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La Mie Dorée [Fermée]

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Cécilia Sadovski

Cécilia Sadovski

Vigie
Premier personnage


Journal de bord
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MessageSujet: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeLun 24 Jan - 21:49


La boulangerie d'Yvon est située dans une maison non loin de l'église de Glenia, dans une petite rue adjacente. C'est une maison de pierre, dont s'échappent des odeurs alléchantes de pain frais. En passant la porte, une petite salle lumineuse s'ouvre devant vous. Au fond se trouve le comptoir de bois sculpté, derrière lequel les pains sont entreposés sur des étagères de bois blond. Sur la droite, deux petites tables rondes et quelques chaises permettent aux clients de prendre un thé ou une tisane en attendant d'être servis ou tout simplement de se détendre, près d'une grande cheminée. Deux portes donnent sur cette pièce, l'une près du comptoir conduit au fournil, l'autre dissimulée derrière une tenture beige, sur la gauche, à la chambre d'Yvon.
Yvon a retrouvé le goût de son travail, après son installation il devrait être en mesure de reprendre la fabrication de pains divers et variés, ainsi que de quelques pâtisseries ou tartes aux fruits de saison qui enchanteront les papilles des habitants de Glenia, du moins il l'espère.


Dernière édition par Cécilia le Mer 9 Fév - 8:05, édité 2 fois
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

Forban


Journal de bord
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeDim 30 Jan - 15:37

C'est un grand jour, aujourd'hui, pour Yvon Montécume. Après avoir travaillé comme un damné ces dernières semaines, il ouvre enfin sa boulangerie. Il est fier de ce qu'il a accompli en si peu de temps.
Si partir d'Assecia n'avait pas été très difficile, l'arrivée à Glenia avait, au contraire, été semée d'embûches. Trouver une maison adaptée à son projet n'avait pas été simple, et puis il avait fallu aménager, construire, trouver les bons matériaux. Ensuite il avait cherché un bon meunier, trouvé sur le marché les meilleurs ingrédients pour ses recettes de pains et de brioches, puis vint le jour où il put enfin essayer le four, cuire les premiers pains. Pendant la cuisson, Yvon était resté près du four, anxieux du résultat, tout son avenir reposait sur le résultat de cette fournée. Quand, enfin, il put admirer et goûter les pains dorés à point, à la croûte craquante et à la mie moelleuse, il eut envie de chanter, de danser. Il eut une pensée émue pour ses parents, mais ne céda pas à la tristesse, au contraire, il voulait les associer à sa joie, sa réussite.
Maintenant, c'était l'heure de vérité, la boutique est claire et accueillante, l'odeur de la fournée qui termine de cuire embaume toute la maison.Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien, serein et heureux. Heureux de commencer une nouvelle vie, il a tourné la page du malheur et de la tristesse. Il regarde autour de lui, vérifie que tout est en ordre, le comptoir de bois sculpté est garni de brioches, de tartes aux pommes et de petits biscuits. Dans la cheminée, il a mis de l'eau à chauffer pour les amateurs de thé ou de tisanes, sur la table un joli bouquet de pensées donne une petite touche de couleur. Les pains chauds et dorés, ne tarderont pas à rejoindre les étagères derrière le comptoir. Il va vers la porte, ouvre le battant et sort. Dans la rue déserte, il regarde le soleil se lever, il est à l'aube d'une nouvelle journée, d'un nouveau départ. L'église se nimbe de la lumière dorée de l'astre, et les toits de Glenia prennent des reflets nacrés.
Yvon accroche son enseigne: ça y est "La Mie Dorée" attend ses premiers clients...

***
Le soleil était sur le point de se coucher. La journée d'Yvon avait été bien remplie, les habitants de Glenia lui avaient fait bon accueil, ses étagères étaient vides, tous ses pains étaient partis y compris ses gâteaux. Il s'étira en regardant l'astre du jour disparaitre à l'horizon, il lui fallait finir de tout ranger avant de fermer jusqu'à demain et surtout aller se coucher rapidement car il devait mettre en route une nouvelle fournée à l'aube! Il était fourbu mais heureux de voir ses rêves se concrétiser enfin. Il s'en retourna dans la boutique commença à balayer la pièce principale, puis il nettoya le comptoir, et passa dans le fournil préparer ses ingrédients pour sa pâte. Demain il lui faudrait se ravitailler au marché, et tout en pétrissant sa pâte ,il commença une liste de ce qu'il devrait racheter pour ses tartes, et ses biscuits aux épices. Enfin il put aller se coucher.
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

Forban


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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeJeu 10 Mar - 8:21

Yvon avait quitté le marché, en sifflotant, serein, il avait eu le temps de réfléchir posément à sa situation.Il aimait beaucoup son travail, sa boutique, ce qu'il avait réussi à en faire en peu de temps. Mais il n'était pas question pour lui de se tuer à la tâche pour autant, il lui fallait trouver des aides rapidement, afin qu'il puisse souffler de temps en temps et retrouver un cercle d'amis, aller à la pêche ou à la chasse. Bref, vivre!
Malgré la clientèle grandissante qui fréquentait sa boulangerie, il connaissait peu de personnes de confiance, à qui il pourrait demander conseil, afin de trouver les deux aides qu'il voulait recruter. En réfléchissant, il se dit qu'il irait voir la logeuse, qui lui avait loué une chambre à son arrivée. Cette gentille commère était au courant de tout ce qui se passait dans Glenia! C'est elle qui lui avait trouvé la maison idéale à transformer en boutique. Elle pourrait probablement l'orienter dans ses recherches.
Fort de sa résolution, il décida de battre le fer pendant qu'il était chaud, et se rendit chez Mme Rose...
La logeuse fut ravie de revoir son ancien locataire, et l'invita à partager un thé parfumé à la cannelle et de petits gâteaux aux pommes sortant du four. Elle était comme ça, Mme Rose, grand coeur, et toujours prête à nourrir les ventres vides!
Après les bavardages d'usage, Yvon se décida à aborder la raison de sa visite:

-Mme Rose, comme vous avez pu le voir, la boulangerie fonctionne à merveille. Elle ne désemplit pas, le problème est que je n'arrive plus à fournir entre la fabrication de pain et le service. j'ai dû plusieurs fois fermer plus tôt, faute de marchandises. Il me faut de l'aide, mais je ne sais à qui m'adresser, je ne connais pas assez de monde, encore. Auriez-vous une idée, quelqu'un à me proposer? Connaissez-vous un jeune habitant de Glenia, qui voudrait apprendre le métier?

La brave femme le regarda pensivement, réfléchissant à la question, certes elle connaissait beaucoup de personnes ici, mais elle ne voulait pas décevoir Yvon, et il lui fallait lui proposer quelqu'un de confiance. Elle connaissait un peu le jeune homme, elle le savait exigeant, perfectionniste, bourreau de travail, mais le coeur sur la main...

-Ecoute, pour ce qui est du service au comptoir, je peux demander à ma fille aînée, Adélia. Ses enfants sont grands à présent, en couple, et elle s'ennuie à la maison, car son mari est souvent en mer. Pour ton apprenti, il faut que je réfléchisse, j'ai bien deux ou trois noms en tête, mais avant, je veux en parler aux parents, et ensuite tu pourras parler aux éventuels candidats... Est-ce-que cela te convient?

Yvon savait qu'il pouvait compter sur Mme Rose, il connaissait déjà Adélia, pour l'avoir croisée ici, et à la boulangerie. Elle était très souriante et tiendrait sans problème la vente des pains, un problème était réglé. Il savait pouvoir faire confiance à son hôtesse pour trouver la perle rare, qui l'aiderait au fournil, et à qui il pourrait transmettre son savoir. Lorsqu'il la quitta, ce fut le coeur léger, la situation était entre de bonnes mains! Adélia passerait le lendemain, il espérait qu'elle serait d'accord pour tenir la boutique, mais ne se faisait pas trop de soucis, sa mère saurait la convaincre.
En retournant chez lui Yvon passa devant les portes de l'église, mais il n'eût pas envie de monter les marches, et d'entrer. Il admira juste l'architecture de la bâtisse, et les sculptures sur les grands battants de bois. Le soleil baissait à l'horizon, il hâta le pas. Sifflotant un air joyeux, il atteignit sa porte et entra préparer sa journée du lendemain.
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

Forban


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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeVen 25 Mar - 17:31

Voilà quelques jours, maintenant, qu'Yvon avait Adélia pour l'aider à la boulangerie. Et il se demandait comment il avait fait pour réussir à tout faire sans elle! Cette femme était incroyable, en peu de temps elle avait apporté des améliorations à la boutique auxquelles il n'avait même pas songé. Des fleurs par-ci, des étagères par-là, des tisanes et du thé en vente... Bref une mine d'idées!
Demain, il devait rencontrer deux familles dont l'un des enfants souhaitait apprendre le métier de boulanger. Il espérait trouver la perle rare avec qui il s'entendrait pour faire tourner le fournil!

Lorsque tout ce petit monde aura trouvé ses marques, Yvon pourra penser un peu à lui. Depuis son arrivée, sa vie sociale était réduite à une peau de chagrin, et il avait bien l'intention de remédier à cela rapidement. Il avait besoin de se défouler un peu, et la taverne du vieux pêcheur, lui semblait bien tentante. D'autant plus que Mme Rose l'avait encouragé à s'y rendre quand elle l'hébergeait. A l'époque, il ne voulait pas se laisser distraire de son projet, mais maintenant que tout était en place ou presque, il avait bien envie d'y faire un tour.

La pluie, le vent se déchainaient dehors. Il vit pourtant un cavalier passer dans la rue, essayant de se protéger de la violente averse comme il le pouvait.

