Angelo Añada
Vigie Premier personnage
Sujet: Une situation gênante [RP Solo] Ven 3 Déc - 12:15 | |
| La descente depuis la cathédrale jusqu'aux bains fut bien moins éreintante, mais l'heure matinale semait toutefois d'autres obstacles : il s'agissait pour le promeneur de prendre garde aux sceaux d'aisance qui étaient vidées dans la rue. *On ne peut avoir une minute de repos dans cette ville !* Angelo se faufilait avec plus d'assurance que le jour précédent parmi la foule. Plus assuré certes, mais encore maladroit. Un homme l'apostropha, alors qu'il venait de faire un bond sur le côté pour éviter l'averse nauséabonde qui venait d'être jetée par une fenêtre :
- Holà ! Votre habit ne vous permet pas tout ! Ces prêtres alors ! Tsss ! et il cracha par terre.
Angelo Añada se retourna et prit conscience de sa maladresse : il venait de renverser l'étalage d'un marchand. Sans doute allait-il perdre beaucoup à cause de lui, car les marchandises étaient souillées désormais.
- Pardonnez-moi monsieur, je ne suis guère habitué à cette ville. Je viens tout juste d'arriver, dit-il en commençant à ramasser ce qui pouvait l'être. Je vais vous aider à récupérer ce qui le peut et vous dédommagerai du reste.
- J'n'ai pas b'soin d'votre pitié ! Déguerpissez !
- Mais je peux vo...
Le jeune prêtre ne finit pas sa phrase. L'homme amorçait déjà un geste violent pour le faire partir et il n'insista pas. Ses pas s'allongèrent pour quitter au plus vite ce lieu. Il était rouge de honte et malheureux de n'avoir par pu aider le marchand. Il lui semblait que les gens chuchotaient sur son passage et le regardait. Pure imagination, la ville continuait de vivre et son incident était chose commune. Pourquoi s'en émouvoir. Le malheur du marchand ferait le bonheur de son concurrent. Angelo redressa finalement la tête et parvint enfin aux bains. La foule se pressait déjà à ses portes. Il hésita un instant : devait-il se mêler à la population ou bien jouer les grands seigneurs ?
*Rien ne justifierait que je me comporte en seigneur. Le prêtre est serviteur et non maître.*
Ainsi décidé, il s'inscrit dans la longue file d'hommes, de femmes et d'enfants. Pourtant en observant cette foule remuante, il appréhendait de se laisser voir intimement par tant de gens inconnus et de tout sexe. Lorsque se fut son tour, on le détailla des pieds à la tête. Il lui fut proposé une alcôve particulière, mais il refusa vigoureusement. Le tenancier le prit pour un original sans doute et regarda d'un mauvais œil qu'il se mêla ainsi à la population. Le missionnaire l'entendit murmurer entre ses dents :
- On n'a pas besoin de prêche aux bains. Il pense qu'ça le rapproche de Dieu ? Tsss
Angelo était blessé par ces pensées, comme il l'avait été du mépris pour sa vocation qu'avait nettement affiché le marchand. Il prit le petit paquet qu'on lui remit pour se laver. Les bains communs étaient immenses et la foule pourtant nombreuse, lui paru moins effrayante, comme si elle se perdait dans l'immensité de la salle. Avisant un coin en retrait et peu fréquenté, du moins qu'avec des hommes, il posa ses affaires, puis s'immergea dans l'eau chaude. Elle le détendit rapidement, mais il se sentait pas à l'aise. Toujours sur le qui-vive, il observait les personnes en espérant qu'elles oublieront sa présence. Ses craintes n'étaient pas justifiées, chacun vaquait à ses soins sans prendre en compte les autres. C'était un manège d'hommes et de femmes qui se purifiaient les corps pour reprendre après leur activité. Le jeune prêtre ne s'attarda toutefois pas et lorsqu'un groupe de femmes s'installa non loin de lui, il se résolu à partir.
*Après tout, peut-être qu'un homme de Dieu ne peut pas se permettre de prendre son bain avec les laïcs, car il n'a pas la même relation au corps que lui.*
Le rouge lui monta aux joues, car malgré tous ses soins, il ne pu cacher son corps nu aux femmes dont l'arrivée avait entraîné son envie de partir. Celles-ci riaient et s'occupaient de se défaire mutuellement de leurs atours. Angelo ne parvenait pas à détacher son regard des ses corps féminins dont il ne connaissait rien. Lorsqu'il entraperçu dans son esprit la curiosité qui le dévorait, il s'habilla prestement et couru presque pour quitter les lieux.
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