrière. Grumb tenait la barre avec ses seconds. Les enseignes terminaient de calculer l'itinéraire maritime, armés de leurs instruments et d'une longue carte qu'ils étaient obligés de tenir en permanence pour éviter qu'elle ne s'envole. Dans un coin, discret contrairement à l'habitude, Janome marmonnait en observant l'équipage, sans prendre la peine de rejoindre ses collègues officiers. Je jetai un œil dans sa direction et aussitôt il détourna la tête. Il n'avait pas encore digéré la remontrance de l'autre jour. Mon regard croisa alors celui du vieux marin endurci qu'était Grumb qui fit une mine désespérée quant à l'incapacité notoire du troisième lieutenant.

- Monsieur Janome ! Vous serez au plaisir de vérifier que les enseignes ont bien calculé notre itinéraire.


L'officier s'exécuta sans conviction, d'autant que sur les quatre enseignes que comptait désormais le navire, trois étaient plus âgés que le jeune lieutenant. Un mince rapport de sa part m'indiqua que tout était correct. Discrètement, je vérifiai que c'était le cas tandis que les officiers s'affairaient désormais à la préparation des instruments de navigation. Je procédai alors à une dernière inspection du navire avant le départ. Ravitaillement, armes, provisions, tout était là. Les hommes aussi étaient au complet. Désormais, seul l'heure manquait à l'appel.

Et alors que cette dernière pensée me traversait l'esprit, j'entendis au loin résonner les trois coups de cloche de l'église de Glenia. Je remontai alors en hâte sur le pont et revint me placer sur le gaillard d'arrière. Le capitaine n'était pas encore là mais ses instructions étaient claires et nous ne pouvions manquer la marée. Je me concertai quelques secondes avec Grumb puis, venant me placer juste derrière la barrière qui séparait le gaillard arrière du reste du navire, inspirant la brise légère et les volutes de l'air marin, redressant mon tricorne, je lançai mes ordres.

- Messieurs ! A vos postes ! Levez les ancres, larguez les amarres, hissez les voiles ! Nous rentrons à Assecia !

Les grandes voiles blanches furent dépliées et une brise venant de l'arrière fit décoller le navire sur les flots. Une courte manœuvre à bâbord pour s'éloigner doucement du quai, une autre à tribord pour quitter la baie, et le cap lancé, plein sud, avec la marée. Peu à peu, la terre s'éloigna et les toits des maisons de Glenia disparurent à nos yeux. Nous voguions en haute mer, sur les longs flots, dominant l'eau sombre et couverts des rayons brulants du soleil. Alors assuré de la bonne marche du navire, je pris place sur la chaise, à la petite table des officiers, et sortis de la poche de ma veste la missive qui m'avait été remise par des hommes descendus à terre, juste avant que le capitaine ne donne l'ordre de préparer l'appareillage.

Sur l'enveloppe scellée, simplement la mention "Lieutenant Edward Longway, Frégate Equinoxe." Le paquet était relativement épais et je notai que le cachet ne portait aucune marque distinctive, un sceau vide. Je brisai celui-ci et découvrit deux enveloppes distinctes. L'une portait le sceau gouvernemental, une missive officielle, l'autre était ornée des armoiries de ma propre famille.
J'ouvris tout d'abord la lettre officielle et la dépliai, entreprenant la lecture.

Citation :
Les Services de Son Excellence le Gouverneur de Fandir,

Au Sieur Lieutenant Edward Paul William Longway,
Frégate Equinoxe.

Monsieur Longway,

Nous sommes au regret de vous informer du trépas de votre oncle, l'émérite Amiral Brian George Longway, dévoué serviteur de la couronne de Soakith, daté du lendemain de votre départ d'Assecia. L'Amiral Longway jouissait auprès de nous d'un prestige sans égal et c'est avec la plus grande peine que nous vous informons de son décès.

Celui-ci a été constaté en sa demeure d'Assecia par l'officier d'état-civil, comme dû aux peines de son grand âge, et pour des raisons tant sacrées que légales, il a été procédé à l'inhumation de votre oncle, après un office célébré en la cathédrale d'Assecia, dans le cimetière jouxtant la capitale, selon ses ultimes volontés.

Vous trouverez ci-joint un exemplaire du testament vous étant destiné mais sachez d'avance qu'il a été validé par Maistre Geam, notaire de la ville, chez qui il avait été déposé et qui en est l'exécuteur, et qu'il a été procédé d'ores et déjà à sa mise en application immédiate, procédure qui pourra être définitivement entérinée une fois votre seing apposé.

Veuillez recevoir toutes nos condoléances et nos plus profonds respects.

Sieur Felix Samensea
Officier de l'état-civil.