En voilà un qui sera heureux lorsqu'il arrivera à destination! Bon, au travail, si je ne veux pas me coucher trop tard!

Yvon quitta la fenêtre et se dirigea vers le fournil, il devait faire l'inventaire de ses ingrédients pour Adélia, qui voulait toujours savoir où elle en était! Il sourit en pensant à cette femme organisée et prévoyante, elle lui rappelait sa mère, quand elle était encore en bonne santé, la meilleure boulangère de la ville! Maintenant, c'était à lui de reprendre le flambeau, et de former un jeune homme au métier!
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Erik Jorgan

Erik Jorgan

Capitaine
Troisième personnage


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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMar 12 Avr - 17:31

Erik était sonné. Alors lorsqu’il sentit un homme le soulever dans ses bras pour lui venir en aide, il mit du temps avant de se rendre compte qu’il ne touchait plus le sol boueux de ce lieu. Il laissa ses yeux voguer sur les étales, les promeneurs, les nuages sombres de ce jour pluvieux, ne posant son regard sur son « sauveur » que très tardivement, lorsqu’enfin il se rendit compte que ce dernier s’adressait à lui. Il le regarda évasivement, se demandant ce qu’il devait répondre à des questions qu’il avait à peine entendu, et qui désormais ne semblaient plus attendre de réponse. De toute manière, comment pouvait-il parler avec cet homme sans aucune voix pour le faire ? Il n’arrivait jamais à se faire comprendre des étrangers, quoi qu’il fasse. Pierre le savait pourtant, alors pourquoi l’avoir laissé déambuler seul dans une ville qu’il ne connait même pas ? En conclusion, il ne répondit pas à l’inconnu et se laissa porter en calant sa tête contre le poitrail de ce dernier. Ses yeux s’étaient fermés, en cause la fatigue sûrement.

Lorsqu’ils furent tous les deux devant un petit bâtiment de pierres, Erik ne put s’empêcher de relever la tête à l’odeur des pains chauds et des viennoiseries, sûrement en train de cuir. Le ventre du jeune moine se mit soudainement à gargouiller. Il en eut honte, et rougit. Mais il ne dit rien. Il se contenta de regarder l’homme qui le portait dans ses bras, cherchant à devenir sur le visage de ce dernier s’il était bien boulanger, comme Erik le supposait à l’odeur qui s’échappait du bâtiment. Il abandonna bien vite. Il ressemblait bien plus aux soldats qu’au simple petit boulanger, notamment à la vue de sa carrure. Ses yeux se posèrent sur la porte que ce dernier ouvrit facilement bien qu’il porte l’enfant dans ses bras. A la vue de l’intérieur du bâtiment, le jeune garçon fut charmé. Son regard devint plus vif, plus curieux. Ses sens, auparavant engourdis, étaient plus à même de réagir.

Il se défit de l’emprise de l’homme, posant les pieds au sol avec prudence, car peu sûr de son équilibre. Il fit quelques pas, laissant ses yeux, son nez, son écoute, le guider dans ce lieu qu’il ne connaissait même pas. Il y avait quelques personnes qui réclamaient à une dame du pain chaud, derrière elle, les fumées des fours réchauffaient fortement ce lieu qui pourtant, à cause de la pierre froide, devrait être frais. Son ventre gargouilla à nouveau, comme un tambour qui refuse de s’arrêter. Il n’avait pas mangé depuis ce matin, car Pierre et lui avaient fait le choix de terminer leur voyage au plus vite dans l’espoir de gagner du temps. Erik regrettait d’avoir approuvé par simple gentillesse.

Le jeune moine se retourna vers celui qui l’avait aidé, sans visiblement réclamer quelque chose en retour. Il ouvrit la bouche, comme pour dire merci. Aucun son ne se fit entendre. Il ne voulait pas avoir à expliquer ça, même si cela devait se faire par les gestes ou l’écriture, qu’il maitrisait si peu.
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

Forban


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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMer 13 Avr - 14:29

Yvon poussa la porte de la boulangerie de l'épaule et entra avec le moine dans ses bras. Tout doucement il le posa au sol, surveillant son équilibre précaire. Il sourit en entendant son ventre gronder. Pour ça, au moins il pouvait faire quelque chose!

- Adélia, apporte-moi deux petits pains et un thé bien chaud et sucré pour ce jeune homme, s'il te plait! Son ventre crie famine! Et il a bien besoin de se réchauffer après sa mésaventure. Alors jeune inconnu, allez-vous me dire votre nom et ce que vous cherchiez sur le marché?

Yvon l'observait avec curiosité, il l'avait vu ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais pas un son n'était sorti de sa gorge. Il avait aussitôt refermer ses lèvres et n'avait plus essayé de dire quoique ce soit. Yvon était perplexe.... Il l'invita à s'asseoir à l'une des tables près de la cheminée, pour faire sécher ses vêtements, et essaya d'en savoir plus:

- Venez vous réchauffer près du feu. Parlez-vous notre langue? Comprenez-vous ce que je vous dis? Auriez-vous fait voeu de silence? Ah voilà notre thé, j'espère que vous aimerez ces petits pains à la cannelle, ils sortent du four. C'est une nouvelle recette que j'ai essayée ce matin, et apparemment ils plaisent! Si vous en voulez d'autres n'hésitez pas à demander...

Il le regarda dévorer les petits pains comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours. Sans rien ajouter, il lui en apporta d'autres, et le laissa se rassasier. Les cheveux blancs du jeune homme, encore humides, contrastaient étrangement avec la jeunesse de ses traits, Yvon songea un instant qu'il ressemblait à un ange... Non à un ange déchu, tant il semblait perdu, triste. Il aurait bien aimé l'aider, mais le silence du jeune moine était décourageant. Comment communiquer s'il n'avait pas le droit de parler, ou s'il ne comprenait pas... Le laissant manger il alla voir Adélia qui saurait sûrement quoi faire!

-Adélia, il ne répond à aucune de mes questions, que vous croyez qu'il ne comprend pas ou qu'il ne peut pas parler? Je l'ai trouvé le nez dans la boue, des ivrognes l'ont bousculé, et il n'a pas bronché depuis que je l'ai ramassé. Je ne pouvais pas le laisser comme ça, mais maintenant je ne sais plus que faire... Dois-je l'emmener à l'église quand la pluie aura cessé, et si il n'est pas d'ici, est-ce sa place?

Yvon regardait son "invité" et voyait bien qu'Adélia n'avait pas beaucoup d'idées non plus. Comment forcer les défenses de ce jeune homme? Il retourna s'asseoir à la table et prit un petit pain qu'il émietta avant de le manger, ne voulant pas le brusquer ou l'effrayer, il attendit en silence, un signe, un mot...


Dernière édition par Yvon Montécume le Jeu 14 Avr - 15:08, édité 1 fois
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Erik Jorgan

Erik Jorgan

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeJeu 14 Avr - 5:24

Erik mangeait comme s’il n’avait rien avalé depuis plusieurs jours. Pour la première fois, il laissa de côté les principes qu’on avait pourtant insufflé à l’ensemble des jeunes moines du monastère : une bonne tenue, des repas si peu consistants, et enfin, ne jamais accepter la générosité du peuple pour son intérêt personnel. En tout cas, c’est ce que lui avait appris l’homme qui s’était occupé de lui à son arrivée. Un vieux sage pour ainsi dire, mais il n’en restait pas moins désagréable et surtout facilement inoubliable. Cet homme, très accroché à l’autorité, punissait facilement, et surtout imposait ses idées sans penser aux conséquences que cela pouvait avoir sur ses élèves. Lorsqu’Erik rencontra le frère Pierre, ce fut comme une libération. Il se détacha de son ancien professeur pour apprendre à aimer son prochain, à soutenir toute personne réclamant l’aide du monastère. Il avait appris la sagesse, la générosité. Il savait offrir un sourire à celui qui le lui rendra, à réchauffer le cœur des âmes qu’il faut rapidement reconduire sur le bon chemin. D’ailleurs, où pouvait bien se trouver son ami à l’heure qu’il est ?

Il cessa de réfléchir lorsqu’il vit le fameux boulanger s’asseoir devant lui. Son regard se détacha du pain qu’il mangeait, pour se fixer sur les yeux à la fois sombres et lumineux de son sauveur. Bien qu’il ait les traits durs, tout en lui respirait la bonté, la gentillesse, la générosité. Erik se surprit alors à se dire qu’il aurait fait un excellent moine, s’il avait choisi cette voie. Mais visiblement, il avait sûrement pris la place de son père après le décès de ce dernier. Secouant nerveusement la tête, Erik se reprocha d’essayer de deviner la vie des autres alors qu’il ne savait rien sur eux. C’était un mauvais réflexe chez lui, et pourtant on lui avait bien indiqué de toujours rester très objectif, et de ne juger personne sauf lorsque cela était nécessaire.

Au début, il ne parla pas, laissant l’inconnu presque seul au monde. Il détournait les yeux, mangeait, tentait presque d’éviter une éventuelle discussion. Jeune moine, il n’en était pas moins un timide, et l’incapacité de l’homme à la comprendre le frustrait, bien que ce ne soit pas directement de la faute de ce dernier. Tout à l’heure, pour la première fois, il aurait voulu retrouver sa voix. Il aurait pu au moins le remercier, avec sincérité. Mais visiblement, il était loin de reparler un jour. Il se souvint alors qu’on lui avait confié une lettre, si jamais les commerçants se montraient retissant à donner un peu de leurs marchandises. Il hésita à la montrer au boulanger, car ce dernier pouvait très bien croire que la présence du petit moine n’était justifiée que par le besoin de réclamer à titre gratuit des céréales. Il ne voulait pas passer pour le petit moine profiteur, mais les gens, là-bas, attendaient de quoi manger. Il reprocha là encore à Pierre d’avoir eu le cran de le laisser seul dans cette maudite ville.

