Edelweiss
Matelot Premier personnage
Sujet: Le problème "Julyan" [RP Solo] Mer 20 Avr - 18:26 | |
| Qu'il y a t-il de pire pour une jeune femme seule esseulée dans sa solitude solitaire ? Non, ce n'est pas de se casser un ongle. Misère du coeur, solitude de l'âme, que recherche-t-elle vraiment ? L'amour ? Beurk. N'en ont-elles pas marre de toutes ces fadaises, ces histoires pleines de romantisme et de volupté insoupçonnée d'un soir ou de toute une vie ? Ces coups de foudre, ce jeu du destin, ces sottises de l'on ne retrouve que dans les romans à l'eau de rose, ces romans cucul la cacahuète comme le disait si bien le jardinier du manoir de Palombrie. Que d'ineptie dans ces sornettes, ces fables, ces contes. Pourtant, Edelweiss en avait été bercée, en avait rêvé, s'était illusionnée depuis sa plus tendre enfance. "Un prince charmant viendra sur son cheval blanc, s'emparer de ton coeur et de ta main, t'emmener loin vers une existence heureuse et pleine de félicité. Alors tu connaîtras le bonheur de toute une vie." Qu'importe qui le lui susurrait dans le creux de son oreille, elle voyait en ces mots une utopie sentimentale qui faisait vibrait son âme d'une joie aussi ardente qu'insensée… Les années passèrent, prisonnière de sa naïveté et d'une innocence infantile, sa déception fut aussi grande que ses espérances. Des hommes, présomptueux, manipulateurs, avares, égoïstes, perfides, et corrompus… la réalité n'est-elle pas dur à découvrir ? Dans ce monde de bourgeois, l'hypocrisie et le mensonge sont omniprésentes dans leur cœur. Il ne fallait pas se laisser charmer par ces bonnes manières, ce sourire charmeur et cette élégance fine, la dupe n'en était que trop importante. Combien de fois était-elle tombée amoureuse, et ô, combien de fois avait-elle souffert, l'âme en peine, découvrant la vérité sur ces cœurs corrompu ? Combien d'hommes avaient-ils désiré son corps ? Combien d'homme s'étaient-ils épris de la fortune de son père ? Elle ne les comptait plus depuis longtemps. D'ailleurs, en quittant la demeure familiale, Edelweiss avait délaissé toute cette folie derrière elle. Enfin, c'est ce qu'elle avait cru.
Julyan. Un nouveau problème, Julyan…
Elle l'avait rencontré sur le marché, rencontre anodine, un geste de courtoisie, une personne aimable. La détresse sourde de la solitude qui se lisait dans son regard lui avait particulièrement émue. Et elle aussi ne demandait qu'un peu de compagnie, qu'il y avait-il de mal à vouloir se faire un ami ? Elle avait accepté avec enthousiasme son invitation et avait passé toute son après-midi auprès de lui. Les jeunes gens firent connaissance, apprenant l'un de l'autre autour de conversations enjouées. Quelle merveilleuse journée s'était passée, Edel l'avait quitté à regret. Elle aurait aimé revoir ce regard sombre et pénétrant, ce sourire… Que diable ! Non ! Cette pensée ne devait pas se poursuivre d'avantage. Avait-elle déjà oublié les engagements envers son cœur ? Non, bien sûr non. Il n'y avait absolument rien d'attirant, chez ce Julyan. Rien d'attirant dans sa prestance naturelle, son détestable tempérament doux et affectueux, son abominable sourire enjôleur, son épouvantable rire mélodieux, ses infâmes attentions si prévenantes … Non vraiment, ce type n'avait rien pour la séduire ! Et puis, il n'était vraiment pas de son genre. Troublée, la jeune femme rentrait chez elle, Wong sur les talons.
La façade de la bâtisse ne tarda pas à apparaître dans la pénombre. Arrivant au seuil de sa demeure, Edelweiss remercia chaleureusement l'homme d'un radieux sourire, et sans plus attendre, poussa la lourde porte de bois clair, et pénétra à l'intérieur, robe et commissions aux bras. La salle était plongée dans l'obscurité, seule la lueur de la lune filtrée par les embrasures constituait les uniques sources de lumière qui laissaient entrevoir quelques vases aux fleurs défraîchies. La jeune femme se hâterait le lendemain de les remplacer par d'éclatants bouquets cueillis le jour-même. La fraîcheur de la pièce la fit légèrement frissonner. La jeune femme attendit sous le porche, le temps que ses yeux puissent s'habituer à l'obscurité, puis, d'un pas assuré, passa à travers les quelques arbrisseaux qui dissimulaient l'entrée d'un corridor. Elle le traversa, et déboucha sur un jardin endormi. Les plantes assoupies se balançaient sous un vent éthéré, glacé. De hauts nuages voilaient les rayons lunaires. Rapidement, elle rejoignit ses appartements. Traversant la cuisine, elle y déposa prestement ses courses, avant de se diriger vers la chambre à coucher. Portant la main à sa bourse, elle se souvint aussitôt de cette pierre aux reflets pourpres que le jeune homme lui avait offert. Son regard se porta immédiatement sur cette ravissante robe aux allures asiatiques. Un touché doux et soigneux, cela devait certainement être de la soie. Un tissu noble et précieux.
"Sa générosité ne cesse donc jamais de m'étonner…"
Une lueur de curiosité brilla dans le fond de ses yeux. Non… elle voudrait mais… non. Elle ne doit pas. "Qu'il y a-t-il de mal à essayer un nouveau vêtement ? " répétait-elle intérieurement. Sans plus attendre, elle l'enfila. Au contact frais et doucereux de l'étoffe, Edelweiss frissonna. La robe en elle-même était magnifique, une coupe parfaite, originale, typique des cultures de l'Orient, des couleurs vives et exotiques qui rappelaient celles du soleil couchant. Enfin, peut être que si… elle n'était pas aussi large au niveau de la … poitrine … elle lui irait comme un charme. La jeune femme s'admira de tous les angles dans son miroir et se surprit à penser comment Julyan la trouverait dans cette robe.
"Non, c'est idiot de penser cela… mais j'irai le voir. Juste pour modifier la robe. Oui, juste pour cela, et rien d'autre."
Malgré tout, l'idée de croiser à nouveau la route du jeune homme ne lui déplaisait pas... |
| |