Je posai la missive sur la table, lentement, encore sous le choc. Il avait été comme un père pour moi, un parent bienveillant et l'affut. Il m'avait fait entrer dans le métier de la mer. Pourtant, pas une larme ne coula. Je retins mes sentiments, ma tristesse et ma douleur et stoïque, apparemment indifférent, je repliai la lettre et la rangeai dans son enveloppe. J'ouvris alors le second paquet qui contenait sans nul doute le testament de mon oncle. Un bref billet.

Citation :
Moi, Brian George Longway,

Déclare léguer tous mes biens mobiliers et immobiliers, titres et honneurs, tels que reconnus, listé et validés en l'office de Maistre Geam, à Edward Paul William Longway.
Désigne pour exécuteur des présentes volontées Maistre Jonathan Geam.

Fait à Assecia, le treizième jour du cinquième mois.

Brian George Longway comme légataire,
James Hebert Longway junior comme témoin,
Jonathan Geam comme témoin,

Validé par Maistre Jonathan Geam, notaire d'Assecia.

Je rangeai alors chacun des documents et je replaçai les enveloppes dans la poche de ma veste. J'avais vu mourir de nombreux hommes. J'en avais aussi tué un certain nombre. Mais jamais une mort ne m'avait affecté à ce point. Mes doigts sur la table se crispaient. Mes mains tremblaient. Il était cependant hors de question que je manifeste le moindre signe devant tout l'équipage. Pourtant mon souffle commençait à se faire irrégulier et saccadé. J'inspirai profondément, je déglutis et trouvai la force de me lever. Je me dirigeai vers Grumb et lui glissai quelques mots irréguliers à l'oreille.

- Si on a besoin de moi… Je suis dans… Ma cabine.

Traversant une petite partie du navire, je descendis l'échelle qui menait à l'entrepont. Les hommes s'y affairaient : les canonniers entretenaient pour la plupart leurs armes. Je jetai un œil vers l'arrière du navire : il s'y trouvait la vaste cabine du capitaine qui visiblement y demeurait encore. Je ne m'y attardai pas et aussitôt, parcourant toute la longueur de la frégate, je parviens à l'échelle qui menait au faux-pont, dernier niveau avant la calle où se trouvait le carré des officiers et au centre de celui-ci ma cabine qui sans atteindre l'ampleur de celle du capitaine se voulait au moins plus spacieuse que celles que les enseignes devaient partager entre eux.

Je sortis de ma poche une petite clé argenté et d'un coup de celle-ci dans la serrure, j'ouvris la porte de la cabine. Toujours sombre : je ne bénéficiais pas des larges fenêtres de l'étage supérieur, pas même un petit hublot d'ailleurs. Néanmoins, on pouvait distinguer au fond de la petite pièce une couchette, tandis que sur le côté droit, un petit bureau et une chaise étaient collés à la cloison. En face se tenait une lourde malle qui contenait mes effets personnels.

Je me saisis de la bougie éteinte sur mon bureau et l'allumai à la lampe de service. Une petite flamme vint ainsi briller au dessus de la cire blanche, offrant une appréciable et douce lumière qui viendrait éclairer ma cabine. J'y entrai donc et refermai derrière moi la porte à clé. Je jetai alors sur mon lit tricorne, veste, perruque et jabot que j'avais dénoué de mon cou. Je défis ma ceinture où pendait mon épée et la posai maladroitement entre la malle et le lit. Je reculai alors la chaise et me laissait tomber dessus, éprouvant un mélange inhumain de tristesse, de douleur, d'envie de solitude, mais également de honte, de déshonneur, de manquement à mon devoir.

Je m'étais retenu devant l'équipage, mais je venais toutefois d'abandonner mon poste pour une histoire qui ne regardait que moi-même. Jamais… Jamais je n'aurais pu concevoir une telle chose quelques heures plus tôt. Pour la mort d'un homme, si cher soit-il, je laissais la surveillance du pont à Janome. Quel idiot pouvais-je faire ! Pourtant pour la première fois, rien ne me poussait à me surpasser, à respecter à la lettre les règlements.

Je passai ma main dans le reste de fins cheveux qu'il me restait. Ils n'étaient pas bien nombreux : il fallait dire que je portais quotidiennement la perruque depuis près de vingt ans, depuis mon entrée au Collège Naval, cette même année où j'avais connu mon oncle Brian, lui qui m'avait regardé, toisé, jugé et m'avait finalement le premier offert une véritable opportunité pour aller de l'avant. Désormais l'âge avait eu raison de lui…

Et c'était ainsi que je l'honorais. Qu'aurait-il dit s'il m'avais vu ainsi ? Il ne m'aurait surement pas complimenté. Que dirait le capitaine ? Je redoutais sa réaction… Quel idiot, quel idiot pouvais-je faire ! J'ouvris alors ma malle, et j'en tirai mon journal parmi une pile de cahiers dont le plus ancien remontait à mon premier voyage en mer, sur le Majestic. Si mon art de la plume avait été meilleur, j'aurais pu en faire des Mémoires, à l'image des prestigieux officiers à la retraite dont les écrits servaient par la suite de support d'études dans les écoles militaires.