Vérifiant tout d’abord qu’il avait toute l’attention du boulanger, Erik se leva, puis posa ses doigts blancs sur la gorge de l’homme. Ensuite, il les posa sur sa propre gorge, ouvrant la bouche par la même occasion, comme s’il allait parler. Si cet homme ne le comprenait pas, Erik risquait bel et bien de plonger dans le désespoir d’une maladie dont il est le seul à ne pas connaître la source. Alors qu’il attendait la première réaction de son « interlocuteur », le regard du jeune garçon se posa sur les doigts de ce dernier, puis sur ses propres doigts. Il se rendit alors compte, pour la toute première, qu’il était étonnamment maigre. Il avait toujours placé cela sur le compte de son jeune âge, et d’une légère perte de poids à cause de sa maladie. Silencieux, il retira en vitesse sa main de la gorge et détourna les yeux, rougissant de honte pour une raison qui lui échappait. Pour éviter de paraître ridicule, il donna la lettre au boulanger, mais resta à sa place sans bouger : par terre, à genou, devant un inconnu.
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeJeu 14 Avr - 15:05

Yvon avait eu raison de se montrer patient, bien que ce ne soit pas son fort habituellement. Quand il eut terminé de manger, le moine se leva sans un mot et vint mettre ses mains fines autour de son cou. Yvon se retint de réagir, et pensa que le jeune homme avait été agressé, puis lorsqu'il enserra sa propre gorge avec ses mains, ouvrant sa bouche sans qu'un son en sortit, la lumière se fit dans son esprit: il ne pouvait pas parler:

- J'ai compris, vous ne pouvez pas parler parce que vous êtes muet! Que faisiez vous, seul, au marché dans ce cas?

Lorsqu'il s'agenouilla devant lui, en tendant une lettre, Yvon se précipita pour le relever:

- Pas de ça avec moi, jeune homme! Relevez- vous, et restez donc assis le temps que je déchiffre cette missive, tant que vous y êtes, reprenez du thé et des petits pains. Vous êtes maigre à faire peur! A quoi pense votre Supérieur, en vous laissant mourir de faim! Jamais Dieu n'a demandé à ses serviteurs de se laisser dépérir ainsi!

Yvon était en colère, mais il prit soin de ne pas le montrer au jeune moine, pour ne pas l'effrayer, car s'il était fâché, c'était envers ces hommes de Dieu irresponsables qui laissaient un enfant malingre et souffreteux, seul dans une ville qu'il n'avait pas l'air de connaitre!
Prenant son temps, il déplia le parchemin, et commença la lecture des caractères tracés, manifestement à la hâte! La lettre émanait du Supérieur du Monastère d'Ulirac, il en avait entendu parler et savait à peu près où il se trouvait, il siffla entre ses dents:

- Et bien mon jeune ami, on vous a fait faire une bien longue route! Que de risques vous avez pris, avec cette tempête qui fait rage et semble avoir décidé de nous noyer sous des trombes d'eau!

Poursuivant sa lecture, il comprit que dans l'urgence, les moines avaient besoin de vivres pour secourir bon nombre de malheureux qui avaient trouvé refuge dans le Monastère, après le déluge de ces derniers jours! Il pouvait bien sûr faire une fournée entière pour eux, mais c'était loin d'être suffisant... Il réfléchit un moment, repliant la missive, et regardant le jeune homme:

- De quoi avez vous besoin exactement? Combien de personnes hébergez-vous dans vos murs? Etes-vous seul ou d'autres moines parcourent-ils la ville et le marché? Savez-vous où je pourrais les retrouver? Pouvez -vous écrire? Excusez-moi je vais trop vite, je suis désolé...Il se tourne vers l'arrière-boutique et appelle: Philbert, as-tu terminé d'enfourner? Viens ici, prends mon manteau et va faire le tour du marché, ramène-moi le premier moine que tu trouveras! Demande-lui avant ,s'il vient d'Ulirac, et traine-le jusqu'ici, par la force si besoin est!

Yvon fit sortir son apprenti et se retourna vers le jeune moine, sa mine triste et ses traits tirés par la faim et la fatigue, lui firent mal. Il ne voulait pas le laisser repartir, sans qu'il ait pris quelque repos:

- Maintenant, vous allez venir avec moi à côté, retirer votre robe, enfiler une chemise sèche et vous reposer, je viendrai vous chercher dès que Philbert rentrera ou dès que votre vêtement sera sec! Mon lit est derrière cette porte, il est vôtre tout le temps qu'il vous faudra...Je vais voir auprès de certains de mes amis ce que nous pouvons faire pour vous.

Yvon poussa le jeune homme vers la porte de sa chambre, tout en cherchant comment organiser des secours...
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Erik Jorgan

Erik Jorgan

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeSam 16 Avr - 15:20

Comme le lui avait ordonné l’inconnu, Erik se hâta de retourner s’asseoir. L’idée de contester l’ordre de cet homme ne lui vint même pas à l’esprit. Le jeune moine fut même très docile, et mangea les petits gâteaux qui accompagnaient un thé fort délicieux. Ce n’était pas la première fois qu’il mangeait ces petites merveilles appréciables en bouche, mais elles n’avaient jamais été aussi bonnes qu’ici. Au monastère, il ne buvait rien d’autre que de l’eau, et cette fois-ci, c’était plutôt un choix personnel. Il ne cherchait pas particulièrement à faire plaisir à ses sens. Il se contentait de se nourrir assez pour survivre, point. Quant à l’attitude des autres moines envers son manque de responsabilité, elle était toujours la même : on le réprimandait chaque jour, mais rien d’autre n’était fait.
Un seul homme fit un jour douter le petit moine : le fameux Père Arnaud. Dans la bibliothèque, il y a quelques semaines si ce n’est plus, il avait fait preuve d’une autorité troublante. Cependant, Erik n’avait jamais remis en question son attitude envers lui-même, et il était bien loin de le faire un jour, malgré l’aide involontaire du Père Arnaud. Borné, il ne se préoccupait que du sort des autres, oubliant que lui aussi, il avait une vie merveilleuse qui l’attendait, quelque part. Il ne voyait le bonheur nulle part, si ce n’est dans l’autre monde, peut-être. Il était temps qu’une personne trouve les mots qui soignent.

- Maintenant, vous allez venir avec moi à côté, retirer votre robe, enfiler une chemise sèche et vous reposer, je viendrai vous chercher dès que Philbert rentrera ou dès que votre vêtement sera sec ! Mon lit est derrière cette porte, il est vôtre tout le temps qu'il vous faudra...Je vais voir auprès de certains de mes amis ce que nous pouvons faire pour vous.
- …


Il aurait voulu dire non, le remercier, et quitter la petite boutique afin de rejoindre Pierre à l’Eglise située à quelques pas à peine d’ici. Pourtant, il y renonça dès le moment où l’homme le poussa en direction de la pièce voisine. Là il enfila une chemise blanche, douce et sèche, qui lui arrivait au milieu des cuisses tant elle était longue. Il se laissa aider, comme un enfant accepte la générosité de ses parents. Son regard se posait souvent dans celui du boulanger. Il avait besoin de le scruter, de comprendre d’où pouvait venir tant de gentillesse à l’égard d’un simple petit moine, d’un enfant sorti de nulle part. Erik ne comprenait vraiment pas. Ses yeux se détournèrent lorsque l’homme lui indiqua la petite chambre où il pouvait prendre du repos. Plus jamais il ne regarda son hôte, même pour le remercier d’un simple mouvement de la tête.

Il rejoignit silencieusement la petite chambre, et lentement, il se glissa sous les draps. Inquiet, bien que son hôte soit visiblement un homme de confiance, le petit moine remonta le drap jusqu’à son cou, et ferma les yeux, se demandant s’il allait dormir alors que la soirée venait à peine de débuter. Il s’endormit une ou deux heures plus tard, sous le coup de la fatigue. Son sommeil fut agité, comme à chaque fois. Il ne cessa de se retourner, de gémir, et faire tomber les couches de draps et coussins qui ne pouvaient résister à ses gesticulations incessantes. C’est en sursaut et en transpiration qu’il se réveilla au petit matin. Il ne se souvenait pas d’avoir rêvé, et pourtant, la chambre était en mauvais état. Honteux il sortit du lit et se saisit des couettes trop lourdes pour lui, afin de les remettre sur le lit. Il chercha désespérément les coussins, éparpillés un peu partout dans la chambre, pour les remettre à leur place.
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Yvon Montécume

Yvon Montécume

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeDim 17 Avr - 16:47

Lorsque le jeune moine fut couché, Yvon ferma la porte doucement et se retourna vers Adelia:

- Adelia, je vais faire le tour des commerçants que je connais, voir si on peut organiser une collecte de vivres pour le Monastère. Je ne sais pas à quelle heure je reviendrai mais si le jeune homme se réveille, ne le laisse pas partir! Je veux le raccompagner moi même à l'Eglise, ou auprès de ses compagnons! Je ne connais même pas son nom... Peux-tu attendre mon retour, j'aimerais autant qu'il ne reste pas seul, qu'il ne se réveille pas dans une maison vide. Je fais aussi vite que je peux!

Yvon attrapa une veste et sortit dans la tourmente.Il se précipita chez chacun de ses amis marchands avec plus ou moins de réussite. Il finit sa tournée avec quelques promesses, et dès le lendemain il pourrait débuter réellement sa collecte. Quand il arriva à la boulangerie plus tard dans la soirée, il libéra Adelia et alla au fournil préparer son travail du lendemain. Une fois ses pâtes prêtes, il entrouvrit la porte de sa chambre pour voir si le jeune moine allait bien. Le lit était en bataille, et cela le fit sourire, lui rappelant ses nuits d'enfant. Refermant l'huis, il alla s'installer un lit de fortune dans le fournil. Philbert arrivait tôt le lendemain, ils se mettraient au travail dès son arrivée... Il s'endormit rapidement, épuisé par sa journée.
***
Au petit matin, Yvon se leva pour attaquer sa journée avant même que son apprenti n'arrive. Aucun bruit ne filtrait de la chambre. Après quelques ablutions, il commença à travailler dans la lumière rosée de l'aurore. Lorsque Philbert entra, les fournées étaient bien avancées, et Yvon sirotait un thé bien chaud et dévorait son petit déjeuner, il invita son élève à le partager et ils discutèrent de leur invité et de la collecte de vivres qu'Yvon avait initiée. Aucun moine n'avait réclamé le moinillon, et Yvon voulait le ramener à l'Eglise ce matin, avec la promesse de leur fournir des vivres rapidement.
Quand le jour fut levé, il alla toquer à la porte de sa chambre, pour inviter le jeune dormeur à venir manger, afin qu'il soit rassasié avant de le quitter.

- Bonjour, voulez-vous venir partager notre petit déjeuner? Nous n'avons pas pris le temps de nous présenter hier... Je m'appelle Yvon Montécume, et mon apprenti se nomme Philbert... Laissez le lit! Je le referai plus tard... Venez!

N'ayant pas de réponse, Yvon entrouvrit la porte, et vit le moine en train de refaire le lit, ramassant les coussins éparpillés un peu partout, il sourit franchement et l'interpella:

- Laissez cela, venez manger! Vous n'avez pas à ranger, ne vous inquiétez pas, la chambre est dans le même état tous les matins! Je suis très agité aussi pendant la nuit! Nous avons à discuter de ce que j'ai fait hier soir... Enfin... je vais vous expliquer, venez!

Prenant le bras du jeune homme, il l'emmena se mettre à table, sans lui laisser le temps de protester. Ils s'installèrent dans la boutique près de la cheminée, où un bon feu crépitait déjà.
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Erik Jorgan

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMer 20 Avr - 17:51

Le jeune moine n’entendit pas le boulanger l’appeler. Même lorsque ce dernier entra dans la chambre, il continua à partir à la recherche des coussins manquants, comme un petit moine serviable. Il avait toujours été comme ça, à se préoccuper du bien-être des autres. Paraître poli et gentil était la première de ses priorités, surtout lorsqu’il se faisait loger gratuitement par une âme charitable. Comme il ne payait pas le propriétaire de cette chambre, il voulait au moins rendre cette dernière en bon état, et non dérangée comme elle l’est actuellement. Son sommeil agité n’avait pas du tout arrangé les choses. Le matin, au monastère, il passait de longues minutes à remettre sa propre chambre en état, afin que ses supérieurs ne le grondent pas sur le fait qu’il ne prenne pas soin de ses affaires. Qui plus est, Erik avait entendu dire que son père était passé au monastère il y a quelques années pour demander aux moines supérieurs sur le plan hiérarchique de ne pas le traiter comme un enfant malade, mais comme tous les autres moines. Depuis ce jour, il arrivait souvent que le jeune garçon se fasse réprimander pour des choses futiles et si peu importantes ! Il comprenait lorsqu’on lui disait qu’il ne prenait pas assez soin de lui, et qu’il négligeait fortement sa santé. Par contre, il supportait pas d’entendre dire qu’il pourrait très bien assister à toutes les messes, sachant que par moment, il est obligé de rester clouer au lit à cause d’une fièvre qui ne lui permet pas de tenir debout sans chuter.

Le geste d’Yvon le sortit de ses pensées. Erik, s’il n’était pas muet, aurait sûrement hurlé sur le coup de la surprise. Le boulanger l’avait saisi par le bras, alors que le jeune garçon ne l’avait même pas vu entrer. L’enfant se laissa malgré tout entraîner, n’ayant pas la force de lui résister. Il s’installa doucement devant la cheminée, mais à une distance respectable tout de même. Il ne savait pas pourquoi le boulanger l’avait trainé jusqu’ici. Les yeux plongés dans les flammes, il était tout à ses pensées. Lorsque soudain il se souvint de la mission qu’il avait à accomplir, le garçon se leva brusquement, affolé. Il chercha des yeux sa robe de moine et son sac, sans parvenir à les trouver.
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeLun 25 Avr - 16:30

Yvon avait fait asseoir le jeune moine, mais celui-ci se leva d'un bond au bout de quelques minutes, avec dans le regard un affolement certain. Il regardait partout, comme s'il cherchait quelque chose... Le boulanger finit par comprendre qu'il avait besoin de ses affaires, et sans rien dire alla chercher la robe de bure, qu'Adelia avait eu la gentillesse de laver, hier soir.

- Voilà vos vêtements, jeune homme, ne vous affolez pas! Adelia a tout lavé, vous serez ainsi habillé de frais. Je les pose sur le lit dans la chambre. Venez d'abord vous restaurer, vous vous habillerez ensuite. Ne vous inquiétez pas, personne ne vient de si bonne heure, la boutique est encore fermée, il n'y a que Philbert et moi. En parlant de Philbert il n'a retrouvé aucun moine hier soir, ils devaient tous s'être mis à l'abri. Savez-vous où ils sont allés? A l'église? A votre monastère?

Yvon n'attendait pas vraiment de réponse, mais guettait dans ses yeux une lueur, qui lui indiquerait s'il était sur la bonne voie ou non. Il continua son monologue, en apportant du thé et des gâteaux sur la table, au passage, il déposa également du papier et une plume qu'Adelia utilisait pour les comptes de la boutique, espérant que l'adolescent finirait par écrire son nom...

- Mangez maintenant, j'aimerais bien connaitre votre prénom... Sauriez-vous l'écrire?

Il le regardait avec un petit sourire en coin, essayant de l'apprivoiser, il lui rappelait un chaton abandonné qu'il avait trouvé, enfant, il lui avait fallu des jours avant qu'il accepte de la nourriture de sa main...Celui-là, au moins, ne se laissait pas abattre, il engloutit tous les gâteaux en un temps record, ignorant la question d'Yvon. Sans insister, il en apporta d'autres du fournil, encore tièdes, et les posa près de lui.

- Bien, cette mésaventure vous aura permis de vous nourrir convenablement... En ce qui concerne la lettre de votre Supérieur, j'ai fait le tour des commerçants sur qui je savais pouvoir compter, une charrette sera à votre disposition, dès cet après midi, je pense. Nous devons donc retrouver les autres moines, ce matin, pour que je sache à qui confier les vivres que nous aurons récoltés. C'est une tâche trop lourde pour que je vous la laisse! Ce n'est pas que je ne vous fais pas confiance, c'est juste que je veux que tout arrive au Monastère, et seul vous ne pourriez y parvenir. Si nous ne trouvons pas les moines, je prendrai la route avec vous. Est-ce que cela vous convient? Quand vous serez prêt nous irons faire un tour à l'église, qui est à deux rues d'ici...

Yvon n'était pas plus avancé, mais il ne montra pas au jeune moine son désappointement, au contraire, il continua de lui sourire gentiment, espérant qu'il finirait par lui faire confiance...


Dernière édition par Yvon Montécume le Sam 30 Avr - 16:58, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeSam 30 Avr - 16:37

Erik écoutait les propos d’Yvon d’une oreille distraite, n’accordant pas à ce dernier toute l’attention qu’il méritait. Il dévorait les pâtisseries comme s’il n’avait rien mangé depuis plusieurs semaines, oubliant règles de politesse et de bonne conduite que lui avaient enseigné une dizaine de moines depuis son arrivée au monastère, à l’âge de six ans. A la crème, au chocolat, à la vanille. Il y en avait pour tous les gouts. Il retrouvait peu à peu l’attitude d’un enfant de son âge. Son sourire, quoi que discret, illuminait un visage pâle comme la mort. Ses mouvements, plus vifs et sûrs, attrapaient avec précision les miettes qui tombaient sur la table. Ses yeux pétillaient de bonheur, bien qu’on puisse encore y lire une certaine hostilité à l’égard du parfait inconnu qui lui offrait ce repas. Il s’appelle Yvon Montécume. C’est un homme sûr de lui. Il est boulanger. Et après ? Erik ne savait rien de lui, et cela lui faisait peur. Pourtant, il ressentait également à l’égard de cet homme beaucoup d’attachement. Un attachement qu’il n’avait pu partager avec son propre père, probablement. Ce fut le dépôt du papier sur la table qui sortit Erik de ses pensées.

Il déposa sa pâtisserie sur le bord de la table, le regard fuyant. Ses yeux pâles se posaient sur le papier, la plume, puis l’encre. Il était hésitant, et l’idée de s’enfuir lui passa par la tête. Mais pour aller où ? Il renonça donc bien vite à l’idée de jouer les fugueurs. En plus d’être recherché, il risquait fortement de mourir de faim ou d’être agressé dans ce monde de brutes. Une mine boudeuse apparut sur son visage juvénile alors qu’Yvon se dirigeait de nouveau vers le fournil, et il se saisit de la plume. Les lettres se formèrent une à une, lentement, mais sûrement, tant le jeune garçon faisait d’efforts pour s’appliquer. Il voulait qu’Yvon puisse lire sans difficulté son message, car il ne voulait pas passer pour un moine mal éduqué. Il souhaitait montrer à cet homme qu’il avait bien travaillé, qu’il était doué. Malheureusement la main d’Erik trembla, et les lettres furent moins jolies qu’il l’aurait espéré. Erik Jorgan. Fils de fonctionnaire, et désormais fils de Dieu.