Je pris une page blanche, je commençai à écrire la date du jour, une première phrase. Je me redressai sur ma chaise, je relus mes quelques mots : ils ne voulaient rien dire. Rien ! Saisi de rage mêlée d'une tristesse encore palpable, j'arrachai violement la page et tapai du poing sur la table si bien que celle-ci en fut secouée et que le bougeoir posé dessus tomba sur le planché, la flamme de la bougie s'éteignant durant la chute.

Je jurai. Je parvins néanmoins à me repérer dans le noir de ma petite cabine. Je me baissai pour tenter de récupérer la bougie. Je parvins à deviner son emplacement lorsque mes doigts touchèrent la cire brûlante. Je la ramassai, ignorant la cire qui encore chaude venait cependant de durcir sur mes doigts. Bien, il faudrait de nouveau l'allumer. La lampe de service était à quelques mètres de ma cabine. Sans trop de difficultés, je m'approchait de la porte que je tâtai pour trouver la serrure. La voilà. Je tournai la clé, remontai un peu la main, baissai la poignée et sortis.
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Butchlet

Butchlet

Matelot
Premier personnage


Journal de bord
Situation RP:
En couple:
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MessageSujet: Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Pour l'Intendant, pour Glénia [PV] Icon_minitimeDim 6 Nov - 22:39

L'Equinoxe fendait donc les flots avec rapidité et précision. La frégate de la Marine marchait bien, sous ce petit vent établi. Elle s'éloignait gaiement sous le soleil de cette magnifique après-midi qui rendait un ciel bleu parsemé de quelques stratus s'étirant lentement. Dans sa cabine, Butchlet relisait inlassablement les ordres qu'on lui avait remis juste avant leur appareillage de Glenia. Pourtant, la missive rendue était on ne peut plus clair.

Citation :

Les Services de Son Excellence le Gouverneur de Fandir,


Au Sieur Commandant Butchlet Henry Taylor,
Frégate Equinoxe.

Commandant Taylor,


Les récents événements nous ont obligé à revoir les ordres concernant votre bâtiment, la frégate de 18 l'Equinoxe. Plusieurs officiers et marins civils ont témoignés d'attaques sur certains de nos bâtiments. Les faits ayant été reportés au Quartier-Général de la Marine à Assecia, plusieurs bâtiments commerciaux ont été attaqués, abordés, capturés voire incendiés pour certains. Le bilan matériel de cette attaque de vaste ampleur s'élève à six bâtiments perdus : deux caravelles, une flûte, une frégate de transport, un galion et un brick de la Marine. La disparition tragique de près de près de 1700 marins n'a également que put être constatée.

Devant la violence de cette agression, la Couronne a décidé de réagir. Les pirates emprisonnés ont pour la plupart été pendus immédiatement et tous les navires de la Marine Royale de Soakith ont reçus pour ordre de prendre la mer et de traquer tout bâtiment suspect et de l’arraisonner. Tout navire voguant sous pavillon noir doit être immédiatement intercepté et coulé bas.

L'Equinoxe devra se placer dès réception de cette missive au large du Monastère d'Ulriac et de patrouiller jusqu'à ce que ses réserves de vivres ne lui permettent plus de tenir sa position.

Par ailleurs, nous vous informons du décès du Sieur Amiral Brian George Longway, parent proche de l'actuel Lieutenant Edward Paul William Longway servant à votre bord.

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments les plus distingués.



Sieur Gotthingham
Officier des affectations maritimes,
Attaché aux services du Gouverneur Sadovski.

Ainsi donc, les pirates avaient de nouveau frappé. Et cette fois-ci en masse. C'était une nouvelle provocation au gouverneur. Ces misérables bandits semblaient néanmoins parfaitement organisés. Aussi bien que n'importe quelle marine. Il s'agissait là d'une vaste attaque ciblée. D'un véritable massacre. Butchlet examinait toutes les possibilités qui s'offraient à lui. Il fallait qu'il trouve un bâtiment pirate et qu'il le coule. Il fallait qu'il montre à ces vampires que l'Equinoxe était dans ces eaux et ne ferait pas de quartier. Les couleuvrines sortiraient des sabords, gronderaient sous le poids de leur affût et sèmeraient mort et désolation dans les rangs pirates. Butchlet se servit un verre de cognac avant de confier le verre vide à Francis, son domestique. Puis, il attrapa son uniforme et monta laissant ses cheveux corbeau détachés. Lorsqu'il arriva sur le pont, il fut saisi par la bonne humeur de l'équipage. L'épisode du galion avait déjà disparu. Le vent semblait avoir emporté tous les soucis de l'équipage. On avait du mal à s'imaginer à bord d'un vaisseau de guerre en mission. Le regard du commandant se tourna vers la dunette tandis que les sifflets d'argent des quartier-maîtres trillaient.

- Commandant sur le pont !

Buchlet se dirigea d'un pas rapide à l'arrière où se trouvaient la plupart des officiers et des aspirants. Le troisième lieutenant Janome se tenait à proximité du maître-pilote Grumb. Le jeune officier se tenait raide comme un piquet. Butchlet suspectait de voir naître en lui une petite lueur d'espoir de se reprendre. Il avait fait quelques progrès depuis son embarquement mais ça restait laborieux. L'épisode du galion n'avait rien arrangé entre eux. Mais Butchlet conservait un petit espoir d'en faire un jour un officier du Roi. Le commandant remarqua alors quelque chose d'étrange. Edward était sensé être de quart. Or, il ne se trouvait pas sur la dunette. Ni même sur le pont... Butchlet se retourna, vérifia partout sur le pont, dans les mâts... Rien. Etait-il donc possible qu'on officier sérieux comme Longway quitte son poste alors que le commandant était dans sa cabine ? Serait-ce en rapport avec ce décès ?

- Monsieur Janome ! Vous avez quinze secondes et pas une de plus pour m'expliquer où se trouve monsieur Longway !

- Heu... Il est... Parti... En bas...

- Sans m'en aviser ? Vous a-t-il dit où ?

- Oui commandant, à sa cabine. Il a lu plusieurs missives et a quitté le pont sans un mot de plus. J'ajouterais, monsieur, qu'il était très pâle.

- Je t'en foutrais moi des très pâles... Vous avez eu messieurs, l'exemple parfait d'une faute grave commise en service.

Butchlet était furieux. Déçu et furieux d'une telle faute de son second devant tout l'équipage. Il allait falloir faire un exemple... Il ne manquait vraiment plus que ça. Il fallait prendre en compte les ordres apportés par la missive également. Il s'occuperait de Longway après, la perte d'un proche était difficile mais n'expliquait pas tout. Il se retourna vers le sergent des fusilliers du bord, Hatar.

- Sergent Hatar ! Vous envoyez deux de vos hommes me chercher Longway dans sa cabine et vous me l'amenez à la mienne. Execution.

Le sergent s'éxécuta dans un claquement de talons et un aboiement d'ordres tandis que Butchlet se retournait vers Grum et Janome.

- Maître-pilote, vous virez plein Ouest. Nous allons profiter de ce vent pour tirer un peu au large. Nous avons reçus de nouveaux ordres. Monsieur Janome, vous êtes responsable jusqu'à notre retour.

Butchlet salua et reparti dans sa cabine. Dieu qu'il détestait son poste dans de telles circonstances. Lorsqu'il était enseigne, il pensait que le commandant n'avait rien à faire si ce n'est délégué, que c'était une sorte de dieu intouchable vivant dans un autre univers que l'entrepont. Il savait désormais que ce n'était pas la même chose. Mais il devait se montrer sévère. Abandon de poste pendant le car, c'était bon pour tout le monde. Les hommes ne devaient pas se sentir inégaux face au règlement. Quelqu'un toqua et Francis sorti de l'ombre pour aller ouvrir. C'était Longway accompagné des deux fusilliers.

- Entrez Edward. Merci soldats, vous pouvez disposer. Vous aussi Francis.

Une fois qu'ils furent seuls, Butchlet qui se tenait dos à Edward en regardant le sillage du navire à travers les fenêtres d'étambot, l'invita à s'asseoir. Puis le commandant se retourna et s'assit sur son bureau et fixant son second d'un air grave.

- Edward... Vous me posez un problème. Je suis au courant de ce qui s'est passé, sachez que je vous adresse mes plus sincères condoléances. Je savais à quel point votre parent était un grand homme et un marin réputé. Seulement, vous ne pouvez pas quitter ainsi votre poste en laissant le bâtiment aux mains de Janome... Ce que vous avez fait est en soit inadmissible... C'est même une entorse au Code Maritime et vous le savez pertinemment. Néanmoins, je daigne vous accorder les circonstances plus qu'atténuantes aussi je ne porterais même pas cet incident au journal de bord. Je me verrais contraint de vous infliger une remontrance en publique histoire que l'équipage comprenne la faute commise. Avez-vous quelque chose à dire ?

Butchlet se releva et se détourna pour laisser Edward réfléchir.

- Ah oui, j'allais oublier. Nous faisons route plein Ouest. Nous avons de nouveaux ordres. Nous allons traquer les pirates jusqu'à ce que nos vivres ne nous permettent plus que de rentrer à Assecia. J'ai besoin de vous Edward pour faire marcher ce navire... Ne me lâchez pas.

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