Il ajouta à la suite de son nom, le lieu où il était possible que l’on retrouve le Frère Pierre, son accompagnateur. Mais au fond, Erik ne voulait pas aller à cette église. Plus il passait du temps avec Yvon, plus il était avide de liberté. Il aurait voulu ne plus être enchainé, et pouvoir trouver un métier, une famille accueillante, un feu qui réchauffe chaque recoin d’une petite maison de campagne. Alors lorsqu’Yvon parla d’un possible départ, la réaction d’Erik fut immédiate. Emportant avec lui deux ou trois petites pâtisseries, il se dirigea en courant vers la chambre où il avait dormi, et se réfugia au pied du grand lit, à l’abri des regards. Recroquevillé sur lui-même, il mangeait lentement les sucreries, le regard dans le vide.
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeDim 1 Mai - 15:35

Lorsque le jeune moine se leva, et s'enfuit vers la chambre, Yvon ne dit rien et renonça à aller le chercher. Il ne voulait surtout pas le brusquer, ni le braquer... Il lui semblait si fragile, si vulnérable, qu'il ne désirait pas ajouter à son malaise. Se retrouver chez un inconnu ne devait pas être facile pour lui. Et son mutisme n'arrangeait rien...
C'est à ce moment qu'Yvon s'aperçut que le papier qu'il avait laissé sur la table n'était plus vierge, ainsi il s'appelait Erik, quel père indigne pouvait confier son fils, si chétif, à des moines, sans remords...
En colère, Yvon se leva et commença à arpenter la pièce de long en large, cet enfant devrait être au sein d'une famille aimante et non avec des moines! Mais au lieu de ça, son père l'abandonne au sein d'un ordre religieux, pauvre et rigide! Il devait se calmer, sinon il allait effrayer son invité... Tout doucement, il alla jusqu'à la porte de sa chambre, et observa discrètement Erik. Il mangeait ses pâtisseries, mais il semblait loin, très loin de là... Il passa la porte, et s'approcha de lui:

- Erik, appela-t-il doucement, Erik, tu veux bien revenir à table avec moi, s'il te plait? Il lui tendit la main espérant qu'il daigne la prendre. Erik, tu sais, j'ai un peu de mal à te comprendre, qu'est-ce-que j'ai dit qui t'as fait fuir? Il faut que tu coopères un peu! Tu as compris que je ne te voulais aucun mal, au contraire! J'ai trouvé des vivres pour ton Monastère, je veux t'aider, mais ton silence est difficile à interpréter! Est-ce-que par hasard, tu ne veux pas aller avec moi, jusqu'à l'église? Que crains-tu au juste?

En désespoir de cause, il s'assit à ses côtés, et appuyant sa tête contre le lit, il ferma les yeux. La charrette avec les vivres, devait être en train de se remplir grâce à ses amis, et il allait la conduire à l'église, il y aurait bien un prêtre, ou un moine, qui pourrait la prendre en charge.
Mais qu'allait-il faire de cet enfant? Le ramener contre son gré, était au-dessus de ses forces. Si Erik n'avait pas envie de repartir, serait-il capable de s'en occuper? Quel homme d'église lui donnerait, à lui, l'autorisation de garder un jeune moine, dans sa maison, alors qu'il n'avait pas mis le pied à la messe, depuis son arrivée à Glenia? Et sous quel prétexte? Lui apprendre à faire le pain? Sa constitution fragile n'y résisterait pas, sans compter les problèmes évidents de communication... Yvon avait beau se torturer l'esprit, il ne trouvait pas de solution satisfaisante. Et s'il avait tout interprété de travers, comment savoir?
Il rouvrit les yeux et regarda Erik, avec attention et gentillesse:

- Franchement Erik, dis-moi ce qui t'as poussé à te sauver tout à l'heure? Tu ne veux pas que je t'emmène à l'église avec moi, c'est ça? Pourquoi? Parce que tu ne veux pas retourner au monastère? Que veux-tu? Aide-moi! Je tourne en rond, là!

Yvon attendit une réponse, un acquiescement de la tête, un geste qui lui indiquerait qu'il était sur la bonne voie ... Ou qu'il s'était trompé dans les grandes largeurs! Il se surprit à retenir son souffle en fixant le jeune moine.
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeLun 2 Mai - 19:37

Si Erik n’avait pas le souci de ne pas vouloir retourner au monastère, il aurait probablement souri aux paroles d’Yvon. Il était heureux de savoir que des vivres avaient été rassemblés, car ils permettront le rétablissement de nombreux blessés. Mais le boulanger lui réclamait des réponses, comme s’il avait toujours eu le don de parole. N’avait-il donc pas remarqué qu’Erik était muet ? Ne savait-il pas que ce dernier refusait de dialoguer avec autrui ? Le jeune moine prenait l’habitude de s’enfermer sur lui-même lorsque l’on parlait avec lui, afin de faire renoncer l’interlocuteur qui a le culot de s’adresser à lui comme il s’adresserait à un autre moine. Plutôt paradoxal, lorsque l’on sait qu’Erik ne supporte pas qu’on le traite comme un enfant malade et dépendant d’une aide extérieure, pour la lecture, l’écriture, ou encore les réclamations par exemple. Mais toutes les questions d’Yvon eurent un effet bien différent sur le petit moine. Il se sentit forcé de répondre, tant Yvon voulait connaître les raisons de sa fuite. Le boulanger semblait insister, le pousser à une erreur qu’Erik avait peur de commettre, comme celle de parler par exemple. Pendant huit ans, il avait joué l’enfant muet pour décevoir son père et ses maudites idées. Pendant huit ans, il avait ajouté à sa maladie un handicap très lourd à porter. Ne pas communiquer avec autrui, c’est souvent accepter la solitude.

Désormais assis à ses côtés, Yvon semblait attendre qu’Erik réponde. A peine quelques instants plus tard, il recommença à poser des centaines de questions. Son manque de patience amusa le petit moine qui plongea sa tête dans ses propres genoux, pour réfléchir et cacher un éventuel sourire. Sourire maintenant serait insulter le pauvre boulanger. Mort d’inquiétude, il ne méritait pas la moquerie. Les yeux dans le noir. Aveugle, muet et sourd. Erik trembla. Il avait envie d’éclairer Yvon sur les raisons qui le poussait à se montrer rebelle contre l’ordre religieux qui l’avait accueilli, et donc envers son père qui avait décidé de son avenir sans même penser à lui. Il avait envie de lui expliquer pour William, pour le frère Pierre, l’abbé Arnaud. Mais que faire lorsqu’on se refuse à parler ? Dialoguer grâce à quelques bouts de papiers n’aidera pas Yvon. Un sanglot lui échappa, il pleura, émettant des sons que peu avaient entendu jusqu’à maintenant. Il n’avait pas seulement menti aux moines et à son père. Il avait menti au monde entier, alors que beaucoup sont les gens qui souffrent d’un mutisme qui ne se soigne pas. Devenu muet de façon volontaire, Erik s’était approprié des soins dont il n’avait pas besoin. Il était seulement malade. Pas muet. Son mutisme était plutôt un manque de bonne volonté qu’autre chose.

-Je ne… veux pas, dit-il sur un ton si bas qu’on peinait l’entendre.

Sa voix était éteinte, comme toute voix non travaillée depuis bien trop longtemps. Mais les choses étaient claires au moins. Il n’allait pas bouger d’ici. Pourtant il avait un pincement au cœur à cette idée. On lui avait mis une grosse responsabilité sur le dos. Une responsabilité qu’on donnerait à un moine comme les autres : ramener des vivres pour les blessés. Lorsqu’on lui avait donné le papier de mission, Erik avait été fier comme jamais, rougissant presque de la confiance de ses supérieurs. Il voulait aider ceux qui avaient besoin de son aide. Il voulait les soigner, les pousser à devenir sage et surtout, installer dans leurs cœurs la paix et la sérénité. Mais il souhaitait également fuir le monastère, pour trouver quelque part ce qu’il n’avait pas trouvé au sein de sa famille, mais aussi au sein du monastère. Vit-on partout comme là-bas ? Enseigne-t-on la même chose, les mêmes valeurs ? Les moines sont-ils plus sages, plus discrets, différents dans les autres monastères, dans les églises de Fändir ?

Se levant rapidement, il se saisit de sa robe de bure et l’enfila sans même se préoccuper de ce que pouvait faire Yvon. Il se tourna ensuite vers lui, encore assis au pied du lit. Reprenant sa place, Erik se recroquevilla sur lui-même, regardant avec curiosité cet homme qui, le premier, l’avait fait parler. Et maintenant ? Erik ne pouvait quand même pas abuser de l’hospitalité d’Yvon !
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMar 3 Mai - 16:18

Yvon ne savait comment interpréter le silence du jeune moine. Quand il le vit se replier sur lui-même, il se maudit pour sa curiosité et son impatience! Il espérait cependant qu'Erik ne lui en tiendrait pas rigueur. Mais quand il l'entendit sangloter, il se sentit si désolé, qu'il ne sut comment agir. Il hésita à le prendre dans ses bras de peur que son geste soit mal compris, ils ne se connaissaient que depuis la veille et il ne savait pas si la tendresse était autorisée au Monastère! Lui qui d'habitude se targuait de pouvoir faire face à toutes les situations, se sentait plutôt stupide face aux pleurs de cet enfant.

-Je ne… veux pas.

Ces mots venus de très loin, timides et assourdis, arrachèrent un petit sourire à Yvon. La voix d'un enfant, pas encore un homme, hésitante et rauque, lui fit chaud au coeur!

Enfin, ils allaient pouvoir se parler, se comprendre. Pourquoi avait-il refuser de dire un mot jusqu'à présent? Avait-il fait voeu de silence comme dans certaines communautés religieuses?

De nouvelles questions faillirent franchir ses lèvres, mais il se retint de justesse, afin de ne pas perturber davantage le jeune moine.
Soudain Erik se leva et se précipita sur sa robe de bure, qu'il enfila. Puis il revint s'asseoir au pied du lit, sans un mot. Yvon se taisait également, n'osant briser la fragile confiance, qui semblait s'installer entre eux...
Laissant les minutes s'égrener, le boulanger tentait de trouver une réponse à l'aveu d'Erik, il finit par prendre la parole doucement:

- Si tu veux rester ici quelques temps, Erik, tu es le bienvenu, mais nous devons d'abord en parler à l'un des moines qui t'accompagnaient, tu ne peux pas les laisser s'inquiéter plus longtemps pour toi. Les vivres pour le monastère devraient être prêts d'ici cet après-midi, il ne faut pas tarder à les conduire jusqu'à là-bas. Dès que cette charrette sera devant la porte, tu m'aideras à charger les fournées de pain que nous avons faites, Philbert et moi, ce matin. Et nous devrons nous rendre à l'église. Cela te laisse toute la journée pour souffler, te reposer, et même réfléchir à ce que tu veux réellement... Mais je te le répète, tu es et tu seras, toujours le bienvenu dans cette maison, à tout moment.
Est-ce que tu es rassasié, ou veux-tu encore quelque chose à manger? Si tu veux te reposer, tu peux rester dans la chambre ou sinon tu peux venir au fournil avec nous, il faut que j'aille ouvrir la boutique à présent, et Adelia ne devrait plus tarder...
C'est toi qui décides...


Yvon se releva évitant les gestes brusques, pour ne pas l'effrayer, et sortit de la chambre, en tirant la porte derrière lui pour laisser à Erik, son intimité, et surtout le temps de prendre une décision. Il alla ouvrir la porte de devant, deux femmes attendaient déjà, il les fit entrer et passa derrière le comptoir pour les servir. De temps en temps il ne pouvait s'empêcher de jeter un oeil vers sa chambre, espérant voir sortir son invité. Il voulait qu'il comprenne à quoi il s'engageait, si jamais il avait envie de rester quelque temps avec lui: les horaires, le travail, la fatigue... Mais aussi, le plaisir du travail bien fait, la découverte de nouvelles recettes, de nouveaux goûts, côtoyer les clients... Bref, tout ce qui faisait son métier de boulanger!

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeJeu 5 Mai - 19:23

Les choses étaient claires au moins. Bien que la liberté soit toute proche, cette dernière dépendait encore et encore des choix d’une poignée de moines appartenant aux plus hautes sphères du monastère d’Ulirac. Alors qu’Yvon quittait silencieusement la chambre, Erik se mordit les lèvres. Le boulanger lui parlait de rester comme si c’était quelque chose de simple. Savait-il seulement que l’on n’arrache pas aussi facilement un jeune moine à son monastère ? Songeur, il se demanda alors si cet homme était un haut personnage de la ville ou bien quelqu’un de naïf et d’idéaliste. Un homme trop gentil, ou un fou né tout simplement. Quoi qu’il en soit, il respirait la gentillesse.

S’allongeant sur le lit d’Yvon, le jeune garçon se dit qu’un peu de repos en plus ne lui ferait pas de mal. C’est donc en seulement quelques minutes qu’il trouva le sommeil, sans pour autant plonger dans un monde de cauchemars. Quatre heures sans songe ni rêve, Erik ne bougea pas d’un pouce, allégeant ainsi le travail d’Yvon lorsque ce dernier devra nettoyer sa chambre après son départ. Son esprit était en paix, son corps soulagé des douleurs que pouvait lui causer sa maladie. Rassuré par le lieu où il se trouvait, il dormit peu mais bien. Ce furent les rudes rayons du midi qui le sortirent de son sommeil. Se levant avec douceur, il se recoiffa maladroitement et quitta la chambre en se demandant combien de temps il avait fait attendre son hôte.

A pas feutrés, il pénétra dans la salle dite « boutique », arrivant directement derrière le petit comptoir où se trouvait la femme qu’il avait entraperçu hier. Timidement il la salua d’un mouvement de la tête puis alla en direction des fourneaux sur indication d’Adelia. Yvon s’y trouverait en compagnie d’un autre homme dont il oublia bien vite le nom. Il passa la tête dans l’entrebâillement de la porte, fixant avec une certaine fascination son hôte. Celui-ci, occupé à aider son collège à faire de nouveaux pains, malaxait la pate avec une telle force et une telle vigueur d’Erik se demanda si elle allait lui résister, si le pain allait enfin prendre forme. Il s’approcha avec douceur, et n’osant le gêner, attendit longtemps avant de se décider à l’interpeler. Il tira doucement sur le tissu de son haut, n’osant pas parler cette fois-ci. De nouveau plongé dans le mutisme, il avait tout de même une décision à transmettre au boulanger. Il suffisait de lire dans ses yeux. Il était heureux et surtout dans un lieu qui l’aidait à se soigner. Doucement il marmonna, malgré sa réticence :

-Je veux rester, mais ils ne voudront pas.
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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeVen 6 Mai - 7:07

Lorsqu'Adelia était arrivée à la boulangerie, elle avait chassé Yvon, en riant, dans le fournil, reprenant possession du comptoir. Celui-ci reprit son activité habituelle, sans s'inquiéter pour Erik, puisqu'il y avait du monde dans la boutique. Il devait se reposer et c'était très bien car il aurait besoin de forces pour affronter la suite de la journée. Yvon se doutait que les autorités religieuses ne faciliteraient pas la vie à ce jeune moine, bien au contraire...
Avec Philbert, ils venaient d'attaquer une nouvelle fournée et il pétrissait vigoureusement la pâte, pendant que son apprenti sortait les pains dorés du four et les emportait dans la boutique. La température montait progressivement dans la pièce , il commençait à faire plus que chaud, et les efforts fournis pour le pétrissage, n'arrangeaient pas les choses! Yvon continuait son ouvrage sans s'apercevoir qu'Erik les observait.

- Je veux rester, mais ils ne voudront pas.

Au son de sa voix rauque, Yvon s'arrêta net. A la fois surpris de le voir debout, et de l'entendre à nouveau! Il chercha son regard et sourit, puis laissant son travail à Philbert, il se lava les mains.S'approchant d'Erik, il s'adressa à lui, tout en mesurant ses paroles:

- Je ne peux pas te promettre que tu pourras rester ici, Erik, mais je ferai tout ce qui est possible pour que ça arrive! Je ne suis pas allé beaucoup à l'église, depuis que je suis arrivé à Glenia, mais je crois qu'un nouveau prêtre a été nommé, ou doit bientôt venir. Il sera, peut-être, plus compréhensif que les moines... Je n'ai pas envie de te voir partir, non plus! Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que toi et moi devons faire un bout de route ensemble. Appelle ça l'intuition, ou moque toi de moi! Mais j'ai toujours rêvé d'un petit frère, alors si tu le veux la place est libre...
Viens à côté, j'ai soif, et je mangerais bien un morceau. As-tu faim?


Yvon l'entraina vers les tables, il apporta du pain chaud et deux assiettes de soupe préparée par Adelia. A cette heure de midi, les clients se faisaient plus rares, ils ne seraient pas dérangés pendant leur repas. Il sortit aussi d'un placard, du jambon, et des fruits. Dans un silence complice, ils mangèrent pendant qu'Adelia s'affairait autour d'eux, puis elle alla dans la chambre, ranger un peu. Yvon avait vraiment eu de la chance de la trouver, mais il craignait parfois qu'elle se tue à la tâche! Depuis quelques temps, il envisageait même de lui demander de recruter une vendeuse, pour la former et pour qu'elle la seconde. Car non seulement, Adelia s'occupait de la boutique, mais petit à petit, elle avait aussi pris en charge la maison, le linge et les repas. Yvon regardait Erik manger avec plaisir et s'en réjouissait, car les quelques repas qu'il avait avalés depuis hier, lui avaient redonné des couleurs, et il lui semblait plus vaillant que ce matin.
De l'agitation se fit entendre au-dehors, la charrette de vivres arrivait devant la porte de la boulangerie:

- Ce doit être les vivres qui arrivent, allons voir ce qu'il se passe! Tu vas devoir mettre la main à la pâte, pour que nous puissions charger les pains et les gâteaux que nous avons préparés. Tu te sens prêt? Prêt à revoir les moines, et à aller à l'église?

Yvon était inquiet, au vu de la réaction qu'Erik avait eu ce matin, mais il lui semblait plus serein à présent. Il fallait se mettre au travail et charger le pus rapidement possible, si les moines voulaient partir avant la nuit. De tout son coeur, il espérait que le jeune moine resterait ici, ou reviendrait rapidement...




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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeSam 7 Mai - 13:03

Et voilà, le moment tant redouté arrivait. Bien qu’Erik se soit fait à l’idée que les moines pouvaient très bien accepter qu’il vive chez Yvon pendant quelques temps, il craignait également de devoir lui dire au revoir pour toujours et de ne plus jamais le revoir. Cette idée l’effrayait, car il visualisait très bien sa sombre cellule, les petits charmes du cloître, où des moines sages et disciplinés cultivent fruits et légumes pour nourrir tous les pensionnaires du monastère. Nourriture trop peu nombreuse pour tous les nourrir au passage, d’où des commandes auprès des villages voisins, dont la générosité est à l’égal de leur foi. Il s’imaginait fiévreux dans son lit, à devoir supporter le regard de quelques uns de ses compagnons, et surtout les réprimandes de ses supérieurs lorsqu’il tentait en vain de rester debout malgré la maladie. Il ne voulait pas de ça, et pourtant, cela nourrissait un projet qu’il avait en tête depuis sa sortie du coma : faire honte à son père. Et c’était une grande réussite ! Malade, peu présent aux messes et aux prières, hostile, il faisait exactement le contraire de ce que son père aurait voulu pour lui. Indiscipliné au début, il avait cependant pris gout à l’idée d’aider ceux qui sont dans le besoin, tout en leur transmettant sa foi. Mais il n’avait guère eu l’occasion de développer ce plaisir, car au monastère, les activités étaient bien différentes, et les visites plutôt rares.

Quoi qu’il en soit, il avait un choix à faire désormais. Yvon ne pourrait pas l’héberger en cachette bien longtemps, et surtout, il serait obligé par la suite de conduire Erik de force jusqu’à l’église. Il pouvait certes lui venir en aide, mais pas en risquant d’être le ravisseur d’un enfant ! Le jeune garçon décida donc de rejoindre le Frère Pierre à l’église, pour éviter des ennuis à cet hôte si généreux. Pour cela, il fallait tout d’abord aider Yvon dans le chargement des vivres. C’est ce qu’il fit pendant près d’une heure, transportant quelques sacs contenant du pain, des pâtisseries et de la farine jusqu’à la charrette qui les attendait patiemment dehors. Sous les directives du boulanger, il se sentait guidé, et reprenait donc confiance en lui. Aider cet homme le réjouit, et il considéra que c’était une partie de la dette qu’il avait à lui rembourser.

Après avoir chargé la charrette, Erik se hâta d’aller chercher ses affaires, puis rejoignit Yvon devant la boulangerie. D’ici, on pouvait voir le toit de l’église. Peu enclin à s’y rendre, il baissa la tête, mais ne s’enfuit pas. Faire l’enfant ne l’amènerait à rien dans ce genre de situation. Laissant le boulanger le guider, le jeune garçon pria pour qu’on lui donne la chance de vivre dans cette ville, pendant un petit moment au moins.


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Yvon Montécume

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMer 15 Juin - 19:27

Yvon n'en revenait pas, sans même avoir eu à débattre du pour et du contre, sa demande avait été acceptée. Il avait maintenant la responsabilité d'Erik et ce, durant tout son séjour à Glenia. Lorsque le Père Angelo eut donné sa bénédiction, il salua les frères en leur souhaitant un bon voyage de retour et remercia le Père Angelo pour son aide. Il fit signe à Erik de le suivre et attendit d'être sorti de la sacristie pour laisser éclater sa joie. Il prit le jeune moine par les mains et entama une ronde endiablée avec lui, en criant:

- On a réussi, on a réussi!...Puis il s'arrêta et continua plus sérieusement: J'espère que tu es content toi aussi, je peux bien te le dire à présent, en entrant dans cette église, je n'aurais pas parié sur nos chances d'obtenir et la permission de Frère Pierre, et le concours du Père Angelo. Maintenant il va falloir leur prouver qu'ils ont eu raison de nous faire confiance. Allez petit frère, direction la boulangerie, nous rentrons, ma maison est la tienne aussi longtemps que tu le voudras, même lorsque tu seras retourné au Monastère, tu seras toujours le bienvenu. Allons voir ce que notre chère Adelia nous a préparé pour diner, puis nous verrons comment nous organiser.

Ils rejoignirent Philbert, qui avait confié la charrette de vivres aux moines, et rentrèrent à pied jusqu'à la Mie Dorée, en chahutant, et devisant comme trois jeunes gens insouciants. La pluie continuait de tomber, mais ils avaient la satisfaction d'avoir accompli leur devoir, et la joie d'avoir réussi à convaincre les moines, chevillées au coeur, alors être mouillés était un moindre mal!
Le repas se poursuivit dans la bonne humeur générale, puis la nuit venue, il fut temps d'aller se reposer. Il fut décidé qu'Erik continuerait à dormir dans la chambre d'Yvon, et que celui-ci s'installerait une paillasse au fournil. Il pourrait ainsi se lever pour travailler, sans gêner le sommeil de l'enfant. Il avait décidé de lui laisser un ou deux jours de repos avant de lui faire découvrir son travail. De toute façon, ils allaient devoir s'organiser avec les obligations dont le jeune moine devait s'acquitter à l'église.

***
Yvon travaillait déjà depuis une bonne heure quand il alla réveiller Erik, il voulait qu'il ait le temps de déjeuner, avant de rejoindre l'église. Le Père Angelo avait dit 6h30, et il avait juste le temps. Il frappa à la porte, avant de passer la tête dans l'entrebâillement:

- Erik, il est temps de te lever, viens vite manger, je t'attends. Nous irons ensemble à l'église pour la première fois. Je pourrai voir ainsi à quel moment tu seras libre, pour que nous puissions ensemble organiser tes journées. Il n'est pas question de te surcharger. Tu dois aussi profiter de ce séjour pour te refaire une santé, et on commence tout de suite avec un bon petit déjeuner... Allez debout paresseux!

Yvon retourna dans la salle et termina de préparer le repas alors que Philbert, le rejoignait. Ils s'assirent et commencèrent à planifier leur journée de travail en attendant l'arrivée d'Erik. Ils devaient préparer leurs fournées et les gâteaux du jour avant qu'Adelia n'arrive, et qu'elle ouvre la boutique. Ils avaient encore deux bonnes heures devant eux, et Yvon s'absenterait juste le temps d'accompagner le jeune moine jusqu'à l'église. Il voulait être sûr qu'il avait bien repéré le chemin et éviter qu'il se perde à nouveau.

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Angelo Añada

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeVen 26 Aoû - 20:50

L'après-midi était bien entamée et il trouva la boulangerie ouverte. Yvon avait sans doute encore du pain à vendre et des confiseries pour les enfants. Angelo laissa un dernier client acheter une belle miche de pain et interpella avec empressement le boulanger.

- Ah ! Yvon, permettez que je vous dérange un instant. Il s'agit du jeune Erik. Le pauvre garçonnet n'a pas bien apprécié le temps de ces derniers jours et a une forte fièvre.
Je voulais vous en informer, mais n'ayez aucune inquiétude : les frères d'Uliriac m'ont enseigné comment guérir de cela. Il se repose en ce moment au presbytère sous la garde de Péguy.


Il avait parlé d'une traite, ne laissant à l'homme que le temps de changer d'expression. Le jeune prêtre se reprit et enchaina plus calmement.

- A vrai dire, je viens pour autre chose. Erik s'est un peu confié à moi, juste ce qu'il faut pour que je ne lui porte pas préjudice. Mais j'aimerais savoir ce qu'il serait bon de faire pour lui. Il est généreux et aide volontiers. Je sais que je peux lui apprendre la religion, mais aussi les quelques savoir en matière de médecine.
Je ne le connais malheureusement pas assez pour connaître ses centres d'intérêt. Qu'en pensez-vous ? Vous avez sans doute une idée.


Avant de laisser enfin la parole à Yvon, il finit amicalement :

- Je doute que le travail à la boulangerie lui convienne toute la journée, car le simple fait de laver les vitraux fut trop exténuant pour lui ! Mais c'est un garçon plein de bonne volonté et qui souhaite faire plaisir. Je suis certain qu'il est malheureux de ne pas avoir accompli sa tâche en son entier.
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Iris Golflitz

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeSam 27 Aoû - 11:08


    Iris se trouvait dans une situation fort pénible, tandis que les riches familles de la ville se pavanaient, vêtus de fils d’or et d’argent. Tout cela la répugnait au plus haut point.
    Elle n’était probablement pas la seule dans ce cas et elle le savait mieux que quiconque. Après avoir quitté l’étrange homme dans la précipitation, elle avait croisé dans tous les coins de rue des mendiants lui réclamant un peu d’argent. N’ayant rien à leur offrir, elle avait pris la fuite et trouvé refuge près de l’église. Que croyaient-ils ? Qu’elle avait de quoi leur offrir un repas ? N’était-elle pas assez en mauvais état pour qu’ils comprennent qu’elle se trouvait dans une situation comparable à la leur ? Ne sentaient-ils pas le sang de ses vêtements, l’urine de ses culottes, la crasse de ses pieds ? Elle soupira longuement. Peut-être qu’ils ne faisaient ça…que parce qu’ils étaient encore habités par l’espoir. Elle, elle n’en avait plus aucun. Et elle se mit très rapidement au vol pour survivre, ne croyant plus en la générosité des habitants de Glénia, malgré le bel exemple que fut Jei. Jusqu’à maintenant, elle n’avait jamais commis ce crime. Mais après un meurtre, le vol était vu comme une action d’une banalité étonnante. Elle avait bien trop faim pour rester orgueilleuse et sage. Bien trop faim pour porter fièrement le nom des Golflitz. Elle s’excusa intérieurement auprès de ses parents, restés à Assecia, et chercha du regard le commerce qui lui permettra de tenir quelques jours de plus. La boulangerie devint à ses yeux une cible de choix. Réajustant sa vieille cape pour cacher la misère, la jeune femme s’approcha à pas de loup, bien déterminée à remplir son ventre vide.

    Arrivée à sa destination finale, Iris jeta un coup d’œil à l’intérieur de la bâtisse par l’une des petites fenêtres. Il y avait trois personnes dans son champ de vision. Deux travaillaient, et la dernière était probablement un client comme un autre. L’étrange tunique du client interpela un moment la jeune femme, qui ne s’attarda pas cependant pas bien longtemps sur ce détail. Lorsqu’elle vit les pâtisseries posées sur le comptoir, son ventre gargouilla. Elle s’éloigna du bâtiment, dépitée. Comment voler alors que tant de personnes pouvaient la prendre en flagrant délit, si elle ne parvenait à passer inaperçu un petit moment ? La prison la terrorisait tellement qu’elle faillit renoncer et faire demi-tour. Mais bien heureusement, la chance semblait vouloir lui sourire.

    Elle aperçut alors du coin de l’œil un petit mur masquant probablement une cour intérieure. S’assurant que la petite ruelle était vide de toute présence humaine, elle se dirigea en trottinant vers le mur, y grimpa en rencontrant quelques difficultés, puis jeta un coup d’œil sur ce qui se trouvait derrière. Au fond de la petite cour, une porte de bois menait visiblement à l’arrière de la boutique. Ou bien au logis du boulanger. Ou bien il s’agissait probablement de la porte de derrière qui permettait aux boulangers d’accéder à la cour sans gêner les clients ? Iris hésita un long moment. Puis voyant arriver un groupe de soldats en sens inverse, elle enjamba prestement le mur, le cœur battant. Maladroite, elle s’écrasa de l’autre côté en retenant un gémissement de douleur.

    *Foutus soldats ! Ça fait mal ! Bande de merdaille !*

    Lorsqu’elle fut bien certaine qu’ils ne l’avaient pas vu agir et qu’ils s’éloignaient de la bâtisse, elle prit de nouveau son courage en main. Marchant sur la pointe des pieds, veillant à ne point chuter, elle était sur le qui-vive et sursautait au moindre bruit, au moindre échange de paroles. Au point où elle en était, elle n’avait de toute façon pas le droit à l’erreur. Et reculer serait une perte de temps. Si elle renonçait, elle mourrait de fin. Alors à côté de cela, la prison n’avait probablement rien de bien différent. Au moins on mangeait là-bas, même si ce n’était que du rat.
    Jetant un rapide coup d’œil par la large serrure, la jeune Iris sursauta et poussa un léger cri qu’elle parvint à étouffer dans le creux de ses mains. Elle reprit son souffle, puis retenta l’expérience. Quelle ne fut pas sa surprise de se savoir près des fourneaux ! Un jeune homme y travaillait et visiblement, il allait rester dans cette pièce encore bien longtemps. Puis une lueur d’espoir l’envahit. Cet homme, pourtant destiné à lui mettre des bâtons dans les roues jusqu’à la fin de la journée, rejoignit la boutique, laissant les fourneaux vide de toute présence. Alors elle entra et commença à se servir, mettant dans le creux de sa cape tout ce qu’elle pouvait prendre. Elle sentit le pain sortant à peine du four réchauffer son corps glacé. Son « plan » fonctionnait à merveille. Mais quelques minutes après, attirée par son besoin de manger à sa faim, la jeune femme commit une erreur irréparable : elle tenta d’attraper un pain situé en hauteur sur une étagère. La seule chose qu’elle parvint à faire, c’est de la faire basculer, manquant de peu de se faire écraser. Un boucan du diable prit le dessus sur le silence des fourneaux.

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Angelo Añada

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeMer 31 Aoû - 14:05

D'Yvon, il n'allait pas obtenir une réponse immédiate. Un fracas épouvantable recouvrit les premiers mots qu'essaya d'émettre le boulanger. Un bruit terrifiant leur était parvenu de l'arrière boutique : là où officiait le gaillard. Ce dernier se précipita vers ses fourneaux. Le prêtre le suivit instinctivement.
Après un coup d'oeil pour s'assurer que rien n'allait prendre feu ou que la maison n'allait pas s'effondrer, il manqua éclater de rire en voyant une petite dame étalée à terre, entourée de petits pains, regardant terrifiée la grosse armoire de chêne. Celle-ci avait manqué de peu la malheureuse, dont un pan de robe était coincé sous la masse. Sans cela, la demoiselle se serait échappé sous leurs yeux.

- Et bien, je ne vous connais qu'à peine Yvon, mais je remarque votre talent pour attirer à vous les oisillons qui posent problèmes ! Ne fâchez pas cette malheureuse, ami, on voit qu'elle n'a pas goûté de pain depuis longtemps. J'espère seulement que la ville ne contient pas d'autres enfants de la sorte.

Il s'accroupit vers la jeune fille et lui sourit.

- Tu t'es fait une belle frayeur. Comment t'appelles-tu ? Comment es-tu parvenue jusqu'ici ? Je me nomme Angelo Añada, je suis le nouveau prêtre de la ville.
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Yvon Montécume

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeLun 5 Sep - 13:24

Yvon n'eut pas le temps de dire un mot qu'un fracas insensé, éclata dans le fournil. Il s'y précipita, Philbert, Adélia, et le père Angelo à sa suite. La grande armoire dans laquelle ils stockaient habituellement les fournées était tombée, entraînant avec elle sur le sol, les quelques pains qui y attendaient d'être vendus. Il vit l'homme d'église se précipiter vers une silhouette, qui tentait vainement de se dissimuler à leurs yeux. Une jeune femme, ou fille plutôt, était prisonnière de l'imposant meuble de chêne. La pauvre hère en guenilles était complètement apeurée. Il s'approcha d'elle, et attendit qu'elle réponde aux questions d'Angelo. Son mutisme perdurait, il se décida à parler à son tour, pour rassurer la malheureuse. Quand il était enfant, sa mère lui reprochait souvent d'attirer les chiens perdus et les animaux blessés, il faut croire qu'adulte, c'étaient les personnes égarées qui venaient à lui cherchant ou pas de l'aide.

- N'ayez pas d'inquiétude, mademoiselle, nous allons vous sortir de là, vous n'avez rien ? Il n'y a que votre vêtement qui est coincé, attendez, ne bougez pas surtout ! Il se tourna vers son apprenti, et requit son aide, Viens m'aider à soulever cette maudite armoire, Philbert, mon père pouvez-vous aider la jeune dame à se dégager ?

Il adressa un sourire rassurant à la jeune femme, et souleva l'armoire pour la remettre en place, avec son apprenti, pendant qu'Angelo et Adélia aidait la pauvre fille à se relever, elle était livide et Adélia la fit asseoir craignant qu'elle ne s'évanouisse. Elle lui tendit des petits pains et un verre d'eau. Aucun son n'avait franchi encore les lèvres de la jeune voleuse, qui mangeait goulûment. Les spectateurs échangèrent des sourires amusés, devant la voracité d'une si petite souris ...
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Iris Golflitz

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MessageSujet: Re: La Mie Dorée [Fermée] La Mie Dorée [Fermée] Icon_minitimeLun 5 Sep - 18:50


    A l’approche du soi-disant nouveau prêtre, Iris eut un geste de recul instinctif, mais la robe l’empêcha de prendre la fuite. Alors elle se refugia derrière les mèches de ses cheveux, serrant contre sa poitrine une miche de pain encore chaude. Elle avait abandonné le reste à même le sol, tachant ses vêtements de farine, de chocolat, ou de crème. Cependant Iris n’accorda aucune attention particulière à ce détail. Ce n’était rien à côté de la crasse qui recouvrait sa peau blanchâtre depuis les débuts de sa course folle. Rien à côté de l’urine, de la boue, des poils d’animaux, de la paille, et enfin du sang. La seule différence résidait dans l’odeur. L’une était plus agréable que les autres. Malheureusement elle ne prenait pas le dessus.

    Le boulanger l’inquiéta tout autant. Pourtant elle fut bien heureuse de voir les hommes présents mettre la main à la pâte pour la sortir de là. Ce qui se passa ensuite la dépassa. Elle ne fut ni punie, ni réprimandée. Au contraire, on lui offrit quelques pâtisseries et de l’eau pour se déshydrater. Elle fut d’ailleurs obligée de laisser de côté son hostilité. Avec le nombre de personnes présentes autour d’elle, elle était dans l’incapacité de prendre la clef des champs. Alors elle dévora le tout avec appétit, vidant rapidement le verre qui lui avait été offert. Ce n’est que lorsqu’elle remarqua les sourires de ses spectateurs qu’elle fit la forte tête. Elle avala difficilement une dernière bouchée et détourna le regard en laissant tomber la nourriture à même le sol. Ses yeux restaient sauvages. Ce n’est qu’envers la fameuse Adélia qu’elle ne montra aucune forme d’agressivité. Au contraire, elle était même gênée lorsque cette dernière la regardait fixement. Finalement elle serra contre elle les pans de sa cape, et marmonna les mots suivants :

    - Iris…j’m’appelle Iris…J’ai emprunté la porte…comme tout le monde, lâcha-t-elle en pointant du doigt la porte de derrière.

    Elle ne donna pas son nom. Ni son âge. Ni même les raisons qui faisaient qu’elle venait de voler, bien que cela soit évident aux yeux de tous. Elle chercha encore moins à expliquer son cas, de peur d’avoir de très gros ennuis. Elle avait tué. Et ce crime n’était pas pardonnable. Où qu’elle se cache, ils la poursuivront sans relâche. Et eux…des hommes égoïstes parmi tant d’autres... n’hésiteront probablement pas à la livrer si une somme d’argent était mise en jeu. Pour le moment, elle n’avait pas eu vent d’un tel changement concernant sa capture. Elle leva le regard sur le jeune prêtre. Lui fera peut-être preuve de plus de clémence. Après tout c’était son boulot, non ?

    - J’veux partir. J’reviendrai plus j’vous l’promets ! leur dit-t-elle en se levant.

    Elle avança en direction de la porte aussi rapidement que ses jambes le lui permettaient. Mais elle fut ralentie par les pains au sol et la crème qui rendait le sol glissant. Dangereusement glissant.

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